🌑 La Vraie Science Est Une Ignorance Qui Se Sait

Pourles intellectuels napolitains, la « sagesse moderne » doit devenir une science, mais une science qui ne doit pas se passer des idĂ©aux et des savoirs de la philosophie pratique classico-humaniste. C’est la tĂąche de Doria et de Vico,
Les 62 citations et proverbes science. La tĂȘte est Ă  la science ce qu'est le bocal aux cornichons. Citation de Jean-Louis-Auguste Commerson ; La petite encyclopĂ©die bouffonne 1860 La science est le bec de gaz de l'humanitĂ©. Citation de Jean-Louis-Auguste Commerson ; La petite encyclopĂ©die bouffonne 1860 L'hypothĂšse est le chemin qui conduit Ă  la science. Citation de Victor Cherbuliez ; Samuel Brohl et compagnie 1877 Dans les arts comme dans les sciences, ceux qui pourraient tirer le plus grand parti des rĂšgles, sont prĂ©cisĂ©ment ceux qui en ont le moins besoin. Citation de Chauvot de BeauchĂȘne ; Les maximes, rĂ©flexions et pensĂ©es diverses 1819 Aujourd'hui on doute de tout sauf de la chose la plus douteuse la Science. Citation de Jean Dutourd ; Le carnet d'un Ă©migrĂ© 1973 L'Ă©cole, c'est le creuset oĂč fermentent toutes les imaginations que la science Ă©claire de sa flamme vive. Citation de Henri Rolland de Villarceaux ; L'Ă©colier 1840 Il m'est arrivĂ© dans les sciences la mĂȘme chose qu'Ă  l'homme qui se lĂšve de grand matin, et qui, dans le crĂ©puscule, attend l'aurore, puis le soleil, avec impatience, et, quand l'astre paraĂźt, se trouve Ă©bloui. Citation de Johann Wolfgang von Goethe ; Les maximes et rĂ©flexions 1749-1832 Le progrĂšs des sciences est l'ouvrage du temps et de la hardiesse de l'esprit. Citation de Voltaire ; Le siĂšcle de Louis XIV 1751 La science est une belle chose, mais rien n'est pire qu'une fausse science. Citation de Victor Cherbuliez ; Les pensĂ©es extraites de ses Ɠuvres 1913 Les scientifiques sont des gens affligĂ©s par le besoin maladif de tout expliquer. Citation de GrĂ©goire Lacroix ; Le penseur malgrĂ© lui 2012 Miracle de la science on vient enfin de mettre au point une hormone de croissance grĂące Ă  laquelle les bonsaĂŻs pourront, en peu de temps, atteindre la taille d'un arbre normal. Citation de GrĂ©goire Lacroix ; Le penseur malgrĂ© lui 2012 La science n'est rien dans l'ombre ensevelie En la communiquant, l'esprit la multiplie. Citation de Edward Young ; Les nuits 1742 Beaucoup de science dĂ©couvre Ă  l'homme sa vaste ignorance. Citation de Edward Young ; Les nuits 1742 Chaque jour a sa science qu'il t'offre. Citation de Anne Barratin ; De toutes les paroisses 1913 Les sciences naturelles ont tuĂ© la superstition et la crĂ©dulitĂ©. Citation de Pierre-Claude-Victor Boiste ; Le dictionnaire universel 1800 La science donne en peu de temps l'expĂ©rience de plusieurs siĂšcles. Citation de Antoine Claude Gabriel Jobert ; Le trĂ©sor de pensĂ©es 1852 Le plus noble prix de la science est le plaisir d'Ă©clairer l'ignorance. Citation de Charles-IrĂ©nĂ©e Castel de Saint-Pierre ; Les pensĂ©es de l'abbĂ© de Saint-Pierre 1743 Les sciences psychologiques resteront oĂč elles gisent, c'est-Ă -dire dans les tĂ©nĂšbres et la folie, tant qu'elles n'auront pas une nomenclature exacte, qu'il sera permis d'employer la mĂȘme expression pour signifier les idĂ©es les plus diverses. Quand on embrouille les catĂ©gories, adieu la morale ! Citation de Gustave Flaubert ; Lettre Ă  George Sand, le 29 septembre 1966. La science est encore la moins ennuyeuse des bĂȘtises ; j'aime mieux un livre que le billard, mieux une bibliothĂšque qu'un cafĂ©, c'est une gourmandise qui, si elle rend puant, ne fait jamais vomir. Citation de Gustave Flaubert ; Lettre Ă  Ernest Chevalier, le 29 mars 1841. La science est un cadran qui marque l'heure du progrĂšs accompli. Citation de Émile de Girardin ; Les pensĂ©es et maximes 1867 La science est un trĂ©sor dont l'usage fait le prix chaque fois que vous instruisez, celui qui vous interroge, vous augmentez votre science. Citation de Mocharrafoddin Saadi ; Le Gulistan, ou Le jardin des roses - XIIIe siĂšcle. L'objet de la science est de connaĂźtre la vĂ©ritĂ© ; son occupation, de la chercher ; son caractĂšre, de l'aimer ; les moyens de l'acquĂ©rir sont de renoncer aux passions, de fuir la dissipation et l'oisivetĂ©. Citation de Jean-Jacques Rousseau ; Esprit, maximes et principes 1764 La science est le calcul fait au plus juste de ce qu'on croyait savoir, et qu'on ne sait pas. Citation de Joseph Michel Antoine Servan ; Extrait d'un portefeuille 1807 Il n'y a qu'une science Ă  enseigner aux enfants, c'est celle des devoirs de l'homme. Citation de Jean-Jacques Rousseau ; Émile, ou De l'Ă©ducation 1762 La morale est la plus importante des sciences divines et humaines. Citation de Victor Cherbuliez ; Les hommes et les choses du temps prĂ©sent 1883 La science est comme l'amour ; il en faut avoir beaucoup pour en connaĂźtre les plus douces jouissances. Citation de Chauvot de BeauchĂȘne ; Les maximes, rĂ©flexions et pensĂ©es diverses 1819 La science humaine et le mystĂšre se touchent nĂ©ant de l'homme, grandeur de Dieu. Citation de Alfred Auguste Pilavoine ; Les pensĂ©es, mĂ©langes et poĂ©sies 1845 Une demi-science est la pire des ignorances, car non seulement elle ne sait pas qu'elle ignore, mais elle veut encore trĂšs souvent savoir ce qu'elle ne sait pas. Citation de Alfred Auguste Pilavoine ; Les pensĂ©es, mĂ©langes et poĂ©sies 1845 Quand la science est un danger, l'ignorance est une sauvegarde. Citation de Alfred Auguste Pilavoine ; Les pensĂ©es, mĂ©langes et poĂ©sies 1845 Un peu de science rend prĂ©somptueux, beaucoup de science rend humble l'homme voit d'autant mieux son nĂ©ant qu'il s'approche plus prĂšs de l'Être. Citation de Alfred Auguste Pilavoine ; Les pensĂ©es, mĂ©langes et poĂ©sies 1845
Lavraie science est une ignorance qui se sait. Michel de Montaigne ; Les pensées diverses (1580) Quand le faire et le dire vont ensemble, c'est une belle harmonie Michel de Montaigne ; Les essais (1580) Il n'est pas de passion qui ébranle tant la sincérité des jugements comme la colÚre. Michel de Montaigne ; Les essais (1580) Il n'est réplique si piquante que le
Citation ignorance SĂ©lection de 30 citations sur le sujet ignorance - Trouvez une citation, une phrase, un dicton ou un proverbe ignorance issus de livres, discours ou entretiens. Page 1 sur un total de 2 pages. <12345 Citations ignoranceIl y a un plaisir austĂšre Ă  rester Ă©tonnĂ©, et si les philosophes que nous Ă©tudions ont une fonction, c'est moins celle de compenser notre ignorance par leur savoir, que celle de nous accompagner dans notre Ă©volution personnelle. Faire la philosophie, pierre-yves bourdil, Ă©dition les editions du cerf, 1996 isbn 2-204-05438-0, p. 38 - Pierre-Yves BourdilAurĂ©lie avait un peu honte de son ignorance. ArsĂšne Lupin lui avait toukours semblĂ© aussi ringard que FantĂŽmas ou Rouletabille. Mais Ă  Etretat, c'Ă©tait quasiment une icĂŽne. Un hĂŽtel se targuait mĂȘme de louer la chambre oĂč il avait dormi ! L'ivresse des falaises - Philippe HuetNe croyez pas que, lorsque je parle de mon ignorance crasse, ce soit par plaisanterie. Non, c'est la vĂ©ritĂ© pure. Correspondance - Giuseppe VerdiLa science n'est rien du tout. Elle ne sert Ă  impressionner ceux qui n'y connaissent rien. Les vrais scientifiques savent qu'on ne sait rien et que plus on avance, plus on s'aperçoit de son ignorance. Le jour des fourmis - Bernard WerberNous ne disposons mĂȘme pas du savoir qui nous permettrait de mesurer notre ignorance. L'empire des anges - Bernard WerberLes tĂ©nĂšbres du Moyen Age ne sont que celles de notre ignorance. La grande clarte du moyen-age - Gustave CohenC'est la profonde ignorance qui inspire le ton dogmatique. Celui qui ne sait rien croit enseigner aux autres ce qu'il vient d'apprendre lui-mĂȘme celui qui sait beaucoup pense Ă  peine que ce qu'il dit puisse ĂȘtre ignorĂ©, et parle plus indiffĂ©remment. Les caractĂšres de la bruyĂšre Ă©dition 1822 - Jean de La BruyĂšreLa science ne sert guĂšre qu'Ă  nous donner une idĂ©e de l'Ă©tendue de notre ignorance. Oeuvres de m. l'abbe f. de lamennais Ă©dition 1830 - FĂ©licitĂ© Robert de LamennaisLe peu que je sais, c'est Ă  mon ignorance que je le dois. Toutes reflexions faites, sacha guitry, Ă©dition presses pocket n°2377, 1985, p. 126 - Sacha GuitryC'est en prouvant leur ignorance aux ignorants qu'on les fait progresser. Les thanatonautes - Bernard WerberAllah je refuse que Tu sois un Dieu bouche-trou, que Tu sois la rĂ©ponse Ă  toutes mes questions et spĂ©cialement la rĂ©ponse Ă  mes ignorances Sinon, ça fait de moi une conne. Et je ne suis pas une conne. Sauf des fois, c'est vrai... Confidences a allah - Saphia AzzeddineUne docte ignorance est une ignorance qui se connaĂźt. Joseph joubert pensees, jugements et notations, Ă©dition jose corti editions, 1989 - Joseph JoubertL'Ăąme ? Ce n'est qu'un nom pour notre ignorance. DerniĂšres nouvelles des choses, Roger-Pol Droit, Ă©d. Odile Jacob, 2003, p. 179 - Roger-Pol DroitAvant ils riaient de moi, me mĂ©prisaient pour mon ignorance et ma lenteur d'esprit maintenant, ils me hassaient pour mon savoir et ma facilitĂ© de comprĂ©hension. Pourquoi cela mon Dieu ? Qu'auraient-ils voulu que je fasse ? Des fleurs pour algernon - Daniel KeyesL'ignorance qui se sait, qui se juge et qui se condamne, ce n'est pas une entiĂšre ignorance pour l'ĂȘtre, il faut qu'elle s'ignore soi-mĂȘme. Montaigne auteur de maximes Ă©dition 1968 - Michel de MontaigneMontrez-moi un homme heureux, moi, je vous montrerai la suffisance, l'Ă©goĂŻsme, la malignitĂ©... Ă  moins que ce ne soit la totale ignorance. Le fond du probleme 1948 - Graham GreeneNous nous plaignons de notre ignorance, mais c'est elle qui fait presque tout le bien du monde ne prĂ©voir pas, fait que nous nous engageons. Oeuvres complĂštes de bossuet Ă©dition 1863 - Jacques-BĂ©nigne BossuetÊtre ignorant de son ignorance est la maladie de l'ignorant. - Amos Bronson AlcottC'est la profonde ignorance qui inspire le ton dogmatique. Les CaractĂšres 1696, De la sociĂ©tĂ© et de la conversation, V, 76 - Jean de La BruyĂšreUne preuve bien certaine de l'infirmitĂ© de notre mĂ©moire, c'est notre ignorance de l'avenir. Mon journal, leon bloy, Ă©dition robert laffont, coll. bouquins, 1999, p. 218 - LĂ©on BloyPage 1 sur un total de 2 pages. <12345 - Idee - IdĂ©e - Identite - Idiot - Idiotie - Ignorance - Illusion - Image - Imaginaire - Imagination - Imbecile - Imitation - Impatience - Impossible - Impot - Impression - Improvisation - Inattendu - Indelicatesse - Independance - Indifference - Indigestion - Individu - Infini - Ingrat - Ingratitude - Injure - Injustice - Innocence - Inoubliable - Inquietude - Insomnie - Inspiration - Instant - Instinct - Insulte - Intellectuel - Intelligence - Interet - IntĂ©rĂȘt - International - Internet - Interprete - Interrogation - Introspection - Intuition - Inutilite - Invitations - Invite - Ironie - Irresolution - Irriter - Islam - Ivresse Etendez votre recherche Citation ignorance Phrases sur ignorance PoĂšmes ignorance Proverbes ignorance ThĂ©matique proche IGNORANCE Citation bĂȘtise Citation savoir Citation qualitĂ© Citation ignorance Citation ignorance et prĂ©sence Citation ignorance et temps Citation ignorance et vie Citation ignorance et corps Citation ignorance et mort Citation ignorance et bonheur Citation ignorance et solitude Citation ignorance et donner Citation ignorance et confiance Citation ignorance et famille Citation ignorance et coeur Citation ignorance et malheur Citation ignorance et confidence Citation ignorance et complicitĂ© Citation ignorance et sympathie Citation ignorance et temps Citation ignorance et nature Citation ignorance et amitiĂ© Citation ignorance et beautĂ© Citation ignorance savoirCitation ignorance et savoirCitation ignorance scienceCitation ignorance et scienceCitation origine du malCitation ignorance malCitation ignorance origine du malCitation ignorance connaissanceCitation ignorance sottiseCitation ignorance lacheteCitation ignorance bĂȘtiseCitation ignorance et bĂȘtiseCitation innocence ignoranceCitation naturel revient au galopCitation l'ignorance estCitation vertu richesseCitation ignorance est un manqueCitation ignorance du peupleCitation ignorance est la nuitCitation ignorance espritCitation ignorance pauvreteCitation une ignorance profondeCitation la_liberte commenceCitation ignorance finitCitation ignorance des causesCitation ignorance est un crepusculeCitation ignorance malCitation malheur a celuiCitation ignorance enfer paradisCitation silence et ignoranceCitation ignorance connaissanceCitation mystere_ignoranceCitation ignorance savoirCitation curiosite ignoranceCitation ignorance peurCitation peur haineCitation haine violenceCitation conquete ignoranceCitation ignorance bonteCitation defaut ignoranceCitation ignorance erreurCitation ignorance est la mereCitation et la mere de tous les vicesCitation intelligence ignoranceCitation ignorance tranquiliteCitation ignorance de la loi Lediscernement critique kantien consiste, notamment, Ă  distinguer entre le subjectif : le « tenir-pour-vrai » (FĂŒrwahrhalten) et l’objectif : les conditions objectives du « savoir-vrai ».AppliquĂ© Ă  la croyance, dont les trois degrĂ©s sont pour lui l’opinion, la foi et la science, on observe que la premiĂšre est une croyance qui se sait insuffisante tant subjectivement qu
On me pose souvent la question qu’est-ce que la philosophie ? – A quoi sert-elle ? Dans la mesure oĂč un chapitre de mon blog est destinĂ© Ă  Ă©lucider ces questions, je supprime d’ordinaire ces messages. Mais ils sont, sans doute, le signe, que certains internautes sont en quĂȘte d’un cours synthĂ©tique comblant une curiositĂ© bien lĂ©gitime celle du lycĂ©en n’ayant jamais fait de philosophie ou celle de l’honnĂȘte homme ayant parfois des doutes sur l’intĂ©rĂȘt d’une discipline trop souvent galvaudĂ©e sur la scĂšne publique. Car la philosophie est Ă  la mode mais il n'est pas sĂ»r que ceux qui en assurent le succĂšs mĂ©diatique en soient les plus fidĂšles serviteurs. Reste que, comme le montre la frĂ©quentation des grands philosophes, rien n'est plus problĂ©matique que la rĂ©ponse Ă  une telle question. Cela tient au fait que la dĂ©finition de la philosophie est en jeu dans le questionnement et la pratique philosophiques eux-mĂȘmes. Chaque auteur incarne l'intentionnalitĂ© philosophique Ă  sa maniĂšre, en rĂ©actualise la nature et les fins de telle sorte qu'il peut ĂȘtre intĂ©ressant d'en dĂ©crire les variantes. Mais ce n'est pas mon objectif dans cet article oĂč je cherche avant tout Ă  saisir l'intentionnalitĂ© philosophique elle-mĂȘme dans ce qu'elle a de plus essentiel. D'oĂč ce cours oĂč je dĂ©fends une certaine IDEE de la philosophie, celle que Platon attribue Ă  Socrate et qui inspire la plupart des cours du premier chapitre de ce blog. Cette IDEE peut ĂȘtre discutĂ©e par tous ceux qui, de l'intĂ©rieur de la philosophie, sont conduits Ă  la problĂ©matiser, mais il me semble qu'on ne peut pas, sans contradiction, disqualifier radicalement la posture socratique et se prĂ©tendre philosophe. Qu’est-ce donc que la philosophie ? Quelle est sa nature et quels sont ses enjeux ? L’étymologie du mot fournit une premiĂšre indication. Selon la terminologie grecque, φÎčÎ»ÎżÎżÏ†ÎŻÎ± est composĂ© de φÎčÎ»Î”áż–Îœ, aimer » et de ÎżÏ†ÎŻÎ±, la sagesse, le savoir» , la philosophie se dĂ©finit comme amour de la sagesse. Mais que faut-il entendre par lĂ  ? I Le philosophe n’est pas le sage. Il importe de souligner qu’en se prĂ©sentant comme un amoureux de la sagesse, le philosophe annonce clairement qu’il ne prĂ©tend pas ĂȘtre un sage. Le φÎčÎ»ÎżÎżÏ† n’est pas le ÎżÏ†, ce Sage qui Ă©tait l’objet d’un culte dans la GrĂšce antique. [Pour mĂ©moire Le chiffre sept Ă©tant considĂ©rĂ© comme celui de la sagesse, la tradition voulait que ces Sages fussent au nombre de sept. La liste de ces sept personnes avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e par les prĂȘtres de Delphes selon l'oracle en 585 av. Mais elle peut varier selon les historiens. Il s'agit, selon DiogĂšne LaĂ«rce de ThalĂšs de Milet, Bias de PriĂšne, Solon d’AthĂšnes, Chilon de Sparte, PĂ©riandre de Corinthe, ÉpimĂ©nide de CrĂšte, PhĂ©rĂ©cyde de Syros, Pittacos de MytilĂšne, ClĂ©obule de Lindos Ă  Rhodes, Myson originaire d’une obscure bourgade continentale et Anacharsis fils d’un roi barbare et d’une Grecque]. La figure du philosophe, celle de Socrate, Ă©merge historiquement par contraste avec celle du Sage. Certes, celui que l'on a appelĂ© le pĂšre de la philosophie » fut reconnu par l’oracle de Delphes comme l’homme le plus sage d’AthĂšnes. Mais la rĂ©ponse de la Pythie Ă  la question de son ami ChĂ©rĂ©phon, ne cesse d’étonner Socrate. Il ne comprend pas qu’on puisse lui faire cet honneur, car s’il y a quelque chose qui le distingue de ses concitoyens, c’est bien la conscience de son indigence. Il proclame haut et fort ne rien savoir. Tout ce que je sais, c’est que je ne sais pas, dit-il, et s’il interroge sur la place publique les hommes qu’il croise, sur les grands sujets qui devraient prĂ©occuper la conscience humaine, il ne prĂ©tend pas connaĂźtre la rĂ©ponse Ă  ses questions. Etrange figure que celle de cet homme dont la mission consiste Ă  Ă©veiller les hommes Ă  la conscience d’eux-mĂȘmes. Il les exhorte Ă  se connaĂźtre eux-mĂȘmes, Ă  se rĂ©flĂ©chir dans le mystĂšre de leur condition. Or ramenĂ©e Ă  sa vĂ©ritĂ© existentielle, celle-ci est celle d’un ĂȘtre travaillĂ© par l’énergie du dĂ©sir. Vivre, pour chacun d’entre nous, c’est dĂ©sirer, c’est nous projeter vers des objets ou des buts dont nous attendons l’accomplissement de notre existence. Mais que dĂ©sirons-nous vraiment ? En disant qu’il n’a qu’un seul savoir, le savoir d’Eros, l’amour-dĂ©sir, [ Moi qui fais profession de ne savoir que l’amour » Banquet, 177d], Socrate se prĂ©sente comme celui qui dramatise dans sa personne la rĂ©ponse Ă  cette interrogation. Il signifie d’abord qu’un ĂȘtre de dĂ©sir est un ĂȘtre privĂ© de la plĂ©nitude des dieux. Le dĂ©sir est la marque en creux d’un manque, d’une pauvretĂ© ontologique car on ne dĂ©sire pas ce que l’on possĂšde, seulement ce dont on est privĂ©. Mais pour tendre vers ce qui pourrait nous combler, il faut bien avoir conscience de ce manque et en ce sens le dĂ©sir est riche, car seul celui qui a l’intelligence de sa misĂšre est en mesure de la surmonter. Socrate est donc Ă  la fois pauvre et riche. Comme Eros, dont il se veut l’archĂ©type, sa nature est ambiguĂ«. Il n’a pas la perfection des dieux mais il tend vers elle et s’il nomme sagesse ce qui permet au dĂ©sir d’avoir l’intelligence de lui-mĂȘme et de ne pas se fourvoyer dans des impasses, c’est que le souverain bien de la vie n’est pas offert aux hommes comme un don du ciel. Son vrai nom, c’est le bonheur et il se trouve qu’il n’y a pas de bonheur possible sans la comprĂ©hension de ce qui peut nous rendre heureux et la mise en Ɠuvre des moyens appropriĂ©s Ă  cette fin. VoilĂ  pourquoi de dĂ©sir philosophique ou dĂ©sir de sagesse est au fond le savoir et la sagesse du dĂ©sir. Non point que la sagesse soit en soi la fin de l’existence. Ce que nous visons comme la fin suprĂȘme, c’est la rĂ©ussite de notre vie, son accomplissement, mais sans la sagesse, cette fin est compromise. VoilĂ  pourquoi les Anciens la dĂ©finissent comme la mĂ©thode de la vie bonne et heureuse. Ce faisant, ils confĂšrent Ă  la philosophie sa dimension existentielle. Ce qui est en jeu en elle, c’est bien autre chose qu’un simple exercice intellectuel, ce n’est rien moins que notre ĂȘtre et notre vie dans ce qui nous importe le plus, Ă  savoir le bonheur. II Analyse de la notion de sagesse. A premiĂšre vue, par les temps qui courent, il faut bien reconnaĂźtre qu’elle ne dĂ©finit pas un idĂ©al rĂ©jouissant. La mode est Ă  tout ce qui est contre » ou anti » Cf. la contreculture, l’antiphilosophie, l’anti-art etc.. Peu importe que ce qui se croit anticonformiste soit le comble du conformisme ambiant, il n’en demeure pas moins que les idĂ©aux traditionnels de la sagesse semblent bien dĂ©suets. La passion, la dĂ©possession de soi-mĂȘme, le dĂ©lire, les exaltations sociales ou personnelles revĂȘtent plus de prestige dans une sociĂ©tĂ© du spectacle que les sobres vertus du philosophe socratique. Or si l’on en juge par la consommation que nos contemporains font des psychotropes ou des psys » tout court, on n’a pas l’impression que la fascination des passions et de leurs excĂšs soit le sĂ©same du bonheur. Alors, ne soyons pas piĂ©gĂ©s par les prĂ©jugĂ©s du moment et voyons ce qu’il faut entendre par sagesse. En un premier sens, le terme est synonyme de savoir le philosophe est un amoureux du savoir et la sagesse dĂ©finit un idĂ©al thĂ©orique. En un deuxiĂšme sens, il renvoie Ă  une certaine maniĂšre de se conduire. Le philosophe se reconnaĂźt Ă  une posture existentielle marquĂ©e par le sens de la mesure, la sĂ©rĂ©nitĂ©, le contentement, l’accord avec soi-mĂȘme et avec le monde la sagesse dĂ©finit alors un idĂ©al pratique. Cette distinction entre la polaritĂ© thĂ©orique et la polaritĂ© pratique de la sagesse est purement spĂ©culative car les deux idĂ©aux s’impliquent rĂ©ciproquement. Il est vain de croire que l’on puisse ĂȘtre sage sans ĂȘtre Ă©clairĂ© ou que l’on puisse exercer sa pensĂ©e avec rectitude dans la violence des passions ou le dĂ©rĂšglement de la conduite. Les Anciens avaient deux mots pour dĂ©signer les deux dimensions de la sagesse sophia pour le savoir ou sagesse thĂ©orique et phronĂ©sis pour la sagesse pratique ou prudence. A La sagesse comme idĂ©al thĂ©orique. Le recours Ă  l’idĂ©e de sagesse ne va pas de soi lorsqu’il est question du savoir car on oppose d’ordinaire le savoir Ă  l’ignorance non Ă  ce que connote l’absence de sagesse, et que pour aller vite on qualifie parfois de fou ». Il s’ensuit qu’on a peine Ă  croire que, comme il y a des conduites folles », il y a des pensĂ©es folles ». Or si l’on entend par lĂ  le caractĂšre insensĂ©, aberrant, irrĂ©flĂ©chi, infondĂ© des reprĂ©sentations et du discours, il faut bien reconnaĂźtre que le manque de sagesse n’est pas le monopole des grands dĂ©lirants. Ceux-ci ont au moins l’avantage d’exhiber clairement la couleur mais on peut se demander s’ils ne font pas que pousser Ă  la limite un dĂ©sordre ne sĂ©vissant pas que dans l’enceinte de l’hĂŽpital psychiatrique. Car il ne suffit pas d’ĂȘtre sain d’esprit pour ĂȘtre Ă  l’abri de l’ignorance, des aveuglements, de la bĂȘtise et de la bassesse et c’est sans doute parce qu’il a une conscience aiguĂ« de ce qui menace toujours l’exercice de l’esprit que le philosophe a une singularitĂ© parmi les siens. Il vit de la mĂȘme vie que tout le monde et pourtant il y a en lui une altĂ©ritĂ© irrĂ©ductible dont le prix est la solitude dans le meilleur des cas, la condamnation Ă  mort dans celui de Socrate. C’est que le grand dĂ©tour qui se nomme philosophie change tout et d’abord la maniĂšre commune de penser. Comme tel, le philosophe est souvent vĂ©cu comme une offense vivante par tous ceux qui veulent se sentir au chaud dans leurs certitudes. Et ceux-ci ne se trompent pas. La pensĂ©e est dangereuse par nature. Elle est comme un grand vent qui balaie le confort intellectuel, subvertit les habitudes mentales, et toujours fait honte Ă  la bĂȘtise et Ă  la bassesse, pour reprendre une formule de paternitĂ© nietzschĂ©enne. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Pour s’en faire une idĂ©e prĂ©cise, il est urgent de comprendre ce que penser veut dire. 1 PensĂ©e immĂ©diate, pensĂ©e philosophique. Tous les hommes, du plus sauvage au plus civilisĂ©, Ă©tant porteurs d’un esprit, tous en font usage et si penser consistait seulement dans cet exercice, il faudrait dire que tous les hommes pensent. Tous, en effet, vivent dans un monde de significations et de valeurs. Le rĂ©el n’est pas pour eux une prĂ©sence muette, il est le corrĂ©lat du dĂ©voilement qu’en opĂšrent la langue qu’ils parlent et la culture Ă  laquelle ils appartiennent. C’est dire que tous visent du sens, se communiquent des significations et des valeurs structurant leur rapport au monde et celui qu’ils entretiennent entre eux. Parce qu’il est parlant, l’homme est un ĂȘtre pensant. En ce sens, la pensĂ©e n’est le monopole de personne, elle est le propre de l’humaine condition, mĂȘme dans ses formes pathologiques car les paroles du malade mental, pour dĂ©lirantes qu’elles soient, ne sont pas dĂ©nuĂ©es de sens. Et pourtant il ne suffit pas de faire usage de son esprit dans la parole pour penser vraiment. L’enfant parle mais nul enfant n’est l’auteur d’une Ɠuvre philosophique et pendant des millĂ©naires, des hommes ont vĂ©cu dans des sociĂ©tĂ©s ayant ignorĂ© ce que penser veut dire. C’est donc qu’il y a une grande diffĂ©rence entre ce que l’on peut appeler la pensĂ©e immĂ©diate, spontanĂ©e et la pensĂ©e philosophique ou pensĂ©e tout court. L’une se dĂ©ploie sous le signe de la passivitĂ©, l’autre sous celui de l’activitĂ©. L’une s’effectue sous le signe de la dĂ©possession de la maĂźtrise spirituelle et morale, l’autre sous celui de la rĂ©appropriation de cette maĂźtrise. De fait, tant que ce que l’on pense est la caisse de rĂ©sonance de reprĂ©sentations ayant Ă©tĂ© construites Ă  notre insu par l’éducation que nous avons reçue et par notre milieu culturel d’appartenance, il est erronĂ© de prĂ©tendre que nous sommes le sujet actif de nos pensĂ©es. Celles-ci ont Ă©tĂ© fabriquĂ©es, indĂ©pendamment de notre initiative intellectuelle par des instances extĂ©rieures dont nous sommes inconsciemment le jouet. Nous les avons absorbĂ©es avec le lait maternel au cours de notre dĂ©veloppement par le seul fait d’ĂȘtre immergĂ© dans un contexte familial, social, historique et d’apprendre Ă  parler une langue particuliĂšre, car aucune langue n’est un dĂ©codage neutre de la rĂ©alitĂ©. Toutes analysent le rĂ©el conformĂ©ment aux intĂ©rĂȘts, aux traditions, Ă  la situation singuliĂšre de tel ou tel groupe. Il s’ensuit que sous sa forme immĂ©diate, la pensĂ©e est moins de l’ordre du pensĂ© que de l’impensĂ©. Elle fonctionne Ă  l’intĂ©rieur d’un systĂšme de reprĂ©sentations dont elle subit, sans en avoir conscience, le dĂ©terminisme idĂ©ologique. Aussi est-elle le porte-parole de significations dont elle est prisonniĂšre. Celles-ci ont tellement bien Ă©tĂ© intĂ©riorisĂ©es qu’elles se sont solidifiĂ©es sous la forme d’habitudes mentales s’imposant avec une telle Ă©vidence qu’elles constituent des obstacles internes Ă  l’activitĂ© pensante. C’est dire qu’on ne pense pas comme on respire et qu’il ne suffit pas de disposer d’un esprit pour penser vraiment. C’est pourquoi la philosophie n’est pas une pensĂ©e au premier degrĂ©. La pensĂ©e vĂ©ritable s’accomplit toujours comme pensĂ©e de la pensĂ©e c’est-Ă -dire comme mouvement de retour de l’esprit sur lui-mĂȘme afin de soumettre ses productions Ă  l’examen rationnel. Elle s’actualise donc comme reprise critique de ce qui jusqu’alors allait de soi. Elle marque le moment oĂč le sens cesse d’ĂȘtre acceptĂ© comme sens reçu pour devenir un sens problĂ©matique. Elle constitue donc un point de rupture entre un avant et un aprĂšs, ce que Socrate soulignait en disant que la vie philosophique est une sorte de seconde naissance. Et cela vaut aussi bien pour l’humanitĂ© en gĂ©nĂ©ral que pour l’homme en particulier. Pour l’humanitĂ© en gĂ©nĂ©ral, c’est patent, si l’on prend acte que la philosophie n’a pas toujours existĂ©. Elle naĂźt Ă  Milet en Asie Mineure au VIĂšme siĂšcle avant ce fait tĂ©moignant que l’aventure humaine n’est pas substantiellement liĂ©e Ă  l’aventure philosophique. En revanche, elle l’est Ă  la pensĂ©e religieuse ou mythologique qui, elle, est de toujours et de partout. Les hommes ont en effet toujours eu besoin de rendre intelligible leur expĂ©rience, de comprendre d’oĂč ils viennent, oĂč ils vont, de fonder les rĂšgles de leur existence collective, la fonction des rĂ©cits mythiques Ă©tant d’apporter une rĂ©ponse Ă  leurs questions. La pensĂ©e mythique a ainsi prĂ©cĂ©dĂ© la pensĂ©e rationnelle. Comme la science et la philosophie, sa vocation a Ă©tĂ© de produire de l’intelligibilitĂ©. Elle a fourni Ă  nos plus lointains ancĂȘtres les significations et les valeurs sans lesquelles aucune vie humaine n’est possible, et aux sociĂ©tĂ©s le ciment idĂ©ologique nĂ©cessaire Ă  leur cohĂ©sion. Mais il est clair que ce mode de pensĂ©e, qui reste vivant pour une grande partie de l’humanitĂ© encore, est fondamentalement diffĂ©rent du mode de pensĂ©e rationnel. Il fait une large place Ă  l’imaginaire en lieu et place de la raison. Il fait intervenir dans ses explications la croyance en des ĂȘtres surnaturels dont les actions sont au principe des choses telles qu’elles sont et telles qu’elles doivent continuer Ă  ĂȘtre sous peine de grands dĂ©sordres cosmiques et sociaux. Et surtout il a ceci de caractĂ©ristique que les rĂ©cits mythiques ne se prĂ©sentent pas comme des crĂ©ations humaines mais comme des rĂ©vĂ©lations divines recueillies par des initiĂ©s faisant autoritĂ© dans le groupe. Il s’ensuit que le logos le discours rationnel est ce qui se construit Ă  partir du muthos et en rupture avec lui, cette conquĂȘte allant de pair sur la scĂšne sociale avec de profondes transformations. Car tant que les significations sont transmises sur le mode d’une tradition sacrĂ©e, leur vĂ©ritĂ© ne se discute pas, pas plus que ne se discute le pouvoir des gardiens du temple qui les imposent. La soumission aux vĂ©ritĂ©s religieuses est soumission Ă  une tutelle thĂ©ologico-politique dont on ne dira jamais assez qu’il ne suffit pas d’ĂȘtre porteur d’un esprit pour s’en libĂ©rer. Ce prĂ©jugĂ© idĂ©aliste contribue Ă  mĂ©connaĂźtre que la capacitĂ© d’initier un rapport critique aux vĂ©ritĂ©s communĂ©ment reçues est liĂ©e Ă  des conditions historiques particuliĂšres. 2 Les conditions d’émergence de la pensĂ©e philosophique. a Conditions matĂ©rielles d’ordre Ă©conomique. D’abord il faut avoir bien conscience que tant que les ressources de l’esprit sont essentiellement engagĂ©es dans la rĂ©solution des problĂšmes pratiques les hommes ne sont pas libres pour faire de la recherche de la vĂ©ritĂ© une fin en soi. Ils n’en ont ni le temps ni la disponibilitĂ© d’esprit. Comme dit le proverbe Vivre d’abord, philosopher ensuite ». En ce sens, la philosophie est un luxe. Elle est liĂ©e, d’une part Ă  la richesse d’une sociĂ©tĂ© capable de faire Ă©merger une classe d’hommes ayant la libertĂ© de se poser des problĂšmes thĂ©oriques, d’autre part Ă  une organisation sociale inĂ©galitaire, car pour que certains disposent de ce loisir, il faut que d’autres travaillent pour pourvoir aux besoins de la vie. C’est une sociĂ©tĂ© esclavagiste, puisant dans le rĂ©servoir immense de ses colonies une main d’oeuvre utile Ă  sa prospĂ©ritĂ©, qui a inventĂ© la philosophie. Il ne faut pas voir dans cette vĂ©ritĂ© historique dĂ©rangeante une souillure de l’activitĂ© pensante, ni mĂȘme considĂ©rer que la valorisation de la vie thĂ©orĂ©tique par les Grecs est purement idĂ©ologique comme le prĂ©tendent ceux qui ne voient dans leurs valeurs que l’expression et la justification d’une situation d’intĂ©rĂȘts. [On appelle idĂ©ologique tout systĂšme de reprĂ©sentations n'ayant de valeur thĂ©orique qu’en façade et reflĂ©tant, inconscient de son propre dĂ©terminisme, un contexte socio-Ă©conomique qu'il a pour fonction de justifier]. Il me semble qu’il faut plutĂŽt y voir le tĂ©moignage que les activitĂ©s utilitaires ont par nature un rapport Ă  la servitude. Car avant d’ĂȘtre un scandale social, l’aliĂ©nation matĂ©rielle est le propre de la condition humaine en tant qu’elle est contrainte, par la nĂ©cessitĂ© oĂč elle se trouve de satisfaire les besoins animaux, de s’adonner Ă  des tĂąches qui ne sont pas pour elle des fins en soi mais seulement les moyens de fins imposĂ©es par la nature, manger, se vĂȘtir, se loger, se protĂ©ger etc.. Elle est condamnĂ©e Ă  rĂ©soudre le problĂšme de sa survie avant de poursuivre ses fins propres. C’est dire que si le lait et le miel coulaient Ă  flots, elle Ă©chapperait au fardeau du travail. Celui-ci est donc le tribut que l’humanitĂ© paye au fait qu’elle participe de l’animalitĂ©. S’il n’en Ă©tait pas ainsi, si sa nature Ă©tait purement spirituelle, l’existence se dĂ©ploierait d’emblĂ©e dans sa libertĂ© et les hommes se consacreraient aux activitĂ©s qui sont le propre d’un ĂȘtre libre. Les Grecs les appellent les activitĂ©s libĂ©rales, la plus excellente d’entre elles Ă©tant l’activitĂ© pensante parce qu’en philosophant l’homme ne fait pas autre chose qu’accomplir la fonction qui le distingue de l’animal et le dĂ©finit dans son humanitĂ©. Ainsi donc, si ce fut bien pour Ă©chapper Ă  l'ignorance que les premiers philosophes se livrĂšrent Ă  la philosophie, c'est qu'Ă©videmment ils poursuivaient le savoir en vue de la seule connaissance et non pour une fin utilitaire. Et ce qui s'est passĂ© en rĂ©alitĂ© en fournit la preuve ; presque toutes les nĂ©cessitĂ©s de la vie, et les choses qui intĂ©ressent son bien-ĂȘtre et son agrĂ©ment avaient reçu satisfaction, quand on commença Ă  rechercher une discipline de ce genre. Je conclus que, manifestement, nous n'avons dans notre recherche, aucun intĂ©rĂȘt Ă©tranger. Mais de mĂȘme que nous appelons libre celui qui est Ă  lui-mĂȘme sa propre fin et n'existe pas pour un autre, ainsi cette science est aussi la seule de toutes les sciences qui soit une discipline libĂ©rale, puisque seule elle est Ă  elle-mĂȘme sa propre fin » Aristote, MĂ©taphysique, Livre A, Tome1, Vrin, p. 9. b Condition politique. Il ne suffit pas nĂ©anmoins d’ĂȘtre affranchi de la contrainte du travail pour avoir le loisir de penser. En tĂ©moigne le fait que de nombreuses sociĂ©tĂ©s antiques furent prospĂšres et pourtant elles n’ont pas rendu possible l’apparition de la philosophie. Leur manquait la condition politique, celle qui fait de la possibilitĂ© d’exercer son esprit de maniĂšre autonome un droit inscrit dans le rapport politique. Car tant qu’il est tabou » de mettre en doute les vĂ©ritĂ©s rĂ©vĂ©lĂ©es, tant que l’exercice libre de l’esprit expose Ă  la prison ou la mort, la libertĂ© de penser est un leurre. Certes elle peut ĂȘtre le privilĂšge de quelques favorisĂ©s des dieux, vouĂ©s Ă  la clandestinitĂ©, mais il ne faut pas surestimer les capacitĂ©s d’un esprit solitaire. On ne pense pas seul. C’est l’échange, la circulation des idĂ©es, leur discussion qui permet Ă  chacun de faire un usage fĂ©cond de son entendement. La philosophie suppose donc une sociĂ©tĂ© dans laquelle les savants et les penseurs peuvent faire un usage public de la raison. Elle implique que les significations et des valeurs soient discutĂ©es dans un large dĂ©bat public. LĂ  oĂč les esprits Ă©clairĂ©s sont condamnĂ©s au silence, lĂ  oĂč une pensĂ©e unique se protĂšge par l’intimidation ou la terreur de toute entreprise critique, les esprits ne sont pas en situation de sortir de l’obscurantisme dans lequel on les enferme. Les LumiĂšres et leur progrĂšs sont donc affaire collective beaucoup plus qu’affaire personnelle. Comme l’écrit Kant Mais penserions-nous beaucoup, et penserions-nous bien, si nous ne pensions pas pour ainsi dire en commun avec d’autres, qui nous font part de leurs pensĂ©es, et auxquels nous communiquons les nĂŽtres ? Aussi bien, l’on peut dire que cette puissance extĂ©rieure qui enlĂšve aux hommes la libertĂ© de communiquer publiquement leurs pensĂ©es, leur ĂŽte Ă©galement la libertĂ© de penser ». Qu’est-ce que s’orienter dans la pensĂ©e ? Vrin, p. 86. Il s’ensuit qu’on se libĂšre collectivement de l’emprise des superstitions ou alors on reste massivement dans une situation de minoritĂ© intellectuelle et morale, imputable aux stratĂ©gies de domination de ceux qui cherchent Ă  sauvegarder leur pouvoir mais aussi Ă  la lĂąchetĂ© et Ă  la paresse du plus grand nombre. Il n’est donc pas Ă©tonnant que la sociĂ©tĂ© qui a inventĂ© la philosophie soit aussi celle qui a inventĂ© la dĂ©mocratie. La philosophie est fille de la citĂ© » se plaĂźt Ă  dire Jean-Pierre Vernant. Avec cette invention, l’humanitĂ© se rĂ©approprie le pouvoir qui avait Ă©tĂ© jusqu’alors confĂ©rĂ© aux dieux, Ă  savoir le pouvoir d’instituer son monde. Les hommes revendiquent le droit de dĂ©cider des rĂšgles de leur vie collective, de discuter de la loi, d’ĂȘtre l’auteur de leur histoire. Cette rĂ©appropriation du pouvoir politique marque l’entrĂ©e des sociĂ©tĂ©s dans le rĂ©gime de l’historicitĂ©. Car tant que la source du sens et de la loi est l’instance divine, les hommes n’ont pas la libertĂ© d’ĂȘtre les auteurs de leur aventure. Ils sont hĂ©tĂ©ronomes. Ils reçoivent leur loi d’en-haut ou d’ailleurs. C’est l’invisible qui rĂšgle le visible, le sacrĂ© qui rĂšgle le profane, l’anhistorique qui rĂ©git l’historique. L’homme archaĂŻque vit son histoire en l’annulant. Tous ses actes sont des rites de commĂ©moration, de participation, de rĂ©pĂ©tition du passĂ© fondateur. Comme l’écrit Marcel Gauchet La religion, c’est l’énigme de notre entrĂ©e Ă  reculons dans l’histoire » Le dĂ©senchantement du monde, Gallimard, 1985, En ce sens l’avĂšnement de la philosophie trace une frontiĂšre entre ce que l’on peut appeler avec Jan Patocka la condition prĂ©-historique » de l’humanitĂ© et sa condition historique », celle qui a Ă©tĂ© ouverte par les Grecs. Histoire froide, stationnaire d’un cĂŽtĂ©, histoire chaude de l’autre. Modestie du sens reçu dans l’une, problĂ©maticitĂ© du sens interrogĂ© dans l’autre. L’activitĂ© pensante ne va donc pas sans situation de crise. Crise du sens, Ă©branlement du sens reçu, effondrement des repĂšres traditionnels. Est-ce Ă  dire que la philosophie s’accomplisse comme anarchie intellectuelle et politique, triomphe des arbitraires individuels, nihilisme du sens, revendication d’une autonomie anomique ? Certes non, mais pour le comprendre, il importe de bien voir que les conditions matĂ©rielle et politique ne suffisent pas encore Ă  rendre possible l’intentionnalitĂ© philosophique, il y faut aussi des conditions intellectuelles et morales. c Condition intellectuelle et morale. Conditions aussi difficiles Ă  expliciter qu’à mettre en oeuvre car, une fois les deux premiĂšres assurĂ©es, seule l’initiative personnelle est en cause. Or rien n’est plus rare de la part des hommes qu’un authentique esprit philosophique, rare et dangereux comme le montre le destin de Socrate. En 399 av. AthĂšnes condamne le philosophe Ă  boire la ciguĂ«, et comme chacun sait, la citĂ© athĂ©nienne n’est ni une tyrannie, ni un totalitarisme, c’est une dĂ©mocratie. Comment s’expliquer une telle tragĂ©die ? N’est-ce pas la preuve que si la libertĂ© politique est nĂ©cessaire pour penser librement, elle n’est pas suffisante ? D’autres puissances d’aliĂ©nation sont Ă  mettre hors-jeu, d’autres obstacles Ă  surmonter, d’autant plus redoutables qu’ils ne sont pas externes, mais internes Ă  la pensĂ©e. SpontanĂ©ment, en effet, chacun croit qu’ĂȘtre libre de penser consiste Ă  penser ce que l’on veut. On confond volontiers la libertĂ© de la pensĂ©e avec la libertĂ© d’opinion. Or opiner n’est pas penser. Tous les hommes ont des opinions mais peu d’hommes pensent. VoilĂ  un paradoxe qui en surprend plus d’un car autant les hommes ont plaisir Ă  s’entendre dire qu’ils sont libres de penser, autant il leur est pĂ©nible d’avoir Ă  s’affranchir de ce qui rend cette libertĂ© illusoire. Ils croient naĂŻvement que la libertĂ© de l’esprit est une donnĂ©e alors qu’elle est une conquĂȘte. En tĂ©moignent les attentes des lycĂ©ens rentrant en classe de philosophie. Ils en espĂšrent avant tout des satisfactions narcissiques. Enfin l’occasion va leur ĂȘtre donnĂ©e, comme dans un cafĂ© philosophique, de pouvoir exprimer leurs opinions, d’ĂȘtre pris en sĂ©rieux dans ce qu’ils imaginent ĂȘtre leur pensĂ©e personnelle ». Et quelle n’est pas leur dĂ©ception, voire leur irritation lorsque, confrontĂ©s au professeur de type socratique, ils sont mis en demeure d’examiner ce qu’ils disent et de dĂ©couvrir souvent que leur propos ne rĂ©siste pas Ă  l’étamine de la raison ! C’est donc que l’acte de penser obĂ©it Ă  certaines exigences. Quelles sont-elles ? VoilĂ  ce qu’il faut maintenant approfondir pour prendre la mesure de la conversion intellectuelle et morale qu’implique l’activitĂ© pensante. Car celle-ci ne se dĂ©ploie pas comme un mouvement naturel. Penser, en effet, c’est s’arrĂȘter. Voyez le penseur du sculpteur Rodin. L’artiste figure dans cette statue, par contraste avec celle qui reprĂ©sente l’homme qui marche, l’opĂ©ration mĂȘme de la pensĂ©e. Il donne Ă  voir ce qui n’a pas de visibilitĂ© car, s’agissant d’un processus spirituel, celui-ci ne se dĂ©ploie pas, comme le geste physique, dans l’extĂ©rioritĂ© perceptible. Et pourtant il est liĂ© Ă  une posture corporelle. Le penseur est en arrĂȘt, repliĂ© sur soi, comme s’il Ă©tait mis en situation de changer la direction de son regard, de l’orienter dans une autre direction. Non plus expansion et extĂ©riorisation existentielle mais retour sur soi et dĂ©ploiement des potentialitĂ©s de l’intĂ©rioritĂ© spirituelle. L’acte par lequel la pensĂ©e se pose dans sa libertĂ© et advient Ă  l’existence est ainsi insĂ©parable d’une certaine attitude mentale dĂ©finissant en propre l’éveil philosophique. Voyons ce qui le caractĂ©rise. 3 Les caractĂšres de l’esprit philosophique. a La facultĂ© de s’étonner. Un sujet pensant est un ĂȘtre renouant avec une vertu de l’enfance consistant Ă  poser un regard Ă©tonnĂ© sur le monde. Pourquoi y a-t-il quelque chose plutĂŽt que rien ? Pourquoi les choses sont-elles ainsi et pas autrement ? L’étonnement est le contraire de l’inertie intellectuelle, celle qui finit par triompher des questions en leur substituant le confort des rĂ©ponses reçues. Car l’enfant est Ă  la fois celui qui interroge avec la vivacitĂ© d’un esprit curieux, et celui qui fait confiance Ă  l’autoritĂ© lui fournissant la rĂ©ponse. Il est crĂ©dule, cette crĂ©dulitĂ© ayant tĂŽt fait de l’endormir et d’en faire une proie facile pour tous les endoctrinements idĂ©ologiques. L’éveil intellectuel a ceci de singulier qu’il fait retrouver la disponibilitĂ© de l’enfance au questionnement tout en rompant avec sa naĂŻvetĂ© et sa passivitĂ©. Les rĂ©ponses communes ne sont plus ce qui le clĂŽt, elles sont au contraire ce qui le suscite. Surtout quand on prend acte de leur multiplicitĂ© et de leur diversitĂ©. N’est-il pas Ă©tonnant que les rĂ©ponses des hommes Ă  des questions identiques soient si diffĂ©rentes ? Comment ne pas ĂȘtre interpellĂ© par l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© et les contradictions des reprĂ©sentations humaines ? Le philosophe EpictĂšte disait, en ce sens, que ce qui initie l’effort de penser est moins l’énigme du monde que les contradictions des opinions humaines prĂ©tendant la rĂ©soudre. VoilĂ  le dĂ©but de la philosophie. Toutes les opinions sont-elles justes? Comment pourraient-elles l'ĂȘtre si elles se contredisent? – Toutes ne sont donc pas justes, mais du moins celles qui sont les nĂŽtres – Et pourquoi celles-ci plutĂŽt que celles des Syriens ou des Egyptiens? Pourquoi les miennes plutĂŽt que celles de tel ou tel ? – Pas plus les unes que les autres ». Entretiens, II, XI. S’étonner revient donc Ă  rompre avec le familier, autrement dit Ă  faire l’expĂ©rience que ce qui jusqu’alors allait de soi a perdu pour nous son Ă©vidence. ExpĂ©rience vertigineuse parfois. Les grands auteurs ne cachent pas qu’il y a dans cette prise de conscience un vĂ©cu dĂ©stabilisant, angoissant. La tentation est grande de se dĂ©rober Ă  la tĂąche ainsi initiĂ©e. Retrouver la quiĂ©tude du sens reçu plutĂŽt que s’engager dans l’aventure de la recherche de la vĂ©ritĂ©. Celle-ci requiert du courage et d’abord celui de cesser de s’aliĂ©ner dans des contenus de pensĂ©e consacrant son hĂ©tĂ©ronomie pour examiner avec ses seules ressources ce qu’il en est de leur prĂ©tention Ă  la vĂ©ritĂ©. Est-ce par paresse et par lĂąchetĂ©, comme l’analyse Kant, que la plupart des hommes n’assument pas cette responsabilitĂ© de l’esprit ? Ils renoncent Ă  se servir de leur entendement et semblent se complaire dans leur minoritĂ© intellectuelle. Que cette complaisance soit de rigueur dans un contexte social oĂč la pluralitĂ© des opinions n’a pas droit de citĂ©, on peut encore le comprendre. Mais que la nĂ©cessitĂ© de distinguer le vrai du faux ne se fasse pas impĂ©rativement sentir lĂ  oĂč s’expriment les opinions les plus diverses et les plus contradictoires, voilĂ  qui laisse perplexe. Comment est-il possible que les hommes s’accommodent si bien de la contradiction des rĂ©ponses donnĂ©es Ă  leur question ? Comment peuvent-ils dire de la mĂȘme chose, considĂ©rĂ©e sous le mĂȘme rapport une chose et son contraire, sans que cette inconsĂ©quence ne les dĂ©range ? Il y a lĂ  un double scandale pour l’esprit D’abord celui qu’incarne le conflit des opinions. Impossible de s’en satisfaire si l’on est un esprit qui se respecte car le principe de non contradiction et le souci de la vĂ©ritĂ© sont des exigences essentielles de la raison humaine. Deux propositions contradictoires ne peuvent ĂȘtre simultanĂ©ment valides. La nĂ©cessitĂ© de les soumettre Ă  l’examen rationnel s’impose afin de sortir de la contradiction et de faire triompher la vĂ©ritĂ©. Pourquoi donc si peu d’hommes se sentent tenus de procĂ©der Ă  cet examen ? Cela signifie-t-il que la majoritĂ© a renoncĂ© Ă  toute prĂ©tention Ă  la vĂ©ritĂ© ? Car si vĂ©ritĂ© il peut y avoir, elle ne saurait varier d’un individu Ă  un autre, d’une Ă©poque Ă  une autre, d’un groupe Ă  un autre. LĂ  oĂč il y a plusieurs vĂ©ritĂ©s, la cohĂ©rence veut qu’il n’y ait pas de vĂ©ritĂ© du tout. Alors, la complaisance de la plupart des hommes Ă  l’endroit du conflit des opinions tĂ©moigne-t-elle qu’ils ont fait le deuil de la vĂ©ritĂ© ? Nullement et c’est le second scandale. Celui que reprĂ©sente l’inconsĂ©quence humaine Ă  revendiquer la vĂ©ritĂ© pour des Ă©noncĂ©s n’ayant aucune lĂ©gitimitĂ© Ă  une telle prĂ©tention. Car comment puis-je savoir si ce que je dis est vrai tant que je n’ai pas pris la peine d’examiner si j’ai raison de le croire ? Or tel est le propre de ce que les Grecs appellent la doxa, ou de ce que nous traduisons par l’opinion. Est opinion, toute affirmation n’ayant pas Ă©tĂ© soumise Ă  un examen critique. Elle est reçue comme vraie sans que l’esprit ne se soit prĂ©occupĂ© sĂ©rieusement de savoir si cet Ă©noncĂ© est vrai ou faux. Toutes nos idĂ©es premiĂšres sont en ce sens des opinions, c’est-Ă -dire des prĂ©jugĂ©s, des a priori », des idĂ©es toute faites. On les croit vraies mais on ne sait pas si on est fondĂ© Ă  le croire. On ne peut donc pas les Ă©tayer sur de solides raisons thĂ©oriques, et pourtant elles n’en sont pas moins certaines pour celui qui les Ă©nonce. Etrange paradoxe moins une idĂ©e est interrogĂ©e dans sa valeur de vĂ©ritĂ©, plus elle revĂȘt le prestige de la vĂ©ritĂ© pour son adepte. L’opinion est dogmatique par nature. Or le pire ennemi de l’esprit, ce n’est pas l’erreur, c’est le dogme. Retrouver la facultĂ© de s’étonner revient donc Ă  se rĂ©veiller d’une sorte de sommeil dogmatique et Ă  devenir disponible pour une vĂ©ritable recherche de la vĂ©ritĂ©. C’est Ă  cette tĂąche que s’emploie Socrate dans son rapport Ă  ses concitoyens. Par la pratique de l’ironie, feinte naĂŻvetĂ©, il s’efforce de dĂ©stabiliser ses interlocuteurs afin de leur rendre une libertĂ© qu’ils ont perdue. Ils sont tellement persuadĂ©s de possĂ©der la rĂ©ponse aux questions que Socrate leur pose qu’ils ne prennent pas le temps de les rĂ©flĂ©chir. Ils sont prisonniers d’un pseudo-savoir que l’interrogation socratique fait Ă©clater en les confrontant Ă  leurs contradictions. Ce faisant, ils prennent conscience de leur ignorance et peuvent initier la conversion intellectuelle et morale dont on a parlĂ© prĂ©cĂ©demment. De fait, dĂšs lors qu’on s’étonne Ă  nouveau, et d’abord de sa propre inconsĂ©quence, on transforme radicalement son rapport au vrai et aux autres. On n’est plus, avec eux, dans une stratĂ©gie de pouvoir, oĂč l’enjeu est de leur imposer une vĂ©ritĂ© dont on se croit titulaire. Il s’agit, Ă  partir d’une inscience enfin consciente d’elle-mĂȘme, de se disposer Ă  chercher ensemble la vĂ©ritĂ© qui nous manque. Moment libĂ©rateur de la mission socratique. Comme une torpille, elle paralyse mais comme le taon elle rĂ©veille. Il faut bien balayer le faux pour rendre possible l’épiphanie du vrai. Et cela passe par la mise en Ɠuvre d’un second caractĂšre de l’esprit philosophique. b Esprit de doute. Douter consiste Ă  cesser de subir l’empire d’une certitude. Servitude intĂ©rieure, la certitude l’est car elle est l’état d’un esprit qui adhĂšre Ă  un contenu de pensĂ©e qu’il croit ou qu’il sait ĂȘtre vrai. Un esprit absolument certain de quelque chose est privĂ© de toute possibilitĂ© de recul pour examiner la valeur de l’énoncĂ© qui le tient autant qu’il y tient. Rien n’est pire que l’adhĂ©sion massive, sans rĂ©serve, sans pensĂ©e de derriĂšre » dirait Pascal. Plus de jeu entre la pensĂ©e et son contenu. Plus de libertĂ©. Ce rapport aux idĂ©es est le propre du fanatisme, du sectarisme typique des engagements idĂ©ologiques. On ne peut pas discuter avec les esprits certains. Soit on les conforte dans leurs convictions, soit on les ignore, ou l’on se bat pour les empĂȘcher d’imposer socialement leur point de vue. La violence inhĂ©rente Ă  la conviction dĂ©truit les conditions de possibilitĂ© d’un vrai dialogue entre les hommes de telle sorte que la capacitĂ© de s’arracher Ă  ses malĂ©fices est la premiĂšre victoire de l’esprit sur lui-mĂȘme. Il n’y a que les sots et les huĂźtres qui adhĂšrent » disait ValĂ©ry pour pointer l’ampleur de l’aliĂ©nation consubstantielle Ă  cette maniĂšre de se rapporter aux significations et aux valeurs. VoilĂ  pourquoi l’acte fondateur de la philosophie est pour Descartes la pratique mĂ©thodique du doute. Il y a dĂ©jĂ  quelque temps, Ă©crit-il, que je me suis aperçu que, dĂšs mes premiĂšres annĂ©es, j’avais reçu quantitĂ© de fausses opinions pour vĂ©ritables, et que ce que j’ai depuis fondĂ© sur des principes si mal assurĂ©s, ne pouvait ĂȘtre que fort douteux et incertain ; de façon qu’il me fallait entreprendre sĂ©rieusement une fois en ma vie de me dĂ©faire de toutes les opinions que j’avais reçues en ma crĂ©ance, et commencer tout de nouveau dĂšs les fondements, si je voulais Ă©tablir quelque chose de ferme et de constant dans les sciences ». MĂ©ditations mĂ©taphysiques. I. 1641. Qu’il s’agisse de Socrate avec l’ironie, de Descartes avec le doute ou de Kant avec le projet critique, l’exigence de la pensĂ©e s’actualise toujours comme entreprise d’affranchissement de ce qui procĂšde en elle d’une autre autoritĂ© que celle de l’esprit pour fonder Ă  nouveau frais ce qu’elle peut tenir pour vrai. Cela ne signifie pas que le balai de la pensĂ©e soit destructeur par principe comme si dans les croyances humaines, rien ne pouvait ĂȘtre justifiĂ© par des arguments rationnels. Le doute ne prĂ©juge pas de la vĂ©ritĂ© ou de l’erreur de ce qui est mis en doute. Il se peut qu’au terme de l’examen, la vĂ©ritĂ© de l’énoncĂ© rĂ©siste mais alors elle se fonde sur d’autres raisons que celles qui fondent l’opinion. D’ordinaire ce qui fait la force de cette derniĂšre, c’est l’habitude l’habitus au sens de Bourdieu, le prestige du nombre nous sommes ainsi faits que les opinions partagĂ©es par le plus grand nombre nous semblent vraies, celui de l’autoritĂ© pour l’enfant, l’élĂšve, le membre d’une Ă©glise, les idĂ©es reçues des parents, des professeurs ou des savants, du pape, de l’imam ou du rabbin ont une valeur de vĂ©ritĂ©. Or ce n’est pas parce qu’on a toujours pensĂ© cela que c’est vrai, ce n’est pas parce qu’une erreur est partagĂ©e par le plus grand nombre qu’elle devient une vĂ©ritĂ©, ce n’est pas parce qu’ Aristote a dit » que c’est vrai. Encore faut-il s’en assurer par l’examen rationnel au terme duquel la vĂ©ritĂ© sera thĂ©oriquement Ă©tablie ou la faussetĂ© dĂ©masquĂ©e. Il s’ensuit qu’une vĂ©ritĂ© thĂ©oriquement Ă©tayĂ©e est autre chose qu’une vĂ©ritĂ© d’opinion. Distinction subtile Ă©tablissant que ce qui fait le caractĂšre doxique d'une affirmation, ce n'est pas son contenu, qui peut avoir une valeur de vĂ©ritĂ© Cf. ThĂšme de l’opinion droite chez Platon, c'est le rapport que celui qui la formule entretient avec elle. Il est incapable de la fonder rationnellement. L’étonnement, le doute ne sont pas des fins en soi. Ce sont des dispositions intellectuelles nĂ©cessaires pour s’engager sur le chemin de la connaissance, c’est-Ă -dire pour conduire un vĂ©ritable examen. c Esprit d’examen rĂ©flexivitĂ©. Examen », le mot a souvent Ă©tĂ© prononcĂ© mais il ne suffit pas de dire le mot pour ĂȘtre au clair sur ce qu’il dĂ©signe. Comment s’y prendre pour conduire un examen digne de ce nom ? Cela exige de procĂ©der Ă  une opĂ©ration de rĂ©flexion au sens optique du terme. Comme le rayon lumineux est renvoyĂ© dans une autre direction par la rencontre d’un obstacle, rĂ©flĂ©chir, pour la pensĂ©e, c’est faire retour sur elle-mĂȘme, afin de se prendre pour objet et de s’assurer par lĂ  la maĂźtrise de ses opĂ©rations. LĂ  est l’enjeu de l’effort rĂ©flexif. Restaurer l’esprit dans le rĂŽle qui devrait ĂȘtre le sien celui d’ĂȘtre au fondement de ses actes, d’en ĂȘtre l’auteur et le juge. Commencer tout de nouveau dĂšs les fondements, si je voulais Ă©tablir quelque chose de ferme et de constant dans les sciences » dit Descartes. Par exemple, dĂšs que nous parlons nous faisons surgir du sens mais la raison, en nous, peut-elle consentir Ă  ce sens ? Est-il sensĂ© ou absurde, justifiable ou non ? Seule la rĂ©flexion fait accĂ©der Ă  l’intelligence de ce que l’on dit vraiment. Il en est de mĂȘme pour les valeurs. DĂšs que nous parlons nous faisons usage de notions supposant des valorisations. Bien/mal, beau/ laid, juste/injuste, utile/inutile etc., la parole commune est saturĂ©e de ces distinctions mais quelle est la valeur des valeurs que nous Ă©nonçons? La raison peut-elle les faire siennes ? Se confirme ici ce qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© prĂ©cisĂ© la pensĂ©e philosophique n’est pas une pensĂ©e au premier degrĂ©. La pensĂ©e au premier degrĂ© est une absence de pensĂ©e ou un impensĂ© entretenant un rapport imaginaire Ă  lui-mĂȘme. Nous croyons ĂȘtre l’auteur, le sujet autonome de nos discours. La rĂ©flexion nous fait prendre conscience que c’est une illusion. DĂšs que nous sommes attentifs aux actes de l’esprit pour en interroger le fondement et la lĂ©gitimitĂ©, nous dĂ©couvrons que le sujet du discours non rĂ©flĂ©chi est loin d’ĂȘtre le sujet rationnel. Pourquoi ? Parce que celui-ci n’est pas immĂ©diatement en possession de lui-mĂȘme. Bien que la raison soit une facultĂ© naturelle, elle nĂ©cessite des apprentissages pour ĂȘtre dĂ©veloppĂ©e. Ce n’est pas par hasard que Platon avait fait inscrire au fronton de l’AcadĂ©mie Nul n’entre ici s’il n’est gĂ©omĂštre ». Il signifiait par lĂ  qu’on ne rompt pas avec le doxique par un coup de baguette magique. Si l’on entend par sujet rationnel, le sujet respectant, dans l’exercice de l’esprit, les principes de la raison Ex principes logiques d’identitĂ©, de non contradiction, principes rationnels de raison suffisante, il convient d’abord d’ĂȘtre soumis Ă  la dure Ă©cole des mathĂ©matiques pour faire l’expĂ©rience qu’on ne peut pas dire n’importe quoi, que la raison a sa nĂ©cessitĂ© et que seul celui qui s’y conforme conduit avec rectitude son raisonnement. Les mathĂ©matiques sont une discipline oĂč l’on apprend Ă  ne pas tricher avec la raison. Elles nous inclinent Ă  nous mĂ©fier de l’imagination, des impressions sensibles et surtout elles nous rĂ©vĂšlent la dimension universelle de la raison. Le thĂ©orĂšme de Pythagore ne dĂ©pend pas de l’arbitraire de son inventeur, ni de contingences historiques ou culturelles. Il a une nĂ©cessitĂ© et une universalitĂ© qui est celle de la raison, facultĂ© commune Ă  tous les hommes pour autant qu’ils ont Ă©tĂ© formĂ©s Ă  ses exigences. C’est dire qu’on ne peut attendre des hommes une vĂ©ritable rĂ©flexion philosophique en l’absence d’une formation intellectuelle trĂšs rigoureuse. Dans la prĂ©sentation que Platon fait du chemin de la connaissance dans l’image de la ligne RĂ©publique, 510 a la sphĂšre de l’intelligible est divisĂ©e en deux parties dont la premiĂšre est la connaissance dianoĂ©tique mathĂ©matiques et ce que nous appelons les sciences aujourd’hui. La dialectique ou philosophie ne vient qu’aprĂšs. Le philosophe considĂ©rait qu’on ne peut s’y consacrer qu’à l’ñge de la maturitĂ© et solidement armĂ© sur le plan intellectuel et moral. En l’absence de ces prĂ©requis, l’examen philosophique risque de n’ĂȘtre qu’un jeu stĂ©rile pour des adolescents prompts Ă  dĂ©grader la critique philosophique en critique pour la critique, dont l’enjeu n’est plus le souci de la vĂ©ritĂ© mais l’affirmation de soi-mĂȘme. Il faut, dit-il, donner aux adolescents et aux enfants une Ă©ducation et une culture appropriĂ©es Ă  leur jeunesse ; prendre grand soin de leur corps Ă  l’époque oĂč il croĂźt et se forme, afin de le prĂ©parer Ă  servir la philosophie, puis quand l’ñge vient oĂč l’ñme entre dans sa maturitĂ©, renforcer les exercices qui lui sont propres » RĂ©publique, 498c. Ainsi les Ă©duque-t-on pour assumer les responsabilitĂ©s sociales obligations politiques et militaires qui diffĂ©rent encore le temps de s’adonner Ă  la philosophie, car celle-ci suppose non seulement la formation mais aussi l’expĂ©rience et surtout un esprit libĂ©rĂ© de tout autre prĂ©occupation que celle de la recherche de la vĂ©ritĂ© Cf. La notion d’activitĂ© libĂ©rale. La pĂ©dagogie platonicienne ne sĂ©pare donc pas la formation intellectuelle de la formation morale car en un sens profond, qui ne nous est plus du tout familier, les vertus intellectuelles sont solidaires de la vertu morale. En effet, ce qui empĂȘche l’esprit de s’exercer selon sa nĂ©cessitĂ© propre, renvoie Ă  la domination, en nous, d’une dimension de notre ĂȘtre encline Ă  subvertir notre raison. Cette dimension est la dimension sensible. Avant d’ĂȘtre un ĂȘtre de raison, nous sommes un ĂȘtre sensible. Nous sommes un corps au sens large et il est bien vrai que celui-ci rend impossible un rapport de transparence au vrai Cf. ThĂšme platonicien du corps tombeau ou prison de l’ñme. Le rĂ©el est rĂ©fractĂ© sur le mur de nos sens, de notre particularitĂ© empirique avec ses dĂ©terminations sexuelles Ex homme ou femme, sociales Ex prolĂ©taire ou grand bourgeois ; riche ou pauvre, historiques Ex homme antique ou homme moderne, idĂ©ologiques Ex gauche ou droite, modĂ©rĂ© ou extrĂ©miste, religieuses Ex chrĂ©tien ou musulman ou bouddhiste, etc.. Nous avons des dĂ©sirs, des passions, des intĂ©rĂȘts et il suffit d’observer les hommes pour s’apercevoir qu’ils utilisent leur esprit au service de la justification et de la satisfaction de ces dĂ©sirs, passions ou intĂ©rĂȘts. Ils raisonnent donc beaucoup mais la logique qu’ils mettent en Ɠuvre est une logique passionnelle. Ils n’utilisent pas leur raison pour examiner si les dĂ©finitions sur lesquelles se fondent leur discours tiennent rationnellement la route, ou si les croyances qu’ils dĂ©fendent ont une cohĂ©rence et une lĂ©gitimitĂ©. Ils l’utilisent pour prouver une vĂ©ritĂ© posĂ©e extĂ©rieurement Ă  la raison par une instance hĂ©tĂ©rogĂšne Ă  sa nature dĂ©sir, intĂ©rĂȘt, parti pris confessionnel, situation de classe etc.. La raison est donc aveuglĂ©e et aliĂ©nĂ©e. Elle n’est pas libre pour un exercice autonome car elle est instrumentalisĂ©e. Cette instrumentalisation de la raison, au service de fins ou de principes rĂ©vĂ©lant la toute-puissance de notre part irrationnelle est proprement immorale pour le philosophe. Pour lui, la raison est ce qui fait la dignitĂ© de l’homme et ce qu’il doit honorer pour respecter sa propre humanitĂ©. Mais cela passe par un travail de soi sur soi consistant dans une ascĂšse. S’affranchir intĂ©rieurement de ce qui nous maintient prisonnier, libĂ©rer l’Ɠil de l’ñme de la prison du corps pour reprendre les mĂ©taphores platoniciennes. Platon parle de purification, de catharsis. OpĂ©ration douloureuse dont il ne cache pas qu’elle suppose de bonnes dispositions naturelles. Si nature n’aide pas un peu, dirait Montaigne, il est vain de croire que cette tĂąche soit Ă  la portĂ©e des hommes. Socrate s’employait avec l’ironie Ă  la rendre possible. En confrontant ses interlocuteurs Ă  leurs contradictions, il dĂ©masquait la vĂ©ritĂ© de l’opinion qui consiste Ă  confondre le vrai avec ce qu’il nous est utile, avantageux ou plaisant de croire tel. Il mettait en Ă©vidence que l’empire de la doxa est l’empire en chacun de nous de ce qu’il faut mettre hors-jeu pour commencer Ă  comprendre ce que penser veut dire. Mais le sens de l’ironie n’est pas Ă©puisĂ© par cette fonction critique. Elle est insĂ©parable de la maĂŻeutique c’est-Ă -dire d’une stratĂ©gie dont l’enjeu est de rĂ©vĂ©ler chacun Ă  la vĂ©ritĂ© de lui-mĂȘme. Il s’agit de dĂ©couvrir qu’on est une Ăąme, que celle-ci est la seule autoritĂ© Ă  respecter et que rendue Ă  la maĂźtrise d’elle-mĂȘme, elle est le temple de la vĂ©ritĂ©. VoilĂ  pourquoi il comparaĂźt son art Ă  celui de sa mĂšre PhĂ©narĂšte. Comme elle accouchait les corps en sa qualitĂ© de sage-femme, il est un accoucheur des esprits. Inutile de prĂ©ciser qu’on rencontre ici la condition la plus difficile Ă  rĂ©aliser. C’est elle qui trace la frontiĂšre entre un authentique esprit philosophique et des esprits trĂšs puissants intellectuellement mais Ă©trangers Ă  l’intentionnalitĂ© philosophique. Ces esprits trĂšs puissants, jouissant sur la scĂšne sociale d’un pouvoir redoutable s’appelaient, Ă  l’époque de Socrate, les sophistes. Protagoras, Gorgias, Hippias, Prodicos, Thrasymaque, etc. dont les noms sont familiers Ă  tout lecteur de l’Ɠuvre platonicienne sont des grands reprĂ©sentants de la pensĂ©e sophistique. Tous sont Ă©trangers Ă  AthĂšnes oĂč ils s’installent pĂ©riodiquement pour enseigner en se faisant payer trĂšs cher leurs leçons. Socrate fut accusĂ© d’ĂȘtre l’un des leurs, et pourtant, tel que Platon le prĂ©sente dans ses Dialogues, il dramatise l’opposition radicale de la philosophie et de la sophistique. Ce qui nous conduit Ă  souligner qu’historiquement la philosophie Ă©merge d’une double rupture Au VIĂšme siĂšcle av. comme on l’a dĂ©jĂ  vu, avec l’école de Milet Pythagore, Anaximandre, AnaximĂšne, d’une rupture avec la pensĂ©e mythologique. Au VĂšme siĂšcle av. avec Socrate, d’une rupture avec la pensĂ©e sophistique. 4 PensĂ©e sophistique-pensĂ©e philosophique. L’enseignement des Sophistes est difficile Ă  unifier. Jaeger souligne que tous ont un point commun, tous professaient l’arĂ©tĂȘ la vertu politique, et tous souhaitaient l’inculquer en augmentant les capacitĂ©s intellectuelles par l’exercice – quelle que soit la façon dont celui-ci Ă©tait compris ». Paideia. §3 du L. II. On a dit, prĂ©cise-t-il encore qu’ils furent les fondateurs de la science Ă©ducative. Ils créÚrent en effet la pĂ©dagogie et, de nos jours encore, la culture intellectuelle suit dans une large mesure les voies qu’ils ont tracĂ©es » Ibid. En un certain sens, ils sont les fondateurs de l’humanisme. C’est trĂšs clair dans le rĂ©cit du mythe de PromĂ©thĂ©e que Platon fait prononcer par Protagoras dans le dialogue Ă©ponyme. Protagoras montre que la nature de l’homme est de produire de la culture grĂące Ă  son intelligence technicienne et morale. D’oĂč la nĂ©cessitĂ© de dĂ©velopper les compĂ©tences polytechniciennes, ce Ă  quoi s’emploie le sophiste Hippias dont l’objectif est sans doute, contre la caricature qu’en fait Platon dans Hippias min., d’enseigner les rĂšgles gĂ©nĂ©rales des arts art = savoir-faire. NĂ©cessitĂ© aussi d’exploiter les ressources de la parole car le langage est l’instrument de la pensĂ©e et la parole, le moyen par lequel les hommes exercent un empire les uns sur les autres. Gorgias, par exemple, raconte que si l’art de son frĂšre mĂ©decin est de faire un diagnostic et de prescrire un traitement, c’est son art Ă  lui de persuader le patient d’écouter les conseils de celui qui possĂšde la science. Et Ă  l’AssemblĂ©e du peuple, si l’expert militaire ou juridique n’a pas d’éloquence, le dĂ©magogue, expert en art oratoire, aura tĂŽt fait d’emporter les suffrages. L’éducation sophistique repose donc Ă  la fois sur l’accent mis sur les techniques et sur la parole, les deux attributs de la nature humaine. Platon est d’une extrĂȘme sĂ©vĂ©ritĂ© avec la paideia Ă©ducation sophistique. Il accuse, dans Le Sophiste, ces maĂźtres d’un nouveau genre d’ĂȘtre des faiseurs de prestiges ». Le procĂšs porte sur deux points essentiels. D’une part sur l’idĂ©e que le sophiste sait parler d’un art mais ne le possĂšde pas, d’autre part sur l’idĂ©e que le logos a une autre vocation que celle que lui assignent les sophistes. Platon leur reproche avant tout d’ĂȘtre des faiseurs d’opinion et sous le nom d’éducation de ne pas se prĂ©occuper d’une authentique Ă©ducation intellectuelle et morale. Le diffĂ©rend apparaĂźt clairement dans l’opposition Protagoras – Socrate. Mais tous les dialogues platoniciens mettent en scĂšne l’altĂ©ritĂ© de deux maniĂšres de concevoir l’homme et sa vocation. LĂ  est le point essentiel oĂč l’esprit philosophique s’affirme dans son originalitĂ© au risque d’ĂȘtre incompris de la plupart. Car aujourd’hui, comme hier, les hommes se sentent plus chez eux en compagnie de Protagoras que de Socrate et dans le conflit opposant l’un Ă  l’autre, c’est Protagoras qui a gagnĂ©. Qu’enseignait donc ce dernier pour ĂȘtre si typique de notre modernitĂ© ? Il soutenait que l’homme est la mesure de toutes choses ». Si cette affirmation voulait dire qu’il n’y a pas d’autre autoritĂ© que la raison humaine pour dĂ©cider ce qu’il en est du vrai et du faux, du bien et du mal, du juste et de l’injuste, ce n’est pas Socrate qui s’en plaindrait. Sa mission n’est-elle pas de la restaurer dans ses droits Ă  la critique et Ă  l’établissement de la vĂ©ritĂ© ? Mais voilĂ , lorsque Socrate parle de la raison, il pense Ă  tout autre chose que ce qu’entend par lĂ  le sophiste. Pour ce dernier, la raison est une facultĂ© subordonnĂ©e. Elle n’est qu’un simple moyen d’argumentation et de raisonnement au service des passions et des intĂ©rĂȘts des uns et des autres. Pour Socrate, bien loin de n’ĂȘtre que ce vulgaire outil, elle est une instance sui generis, une facultĂ© des principes et des fins dont l’homme doit respecter les exigences pour se porter Ă  la hauteur de la dignitĂ© qu’elle lui confĂšre. L’homme, c’est l’ñme », dit-il, pour signifier que la raison dĂ©finit une dimension de supĂ©rioritĂ© ontologique irrĂ©ductible Ă  la dimension empirique dans laquelle Protagoras prĂ©tend circonscrire l’humaine nature. L’alternative est ici sans Ă©quivoque Pour l’un, l’homme n’est qu’une rĂ©alitĂ© phĂ©nomĂ©nale parmi d’autres, rĂ©gie par l’ensemble des lois qui le dĂ©terminent, l’exercice de la raison n’échappant pas Ă  cette dĂ©termination ; pour l’autre, il a une spĂ©cificitĂ© mĂ©taphysique et morale dont la raison est prĂ©cisĂ©ment le signe. Dans un cas, il n’est rien d’autre qu’un ĂȘtre rĂ©duit Ă  sa particularitĂ© empirique, celle de son sexe, de son tempĂ©rament, de sa classe sociale, de sa situation historique, dans l’autre il est dotĂ© de la capacitĂ© de transcender ces limites pour ouvrir un horizon d’universalitĂ©. Car si la particularitĂ© empirique est indĂ©passable chacun est condamnĂ© Ă  voir le monde Ă  travers son prisme, et la raison n’ayant pas d’autonomie possible, il faut renoncer Ă  l’idĂ©e d’une vĂ©ritĂ© universelle et Ă©ternelle. Il y a autant de maniĂšres de se reprĂ©senter les choses que de sujets parlants, autant de rĂ©els que de sujets qui s’en emparent. A chacun sa vĂ©ritĂ©. Le conflit des opinions est un destin. Comme le dit le proverbe Des goĂ»ts et des couleurs, on ne discute pas ». Protagoras dĂ©fend donc l’option subjectiviste et relativiste en matiĂšre de vĂ©ritĂ©. Tout au plus est-il permis de dire que certaines idĂ©es sont plus utiles que d’autres par rapport aux besoins ou aux intĂ©rĂȘts majoritaires. S’il en est ainsi, la tĂąche des hommes n’est pas de chercher la vĂ©ritĂ©, de s’appliquer Ă  discriminer le vrai du faux, elle est d’apprendre Ă  rendre socialement puissantes les idĂ©es les plus utiles et cela passe par la maĂźtrise de la parole. Les sophistes enseignent donc la rhĂ©torique ou art d’argumenter en Ă©tant capables de soutenir avec autant d’habiletĂ© une idĂ©e et le contraire de cette idĂ©e. Ils enseignent, au fond, un art de la parole dĂ©solidarisĂ© du souci de la vĂ©ritĂ© et de la valeur c’est-Ă -dire une technique de pouvoir. Que la pratique sophistique du discours soit antinomique de la pratique socratique, les analyses prĂ©cĂ©dentes l’ont amplement Ă©tabli. Mais alors la question est de savoir si l’on peut suivre le philosophe dans ses prĂ©supposĂ©s. Car il est bien vrai que les opinions sont souveraines parmi les hommes et que s’ils parviennent parfois Ă  surmonter leurs diffĂ©rends, c’est moins par la vertu de l’examen rationnel que par la soumission Ă  la rĂšgle politique de la dĂ©mocratie. Celle-ci stipule en effet que lĂ  oĂč les membres d’un groupe ne peuvent pas s’entendre, le conflit est tranchĂ© par le principe majoritaire. Bienheureuse institution permettant de surmonter la violence des affrontements humains par une autre voie que le recours aux armes ! Mais enfin une majoritĂ© n’est jamais qu’une force et ce nest pas parce qu’on est le plus fort qu’on a nĂ©cessairement raison. En ce sens, la dĂ©mocratie ne fait pas sortir du rapport de force. Or qu’on le veuille ou non jamais la raison ne pourra consentir Ă  s’incliner sur l’autel la force. Parce qu’elle est l’instance nous permettant de nous reprĂ©senter le droit, elle aspire Ă  en assurer le rĂšgne sans autre recours que ses seules ressources. VoilĂ  pourquoi le philosophe est l’homme qui en appelle Ă  la raison de l’autre pour rompre avec la violence idĂ©ologique et politique. Il rĂȘve d’une citĂ© oĂč le dialogue, conduit dans le silence des passions et l’ascĂšse des intĂ©rĂȘts et des dĂ©sirs, pourrait unir les hommes dans un monde commun. Car, Ă  bien y rĂ©flĂ©chir, ce monde commun n’est pas un fantasme de songe-creux. La mathĂ©matique atteste sans rĂ©serve de sa possibilitĂ© dans la mesure oĂč sa vĂ©ritĂ© a une universalitĂ© et une Ă©ternitĂ© n’ayant pas d’autre fondement que la nĂ©cessitĂ© rationnelle. Pourquoi la raison qui est l’instrument de mesure commun en mathĂ©matique, ne pourrait-elle pas l’ĂȘtre pour d’autres objets que les nombres ou les figures gĂ©omĂ©triques ? Certes le trĂšs rĂ©aliste Hobbes reconnaissait que si la vĂ©ritĂ© mathĂ©matique Ă©tait, comme la question du juste et de l'injuste, l'otage des passions et des intĂ©rĂȘts humains, il y a fort Ă  parier que les hommes la discuteraient avec une violence et une partialitĂ© comparables Ă  celles dont ils font preuve d’ordinaire. Et il a raison. Si l’on s’en tient au fait, les Protagoras, les Hobbes voient juste. La lutte des intĂ©rĂȘts, la violence des oppositions, l’instrumentalisation idĂ©ologique du raisonnement sont bien, aujourd’hui comme hier, une donnĂ©e observable. C’est absolument incontestable et pourtant cela ne signifie pas qu’il faille cautionner le fait comme si ce qui est devait ĂȘtre la mesure de ce qui peut ĂȘtre et mĂȘme de ce qui doit ĂȘtre. Car rien n’autorise Ă  rĂ©duire l’homme Ă  sa dimension empirique et Ă  nier qu’il a la possibilitĂ© de transcender les limites dans lesquelles les sophistes se plaisent Ă  l’enfermer. Seule la mauvaise foi peut nous conduire Ă  nier que la raison est, en nous, un pouvoir de transcendance. Comment, si ce n’était pas le cas, aurait-on pu Ă©crire une DĂ©claration universelle des droits de l’homme ? N’a-t-il pas fallu pour cela rompre avec la clĂŽture ethnocentrique que tous les idolĂątres de la dĂ©termination ethnique de l’humaine condition proclament indĂ©passable en fait et illĂ©gitime en droit? C’est le pouvoir de transcendance de la raison et lui seul qui permet Ă  chaque membre d’une culture de s’arracher Ă  son enracinement culturel, d’initier un rapport critique aux valeurs et aux significations particuliĂšres Ă  son groupe, d’en dĂ©noncer l’unilatĂ©ralitĂ© et de promouvoir l’idĂ©e de valeurs et de significations universalisables en droit. Le rationalisme des LumiĂšres est nĂ© sur le sol europĂ©en mais il n’est pas l’expression de la particularitĂ© de la culture occidentale, il est l’honneur du genre humain. De mĂȘme, c’est ce pouvoir de transcendance qui permet Ă  chacun, pour peu qu’il en fasse l’effort, de prendre conscience de son dĂ©sir, de s’affranchir de sa loi afin de ne plus confondre ce qui est vrai selon la norme de l’esprit avec ce qui semble tel selon la norme des affects. Ou bien encore, c’est ce pouvoir qui est en jeu dans la possibilitĂ© de tous de s’élever au-dessus de la partialitĂ© de leurs intĂ©rĂȘts, d’en dĂ©terminer les justes requĂȘtes et de se soucier de leur conciliation afin que l’intĂ©rĂȘt des uns ne soit pas le tombeau de celui des autres. C’est dire que Socrate nous demande d’envisager la raison comme l’équivalent pour les questions de sens et valeur de l’instrument de mesure mathĂ©matique pour les quantitĂ©s. Il nous demande de faire amitiĂ© par l’esprit et de subvertir par lĂ  notre rapport Ă  la vĂ©ritĂ© et aux autres. Il ne s’agit plus de se croire en possession du vrai mais de le chercher ensemble, sa pierre de touche n’étant pas les vaines prĂ©tentions des uns et des autres mais seulement l’accord des esprits. 5 La sagesse philosophique comme alternative Ă  la violence. La mission socratique se rĂ©vĂšle ici comme mission de rĂ©conciliation des hommes au sein d’une communautĂ© raisonnable. Mission utopique, dit le pessimiste. La nature passionnelle est bien plus puissante en l’homme que sa nature rationnelle. Pire, l’idĂ©e d’une transcendance possible de l’esprit est une illusion idĂ©aliste. On n’a pas attendu les philosophies du soupçon Marx, Nietzsche, Freud pour instruire le procĂšs de la raison conçue comme instance universelle et transcendante. C’était dĂ©jĂ  le fonds de commerce de la sophistique. La crise de la raison est aussi vieille que l’émergence de son magistĂšre. On a l’impression que la raison n’a jamais vraiment pu imposer son autoritĂ© et qu’elle n’a dĂ©stabilisĂ© celle de la tradition ou de Dieu que pour livrer les sociĂ©tĂ©s Ă  l’anarchie rationaliste. Le moindre forum de discussion en tĂ©moigne de maniĂšre criante. Les capacitĂ©s d’argumentation et de dĂ©monstration de l’esprit sont mobilisĂ©es Ă  tout va et les idĂ©es les plus folles ne manquent pas de dĂ©fenseurs talentueux, trĂšs habiles dans l’art de leur confĂ©rer une vraisemblance. Mission difficile, rĂ©pond le philosophe, mais non mission impossible. Car ce qui rend possible un vrai dialogue entre les hommes n’est pas diffĂ©rent de ce qui rend possible l’activitĂ© pensante. Une formation intellectuelle rigoureuse certes, dĂ©pendant de la responsabilitĂ© des sociĂ©tĂ©s, mais surtout une conversion intellectuelle et morale qui est Ă  la portĂ©e de tout ĂȘtre douĂ© d’un esprit. Seules deux conditions sont requises D’une part, un sens du problĂšme, de l’ambiguĂŻtĂ© des choses et de leur complexitĂ©. D’autre part, la conviction qu’on ne peut pas avoir raison tout seul, que ce qui est fondĂ© en raison, doit ĂȘtre, en droit, reconnaissable par n’importe quel autre ĂȘtre de raison. Aux antipodes de l’homme qui est prisonnier du doxique, le penseur est donc l’homme qui se met Ă  distance d’un contenu de pensĂ©e, l’examine en se faisant Ă  lui-mĂȘme les objections que les autres pourraient lui faire s’ils Ă©taient prĂ©sents. La pensĂ©e procĂšde, Ă  l’instar de la discussion avec l’autre, par questions et rĂ©ponses dans une dĂ©marche dont l’enjeu est de surmonter une difficultĂ© thĂ©orique. Car s’il n’y avait pas de problĂšme initial, si tout Ă©tait clair Ă  l’esprit humain au point d’ĂȘtre tous d’accord, il n’y aurait pas besoin de faire la lumiĂšre. La pensĂ©e est donc dialogique par essence parce qu'elle est aux prises avec le problĂ©matique. VoilĂ  pourquoi Platon dit que la pensĂ©e est un dialogue de l’ñme avec elle-mĂȘme. Cf. La pensĂ©e est un discours que l’ñme se tient Ă  elle-mĂȘme sur les objets qu’elle examine
Il me paraĂźt que l’ñme, quand elle pense, ne fait pas autre chose que s’entretenir avec elle-mĂȘme, interrogeant et rĂ©pondant, affirmant et niant », ThéétĂšte, 190a. Hannah Arendt, de mĂȘme, pointe ce lien de la pensĂ©e et du dialogue en soulignant que pour penser il faut ĂȘtre plusieurs en un. Toute pensĂ©e, Ă  proprement parler, s’élabore dans la solitude, est un dialogue entre moi et moi-mĂȘme, mais ce dialogue de deux-en-un ne perd pas le contact avec le monde de mes semblables ceux-ci sont en effet reprĂ©sentĂ©s dans le moi avec lequel je mĂšne le dialogue de la pensĂ©e » Le systĂšme totalitaire, III, Points Seuil, 1972, p. 228. Et Kant rappelle que l’éthique de la pensĂ©e implique trois maximes directrices 1 Penser par soi-mĂȘme ou maxime de la pensĂ©e sans prĂ©jugĂ©s, 2 Penser en se mettant Ă  la place de tout autre ou maxime de la pensĂ©e Ă©largie, 3 Penser en Ă©tant toujours en accord avec soi-mĂȘme ou maxime de la pensĂ©e consĂ©quente. La deuxiĂšme maxime est particuliĂšrement significative. L’étroitesse d’esprit est le propre de celui qui ne parvient pas Ă  se libĂ©rer de ses ƓillĂšres parce qu’il est incapable de s’ouvrir Ă  l’altĂ©ritĂ©. L’unilatĂ©ralitĂ© de son regard, la dĂ©terminitĂ© de sa situation le condamnent Ă  s’enfermer dans une sorte de mythologie personnelle ou communautaire. Il manque de la plus Ă©lĂ©mentaire sagesse consistant Ă  s’assurer de la rectitude de son propre entendement, par le dĂ©tour de l’entendement des autres ou le point de vue de l’universel. Il s’ensuit que la mĂ©thode de la pensĂ©e est la dialectique ou l’art du dialogue Ă©levĂ© Ă  la dignitĂ© d’un procĂ©dĂ© de rĂ©flexion. Une question appelle des rĂ©ponses que l’examen conduit Ă  problĂ©matiser patiemment jusqu’au point oĂč, ayant sĂ©parĂ© le bon grain de l’ivraie, on peut s’entendre sur des vĂ©ritĂ©s communes. Moment toujours Ă©mouvant que celui oĂč l’on fait l’expĂ©rience de la transcendance de la vĂ©ritĂ© ou de la raison. Elle est la rĂ©vĂ©lation d’un nous » en lieu et place de toi » et de moi ». St Augustin a dit cela merveilleusement Quand nous voyons l'un et l'autre que ce que tu dis est vrai, quand nous voyons l'un et l'autre que ce que je dis est vrai, oĂč le voyons-nous, je te le demande ? AssurĂ©ment ce n'est pas en toi que je le vois, ce n'est pas en moi que tu le vois. Nous le voyons l'un et l'autre dans l'immuable vĂ©ritĂ© qui est au-dessus de nos intelligences ». Les Confessions, XII, XXV, 35, PlĂ©iade I, p. 1079. Les rĂ©ussites de la rĂ©flexivitĂ© ou rĂ©gression dialectique ne doivent pas nĂ©anmoins faire oublier ses demi-Ă©checs. Il arrive en effet qu’elle dĂ©bouche sur des apories, c’est-Ă -dire sur des impasses thĂ©oriques comme on le voit dans les dialogues de Platon que nous appelons socratiques ». Plus fidĂšles Ă  la pratique du MaĂźtre que d’autres, ils sont des dialogues aporĂ©tiques. Loin d’aboutir Ă  une conclusion positive, ils confrontent l’esprit Ă  sa propre impuissance. Ce qui n'est pas une moindre connaissance qu'une autre car, comme l'Ă©crit Descartes, si l'on dĂ©couvre que la connaissance cherchĂ©e dĂ©passe entiĂšrement la portĂ©e de l'esprit humain, [on] ne s'en jugera pas pour autant plus ignorant, puisque ce n'est pas une moindre science de savoir cela que de savoir quoi que ce soit d'autre». RĂšgle VIII des RĂšgles pour la direction de l'esprit. Reste que par la dimension aporĂ©tique de son discours, Socrate est plus modeste que son disciple Platon. Pour celui-ci, la dialectique est la mĂ©thode de la science, le moyen de s’élever des connaissances sensibles ou doxiques aux IdĂ©es ou intelligibles purs que l’ñme peut saisir intuitivement au terme de l’ascension dialectique. L’expĂ©rience invite Ă  moins de prĂ©tentions. Si la rĂ©flexion permet de rompre avec le dogmatisme de l’opinion, ce n’est pas pour lui substituer un dogmatisme philosophique. Certes les grandes philosophies dĂ©ploient des possibles de la raison dans de majestueux Ă©difices donnant la mesure de la puissance intellectuelle de certains esprits. Mais chaque penseur recommence toujours l’aventure mĂȘme s’il est vrai qu’aucun ne part de zĂ©ro et ne peut se permettre de penser Ă  la suite de tel monument de la philosophie comme on le faisait avant. Reste qu’il n’y pas de savoir absolu en philosophie. Ce qui n’est pas une maniĂšre de cautionner le scepticisme. Le philosophe est comme le savant. C’est un douteur mais comme Claude Bernard disait que le savant doute de tout sauf de la science, le philosophe doute de tout sauf des vertus de l’examen pour Ă©clairer le jugement et fonder des vĂ©ritĂ©s raisonnables. En disant vĂ©ritĂ© raisonnable, on ne dit pas vĂ©ritĂ© indiscutable. Il faudrait pour cela que la dĂ©marche rationnelle pĂ»t se fonder elle-mĂȘme ou que le tĂ©moignage que la raison se rend Ă  elle-mĂȘme au terme de l’examen fĂ»t l’affaire de tous. Or la dĂ©marche philosophique pas plus d’ailleurs que la mĂ©thode scientifique ne peut se prĂ©valoir d’une telle assurance. L’une et l’autre reposent sur un irrationnel de fondement consistant Ă  faire de la raison la seule mesure en matiĂšre de vĂ©ritĂ©. Mais impossible de dĂ©montrer la validitĂ© de ce prĂ©supposĂ© car toute dĂ©monstration suppose ce qui est Ă  dĂ©montrer Ă  savoir que le respect des principes logiques et des principes rationnels est nĂ©cessaire pour assurer la rectitude de la pensĂ©e. En tĂ©moigne l’impuissance du philosophe rationaliste Ă  convaincre, celui qui disqualifie la raison dans cette prĂ©tention et considĂšre que seule la soumission Ă  une autoritĂ© divine est une voie de salut. En ce sens, l’antinomie des voies ouvertes par AthĂšnes et par JĂ©rusalem est irrĂ©ductible. Et la pluralitĂ© humaine en suppose bien d’autres, portant sur les questions de sens, de justice, de bien et de mal, d’utile et de nuisible. Pour Ă©lucider une question, plusieurs principes peuvent parfois ĂȘtre formulĂ©s, chacun ayant sa lĂ©gitimitĂ©. Par exemple, on peut soutenir qu’une rĂ©partition sociale juste des honneurs, des pouvoirs et des richesses est une rĂ©partition Ă©galitaire, ce principe Ă©tant fondĂ© sur l’idĂ©e que les hommes sont Ă©gaux en dignitĂ©, quels que soient leurs talents et leur mĂ©rite. Mais on peut aussi considĂ©rer qu’il est injuste de traiter Ă©galement des ĂȘtres inĂ©gaux en talents et en mĂ©rite et donc qu’il revient de rendre Ă  chacun ce qu’il mĂ©rite. Est-il possible de surmonter le diffĂ©rend entre les partisans d’un ordre social Ă©galitariste et un autre hiĂ©rarchique ? Rationnellement non. On est en prĂ©sence ici d’un indĂ©cidable rationnellement parlant puisqu’on ne peut pas dĂ©montrer qu’un principe est plus rationnel que l’autre. Les deux ont leur lĂ©gitimitĂ© du point de vue de l’esprit. Mais raisonnablement, on peut comprendre que cette Ă©gale lĂ©gitimitĂ© fonde l’obligation de faire droit Ă  leurs requĂȘtes en s’efforçant de les concilier. Le principe Ă©galitaire exige de confĂ©rer Ă  tous les membres d’un groupe les mĂȘmes droits et devoirs de base. Tous les citoyens sont Ă©gaux en droits. Une voix vaut une voix. Chacun peut Ă©galement Ă  tout autre prĂ©tendre au respect des libertĂ©s fondamentales expression, pensĂ©e, circulation, protection etc. Le principe hiĂ©rarchique invite Ă  ne pas se limiter Ă  une dĂ©finition abstraite de l’ĂȘtre humain et Ă  tenir compte des caractĂ©ristiques concrĂštes des uns et des autres. Dans toutes les activitĂ©s certains sont plus efficaces socialement que d’autres, plus talentueux. Ce serait leur faire injustice que de ne pas proportionner les biens aux talents et aux mĂ©rites pour autant que ceux-ci ne dĂ©pendent que de la responsabilitĂ© des personnes, ce qui suppose de se prĂ©occuper de rĂ©aliser socialement l’égalitĂ© des chances. On pourrait dĂ©velopper le mĂȘme raisonnement Ă  propos de l’antinomie du principe de libertĂ© et du principe d’égalitĂ© ou bien Ă  propos du dĂ©bat actuel sur l’ouverture du mariage aux homosexuels. Ces exemples suggĂšrent que les problĂšmes sont complexes et que la faute consiste toujours Ă  s’enfermer dans une position unilatĂ©rale. Ce qui est le risque de celui qui s’en tient Ă  un usage strictement formel de la raison. DĂšs lors que celle-ci ne veut pas sortir de l’évidence du principe qu’elle a posĂ© et de la rigueur des dĂ©ductions rationnelles qui en dĂ©coulent, elle devient sourde Ă  l’ambiguĂŻtĂ© des choses, aux contraintes du rĂ©el, Ă  la pluralitĂ© humaine, et plus fondamentalement Ă  l’exigence morale. Il s’ensuit que le souci d’ĂȘtre rationnel ne doit pas nous dispenser de nous efforcer d’ĂȘtre raisonnables. Et il faut sans doute suivre Gabriel Marcel lorsqu’il dit que L'homme raisonnable est peut-ĂȘtre avant tout et fondamentalement celui qui perçoit les limites de la raison ». Le dĂ©clin de la sagesse, page 89. VoilĂ  pourquoi la sagesse philosophique exige le sens de la mesure et le refus de toute forme d’intĂ©grisme rationnel. Elle implique une sorte de rĂ©vĂ©lation, qui est davantage assignation Ă  une tĂąche critique qu’à des certitudes dogmatiques, fussent-elles fondĂ©es rationnellement. En ce sens Russell rend justice Ă  la philosophie lorsqu’il dit que sa valeur rĂ©side dans son incertitude mĂȘme. Incertitude, rappelons-le, sur ses rĂ©sultats, non sur sa fonction libĂ©ratrice de la bassesse et de la bĂȘtise et sur sa capacitĂ© de faire exister une communautĂ© d’ĂȘtres raisonnables unis par la conscience de la sagesse qui leur manque et par la volontĂ© d’en honorer ensemble les exigences. B La sagesse comme idĂ©al pratique. Si cette partie faisait l’objet d’un approfondissement comparable Ă  celui de la partie prĂ©cĂ©dente, cette prĂ©sentation de la nature de l’intentionnalitĂ© philosophique risquerait d’ĂȘtre indigeste. Je me contenterai donc de quelques remarques succinctes. On a compris que le philosophe est l’homme se sentant tenu d’honorer les exigences de l’esprit en tant qu’il est pour lui le fondement de la dignitĂ© humaine et une instance universelle et transcendante Ă  la hauteur de laquelle il doit se porter. Or vivre, ce n’est pas seulement penser, connaĂźtre, juger, c’est aussi agir, se projeter d’une certaine maniĂšre dans le monde, tendre vers des fins dont nous espĂ©rons le bonheur. Il s’ensuit que, comme la sagesse thĂ©orique est la vertu de l’esprit dans ses opĂ©rations intellectuelles et ses prĂ©tentions Ă  la connaissance, la sagesse pratique est celle de l’homme dans la conduite de sa vie. Dans les deux cas, il s’agit de se souvenir que nous sommes un ĂȘtre douĂ© de raison et que cela fonde des obligations. La morale consiste Ă  se savoir esprit et, Ă  ce titre, obligĂ© absolument car noblesse oblige » affirme Alain, dans la SeptiĂšme lettre sur Kant. Dans ses exhortations Ă  ses concitoyens, Socrate ne dit pas autre chose. Avoir le souci de son Ăąme, voilĂ  ce qui devrait ĂȘtre la grande affaire de l’homme. Je n’ai pas en effet d’autre but, en allant par les rues que de vous persuader, jeunes et vieux, qu’il ne faut pas donner le pas au corps et aux richesses et s’en occuper avec autant d’ardeur que du perfectionnement de son Ăąme. Je vous rĂ©pĂšte que ce ne sont pas les richesses qui donnent la vertu, mais que c’est de la vertu que proviennent les richesses et tout ce qui est avantageux, soit aux particuliers, soit Ă  l’Etat » Apologie de Socrate, 30b. Il ne faut pas dĂ©chiffrer ce propos comme une invitation Ă  l’ascĂ©tisme. Les besoins de notre nature animale ont leur lĂ©gitimitĂ©, l’aisance matĂ©rielle aussi mais ils ne doivent pas constituer l’horizon de la vie au point de leur sacrifier les exigences spirituelles et morales et de compromettre les biens supĂ©rieurs de l’existence humaine que sont la libertĂ©, le bonheur et la moralitĂ©. Le propos socratique n’a donc pas d’autre vocation que d’inciter chacun Ă  mettre de l’ordre dans son ĂȘtre et son action afin de dessiner en soi et hors de soi le visage de l’humaine nature dans ce qui fait sa supĂ©rioritĂ© ontologique. Pas plus qu’il n’est nĂ© pour se complaire dans l’ignorance et la minoritĂ© intellectuelle, l’homme n’est fait pour subir une autre loi que celle qu’il peut se donner par sa raison. Il lui faut donc s’affranchir de la servitude de sa nature sensible, pour libĂ©rer conjointement l’exercice de son esprit des aveuglements passionnels et sa façon d’ĂȘtre de l’écueil de la violence et de l’indignitĂ©. Par lĂ  on comprend que la sagesse thĂ©orique et la sagesse pratique sont interdĂ©pendantes. L’une ne va pas sans l’autre, l’erreur et la faute procĂ©dant toujours de la subversion de l’exigence raisonnable par une autre loi que la sienne qu’il s’agisse de celle des dĂ©sirs, des passions ou des intĂ©rĂȘts. Ce souci de donner une expression raisonnable Ă  la part irrationnelle de sa nature est le propre de l’amoureux de la sagesse. Il expĂ©rimente que c’est lĂ  sa tĂąche. Les Grecs disent son ergon. Pour eux, chaque ĂȘtre de la nature a une fonction qu’il est le seul Ă  pouvoir remplir et ils appellent vertueux celui qui l’accomplit dans son excellence. Ainsi comme la vertu de l’Ɠil est de bien voir, la vertu de l’homme est de dĂ©ployer sa facultĂ© raisonnable dans son excellence sous la forme des vertus intellectuelles et des vertus morales. Les unes et les autres supposent le courage de sauver dans toutes les occurrences de la vie les valeurs de l’esprit la vĂ©ritĂ© sur le plan thĂ©orique, le meilleur et le juste sur le plan pratique. Et il est aussi difficile de se conduire avec le sens de la justice, qu’il l’est de penser avec justesse. Car nul n’est immĂ©diatement enclin Ă  mettre un point d’arrĂȘt Ă  l’expansion de sa propre existence pour reconnaĂźtre l’égal droit des autres Ă  exister. Nul, non plus, ne comprend spontanĂ©ment que livrĂ© Ă  son dynamisme aveugle, le dĂ©sir ignore la loi du rĂ©el, veut tout soumettre Ă  son caprice et condamne plus sĂ»rement au malheur qu’au bonheur. La rĂ©flexion, seule, libĂšre de cette folie » et rend possible une vie bonne et heureuse Bonne, c’est-Ă -dire soucieuse de ne pas avoir Ă  rougir d’elle-mĂȘme. La morale est d’abord un rapport Ă  soi avant d’ĂȘtre un rapport aux autres. Il s’agit de vivre en bonne compagnie avec soi-mĂȘme, d’ĂȘtre en accord avec le juge intĂ©rieur, celui qui incarne le point de vue de l’universel et qui toujours demande peux-tu universaliser le principe de ton action ? », peux-tu vouloir que tous les hommes agissent comme tu le fais ? ». On reconnaĂźt lĂ , l’impĂ©ratif catĂ©gorique tel que Kant l’énonce mais le philosophe de Koenisberg ne fait qu’expliciter l’expĂ©rience commune. Celle-ci est celle d’un ĂȘtre ayant Ă  vivre avec le tĂ©moin intĂ©rieur que chacun porte en soi. Peu importe la maniĂšre dont on thĂ©orise cette dualitĂ©, dualisme du sensible et de l’intelligible selon Platon ou Descartes, dualisme de la nature et de la libertĂ©, du phĂ©nomĂ©nal et du noumĂ©nal selon Kant, l’essentiel est de comprendre qu’on ne peut pas vivre en paix dans la contradiction intĂ©rieure et le mĂ©pris de soi-mĂȘme. VoilĂ  pourquoi, Hannah Arendt lie toujours le prĂ©cepte socratique Commettre l’injustice est pire que la subir, et j’aimerais mieux quant Ă  moi la subir que la commettre » Gorgias, 469c Ă  cette autre affirmation Mieux vaudrait me servir d’une lyre dissonante et mal accordĂ©e, diriger un chƓur mal rĂ©glĂ©, ou me trouver en dĂ©saccord ou en opposition avec tout le monde, que l’ĂȘtre avec moi-mĂȘme, Ă©tant un et de me contredire » Gorgias, 482bc. Si un monde de scĂ©lĂ©rats est une offense Ă  l’humanitĂ© c’est donc d’abord parce que nul ĂȘtre raisonnable ne veut ĂȘtre en guerre, pas plus avec lui-mĂȘme qu’avec les autres, l’important Ă©tant d’ĂȘtre bien convaincu que c’est la paix morale qui conditionne la paix sociale et non l’inverse. Personne en effet n’a rien Ă  craindre de l’homme s’efforçant d’ĂȘtre sage car, ainsi que l’affirme Socrate, c’est de la vertu que proviennent les richesses et tout ce qui est avantageux, soit aux particuliers, soit Ă  l’Etat ». Heureuse, c’est-Ă -dire soucieuse d’accorder son dĂ©sir et le rĂ©el. Le bonheur d’exister ne va pas sans tempĂ©rance. Celui qui ne sait pas assagir son dĂ©sir en l’affranchissant des dĂ©lires de l’imagination et de sa tendance Ă  s’illimiter, celui qui ne sait pas l’orienter dans le sens de ce qui rĂ©jouit plutĂŽt que de ce qui attriste livre son existence aux affres de l’insatisfaction permanente, rançon de la dĂ©mesure et du manque de luciditĂ©. Il est donc juste de dire, et l’expĂ©rience philosophique en tĂ©moigne chaque jour en la personne du philosophe, que la sagesse est la mĂ©thode de la vie bonne et heureuse. Mais la conclusion doit rappeler le message de l’introduction. Le philosophe n’est pas le sage. Il n’appartient pas aux hommes de jouir de la plĂ©nitude et de la fĂ©licitĂ© des dieux, seulement de tendre vers elles. - - - NB Dans son souci d’élucidation des questions qu’il affronte, le philosophe utilise ou crĂ©e des concepts qu’il emploie dans un sens Ă©purĂ© des confusions de la langue commune. Il importe de s’approprier avec rigueur les concepts philosophiques. Cette prĂ©sentation de la philosophie suppose la maĂźtrise des concepts suivants - Opinion ou doxa. - IdĂ©ologie – science – philosophie. - ActivitĂ© libĂ©rale – activitĂ© utilitaire. - Logos – mythe. - PensĂ©e sophistique – pensĂ©e philosophique. - Rationnel – raisonnable. - Dogmatisme – scepticisme – rationalisme critique. - Vertu. NB Ces concepts font l'objet d'analyses sur ce blog. Il suffit d'utiliser l'index pour les retrouver. 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Citationsfrançaises la vraie science est une ignorance qui se sait : La vraie science est une ignorance qui se sait. Cherchez ici une citation ou un auteur Proverbes; Dictons; Auteurs; ThĂšmes; ThĂšmes voir tous; Toux; Plus; Tout ; Vers; Homme; Hommes; ĂȘtre; Voix; Sens; Amour; Jour; Jours; Amis; Gens; Comme; Auteurs voir tous Jacques Amyot 1593 Ă  80 ans
Forum Futura-Sciences les forums de la science MATIERE Chimie SĂ©paration glycĂ©rol  RĂ©pondre Ă  la discussion Affichage des rĂ©sultats 1 Ă  7 sur 7 23/12/2006, 10h58 1 SĂ©paration glycĂ©rol - Bonjour a tous, C'est mon premier message sur ce forum. Je suis passionnĂ© par la chimie et en fait chez moi. Je suis actuellement confrontĂ© a un problĂšme simple, J'ai fait l'hydrolyse basique d'une huile de cuisine commerciale dans le but d'obtenir du glycĂ©rol. J'ai donc pris un peu d'huile 10 mL et ajoutĂ© des pastilles de NaOH avec un peu d'eau et j'ai fait chauffer un bon momment j'ai obtenu 2 phases. supĂ©rieure apolaire et infĂ©rieure polaire. J'ai donc ajoutĂ© HCl jusqu' a obtenir un pH<7. J'ai sĂ©parĂ© et gardĂ© la phase supĂ©rieure contenant des grumeaux blancs et surement encore un peu d'huile Comment puis-je faire pour obtenir le glycĂ©rol "pur" Je dispose comme solvants -dichloromĂ©thane -cyclohexane -Ă©tOH -benzĂšne 30 mL -acĂ©tone -propan-2-ol -formol -Ă©ther acĂ©tique -alcool isoamylique -bientĂŽt de l'hexane Merci pour votre attention En vous souhaitant de joyeuses fĂȘtes de fin d'annĂ©e. Pierre - 23/12/2006, 17h11 2 felicha Re sĂ©paration glycĂ©rol les savonniers pratiquent ces rĂ©actions et sĂ©parent le sel sodique d'acide gras de la glycerine en ajoutant de l'eau et du chlorure de sodium. Ils obtiennent alors deux phase completement distinctes Une phase huileuse qui surnage et qui est le savon. Car les savons sont insolubles dans l'eau salĂ©e. Une phase aqueuse qui contient la glycerine et le sel. On sĂ©pare les deux couches par dĂ©cantation. Si tu es dans un labo, utilise un ballon de dĂ©cantation. L'eau est Ă©vaporĂ©e par chauffage et le sel prĂ©cipite. La glycerine est sĂ©parĂ©e des cristaux de sel par filtration et Ă©ventuellement distillee sous vide. Tu dois pouvoir trouver pas mal de renseignements en regardant la fabrication du savon. Une industrie qui existait deja dans l'antiquite. 23/12/2006, 20h29 3 Re sĂ©paration glycĂ©rol Je n'aime pas ĂȘtre dĂ©courageant. Mais je dois te dire que, hĂ©las, tu perds ton temps. Dans l'industrie on laisse l'huile et la solution de NaOH une nuit sous agitation Ă  froid, sans alcool. On doit obtenir une seule phase ! Sinon la rĂ©action n'a pas marchĂ©. On verse le tout dans de l'eau salĂ©e saturĂ©e le savon prĂ©cipite au fond. On filtre le savon. Il reste une solution d'eau salĂ©e contenant la glycĂ©rine. On Ă©vapore sous vide l'eau s'Ă©vapore la premiĂšre, et la gylcĂ©rine suit ensuite, et distille quand l'eau est toute Ă©vaporĂ©e. Il existe une mĂ©thode bien plus rapide et plus efficace pour saponifier l'huile en savon. Cela consiste Ă  faire une solution la plus concentrĂ©e possible de NaOH tu recouvre les grains de NaOH avec de l'eau, tu agites et tu attends que NaOH soit dissous. Tu rajoutes un volume double de NaOH, puis un peu d'alcool atuant que le volume de NaOH. Tu agites violemment. La rĂ©ction est immĂ©diate et il se forme une seule phase contenant le savon, l'alcool et la glycĂ©rine. le savon durcit trĂšs vite. mais tu ne peux pas rĂ©cupĂ©rer la glycĂ©rine ainsi. La distillation de la gylcĂ©rine est difficile. Car si on l'effectue Ă  pression ambiante, la glycĂ©rine se dĂ©compose en formant de l'acrolĂ©ine CH2CHCHO qui a une odeur Ă©pouvantable ! 28/12/2006, 15h25 4 Re sĂ©paration glycĂ©rol Merci de votre rĂ©ponse j'ai finalement extrait Ă  l'ether et ça a l'air de marcher A+ Pierre Aujourd'hui A voir en vidĂ©o sur Futura 19/07/2010, 10h57 5 Le Polak Re sĂ©paration glycĂ©rol Bonjour bonjour, Je remets le sujet au goĂ»t du jour, Je travail Ă  l'heure actuelle sur une solution riche en chlorure de sodium et en glycĂ©rine rĂ©sidus de la rĂ©action de saponification. Et je souhaiterais extraire la glycĂ©rine sans chauffer pas de dĂ©penses Ă©nergĂ©tiques. Ma question Ă©tant Existe-t-il des moyens pour extraire la glycĂ©rine sans effectuer une distillation sous vide ? Sachant que la glycĂ©rine est miscible dans l'eau, je pensais utiliser un floculant, mais un floculant pour la glycĂ©rine, j'ai jamais vu ! pour faire une dĂ©cantation. Merci bien ! 19/07/2010, 15h22 6 RuBisCO Re sĂ©paration glycĂ©rol Le Polak, tu viens de reposter le message de ta discussion On dirait que ces deux discussions sont identiques, cela risque de surcharger le forum si on met des topics en double. Comme cette discussion semble plus avancĂ© que l'autre, je propose de tous mettre dans celle-ci. Je mettrais le lien de ce post dans l'autre discussion. "La vraie science est une ignorance qui se sait." Montaigne 19/07/2010, 15h32 7 RuBisCO Re sĂ©paration glycĂ©rol Je me permet de remettre le lien que j'avais mis sur le prĂ©cĂ©dent topic "La vraie science est une ignorance qui se sait." Montaigne Sur le mĂȘme sujet Discussions similaires GlycĂ©rol Par mimi269 dans le forum Chimie RĂ©ponses 6 Dernier message 26/04/2008, 09h52 RĂ©ponses 2 Dernier message 09/12/2006, 13h05 glycĂ©rol Par LTHOMAS dans le forum Chimie RĂ©ponses 2 Dernier message 27/05/2006, 14h37 GlycĂ©rol Par Draune dans le forum Chimie RĂ©ponses 7 Dernier message 01/11/2005, 20h34 GlycĂ©rol Par Butter-Scotch-Tape dans le forum Chimie RĂ©ponses 4 Dernier message 06/04/2005, 11h41 Fuseau horaire GMT +1. Il est actuellement 02h22.
Citationde Michel de Montaigne sur Science Une citation au hasard ? >> La vraie science est une ignorance qui se sait. 27 Citation de célébrité Michel De Montaigne Artiste, écrivain, Homme
InvitĂ©InvitĂ© Charly Kotov – La vraie science est une ignorance qui se sait Dim 28 Mar - 1726 this is who I am this is my storyCharlie Kotov La vraie science est une ignorance qui se sait. »NOM ET PRÉNOM PrĂ©nom mixte, on ne doutera pourtant pas de sa fĂ©minitĂ© dĂšs qu'elle montrera sa bouille pour la toute premiĂšre fois. Avec ses traits fins et gracieux parsemĂ©s d'Ă©phĂ©lides, ses grands yeux curieux et une peau de pĂȘche, difficile de concevoir Charlie autrement qu'une future femme au charme naturel et magnĂ©tique. MalgrĂ© les origines slaves qui coulent dans ses veines, on affirmera bel et bien que c’est de sa mĂšre française que vient sa beautĂ© et sa luminositĂ©. De son pĂšre, elle proclamera le nom Kotov, fiĂšre de ses origines et de la force tranquille qu’il lui transmettra. Patronyme signifiant ce fĂ©lidĂ© que bons nombres de foyers accueillent chez eux, elle abordera ces mĂȘmes griffes fines sous ses pattes de velours et ce caractĂšre imprĂ©visible comme trempĂ© lorsque la flatterie se fera trop insistante. DATE ET LIEU DE NAISSANCE Profil sagittaire assurĂ©. Les Ă©toiles la dĂ©crivent comme indĂ©pendante et dĂ©terminĂ©e, franche et curieuse. C’est le 29 Novembre 1988 que les astres façonnaient la française Ă  cette image alors qu’elle aspirait son premier souffle au cƓur de Paris. ÂGE Elle est devenue femme, Charlie, elle mĂ»rit Ă  mesure de ses expĂ©riences. Elle apprend et elle explore tout ce que les annĂ©es veulent bien lui montrer Ă  travers le temps et l’espace. Elle ne le perd pas, son temps, elle le vit afin de ne jamais rien regretter. Et dans sa condition de simple mortelle, voilĂ  trente-deux fois qu’elle traverse les quatre saisons sans pĂąlir de la risette. L’éclat aux creux de ses iris, les fossettes creusĂ©es par ses sourires, elle fonce tĂȘte baissĂ©e. Trente-deux ans. HABITATION Ses artĂšres pulsantes, ses bistros qui chantent, son histoire qui rĂ©sonne et ses chansons qui fredonnent. Elle l’aime, Charlie, sa capitale. Et elle foule son pavĂ© sans jamais se lasser des merveilles qu’elle lui offre. Ville LumiĂšre ou bien encore CitĂ© de l’Amour, pour la Française, elle est avant tout la belle Paris, ville de son cƓur. PROFESSION Du haut de ses 32 ans, Charlie n’a cessĂ© de se dĂ©mener durant ses Ă©tudes. AprĂšs un cursus universitaire des plus intenses, c’est au bout de neuf longues annĂ©es de travail acharnĂ© qu’elle obtient son Doctorat Ă  la Sorbonne couvrant les domaines principaux de la physiologie et physiopathologie intĂ©grĂ©es au niveau cellulaire, tissulaire et de l’organisme. Elle effectue ensuite son Post-doctorat auprĂšs des laboratoires Amaranth Pharmaceuticals Ă  New-York pendant trois ans, ces derniers lui offrant une occasion en or de continuer l’aventure dans leurs locaux une fois ses Ă©tudes terminĂ©es. Elle rentre finalement au bercail fin 2020, retrouvant sa France natale tant aimĂ©e. Aujourd’hui, elle continue dans ce domaine Chercheuse pour les laboratoires Amaranth Pharmaceuticals Ă  Paris. STATUT CIVIL Son cƓur est pris depuis toujours par la Science. Tellement passionnĂ©e par son travail, Charlie ne s’est jamais attardĂ©e sur les potentiels flirts afin de garder la tĂȘte froide. Sa passion et ses ambitions avant tout. Femme indĂ©pendante et libre, elle n’a cessĂ© de crier son amour pour son mĂ©tier et son insoumission Ă  l’image sociĂ©tale de la femme. Et si aujourd’hui, la trentaine bien ancrĂ©e, Charlie s’autorise la lĂ©gĂšretĂ© des aventures Ă©phĂ©mĂšres, c’est parce qu’elle se refuse Ă  l’engagement. Que les intĂ©ressĂ©s s’accrochent, son grand Amour demeure la Science. ORIENTATION SEXUELLE Elle n’a jamais Ă©tĂ© regardante, Charlie. Ce qui l’inspire c’est sĂ»rement l’ñme. Elle n’a pas de critĂšre, la Frenchie, si ce n’est qu’on ne lui impose rien. Homme ou femme, tant que la personne est assez intense pour accrocher son intĂ©rĂȘt, pour enflammer ses veines et dĂ©clencher un incendie, alors elle pourrait succomber. ORGANISATION EngagĂ©e auprĂšs de leurs laboratoires depuis sont doctorat, Charlie ne jure que par eux. Convaincue par leurs recherches et leurs investissements, elle admire Amaranth Pharmaceuticals malgrĂ© les Ă©vĂ©nements qui irritent un tantinet sa confiance et la poussent Ă  revenir en France. MalgrĂ© tout, elle reste persuadĂ©e de la bonne intention de l’organisation et n’en dĂ©mordra pas de sitĂŽt. GROUPE Non pas qu’elle y croit vĂ©ritablement, Ă  l’amour qui triomphe de tout. Mais Charlie est une bonne Ăąme qui se battra pour ce qu’elle croit juste. Une quĂȘte qu’elle considĂ©rera plus qu’elle ne le pense dĂ©jĂ , une course aprĂšs les rĂ©ponses aux questions qu’elle se posera. Elle ne pensera pas Ă  mal, Charlie, elle voudra seulement mettre la lumiĂšre sur les parts d’ombres qui la dĂ©rangent, songeant Ă  tort qu’elle n’est qu’un grain de sable parmi les dunes. Sauf que c’est bien connu il suffit d’un seul grain de sable dans l’engrenage pour faire dĂ©railler la machine. Amor Vincit Omnia. AVATAR Emma Watson CRÉDITS Unknow [TRILINGUE] De son français natal, Charlie ne s’en est pas contentĂ©e. Parce que ses Ă©tudes l’ont amenĂ© Ă  fouler le sol amĂ©ricain pendant plus de cinq ans, elle maĂźtrise l’anglais malgrĂ© son accent français prononcĂ© qui persiste. Et de son pĂšre Russe, elle en apprendra naturellement le langage tonique slave. [CAVALIÈRE] De son paternel est aussi nĂ©e la passion des chevaux. VĂ©tĂ©rinaire Ă©quin rĂ©putĂ©, c’est en France qu’il pose bagage, son diplĂŽme Ă  peine en poche. Et quand Charlie est nĂ©e, voilĂ  qu’elle le suivait dans tous ses dĂ©placements chez des clients de prestige. Elle n’a pas su rĂ©sister, et c’est haute comme trois pommes qu’elle a grimpĂ© sa premiĂšre monture. Vacataire pour l’Hippodrome de Paris, Vadim Kotov a rapidement trimballĂ© sa fille lors des rassemblements. Encore aujourd’hui, Charlie monte et se rend aux courses hippiques afin de saturer sa rĂ©tine de ces bĂȘtes musclĂ©es Ă  l’élĂ©gance sans pareille. [DANSE] Ancienne danseuse professionnelle au Moulin Rouge, Nathalie Kotov supervise aujourd’hui les chorĂ©graphies au cabaret et gĂšre toute une Ă©quipe de danseuses. Par la force des choses, la petite Charlie a donc grandit dans cet univers de strass et de paillettes, Ă  l’extravagance et l’exubĂ©rance dĂ©bordante. Elle a Ă©galement cĂŽtoyĂ© la rigueur et le cĂŽtĂ© strict du spectacle. Et si elle a gardĂ© la souplesse et la grĂące que sa mĂšre lui a inculquĂ©, aujourd’hui Charlie prĂ©fĂšre s’émerveiller devant les shows que Nathalie met en scĂšne. [FAMILLE] Charlie est fille unique. Enfant de deux parents pleinement consacrĂ©s Ă  leur passion respective, la gamine a vadrouillĂ© Ă  droite Ă  gauche avec le privilĂšge d’ĂȘtre auprĂšs d’eux et non aux bras d’une nourrice. Et pourtant, on lui a inculquĂ© des valeurs, Ă  Charlie le partage et le respect, la bienveillance et le non-jugement, la rigueur et la modestie. C’est sans Ă©tonnement que Charlie a donc un esprit famille trĂšs ancrĂ©, et mĂȘme si son travail prenant ne lui laisse pas autant d’occasion de les voir qu’elle le souhaiterait, elle garde un contact et un lien trĂšs fort avec ses parents qu’elle aime et admire. [PHOTOGRAPGIE] Une autre passion de la belle. VoilĂ  quelques annĂ©es qu’elle s’essaie Ă  cet art. Mais elle aime le charme de l’ancien, Charlie, et n’utilise qu’un vieil appareil pour garder le plaisir de dĂ©velopper ses photographies elle-mĂȘme dans une chambre noire. Le processus fait partie intĂ©grante d’une belle photo selon elle. Elle adore les PolaroĂŻds aussi et il n’est pas rare de la voir se balader dans les rues afin de capturer un instant qui attire son Ɠil artistique. Des portraits, des sourires, un Ɠil mĂ©lancolique, du noir et du blanc, pris sur le vif c’est sa signature Ă  la Frenchie. [NOBLESSE] À ne pas s’y mĂ©prendre. Si Charlie n’a jamais manquĂ© de rien, elle a pourtant tout appris. Et quand bien mĂȘme la situation financiĂšre de ses parents lui aurait permis bons nombres d’avantages, ces derniers ont toujours mis un point d’honneur sur une Ă©ducation saine et modeste pour leur fille. Alors elle a bossĂ©, Charlie, trĂšs jeune en commençant par des jobs d’étĂ© jusqu’à trimer pendant ses Ă©tudes. Et mĂȘme si elle n’a jamais cĂŽtoyĂ© la pauvretĂ©, elle a galĂ©rĂ© comme tout Ă©tudiant dans de minuscule piaule Ă  arrondir les fins de mois en travaillant Ă  cĂŽtĂ© pour payer un loyer exubĂ©rant au cƓur de la capitale. C’est qu’elle n’est pas fan de la Haute, Charlie, mĂȘme si elle a baignĂ© dedans. Et mĂȘme si elle colle au dĂ©cor, elle n’en reste pas moins naturelle et humble. [NATURELLE] Enfiler des bottes ou bien des chausson de danse. Deux univers diffĂ©rents dans lesquels Charlie a pourtant grandit. Fouler la terre comme les planches d’une scĂšne, elle n’y a jamais rechignĂ©. Au contraire les dĂ©fis l’ont toujours forgĂ©. Aujourd’hui encore, il est plus frĂ©quent de la croiser dans un manĂšge Ă  chevaux ou un cabaret plutĂŽt que dans une soirĂ©e guindĂ©e, Ă©triquĂ©e dans un corset Ă  un prix colossal. C’est le charme naturel, Charlie, la française Ă  l’état brut, aussi Ă  l’aise Ă  la campagne qu’à la ville. Elle n’a pas peur de se salir, chignon grossier sur la tĂȘte et Ă  peine maquillĂ©e. Passer des heures dans sa salle de bains devant son miroir, ce n’est qu’une perte de temps pour la belle. Elle prĂ©fĂšre le vivre et en profiter. [CARACTÉRIELLE] DĂ©terminĂ©e et fonceuse. MalgrĂ© la douceur qu’elle dĂ©gage, il n’en est pas moins que Charlie aborde souvent un caractĂšre tĂȘtu et bornĂ©. Quand elle a une idĂ©e en tĂȘte, impossible de la dĂ©loger. Elle usera de tous ses moyens pour obtenir ce qu’elle veut et se battra pour ce qu’elle pense juste. Et sans pour autant Ă©craser les autres, elle se dĂ©mĂšnera jusqu’à obtenir satisfaction. Perfectionniste parfois, peut-ĂȘtre trop, elle peine Ă  laisser de la place au hasard, surtout dans le cadre de son travail. A ne pas la sous-estimer non plus, Charlie n’est pas aussi naĂŻve qu’elle le laisse paraĂźtre et sa verve peut largement s’envenimer si l’on vient Ă  la rĂ©duire ou la provoquer. Et peste, elle peut le devenir si on l’y pousse. [TÉLÉPHONE] Et comme une femme moderne du XXIĂšme siĂšcle, son cellulaire fait partie intĂ©grante de sa vie. Charlie ne sort jamais sans ce dernier et la presque totalitĂ© de sa vie y est enregistrĂ©e. Entre photographies et documents, mails et agenda, contacts et rĂ©seaux sociaux ce petit engin Ă  la mĂ©moire Ă©tendue dĂ©tient des trĂ©sors personnels dont elle ne se sĂ©pare jamais. C’est donc sans Ă©tonnement que la belle le trimballĂ© constamment dans son sac, le garde toujours prĂšs d’elle quand ce n’est pas collĂ© Ă  son oreille pour organiser ses journĂ©es. Working girl jusqu’au bout des doigts, son portable est son plus fidĂšle collĂšgue. [CAFÉINE] Sous n’importe quelle dĂ©clinaison que ce soit, Charlie raffole du cafĂ©. Toujours un gobelet en mains ou une tasse sous le nez, elle carbure Ă  cette boisson, ne se lassant jamais de son arĂŽme brut et corsĂ©. Plaisir plutĂŽt qu’excitant malgrĂ© ses facultĂ©s Ă©nergisantes, elle s’octroie mĂȘme les douceurs d’une crĂšme glacĂ©e ou d’un dessert gourmand de temps Ă  autres. En terrasse, Ă  la maison ou au laboratoire, pas de Charlie qui tienne sans sa cafĂ©ine. PSEUDO Pika PRÉNOM GueniĂšvre ÂGE error404 OÙ AS-TU CONNU LE FORUM ? On m'a mis le couteau sous la gorge ou pasUN AVIS, UNE SUGGESTION ? Toujours aussi charmĂ©e par le concept et le design LE MOT DE LA FIN Fourchette[29 NOVEMBRE 1988] Charlie nait dans la maternitĂ© privĂ©e de Sainte ThĂ©rĂšse Ă  Paris, comblant le couple Kotov. Enfance sans accroche, la petite Charlie apprendra les valeurs de la vie et la rigueur du travail auprĂšs de ses parents soudĂ©s et amoureux. [5 JUILLET 2006] AprĂšs un cursus scolaire lambda dirigĂ© vers la branche scientifique, elle obtient son BaccalaurĂ©at dans la spĂ©cialitĂ© avec mention dans un LycĂ©e prestigieux de la Capitale. [8 DÉCEMBRE 2015] Neuf longues annĂ©es de thĂšse Ă  la Sorbonne lui feront dĂ©crocher son Doctorat spĂ©cialisĂ© dans la physiologie et physiopathologie intĂ©grĂ©es au niveau cellulaire, tissulaire et de l’organisme. DiplĂŽme obtenu haut la main avec lequel elle postulera auprĂšs des nouveaux Laboratoire Amaranth Pharmaceuticals aux Etats-Unis. [13 AVRIL 2019] Post-doctorat en poche aprĂšs un contrat de trois ans auprĂšs des laboratoires, Charlie se lance enfin dans la vie active et s’engage auprĂšs de la mĂȘme boĂźte qui lui donne sa place de Chercheuse. PassionnĂ©e par son mĂ©tier et fervente dĂ©fenseuse de leur cause, elle mettra toutes ses compĂ©tences au service d’Amaranth Pharmaceuticals. [FIN 2019] Premier coup dur pour la française ; la directrice des laboratoires dans lesquels elle travaille disparaĂźt du jour au lendemain. Un Ă©vĂ©nement qui troublera les rouages de la machine scientifique, quand on apprendra que certaines donnĂ©es importantes se sont envolĂ©es en mĂȘme temps qu’Elizabeth Abbott. Disparition mystĂ©rieuse qui commencera aussi Ă  Ă©branler les certitudes de Charlie. [NOVEMBRE 2020] Les attaques et les saccages anonymes des locaux de New-York dans lesquels elle exerce viendront mettre la puce Ă  l’oreille. Difficile, pour Charlie, de croire que ces actes de vandalisme n’ont rien Ă  voir avec la disparition brutale de la GĂ©nĂ©ticienne un an auparavant. Et si certains scientifiques restent sur place, la jeune chercheuse, elle, prĂ©fĂšre retrouver sa France natale afin de retrouver des repĂšres suite Ă  ces rĂ©cents Ă©vĂ©nements dĂ©stabilisants. [AUJOURD'HUI 2021] Elle n’abandonne pas, Charlie, malgrĂ© une vie tranquille et sereine retrouvĂ©e. Et mĂȘme si elle continue son travail de chercheuse d’arrache-pied au sein des Laboratoires implantĂ©s Ă  la Capitale, de trop nombreux dĂ©tails continuent d’effriter sa confiance en les convictions scientifiques des plus hauts placĂ©s. Elle n’est peut-ĂȘtre pas dans la confidence, mais malgrĂ© elle, sa curiositĂ© la pousse Ă  mettre la lumiĂšre sur les parts d’ombres qui se multiplient de Amaranth Pharmaceuticals. DerniĂšre Ă©dition par Charlie Kotov le Mer 31 Mar - 1437, Ă©ditĂ© 23 fois InvitĂ©InvitĂ© Re Charly Kotov – La vraie science est une ignorance qui se sait Dim 28 Mar - 1734 Bienvenue parmi nous et bonne chance pour ta fiche InvitĂ©InvitĂ© Re Charly Kotov – La vraie science est une ignorance qui se sait Dim 28 Mar - 1755 Bienvenue InvitĂ©InvitĂ© Re Charly Kotov – La vraie science est une ignorance qui se sait Dim 28 Mar - 1805 Bienvenue sur le forum, bon courage pour la rĂ©daction InvitĂ©InvitĂ© InvitĂ©InvitĂ© Re Charly Kotov – La vraie science est une ignorance qui se sait Dim 28 Mar - 1921 Bienvenue ! Super choix de FC ! Bonne redac' de ta fiche IMMORTAL — forever is not enoughpseudo comptes alma, lux, drake, 215 Re Charly Kotov – La vraie science est une ignorance qui se sait Dim 28 Mar - 2051 Une humaine bienvenue par ici InvitĂ©InvitĂ© Re Charly Kotov – La vraie science est une ignorance qui se sait Dim 28 Mar - 2114 Ohhh la voilĂ  donc la madame !Rebienvenue par ici PAR CONTRE C'EST QUOI CETTE FICHE TOUTE VIDE OUECH !!! Y'a intĂ©rĂȘt qu'on ait plus que ça et rapidement ! Sinon je mords IMMORTAL — forever is not enoughpseudo valkyrja julia.autres comptes rosalyn blackthorn, caleb faust, valentina grimes, jin hemera la plus douce, 1584 InvitĂ©InvitĂ© Re Charly Kotov – La vraie science est une ignorance qui se sait Lun 29 Mar - 1919 IMMORTAL — forever is not enoughpseudo comptes Eion james bond mais qui boit du jus d'orange Marius le mĂ©chant, le mĂ©chant, oui c'est lui c'est le mĂ©chantcrĂ©dits avatar writerinafoxhole crackship. bretate moodboard summoneryuna gifsmessages 885 Re Charly Kotov – La vraie science est une ignorance qui se sait Lun 29 Mar - 2129 une humaine chez amaranth, je suis trop hypĂ©e hĂąte de continuer Ă  lire, rebienvenue joublie pas le mp avec al hehe_________________✔✔✔ I was born to run, I was born for this InvitĂ©InvitĂ© IMMORTAL — forever is not enoughpseudo valkyrja julia.autres comptes astra ackerman, caleb faust, valentina grimes, jin dracarys, 1419 Re Charly Kotov – La vraie science est une ignorance qui se sait Ven 2 Avr - 1559 fiche validĂ©e - fĂ©licitations ! - Elle est toute choupette, la Charlie Quel merveilleux petit bout de femme J'ai hĂąte de voir ce que tu vas faire de cette charmante demoiselle en jeu Je viendrai trĂšs certainement t'embĂȘter pour un lien avec Caleb Amuse-toi bien avec ce nouveau personnage Les petites choses Ă  faire aprĂšs sa validation Maintenant que votre personnage a Ă©tĂ© validĂ©, il ne vous reste plus que quelques petites choses Ă  faire avant de pouvoir vous lancer dans l'aventure en RP Tout d'abord, n'oubliez pas de remplir tous les champs de votre profil sauf ceux ne vous concernant pas, Ă©videmment. Ensuite n'oubliez pas de crĂ©er votre fiche de liens, trĂšs importante pour que nous puissions vous demander de super liens et des RPs Si vous le souhaitez, vous pouvez aussi crĂ©er un tĂ©lĂ©phone, pratique quand on veut communiquer avec quelqu'un qui ne se trouve pas sur le mĂȘme continent Et, pour les immortels, rendez-vous ici pour proposer vos constellations Et voilĂ , vous n'avez plus qu'Ă  vous amuser, bon jeu sur Ad Vitam Aeternam _________________rose with steel thornsI need my golden crown of sorrow, my bloody sword to swing, my empty halls to echo with grand self-mythology, I am a mother, I am a bride, I am types of friends Contenu sponsorisĂ© Re Charly Kotov – La vraie science est une ignorance qui se sait Charly Kotov – La vraie science est une ignorance qui se sait
Longtemps la science s'est fondĂ©e sur ce qu'elle savait. Avec les succĂšs que l'on sait. Oui, mais, cette volontĂ© de savoir la conduit aujourd'hui Ă  prendre en CE plaidoyer ardent, nourri d’une profonde inquiĂ©tude, nous trouble, nous Ă©meut, parce qu’il vient d’un esprit pur, mais comment ne nous surprendrait-il pas ? 1 L’auteur va jusqu’à parler de haine », d’ horreur » de la science, non pas chez quelques illuminĂ©s, mais dans les opinions publiques, au sein mĂȘme des pouvoirs des nations les plus avancĂ©es. Quoi ! En danger de mort, la science ? Quand elle montre une santĂ© presque insolente ? Depuis vingt ans, dans l’enseignement, les carriĂšres, les salaires, les rĂ©putations, nous assistons Ă  son ascension et au dĂ©dain de tout ce qui, plus ou moins, ne peut se dire scientifique ». Au point que tout le reste, et la culture mĂȘme, ne serait plus que divertissement » 2. Il faut bien qu’il y ait, quelque part, un malentendu. Avant de mettre le doigt dessus, il convient de suivre le fil de la pensĂ©e d’Evry Schatzman et son itinĂ©raire personnel. Il a jugĂ© nĂ©cessaire d’ouvrir son ouvrage par une brĂšve autobiographie qui seule peut Ă©clairer sa dĂ©marche, jusque dans des errements qui rendent plus crĂ©dible la vĂ©ritĂ© telle qu’elle lui est enfin apparue. L’avĂšnement de Hitler le portera, avec toute sa famille, Ă  ce qui se dĂ©nomme communisme. Il lui faudra du temps pour en revenir. J’ai dĂ» reconnaĂźtre l’imposture d’une thĂ©orie sociale qui se prĂ©sente comme la vĂ©ritĂ© scientifique. » Il attendra 1956 pour ĂȘtre entiĂšrement dessillĂ©, et se retrouver nu ». Il y eut bien plus, et qui montre assez la qualitĂ© rare, peut-ĂȘtre unique, d’une conscience. Pour sa simple participation politique Ă  ce qu’il croyait ĂȘtre le communisme, il se sent toujours coupable de ces millions de morts, plus nombreux que ceux que ferait Hitler ; lequel, il est vrai, disposa de moins de temps. Il faut aussi citer cet aveu si mĂ©ritoire chez un rationaliste sans faille Chose Ă©trange, ma sensibilitĂ© m’a souvent permis de voir juste, alors que ma raison me trompait. » C’est que d’une objectivitĂ© » absolue, Ă  laquelle il croit, on a pu — on des hommes de science — tirer des conclusions fausses, absurdes, dangereuses. » Enfin, ceci Ce n’est pas la science en tant que telle qui donne la paix, la justice, l’amour ; et cependant je ne parviens pas Ă  imaginer une sociĂ©tĂ© qui choisirait de s’en dĂ©barrasser. » Mais justement, ce n’est pas la science en tant que telle qui est en cause. Pour aborder l’essentiel, osera-t-on Ă©voquer cette vieille maxime Science sans conscience n’est que ruine de l’ñme » ? Aujourd’hui, oĂč l’ñme n’a plus cours, ou guĂšre, il conviendrait de dire Science sans conscience morale est la mort de l’homme. » Deux sortes de mort, pas mĂȘme au choix l’anĂ©antissement de l’espĂšce entiĂšre, et de la Terre par-dessus le marchĂ© ; ou la destruction du vieil homo sapiens par la manipulation gĂ©nĂ©tique ; et dĂ©jĂ , car le savoir par les machines est Ă  l’Ɠuvre, par la dĂ©gradation de ses facultĂ©s majeures, Ă  commencer et finir par la mĂ©moire. Mais dans la formule, point capital, il faut remplacer science », qui n’est rien en soi, par hommes de science » . NOUS y voilĂ , et nous retrouvons ici le livre de Jacques Robin, dont nous rendions compte le mois dernier. La science n’est pas menacĂ©e, non plus qu’elle ne menace cette menace vient des scientifiques. Comment s’étonner qu’elle leur soit retournĂ©e ? Car pour trop d’entre eux, et ce serait trop encore de quelques-uns, leur science est une fin en soi. Quoi qu’elle apporte, fĂ»t-ce leur propre mort. C’est donc une science suicidaire. Ceux que leur conscience alerte pour les retenir de poursuivre paraissent ĂȘtre le petit nombre. Et mĂȘme ceux-lĂ , qu’on a vu suspendre leur recherche sur l’atome, ils durent entendre cette mĂȘme conscience leur dire Alors, l’autre aura l’arme avant. » Et cela eĂ»t Ă©tĂ©, en effet, le pire dĂ©sastre l’autre, c’était Hitler. C’est bien ce prĂ©cĂ©dent qui nous inquiĂšte ĂȘtre entraĂźnĂ© Ă  faire plus vite et mieux, ce que, fatalement, fera l’autre. Rappellera-t-on que dans la vieille terminologie, celle des religions et des maĂźtres sorciers, l’Autre, c’est le diable. Jamais comme aujourd’hui l’argument d’autoritĂ© n’aura eu cours forcĂ© puisque le savoir des scientifiques est inaccessible Ă  nos esprits dits littĂ©raires et d’ailleurs Ă  eux-mĂȘmes hors de leurs spĂ©cialitĂ©s. Aussi, moyennant quelques gĂ©nĂ©ralitĂ©s et mĂ©taphores propres Ă  notre domaine, il nous faut les croire sur parole. Or leur parole ment. Chaque fois, du moins, qu’il en est besoin. Elle ment au peuple » ignorant, bien sĂ»r. Mais aussi aux dirigeants, bien obligĂ©s de faire confiance. Ils ne disent pas la vĂ©ritĂ© vraie, afin de protĂ©ger leur propre pouvoir ; et aussi de puissants intĂ©rĂȘts Ă©conomiques, fussent-ils nationalisĂ©s. Les Ă©cologistes en savent quelque chose ; et Tchernobyl est venu nous le rappeler, non sans quelque Ă©clat. Pour justifier sa crainte, Evry Schatzman constate d’abord la rĂ©duction croissante des budgets de la recherche, par les gouvernements de droite note-t-il, Ă  l’exception, sous de Gaulle, de celui de M. Michel DebrĂ©. Mais c’est surtout chez les philosophes, les Ă©crivains, les artistes, qu’il trouve l’expression de l’anti-science, telle qu’elle se rĂ©pandrait partout. Il redoute cette peur de la science », nĂ©gligeant un peu que, depuis une quarantaine d’annĂ©es, elle n’est pas sans fondement. Mettez en balance la merveille de se promener sur la Lune et le pouvoir d’anĂ©antir la Terre, d’un seul coup ou Ă  petit feu, le bilan peut vous apparaĂźtre un peu nĂ©gatif. TrĂšs sĂ©rieusement, si l’on considĂšre que, non pas la science », mais sa pratique perverse menace, elle, bel et bien des valeurs qui la priment, il faut non s’en dĂ©barrasser » mais la changer. OR Evry Schatzman ne pense rien d’autre, qui dĂ©nonce vigoureusement tous les dĂ©tournements de la science ces retombĂ©es c’est bien le mot du pouvoir scientifique ». Autrement dit des scientifiques. ParticuliĂšrement remarquable, son chapitre sur le vol du pouvoir », qui nous conduit de la fin des forĂȘts », Ă  laquelle nous assistons, Ă  la fin de l’atmosphĂšre terrestre, rĂ©servĂ©e Ă  des gĂ©nĂ©rations un peu trop lointaines pour qu’on s’en prĂ©occupe, alors que s’imposent nos insatiables besoins. D’autant que sur leur satisfaction repose notre sociĂ©tĂ© mercantile qui ne saurait prendre en compte la ruine et la mort d’aprĂšs-demain, sans parler de celles d’à prĂ©sent. Pur croyant de la science, Evry Schatzman excommunie le scientisme, particuliĂšrement la fausse croyance en la construction d’une sociĂ©tĂ© sur des bases scientifiques ». Pour le salut de la science, il rĂ©clame la gestion dĂ©mocratique des affaires scientifiques ». Mais ne serait-ce pas lĂ  de ces utopies » dont il rappelle ailleurs qu’elles ne sont en rien des vĂ©ritĂ©s scientifiques » ? Oubliant que l’utopie d’aujourd’hui est souvent la rĂ©alitĂ© de demain. Quelle conscience nouvelle apportera Ă  la science ce plus, enfin reconnu, imposĂ© par tous, et maintenu par un pouvoir dĂ©sintĂ©ressĂ© ? AprĂšs certain supplĂ©ment d’ñme », pourra-t-on parler d’un grand supplĂ©ment de conscience » ? Ou encore, faisant Ă©cho Ă  un autre mot fameux, dira-t-on que la science est une chose trop sĂ©rieuse, et trop belle, pour ĂȘtre abandonnĂ©e, sans garde-fous, aux scientifiques ?
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Introduction Nous allons Ă©tudier dans le cadre de notre dĂ©finition de la philosophie, les modĂšles de rĂ©flexion philosophique, nous nous concentrerons sur les modĂšles proposĂ©s par Platon, comme l’étonnement, Descartes, comme le doute et par Socrate, l’ironie et la dialectique permettant le passage de l’ignorance qui s’ignore Ă  la l’ignorance qui se sait ignorante, nous avons ainsi l’illustration du passage du pseudo savoir au savoir. Les meilleurs professeurs de Philosophie disponibles4,9 17 avis 1er cours offert !5 152 avis 1er cours offert !5 77 avis 1er cours offert !5 63 avis 1er cours offert !5 24 avis 1er cours offert !5 15 avis 1er cours offert !5 14 avis 1er cours offert !5 20 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !5 152 avis 1er cours offert !5 77 avis 1er cours offert !5 63 avis 1er cours offert !5 24 avis 1er cours offert !5 15 avis 1er cours offert !5 14 avis 1er cours offert !5 20 avis 1er cours offert !C'est partiLes modĂšles de la rĂ©flexion philosophique Nous entendons par rĂ©flexion, le retour de l’esprit sur lui-mĂȘme, c’est le fait pour la pensĂ©e de revenir sur elle-mĂȘme, dans ce cas de figure, nous avons Ă  faire Ă  une conscience rĂ©flexive, un degrĂ© supplĂ©mentaire Ă  la conscience spontanĂ©e. La rĂ©flexion philosophique admet des modĂšles et des points de dĂ©part. Nous savons que le point de dĂ©part de la philosophie platonicienne est l’étonnement, il faut savoir s’étonner pour s’ouvrir aux choses. C’est le cas pour l’ensemble de ses dialogues, ses trente deux Ă©crits, tous aporĂ©tiques, c’est-Ă -dire, n’ayant pas de conclusion, ils se terminent en fait par une question qui s’ouvre sur un nouveau dialogue. La philosophie devient un vĂ©ritable questionnement. Il met en scĂšne un certain nombre d'interlocuteurs en face de Socrate. Ainsi, une question apporte des Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse qui soulĂšvent Ă  leur tour d'autres questions. Chaque affirmation d'un interlocuteur donne lieu grĂące Ă  l'interrogation socratique, Ă  une autre interrogation. Socrate pose l'ironie comme point de dĂ©part philosophique; Il est l'incarnation de l'humilitĂ© philosophique au sens oĂč il affirme, je ne sais qu'une chose, c'est que je ne sais rien». L'attitude des interlocuteurs qui croient savoir s'oppose Ă  celle d'un Socrate qui avoue qu'il sait qu'il ne sait pas. Nous sommes ainsi confrontĂ© Ă  un Socrate qui nous enseigne que l’ignorance s’ignore et qui par le biais de la dialectique, nous fait passer d’une ignorance qui s’ignore Ă  un ignorance qui se sait. Nous pouvons citer comme autre modĂšle le doute cartĂ©sien qui est exposĂ© dans les mĂ©ditations. Nous savons que le doute est le point de dĂ©part de la rĂ©flexion philosophique qui nous amĂšne au cogito ergo sum, il est Ă  la base d'une longue rĂ©flexion et a pour caractĂ©ristiques d'ĂȘtre tant mĂ©thodique hyperbolique. Son ignorance est une ignorance qui se sait, qui se connait. Elle entre en contradiction avec l'ignorance qui s'ignore de ses interlocuteurs; Nous sommes ici en prĂ©sence d'un pseudo savoir, d'un faux savoir. Ce cheminement socratique de la pensĂ©e est rendu possible grĂące Ă  la dialectique; nous entendons par dialectique, la confrontation de deux thĂšses opposĂ©es, une thĂšse et une antithĂšse. Ainsi que nous l'affirme Platon dans son dialogue intitulĂ© Le ThéétĂšte. Socrate est comme sa mĂšre qui Ă©tait sage-femme, il accouche les esprits en les aidant Ă  mettre au jour les contradictions qu'ils portent en eux-mĂȘmes. Il fait accoucher les esprits de leur pseudo savoir. La mĂ©thode socratique la dialectique L'ironie L'ironie reflĂšte l'aptitude de celui qui interroge en feignant l'ignorance afin de faire en sorte que l'interrogĂ© se remette en question. Nous avons en premier lieu, La maĂŻeutique qui se dĂ©finit par l'art d'accoucher les esprits du vide dont ils sont pleins. Il s'agit de montrer le vide de celui qui croyait savoir. Il faut pour cela souligner les contradictions de celui qui croit savoir et qui ignore son ignorance. Socrate accouche les esprits comme sa mĂšre, sage femme accouchait les corps. L'Ă©lenctique, terme scolastique qui signifie, rĂ©futatio, rĂ©futation. Il faut Ă  ce niveau second, montrer les contradictions dans l'art cathartique, technique libĂ©ratrice de la pseudo connaissance. L'anatreptique, cette derniĂšre Ă©tape correspond au renversement opĂ©rĂ© par le respect des trois Ă©tapes de la mĂ©thode, tout se ramĂšne en fait Ă  la maĂŻeutique DĂ©couvrez comment trouver un philo cours. La valeur de la mĂ©thode La mĂ©thode socratique permet de passer du vrai au faux, nous sommes renvoyĂ©s Ă  la nĂ©cessitĂ© de passer du sensible Ă  l’intelligible qui Ă©tait le souci premier de Platon ainsi que le suggĂšre le mythe de la caverne ». Il s’agit pour l’homme de saisir l’idĂ©e en soi des choses, c’est-Ă -dire l’essence. Il nous faut sortir du monde empirique et celui des opinions pour un monde philosophique d’idĂ©es. Celuiqui sait vraiment apprĂ©ciera en effet l'importance d'un problĂšme et ne le traitera pas Ă  la lĂ©gĂšre. — Chez Spinoza, l'ignorance est un dĂ©faut de connaissance. Elle gĂ©nĂšre l'erreur : l'ignorant se trompe sur la qualitĂ© de ses connaissances et prend pour vrai ce qui n'est qu'une opinion fausse ou incertaine. Il n'utilise pas sa
Les citations de Michel de Montaigne À chaque pied son soulier. Michel de Montaigne ; Les essais 1580 La vraie science est une ignorance qui se sait. Michel de Montaigne ; Les pensĂ©es diverses 1580 Quand le faire et le dire vont ensemble, c'est une belle harmonie Michel de Montaigne ; Les essais 1580 Il n'est pas de passion qui Ă©branle tant la sincĂ©ritĂ© des jugements comme la colĂšre. Michel de Montaigne ; Les essais 1580 Il n'est rĂ©plique si piquante que le mĂ©pris silencieux. Michel de Montaigne ; Les essais 1580 La plus expresse marque de la sagesse, c'est une Ă©jouissance constante. Michel de Montaigne ; Les essais 1580 Le gain de notre Ă©tude, c'est en ĂȘtre devenu meilleur et plus sage. Michel de Montaigne ; Les essais 1580 L'obstination et ardeur d'opinion est la plus sĂ»re preuve de bĂȘtise. Michel de Montaigne ; Les essais 1580 La parole est moitiĂ© Ă  celui qui parle, moitiĂ© Ă  celui qui Ă©coute. Michel de Montaigne ; Les essais 1580 Il n'est rien qu'on doive tant recommander Ă  la jeunesse que l'activitĂ© et la vigilance. Michel de Montaigne ; Les essais 1580 Il n'est dĂ©sir plus naturel que le dĂ©sir de connaissance. Michel de Montaigne ; Les essais 1580 Il faut apprendre Ă  souffrir ce qu'on ne peut Ă©viter. Michel de Montaigne ; Les essais 1580 Qui craint de souffrir, il souffre dĂ©jĂ  de ce qu'il craint. Michel de Montaigne ; Les essais 1580 Il ne faut pas laisser au jugement de chacun la connaissance de son devoir. Michel de Montaigne ; Les essais 1580 De toutes les vanitĂ©s, la plus vaine c'est l'homme. Michel de Montaigne ; Les essais 1580 La vraie libertĂ©, c'est de pouvoir toute chose sur soi. Michel de Montaigne ; Les essais 1580 L'amitiĂ© se nourrit de communication. Michel de Montaigne ; Les essais 1580 L'Ă©loquence fait injure aux choses qui nous dĂ©tourne Ă  soi. Michel de Montaigne ; Les essais 1580 Le monde n'est que babil et ne vis jamais homme qui ne dise plutĂŽt plus que moins qu'il ne doit. Michel de Montaigne ; Les essais 1580 Le silence et la modestie sont qualitĂ©s trĂšs commodes Ă  la conversation. Michel de Montaigne ; Les essais 1580 Savoir par cƓur n'est pas savoir, c'est tenir ce qu'on a donnĂ© en garde Ă  sa mĂ©moire. Michel de Montaigne ; Les essais 1580 Toute autre science est dommageable Ă  celui qui n'a la science de la bontĂ©. Michel de Montaigne ; Les essais 1580 Toute Ăąme s'Ă©largit d'autant plus qu'elle se remplit. Michel de Montaigne ; Les essais 1580 Quiconque aura sa vie Ă  mĂ©pris se rendra toujours maĂźtre de celle d'autrui. Michel de Montaigne ; Les essais 1580 Rien de noble ne se fait sans hasard. Michel de Montaigne ; Les essais 1580
Lavraie science est une ignorance qui se sait. Passez en mode sombre, plus agréable pour vos yeux la nuit. Passez au mode de lumiÚre qui est plus agréable pour vos yeux pendant la
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VĂ©ritĂ©, idĂ©e et rĂ©alitĂ© - La vĂ©ritĂ© est-elle diffĂ©rente de la rĂ©alitĂ© ? - Faut-il distinguer la vĂ©ritĂ© de la rĂ©alitĂ© ? - VĂ©ritĂ© et rĂ©alitĂ© c. Vrai et vraisemblable - "Le vrai peut quelquefois n'ĂȘtre pas vraisemblable." - Le vrai est-il toujours vraisemblable ? - Le vrai peut quelquefois n'ĂȘtre pas vraisemblable. Pourquoi ? - La vraisemblance - Quelle place donner au vraisemblable ? - Le vraisemblable prĂ©sente-t-il un intĂ©rĂȘt pour la pensĂ©e ? - Le vraisemblable et le probable. 5. VĂ©ritĂ©s de raison et vĂ©ritĂ©s de fait - Les vĂ©ritĂ©s empiriques a. Jugements analytiques et jugements synthĂ©tiques - VĂ©ritĂ©s analytiques, vĂ©ritĂ©s synthĂ©tiques. 6. La vĂ©ritĂ©-correspondance - La vĂ©ritĂ© est-elle l'adĂ©quation entre l'idĂ©e et le rĂ©el ? - La fidĂ©litĂ© au rĂ©el dĂ©finit-elle le vrai ? a. Les critiques de la vĂ©ritĂ©-correspondance 7. La vĂ©ritĂ©-cohĂ©rence 8. Les propriĂ©tĂ©s de la vĂ©ritĂ© a. VĂ©ritĂ© et universalitĂ© 9. Qu'est-ce que le faux ? - L'usage de la raison consiste-t-il seulement Ă  discerner le vrai et le faux ? 10. Les domaines/ordres de vĂ©ritĂ© - Tout peut-il ĂȘtre vrai ? - Peut-il y avoir une vĂ©ritĂ© du paradoxe ? - Y a-t-il une vĂ©ritĂ© du cƓur ? a. Philosophie et vĂ©ritĂ© - À quel type de vĂ©ritĂ© nous conduit la rĂ©flexion philosophique ? - Y a-t-il une vĂ©ritĂ© philosophique ? - La vĂ©ritĂ© philosophique - Faut-il admettre qu'il n'y a pas de vĂ©ritĂ© en philosophie ? b. La vĂ©ritĂ© mathĂ©matique - Qu'est-ce qu'une vĂ©ritĂ© mathĂ©matique ? - Les vĂ©ritĂ©s mathĂ©matiques c. La vĂ©ritĂ© scientifique ; science et vĂ©ritĂ© - La science est-elle le lieu de la vĂ©ritĂ© ? - La vĂ©ritĂ© des sciences - La science a-t-elle le monopole de la vĂ©ritĂ© ? - La notion de vĂ©ritĂ© a-t-elle une signification en dehors des sciences ? - La recherche scientifique est-elle recherche de vĂ©ritĂ© ? - Quelles sciences peuvent prĂ©tendre ĂȘtre un modĂšle de vĂ©ritĂ© ? - La science relĂšve-t-elle du seul dĂ©sir de vĂ©ritĂ© ? - Y a-t-il une contradiction entre l'Ă©volution des sciences et leur prĂ©tention Ă  la vĂ©ritĂ© ? - Y a-t-il contradiction entre la prĂ©tention des sciences Ă  la vĂ©ritĂ© et le fait qu'elles ont une histoire ? - La recherche de la vĂ©ritĂ© explique-t-elle Ă  elle seule l'histoire et le dĂ©veloppement des sciences ? - N'y a-t-il de vĂ©ritĂ©s que dans la Science ? - Y a-t-il un privilĂšge de la vĂ©ritĂ© scientifique ? - La connaissance scientifique peut-elle seule atteindre la vĂ©ritĂ© ? - Les connaissances scientifiques sont-elles vraies ? - Le dĂ©veloppement des sciences conduit-il Ă  penser qu'il n'existe aucune vĂ©ritĂ© dĂ©finitivement Ă©tablie ? - Une vĂ©ritĂ© scientifique est-elle indĂ©pendante du temps ? - Toute vĂ©ritĂ© scientifique est-elle un acquis pour toujours » ? - Les vĂ©ritĂ©s scientifiques ne sont-elles que conventionnelles ? - Qu'est-ce qui fait la vĂ©ritĂ© d'une idĂ©e scientifique ? - Les sciences progressent-elles vers la vĂ©ritĂ© ? - Ne doit-on tenir pour vrai que ce qui est scientifiquement prouvĂ© ? - Le dĂ©veloppement des sciences est-il animĂ© par une volontĂ© de vĂ©ritĂ© ou par une volontĂ© de puissance ? d. La vĂ©ritĂ© historique - Qu'est-ce qu'une vĂ©ritĂ© historique ? - La vĂ©ritĂ© historique - Y a-t-il une vĂ©ritĂ© en histoire ? - Peut-on parler de vĂ©ritĂ© historique ? - En quel sens peut-on parler de vĂ©ritĂ© en histoire ? - La réécriture de la vĂ©ritĂ© historique e. La vĂ©ritĂ© religieuse - Y a-t-il des vĂ©ritĂ©s religieuses ? - VĂ©ritĂ© et religion. f. La vĂ©ritĂ© judiciaire - Le savant, le juge, le prĂȘtre ont-ils affaire Ă  la mĂȘme vĂ©ritĂ© ? g. La vĂ©ritĂ© esthĂ©tique - Art et vĂ©ritĂ© - Y a-t-il une vĂ©ritĂ© en art ? - Peut-on parler de vĂ©ritĂ© en art ? - Y a-t-il une vĂ©ritĂ© de l'Ɠuvre d'art ? - De quelle vĂ©ritĂ© l'art est-il capable ? - La fin de l'art est-elle la vĂ©ritĂ© ? - L'art a-t-il pour fin la vĂ©ritĂ© ? - L'art est-il dĂ©voilement d'une vĂ©ritĂ© ? - L'oeuvre d'art nous met-elle en prĂ©sence d'une vĂ©ritĂ© impossible Ă  atteindre par d'autres voies ? - Une oeuvre d'art peut-elle ĂȘtre plus vraie que son modĂšle ? - Roman et vĂ©ritĂ©. - La vĂ©ritĂ© du roman - CinĂ©ma et vĂ©ritĂ©. - Peinture et vĂ©ritĂ© - PoĂ©sie et vĂ©ritĂ© - BeautĂ© et vĂ©ritĂ© - Y a-t-il du vrai dans le beau ? - Le beau est-il le reflet du vrai ? - Faut-il sĂ©parer la beautĂ© et la vĂ©ritĂ© ? - BeautĂ© et vĂ©ritĂ© h. La vĂ©ritĂ© morale - Fait et valeur - Les jugements de goĂ»t sont-ils susceptibles de vĂ©ritĂ© ? - Y a-t-il une vĂ©ritĂ© des sentiments ? - Y a-t-il des vĂ©ritĂ©s morales ? - Peut-on s'accorder sur des vĂ©ritĂ©s morales ? - Y a-t-il une vĂ©ritĂ© en morale ? - Y a-t-il des vĂ©ritĂ©s morales ? - Y a-t-il de la place pour l'idĂ©e de vĂ©ritĂ© en morale ? - Un jugement moral peut-il relever de la vĂ©ritĂ© ? II. Rechercher la vĂ©ritĂ© - "On doit exiger que je cherche la vĂ©ritĂ©, mais non que je la trouve." - Est-il besoin de rechercher la vĂ©ritĂ© ? - Suffit-il de constater pour atteindre la vĂ©ritĂ© ? - Se rapprocher de la vĂ©ritĂ©. - Approcher du vrai. - Aller au vrai. - Faut-il rechercher la vĂ©ritĂ© Ă  tout prix ? - Peut-on rechercher la vĂ©ritĂ© Ă  tout prix ? - Le dĂ©sir de vĂ©ritĂ© - Peut-on parler d'un dĂ©sir de vĂ©ritĂ© ? - Le dĂ©sir du vrai n'est-il que l'expression d'un sentiment religieux ? - La science relĂšve-t-elle du seul dĂ©sir de vĂ©ritĂ© ? - Aimer la vĂ©ritĂ©. - Peut-on aimer la vĂ©ritĂ© ? - Peut-on aimer la vĂ©ritĂ© sans la connaĂźtre ? - Faut-il aimer la vĂ©ritĂ© plus que tout ? - Est-ce par amour de la vĂ©ritĂ© que l'homme recherche le savoir ? - Peut-on se passionner pour la vĂ©ritĂ© ? - La passion de la vĂ©ritĂ© a. La curiositĂ© - "L'investigation de la vĂ©ritĂ© est, en un sens, difficile, et, en un autre sens, facile." - Que faut-il pour rechercher la vĂ©ritĂ© ? 3. Faut-il rechercher la vĂ©ritĂ© ? - Est-il besoin de rechercher la vĂ©ritĂ© ? - La vĂ©ritĂ© finit toujours par se savoir. - Pourquoi faudrait-il chercher la vĂ©ritĂ© ? 4. Qui recherche la vĂ©ritĂ© ? - La philosophie recherche-t-elle la vĂ©ritĂ© ou le sens ? - La recherche de la vĂ©ritĂ© explique-t-elle Ă  elle seule l'histoire et le dĂ©veloppement des sciences ? - Les sciences progressent-elles vers la vĂ©ritĂ© ? - La science relĂšve-t-elle du seul dĂ©sir de vĂ©ritĂ© ? - Le dĂ©veloppement des sciences est-il animĂ© par une volontĂ© de vĂ©ritĂ© ou par une volontĂ© de puissance ? - "Il vaut beaucoup mieux ne jamais penser Ă  chercher la vĂ©ritĂ© d'aucune chose plutĂŽt que de le faire sans mĂ©thode." - Existe-t-il une mĂ©thode pour trouver la vĂ©ritĂ© ? - Faut-il une mĂ©thode pour dĂ©couvrir la vĂ©ritĂ© ? - Faut-il appliquer une mĂ©thode pour trouver la vĂ©ritĂ© ? - Faut-il chercher la vĂ©ritĂ© dans une direction particuliĂšre ? - VĂ©ritĂ© et mĂ©thode - La dĂ©couverte de la vĂ©ritĂ© peut-elle ĂȘtre le fait du hasard ? - "La vĂ©ritĂ© est fille de la discussion, non pas fille de la sympathie." - Le dialogue est-il le chemin de la vĂ©ritĂ© ? - La discussion est-elle source de vĂ©ritĂ© ? - La vĂ©ritĂ© est-elle fille de la discussion ou fille de la sympathie ? - Pensez-vous que la vĂ©ritĂ© soit fille de la discussion et non de la sympathie ? - Dialectique et vĂ©ritĂ©. b. Le doute - "Pour examiner la vĂ©ritĂ©, il est besoin une fois en sa vie, de mettre toutes choses en doute autant qu'il se peut." - "Le doute est un hommage que l'on rend Ă  la vĂ©ritĂ©." - La recherche de la vĂ©ritĂ© peut-elle se passer du doute ? - Quelle idĂ©e le sceptique se fait-il de la vĂ©ritĂ© ? - Douter, est-ce renoncer Ă  la vĂ©ritĂ© ? - Y a-t-il un bon usage du doute ? - Le doute est-il une manifestation de la libertĂ© de l'esprit ? - Le doute est-il un Ă©chec de la raison ? - Le doute est-il nĂ©cessaire au progrĂšs ? - Les limites du doute ; ce dont ne peut pas douter - "Pour examiner la vĂ©ritĂ©, il est besoin une fois en sa vie, de mettre toutes choses en doute autant qu'il se peut." - Le doute philosophique peut-il mettre en cause la valeur de la raison elle-mĂȘme ? - Peut-on douter de tout ? - La recherche de la vĂ©ritĂ© implique-t-elle de douter de tout ? 6. Les obstacles Ă  la recherche de la vĂ©ritĂ© - Quels obstacles sur le chemin de la vĂ©ritĂ© ? - Quels sont les obstacles Ă  la recherche de la vĂ©ritĂ© ? - Qu'est-ce qui empĂȘche la recherche de la vĂ©ritĂ© ? - Le langage peut-il ĂȘtre un obstacle Ă  la recherche de la vĂ©ritĂ© ? - Quels sont les obstacles Ă  la prise de conscience de la rĂ©alitĂ© ? - Pourquoi la reconnaissance de la vĂ©ritĂ© rencontre-t-elle parfois des obstacles ? - Commenter cette affirmation d'un philosophe les convictions sont des ennemis de la vĂ©ritĂ© plus dangereuses que les mensonges ». - La diversitĂ© des opinions nous empĂȘche-t-elle d'atteindre la vĂ©ritĂ© ? - L'imagination est-elle l'ennemie de la vĂ©ritĂ© ? a. Le dĂ©sir/les passions - "Ce que l'homme dĂ©sire ĂȘtre vrai, il le croit de prĂ©fĂ©rence." 7. Trouver la vĂ©ritĂ© - La vĂ©ritĂ© est-elle inaccessible ? - L'esprit humain est-il incapable d'atteindre la vĂ©ritĂ© Ă  laquelle il aspire ? - Existe-t-il une mĂ©thode pour trouver la vĂ©ritĂ© ? - Faut-il une mĂ©thode pour dĂ©couvrir la vĂ©ritĂ© ? III. La vĂ©ritĂ© est-elle absolue ou relative ? - Y a-t-il une ou plusieurs vĂ©ritĂ©s ? - Que faut-il entendre par vĂ©ritĂ© objective » ? - La diversitĂ© des opinions rend-elle vaine la recherche de la vĂ©ritĂ© ? - La diversitĂ© des opinions nous empĂȘche-t-elle d'atteindre la vĂ©ritĂ© ? - Peut-on choisir sa vĂ©ritĂ© ? a. VĂ©ritĂ© naturelle rationnelle et vĂ©ritĂ© religieuse rĂ©vĂ©lĂ©e b. VĂ©ritĂ©s scientifiques et vĂ©ritĂ©s morales c. Les vĂ©ritĂ©s empiriques 2. Y a-t-il des vĂ©ritĂ©s premiĂšres, indiscutables ? - Y a-t-il des vĂ©ritĂ©s premiĂšres ? - Peut-il y avoir des vĂ©ritĂ©s premiĂšres ? - Y a-t-il des vĂ©ritĂ©s indiscutables ? - Toute vĂ©ritĂ© est-elle indiscutable ? - Y a-t-il des vĂ©ritĂ©s indubitables ? 3. La vĂ©ritĂ© a-t-elle une histoire ? La vĂ©ritĂ© change-t-elle avec le temps ? - Y a-t-il des vĂ©ritĂ©s immuables ? - Y a-t-il des vĂ©ritĂ©s indiscutables ? - Y a-t-il des vĂ©ritĂ©s indubitables ? - Y a-t-il des vĂ©ritĂ©s dĂ©finitives ? - La vĂ©ritĂ© peut-elle changer ? - Qu'est-ce qu'une vĂ©ritĂ© qui change avec le temps ? - La vĂ©ritĂ© a-t-elle une histoire ? - Le vrai a-t-il une histoire ? - Une vĂ©ritĂ© scientifique est-elle indĂ©pendante du temps ? - Toute vĂ©ritĂ© scientifique est-elle un acquis pour toujours » ? - Le dĂ©veloppement des sciences conduit-il Ă  penser qu'il n'existe aucune vĂ©ritĂ© dĂ©finitivement Ă©tablie ? - Y a-t-il une contradiction entre l'Ă©volution des sciences et leur prĂ©tention Ă  la vĂ©ritĂ© ? - Y a-t-il contradiction entre la prĂ©tention des sciences Ă  la vĂ©ritĂ© et le fait qu'elles ont une histoire ? - Constater que la vĂ©ritĂ© change avec le temps doit-il incliner au scepticisme ? - "La vĂ©ritĂ© subsiste Ă©ternellement." - CrĂ©puscule de la vĂ©ritĂ©. - La vĂ©ritĂ© dĂ©pend-elle de nous ? - La vĂ©ritĂ© peut-elle ĂȘtre relative ? - Admettre la relativitĂ© des vĂ©ritĂ©s conduit-il Ă  renoncer Ă  toute idĂ©e de vĂ©ritĂ© ? - La vĂ©ritĂ© est-elle relative Ă  une culture ? - Peut-on soutenir À chacun sa vĂ©ritĂ© » ? - Peut-on accepter la formule Ă  chacun sa vĂ©ritĂ© » ? - Peut-on choisir sa vĂ©ritĂ© ? - L'expression "c'est ma vĂ©ritĂ©" a-t-elle un sens ? - J'ai raison » - Que prĂ©tendons-nous affirmer par cette expression et dans quelle mesure son emploi est-il lĂ©gitime ? - "Il n'y a qu'une seule vĂ©ritĂ©, mais le nombre des rĂȘves est infini." - "VĂ©ritĂ© en deçà des PyrĂ©nĂ©es, erreur au-delĂ ." - "Les idĂ©es pour lesquelles on vit et l'on meurt sont, de ce fait mĂȘme, des absolus." a. Le relativisme et ses critiques b. Constructivisme et relativisme post-moderne 5. Le scepticisme - Quelle idĂ©e le sceptique se fait-il de la vĂ©ritĂ© ? - La diversitĂ© des opinions conduit-elle nĂ©cessairement au scepticisme ? - Constater que la vĂ©ritĂ© change avec le temps doit-il incliner au scepticisme ? IV. VĂ©ritĂ© et rĂ©alitĂ© - La vĂ©ritĂ© est-elle diffĂ©rente de la rĂ©alitĂ© ? - Une fiction peut-elle ĂȘtre vraie ? - L'imagination est-elle l'ennemie de la vĂ©ritĂ© ? - Faut-il opposer le rĂȘve Ă  la rĂ©alitĂ© ? - Peut-on dire qu'on n'a jamais raison contre les faits ? - Peut-on avoir raison contre les faits ? - Y a-t-il une vĂ©ritĂ© des apparences ? 1. VĂ©ritĂ© et expĂ©rience/perception - L'expĂ©rience est-elle source de vĂ©ritĂ© ? - L'expĂ©rience immĂ©diate est-elle source de vĂ©ritĂ© ? - L'expĂ©rience peut-elle servir de preuve ? 2. L'illusion - L'illusion s'oppose-t-elle Ă  la rĂ©alitĂ© ? - En quoi une illusion se distingue-t-elle d'une erreur ? - Lorsque la vĂ©ritĂ© dĂ©range, faut-il lui prĂ©fĂ©rer l'illusion qui rĂ©conforte ? 3. La vĂ©ritĂ© est une illusion 4. Langage et vĂ©ritĂ© - Le langage est-il le lieu de la vĂ©ritĂ© ? - Le langage peut-il ĂȘtre un obstacle Ă  la recherche de la vĂ©ritĂ© ? - Qu'est-ce qu'une parole vraie ? - "Le vrai et le faux sont des attributs du langage, non des choses." a. RhĂ©torique et vĂ©ritĂ© V. VĂ©ritĂ©, savoir et erreur 1. Les obstacles Ă  la vĂ©ritĂ© - Le langage peut-il ĂȘtre un obstacle Ă  la recherche de la vĂ©ritĂ© ? - Quels sont les obstacles Ă  la prise de conscience de la rĂ©alitĂ© ? - Pourquoi la reconnaissance de la vĂ©ritĂ© rencontre-t-elle parfois des obstacles ? - Commenter cette affirmation d'un philosophe les convictions sont des ennemis de la vĂ©ritĂ© plus dangereuses que les mensonges ». - L'imagination est-elle l'ennemie de la vĂ©ritĂ© ? 2. VĂ©ritĂ© et erreur - "Autre chose est de montrer Ă  un homme qu'il est dans l'erreur, et autre chose de l'instruire de la vĂ©ritĂ©." - DĂ©pend-il toujours de nous d'Ă©viter l'erreur ? - Qu'y a-t-il de plus facile dĂ©celer des erreurs ou reconnaĂźtre des vĂ©ritĂ©s ? - Peut-on reconnaĂźtre le droit Ă  l'erreur quand on a le souci de la vĂ©ritĂ© ? - Que faut-il faire pour Ă©viter l'erreur ? - En quoi une illusion se distingue-t-elle d'une erreur ? - Peut-on croire Ă  ce qu'on sait ne pas ĂȘtre vrai ? a. Pourquoi l'erreur ? - Pourquoi l'homme se trompe-t-il ? - Qu'y a-t-il de plus facile dĂ©celer des erreurs ou reconnaĂźtre des vĂ©ritĂ©s ? - DĂ©pend-il toujours de nous d'Ă©viter l'erreur ? - Que faut-il faire pour Ă©viter l'erreur ? - Erreur et contre-vĂ©ritĂ©. - La passion de la vĂ©ritĂ© peut-elle ĂȘtre source d'erreur ? b. L'erreur est un mal - Existe-t-il des erreurs profitables ? - Comment comprendre l'expression "l'erreur est humaine" ? - L'expression "l'erreur est humaine" signifie-t-elle une excuse, une constatation, une condamnation ? c. L'erreur est un bien d. L'erreur comme source de vĂ©ritĂ© - L'erreur a-t-elle un rĂŽle dans l'Ă©laboration de la vĂ©ritĂ© ? - Atteindre la vĂ©ritĂ©, est-ce nĂ©cessairement passer par l'erreur ? - Avons-nous quelque chose Ă  apprendre de nos erreurs ? 3. VĂ©ritĂ© et illusion - "C'est une maladie naturelle Ă  l'homme de croire qu'il possĂšde la vĂ©ritĂ© directement." - La connaissance de la vĂ©ritĂ© entraĂźne-t-elle nĂ©cessairement la disparition de l'illusion ? - La tĂąche de la philosophie est-elle de dĂ©noncer les illusions dont les hommes vivent ? - La science est-elle un discours sans illusion ? - Toute connaissance autre que scientifique doit-elle ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une illusion ? - L'usage de la raison est-il une garantie contre l'illusion ? - Lorsque la vĂ©ritĂ© dĂ©range, faut-il lui prĂ©fĂ©rer l'illusion qui rĂ©conforte ? - Une illusion des sens est-elle une preuve que les sens sont trompeurs ? - En quoi une illusion se distingue-t-elle d'une erreur ? - Dissiper une illusion, est-ce seulement corriger une erreur ? - Est-il raisonnable de combattre toute illusion ? - Toutes les illusions sont-elles dangereuses ? - La croyance est-elle une illusion rassurante ? - Que gagne-t-on Ă  perdre ses illusions ? a. Le besoin d'illusion - Pourquoi chĂ©rissons-nous nos illusions ? - L'homme a-t-il besoin de se faire des illusions ? - En quel sens peut-on dire que l'homme a besoin d'illusion ? - Y a-t-il une fonction de l'illusion ? - Est-il raisonnable de combattre toute illusion ? - Toutes les illusions sont-elles dangereuses ? b. Le problĂšme du nĂ©gationnisme/rĂ©visionnisme en histoire 4. VĂ©ritĂ© et savoir/opinion - La vĂ©ritĂ© s'enseigne-t-elle ? - Est-il raisonnable de prĂ©tendre possĂ©der la vĂ©ritĂ© ? a. Savoir et ignorance - Faut-il avoir peur du savoir ? - L'ignorance est-elle parfois un bien ? - Y a-t-il des degrĂ©s entre ignorer et savoir ? - Y a-t-il un intermĂ©diaire entre savoir et ignorer ? - Pouvons-nous vivre dans l'ignorance ? b. Croire et savoir - Croire et savoir. - Croire, est-ce le contraire de savoir ? - Croire, est-ce renoncer Ă  savoir ? - Entre croire et savoir, faut-il choisir ? - Est-ce par amour de la vĂ©ritĂ© que l'homme recherche le savoir ? - Entre croire et savoir, y a-t-il une diffĂ©rence de nature ? - Faut-il croire pour savoir ? - Le savoir exclut-il toute forme de croyance ? - La foi dispense-t-elle de savoir ? - Est-ce par ce qu'ils sont ignorants que les hommes ont des croyances ? - Pour connaĂźtre, faut-il se dĂ©tacher de ce que l'on croit ? - Expliquez cette pensĂ©e d'un philosophe de notre temps Le pur sentir n'est pas sentir. Sentir c'est savoir qu'on sent, et savoir, c'est percevoir. » c. VĂ©ritĂ© et croyance - Qu'est-ce qu'une croyance vraie ? d. Les diffĂ©rents degrĂ©s/types de croyances/connaissances - Y a-t-il des degrĂ©s entre ignorer et savoir ? - Y a-t-il un intermĂ©diaire entre savoir et ignorer ? e. La foi - La foi dispense-t-elle de savoir ? f. L'opinion - Y a-t-il une diffĂ©rence entre penser et avoir des opinions ? - Peut-on justifier une opinion ? - L'opinion a-t-elle nĂ©cessairement tort ? - De quelle vĂ©ritĂ© l'opinion est-elle capable ? - La diversitĂ© des opinions rend-elle vaine la recherche de la vĂ©ritĂ© ? - La diversitĂ© des opinions nous empĂȘche-t-elle d'atteindre la vĂ©ritĂ© ? - La diversitĂ© des opinions conduit-elle nĂ©cessairement au scepticisme ? - Peut-on Ă  la fois dĂ©fendre la libertĂ© de penser et disqualifier l'opinion ? - Peut-on lĂ©gitimer rationnellement ses opinions politiques ? g. Être persuadĂ© ou convaincu ; persuasion et conviction - Persuader et dĂ©montrer. - Persuader quelqu'un est-ce l'empĂȘcher de penser ? - Est-il toujours nĂ©cessaire de dĂ©montrer pour convaincre ? - Suffit-il d'avoir raison pour convaincre autrui ? - Suffit-il d'avoir raison pour convaincre ? - Suffit-il de dire la vĂ©ritĂ© pour convaincre ? - DĂ©montre-t-on pour convaincre ou pour Ă©tablir une vĂ©ritĂ© ? Persuader/convaincre ; l'art de la rhĂ©torique - Que vaut une preuve contre un prĂ©jugĂ© ? - Peut-on penser sans prĂ©jugĂ©s ? - Peut-on penser sans prĂ©juger ? - Y a-t-il de bons prĂ©jugĂ©s ? - Peut-on en finir avec les prĂ©jugĂ©s ? - Sommes-nous en mesure de dĂ©celer nos propres prĂ©jugĂ©s et de nous en dĂ©livrer ? - D'oĂč vient la force des prĂ©jugĂ©s ? - Comment distinguez-vous un jugement d'un prĂ©jugĂ© ? - Comment la vĂ©ritĂ© se reconnaĂźt-elle ? - À quels signes et comment reconnaissons-nous la vĂ©ritĂ© ? - À quoi reconnaĂźt-on la vĂ©ritĂ© ? - Fournir un exemple, est-ce constituer une preuve ? - Peut-on connaĂźtre la vĂ©ritĂ© par des signes ? - À quelles exigences doit-on satisfaire pour pouvoir affirmer Ce que je dis est vrai » ? - Comment la vĂ©ritĂ© se reconnaĂźt-elle ? 1. Qu'est-ce que prouver ? - Qu'est-ce que prouver ? - Que peut prouver un exemple ? - L'expĂ©rience peut-elle servir de preuve ? - Que peut une preuve contre un prĂ©jugĂ© ? - La certitude dĂ©pend-elle de la preuve ? - La logique a-t-elle d'autres fins que la preuve ? 2. La notion de vĂ©rification - VĂ©ritĂ© et vĂ©rification - Toute vĂ©ritĂ© est-elle vĂ©rifiable ? - Ce qui est vrai est-il toujours vĂ©rifiable ? - N'y a-t-il de vrai que le vĂ©rifiable ? - L'invĂ©rifiable. a. Le principe de vĂ©rification b. La falsification - La réécriture de l'histoire - Le problĂšme du nĂ©gationnisme/rĂ©visionnisme en histoire 3. La vĂ©ritĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e par la foi - "Des idĂ©es uniformes nĂ©es simultanĂ©ment chez des peuples entiers inconnus les uns aux autres, doivent avoir une source commune de vĂ©ritĂ©." - L'accord avec autrui au niveau du discours est-il un critĂšre suffisant de vĂ©ritĂ© ? - La vĂ©ritĂ© est-elle fille de la discussion ou fille de la sympathie ? - Le respect des convictions d'autrui est-il compatible avec la certitude d'ĂȘtre dans le vrai ? 5. L'autoritĂ©/la tradition 6. L'Ă©vidence, la certitude - De quoi peut-on ĂȘtre certain ? - L'Ă©vidence est-elle un critĂšre de vĂ©ritĂ© ? - Peut-on nier l'Ă©vidence ? - Ce qui crĂšve les yeux » est-il toujours vrai ? - Tout ce qui est Ă©vident est-il vrai ? - La certitude d'avoir raison est-elle un indice suffisant de vĂ©ritĂ© ? - Suffit-il d'ĂȘtre certain pour ĂȘtre dans le vrai ? - Suffit-il d'ĂȘtre certain pour avoir raison ? - Être certain, est-ce ĂȘtre dans le vrai ? - Devons-nous nous mĂ©fier de nos certitudes ? - La certitude est-elle une mauvaise marque de vĂ©ritĂ© ? - Certitude, mauvaise marque de vĂ©ritĂ©. - Puis-je ĂȘtre sĂ»r de ne pas me tromper ? - Peut-on ĂȘtre sĂ»r d'avoir raison ? a. La relativitĂ© de l'Ă©vidence b. La force de conviction - Commenter cette affirmation d'un philosophe les convictions sont des ennemis de la vĂ©ritĂ© plus dangereuses que les mensonges ». - "Les idĂ©es pour lesquelles on vit et l'on meurt sont, de ce fait mĂȘme, des absolus." c. La simplicitĂ©, la beautĂ© de la vĂ©ritĂ© - Y a-t-il du vrai dans le beau ? - Le beau est-il le reflet du vrai ? - Faut-il sĂ©parer la beautĂ© et la vĂ©ritĂ© ? - BeautĂ© et vĂ©ritĂ© - Faut-il tout dĂ©montrer ? - Toute vĂ©ritĂ© est-elle dĂ©montrable ? - Une vĂ©ritĂ© dĂ©montrĂ©e est-elle dĂ©finitivement Ă©tablie ? - DĂ©montre-t-on pour convaincre ou pour Ă©tablir une vĂ©ritĂ© ? - Y a-t-il d'autres moyens que la dĂ©monstration pour Ă©tablir une vĂ©ritĂ© ? - Seul ce qui est dĂ©montrĂ© est-il prouvĂ© ? - Peut-on dire que tout ce qui est logique est vrai ? - Peut-on dire que tout ce qui est vrai est logique ? - La rigueur d'un raisonnement suffit-elle pour garantir la vĂ©ritĂ© ? - Logique et vĂ©ritĂ© a. La cohĂ©rence / concordance - La cohĂ©rence est-elle un critĂšre de la vĂ©ritĂ© ? - La cohĂ©rence est-elle la norme de la vĂ©ritĂ© ? - La cohĂ©rence est-elle la norme du vrai ? - CohĂ©rence et vĂ©ritĂ©. - VĂ©ritĂ© et cohĂ©rence. - VĂ©ritĂ© et cohĂ©rence ? - Une pensĂ©e cohĂ©rente est-elle nĂ©cessairement vraie ? - La cohĂ©rence de la pensĂ©e suffit-elle Ă  dĂ©finir la vĂ©ritĂ© ? - La cohĂ©rence d'un discours est-elle le critĂšre de sa vĂ©ritĂ© ? b. VĂ©ritĂ© et raison - La vĂ©ritĂ© est-elle un produit de la raison ? - Est-ce seulement par la raison qu'on peut accĂ©der Ă  la vĂ©ritĂ© ? - La raison rend-elle la vĂ©ritĂ© contraignante ? 8. L'expĂ©rience sensible - L'expĂ©rience immĂ©diate est-elle source de vĂ©ritĂ© ? - L'expĂ©rience est-elle source de vĂ©ritĂ© ? - Suffit-il de s'en tenir aux faits pour ĂȘtre dans le vrai ? - L'expĂ©rience peut-elle servir de preuve ? a. Le critĂšre ou principe de vĂ©rification - La vĂ©ritĂ© peut-elle se dĂ©finir par son utilitĂ© ? - Le succĂšs peut-il ĂȘtre un critĂšre de vĂ©ritĂ© ? - Peut-on dire que le vrai est ce qui rĂ©ussit ? VII. La valeur de la vĂ©ritĂ© 1. La force de la vĂ©ritĂ© - Est-ce la vĂ©ritĂ© qui confĂšre la puissance, ou bien la puissance qui dĂ©cide de la vĂ©ritĂ© ? - Est-il de l'essence de la vĂ©ritĂ© d'ĂȘtre impuissante ? - La vĂ©ritĂ© finit toujours par triompher - dit-on ; n'est-ce pas parce qu'on finit toujours par nommer vĂ©ritĂ© » ce qui triomphe ? - ConnaĂźtre la vĂ©ritĂ©, est-ce dĂ©tenir un pouvoir ? a. Être persuadĂ© ou convaincu ; persuasion et conviction - Persuader et dĂ©montrer. - Persuader quelqu'un est-ce l'empĂȘcher de penser ? - Est-il toujours nĂ©cessaire de dĂ©montrer pour convaincre ? - Suffit-il d'avoir raison pour convaincre autrui ? - Suffit-il d'avoir raison pour convaincre ? - Suffit-il de dire la vĂ©ritĂ© pour convaincre ? - DĂ©montre-t-on pour convaincre ou pour Ă©tablir une vĂ©ritĂ© ? b. VĂ©ritĂ© et violence - Peut-on imposer la vĂ©ritĂ© par la violence ? - Violence et vĂ©ritĂ© sont-elles nĂ©cessairement incompatibles ? - La vĂ©ritĂ© est-elle contraignante ou libĂ©ratrice ? 2. Pourquoi rechercher la vĂ©ritĂ© ? - La recherche de la vĂ©ritĂ© peut-elle ĂȘtre dĂ©sintĂ©ressĂ©e ? - Quel besoin avons-nous de chercher la vĂ©ritĂ© ? - Est-il besoin de rechercher la vĂ©ritĂ© ? - La vĂ©ritĂ© n'est-elle recherchĂ©e que pour les avantages qu'on en attend ? - Le souci de vĂ©ritĂ© du savant et celui du philosophe s'alimentent-ils Ă  la mĂȘme source ? - La recherche de la vĂ©ritĂ© peut-elle se confondre avec la recherche de la sĂ©curitĂ© ? - Pourquoi vouloir le vrai ? - Peut-on ne pas vouloir le vrai ? - Peut-on ne pas vouloir rechercher la vĂ©ritĂ© ? - Peut-on ĂȘtre indiffĂ©rent Ă  la vĂ©ritĂ© ? - Faut-il chercher la vĂ©ritĂ© Ă  tous prix ? - Faut-il prĂ©fĂ©rer la vĂ©ritĂ© ? - Pourquoi cherche-t-on Ă  connaĂźtre ? - Peut-on se permettre de rejeter l'idĂ©e de vĂ©ritĂ© ? - L'homme cherche-t-il toujours Ă  connaĂźtre la vĂ©ritĂ© ? - Faut-il prĂ©fĂ©rer la recherche du bonheur Ă  la recherche de la vĂ©ritĂ© ? - Faut-il prĂ©fĂ©rer le bonheur Ă  la vĂ©ritĂ© ? a. VĂ©ritĂ© et devoir - Avons-nous le devoir de chercher la vĂ©ritĂ© ? - Dire la vĂ©ritĂ© en quel sens et pour qui est-ce un devoir ? - La vĂ©ritĂ© est-elle un droit ou un devoir ? - La rĂ©vĂ©lation de la vĂ©ritĂ© est-elle un devoir ? b. VĂ©ritĂ© et bonheur - La vĂ©ritĂ© rend-elle heureux ? - Faut-il possĂ©der la vĂ©ritĂ© pour ĂȘtre heureux ? - La possession de la vĂ©ritĂ© est-elle indispensable au bonheur ? - Faut-il prĂ©fĂ©rer la recherche du bonheur Ă  la recherche de la vĂ©ritĂ© ? - Faut-il prĂ©fĂ©rer le bonheur Ă  la vĂ©ritĂ© ? - Peut-on prĂ©fĂ©rer le bonheur Ă  la vĂ©ritĂ© ? - Y a-t-il une vĂ©ritĂ© sur le bonheur ? c. L'utilitĂ© de la vĂ©ritĂ© - La vĂ©ritĂ© est-elle utile ? - La vĂ©ritĂ© est-elle nĂ©cessairement utile ? - Toute connaissance doit-elle ĂȘtre apprĂ©ciĂ©e en fonction de son utilitĂ© ? d. La valeur de la vĂ©ritĂ© - La vĂ©ritĂ© est-elle une valeur ? 3. DĂ©sir/amour et peur/haine de la vĂ©ritĂ© - Le savoir peut-il ĂȘtre source de plaisir ? - Peut-on aimer la vĂ©ritĂ© ? - Peut-on aimer la vĂ©ritĂ© sans la connaĂźtre ? - Est-ce par amour de la vĂ©ritĂ© que l'homme recherche le savoir ? - Peut-on se passionner pour la VĂ©ritĂ© ? - Peut-on dire que les hommes aiment tellement la vĂ©ritĂ© qu'ils voudraient que ce qu'ils aiment soit vrai » ? - L'amour de la vĂ©ritĂ© peut-il faire obstacle au jugement ? - Le dĂ©sir du vrai n'est-il que l'expression d'un sentiment religieux ? - Comment concilier l'amour de la vĂ©ritĂ© avec la difficultĂ© de la dĂ©finir et de respecter les obligations qu'elle entraĂźne ? - Les hommes ont-ils peur de la vĂ©ritĂ© ? - La vĂ©ritĂ© peut-elle engendrer la terreur ? - Que pensez-vous de cette affirmation d'un auteur contemporain Un aliĂ©nĂ© est un homme que la sociĂ©tĂ© n'a pas voulu entendre et qu'elle a voulu empĂȘcher d'Ă©mettre d'insupportables vĂ©ritĂ©s » ? - Une vĂ©ritĂ© scientifique peut-elle ĂȘtre dangereuse ? a. Le refus/la nĂ©gation de la vĂ©ritĂ© - Nier la vĂ©ritĂ© - Peut-on nier la vĂ©ritĂ© ? - La nĂ©gation de la vĂ©ritĂ© - Le problĂšme du nĂ©gationnisme/rĂ©visionnisme 4. Faut-il dire la vĂ©ritĂ© ? VĂ©ritĂ© et mensonge - Toute vĂ©ritĂ© est-elle bonne Ă  dire ? - Peut-on avoir de bonnes raisons de ne pas dire la vĂ©ritĂ© ? - Lorsque la vĂ©ritĂ© dĂ©range, faut-il lui prĂ©fĂ©rer l'illusion qui rĂ©conforte ? - Dire la vĂ©ritĂ© en quel sens et pour qui est-ce un devoir ? - Peut-on se mentir Ă  soi-mĂȘme ? - Comment expliquez-vous que l'on puisse se mentir Ă  soi-mĂȘme ? - Comment comprendre cette affirmation d'un personnage de Camus Le mensonge n'est jamais innocent » ? - Commenter cette affirmation d'un philosophe les convictions sont des ennemis de la vĂ©ritĂ© plus dangereuses que les mensonges ». - La vĂ©ritĂ© est-elle un droit ou un devoir ? - La rĂ©vĂ©lation de la vĂ©ritĂ© est-elle un devoir ? - A-t-on parfois le droit de mentir ? - A-t-on le droit de se taire quand on connaĂźt la vĂ©ritĂ© ? - N'y a-t-il aucune vĂ©ritĂ© dans le mensonge ? La franchise est-elle au service de la vĂ©ritĂ© ? a. MĂȘler le vrai au faux - DĂ©mĂȘler le vrai du faux - Peut-on confondre le vrai et le faux ? b. Mensonge et politique 5. VĂ©ritĂ© et politique - Peut-il y avoir une vĂ©ritĂ© en politique ? - Y a-t-il des vĂ©ritĂ©s en politique ? - La politique Ă©chappe-t-elle Ă  l'exigence de vĂ©ritĂ© ? - La politique Ă©chappe-t-elle Ă  une exigence de vĂ©ritĂ© ? - La vĂ©ritĂ© en politique. - Peut-on sĂ©parer la politique de l'exigence de vĂ©ritĂ© ? - Le mensonge d'État peut-il ĂȘtre lĂ©gitimĂ© ? 6. VĂ©ritĂ© et libertĂ© - La vĂ©ritĂ© est-elle contraignante ? - La vĂ©ritĂ© est-elle contraignante ou libĂ©ratrice ? - En quel sens peut-on dire que la vĂ©ritĂ© est libĂ©ratrice ? - La vĂ©ritĂ© est-elle libĂ©ratrice ? - Violence et vĂ©ritĂ© sont-elles nĂ©cessairement incompatibles ? - L'esprit reste-t-il libre quand il se soumet au vrai ? - ReconnaĂźtre le vrai, est-ce perdre sa libertĂ© ? - La raison rend-elle la vĂ©ritĂ© contraignante ? - Peut-on choisir sa vĂ©ritĂ© ? 7. VĂ©ritĂ© et intolĂ©rance - La conviction d'avoir raison fait-elle obstacle au dialogue ? - La tolĂ©rance implique-t-elle qu'on laisse les autres dans l'erreur ? - La tolĂ©rance suppose-t-elle l'indiffĂ©rence Ă  la vĂ©ritĂ© ? - L'exigence de vĂ©ritĂ© est-elle compatible avec le souci d'ĂȘtre tolĂ©rant ? - La tolĂ©rance exclut-elle toute rĂ©fĂ©rence Ă  une vĂ©ritĂ© ? - Être tolĂ©rant, est-ce renoncer Ă  la vĂ©ritĂ© ? - Peut-on tolĂ©rer l'erreur ? - Quelle idĂ©e le fanatique se fait-il de la vĂ©ritĂ© ? X. La vĂ©ritĂ© en rapport aux autres notions du programme 1. Art et vĂ©ritĂ© - Art et vĂ©ritĂ© - La fin de l'art est-elle la vĂ©ritĂ© ? - L'art est-il dĂ©voilement d'une vĂ©ritĂ© ? - L'oeuvre d'art nous met-elle en prĂ©sence d'une vĂ©ritĂ© impossible Ă  atteindre par d'autres voies ? - Faut-il sĂ©parer la beautĂ© et la vĂ©ritĂ© ? - Une oeuvre d'art peut-elle ĂȘtre plus vraie que son modĂšle ? 2. VĂ©ritĂ© et religion - Diviniser la vĂ©ritĂ©, n'est-ce pas pĂ©cher contre l'esprit ? - Le dĂ©sir du vrai n'est-il que l'expression d'un sentiment religieux ? 3. VĂ©ritĂ© et bonheur - Faut-il prĂ©fĂ©rer la recherche du bonheur Ă  la recherche de la vĂ©ritĂ© ? - Faut-il prĂ©fĂ©rer le bonheur Ă  la vĂ©ritĂ© ? 4. VĂ©ritĂ© et culture - La vĂ©ritĂ© est-elle relative Ă  une culture ? Retourner au programme des sĂ©ries gĂ©nĂ©rales Retourner au programme des sĂ©ries technologiques Date de crĂ©ation 02/02/2006 1624 DerniĂšre modification 02/03/2022 1330 CatĂ©gorie Page lue 35758 fois
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Sila théorie de l'évolution est vraie, comment se fait-il que les mÚres de fami Jean-Marie Adiaffi Si la théorie de l'évolution est vraie, comment se fait-il que les mÚres de famille n'aient toujours que deux mains ? Jean-Marie Adiaffi.. Des citations célÚbres de films cultes, des citations célÚbres d'amour, citations d'amitié, citations de films, citations d'humour.
Rien n’égale la timiditĂ© de l’ignorance, si ce n’est sa tĂ©mĂ©ritĂ©. Quand l’ignorance se met Ă  oser, c’est qu’elle a en elle une boussole. Cette boussole, c’est l’intuition du vrai, plus claire parfois dans un esprit simple que dans un esprit compliquĂ©. Victor HugoLe Dico des citations
GastonBachelard. Gaston Louis Pierre Bachelard, né à Bar-sur-Aube le 27 juin 1884 et mort à Paris le 16 octobre 1962, est un philosophe français des sciences, de la poésie, de l'éducation et du temps. Directeur de l' Institut d'histoire des sciences et des techniques (IHST), il est l'un des principaux représentants de l'école
Forum Futura-Sciences les forums de la science MATIERE Chimie Concentration d'un diacide  RĂ©pondre Ă  la discussion Affichage des rĂ©sultats 1 Ă  14 sur 14 19/07/2010, 17h54 1 ruru69 Concentration d'un diacide - Bonjour Ă  tous, J'ai un petit souci, j'ai un exercice avec une solution d'H2SO4 Ă  96%. Je dois calculer sa concentration sachant que le pH de la solution est de 3. Sachant que c'est un diacide je suis vraiment perdu, j'ai rien compris au cours, qq'un pourrait m'expliquer? je vous en remercie bcq - 19/07/2010, 18h45 2 RuBisCO Re Concentration d'un diacide Bonjour, et bienvenue sur Futurascience, ruru69. EnvoyĂ© par ruru69 Sachant que c'est un diacide je suis vraiment perdu Je te donne toutes les informations qu'il te faut et je suis sur qu'elles sont dans ton cours - un acide est considĂ©rĂ© comme fort si son ionisation en solution diluĂ©e est totale. Sinon, il s'agit d'un acide faible. - le pH est donnĂ© par la relation pH=-log[H3O+] - l'acide sulfurique H2SO4 est un diacide considĂ©rĂ© comme fort. Fonctionne par Ă©tape - cherches la dissociation de H2SO4 en solution aqueuse - dĂ©duis-en la concentration effective des oxonium. - rĂ©sous l'Ă©quation qui s'impose naturellement. Bonne chance "La vraie science est une ignorance qui se sait." Montaigne 19/07/2010, 18h57 3 RuBisCO Re Concentration d'un diacide Je trouve une concentration C = "La vraie science est une ignorance qui se sait." Montaigne 19/07/2010, 19h15 4 Re Concentration d'un diacide OK pour la concentration molaire. Maintenant, si c'est la concentration massique que l'on te demande, il faut encore utiliser l'information que tu possĂšdes sur la fraction massique "solution d'H2SO4 Ă  96%". Aujourd'hui A voir en vidĂ©o sur Futura 19/07/2010, 19h33 5 ruru69 Re Concentration d'un diacide J'ai bien compris qu'il y a 2H+, mais j'ai du mal si j'avais eu la concentration et trouver le pH, ok mais l'inverse trouver la concentration. Je pensais qu'il fallait calculer avec les pka 19/07/2010, 19h35 6 Re Concentration d'un diacide EnvoyĂ© par ruru69 J'ai bien compris qu'il y a 2H+, mais j'ai du mal si j'avais eu la concentration et trouver le pH, ok mais l'inverse trouver la concentration. Je pensais qu'il fallait calculer avec les pka Et alors comment ferais-tu en sachant que la concentration est celle qui t'a Ă©tĂ© donnĂ© pour retrouver le pH? 19/07/2010, 19h36 7 RuBisCO Re Concentration d'un diacide De plus, c'est un acide fort, donc les pKa, tu oublies. "La vraie science est une ignorance qui se sait." Montaigne 19/07/2010, 19h43 8 ruru69 Re Concentration d'un diacide Ok je crois que je me suis un peu emballĂ© en fait c'Ă©tait simple merci de votre aide et de votre patience 19/07/2010, 19h44 9 Re Concentration d'un diacide De rien mais ce qui serait bien c'est que tu nous montres que tu as bien compris! 19/07/2010, 19h56 10 Re Concentration d'un diacide en faite la seconde dĂ©protonation n'est pas forte, elle a un pka de 2. pour ĂȘtre rigoureux il faut calculer avec une dĂ©protonation obligatoire, et calculer la fraction de la seconde dĂ©protonation, dans ton cas ça sera 10/11 donc ta concentration est de 5*10-4 * 2/1,91 ce calcul considĂšre que 5*10-4 est le rĂ©sultat correct pour un diacide fort 19/07/2010, 20h10 11 ruru69 Re Concentration d'un diacide pH=-log[H3O+] [ ] = 10^-pH j'ai utilisĂ© ce genre de formule et dĂ©cidemment je ne sais pas si c'est la fatigue mais je ne trouve pas comme vous. 19/07/2010, 20h13 12 RuBisCO Re Concentration d'un diacide Je vais te transmettre par message privĂ© un petit rĂ©sumĂ©, mais il faut que je tape plus vite. "La vraie science est une ignorance qui se sait." Montaigne 19/07/2010, 20h14 13 ruru69 Re Concentration d'un diacide 21/07/2010, 18h25 14 RuBisCO Re Concentration d'un diacide Depuis tes questions, cher ruru69, j'ai entiĂšrement Ă©crit la mĂ©thode dans les J'espĂšre que ce sera utile Ă  tous ceux qui ont des problĂšmes sur le pH. "La vraie science est une ignorance qui se sait." Montaigne Sur le mĂȘme sujet Discussions similaires diacide Par DarwinRyan dans le forum Chimie RĂ©ponses 3 Dernier message 03/01/2009, 00h19 Diacide Par mranium dans le forum Chimie RĂ©ponses 5 Dernier message 11/03/2008, 22h01 RĂ©ponses 3 Dernier message 03/02/2008, 17h15 RĂ©ponses 5 Dernier message 12/11/2007, 22h30 RĂ©ponses 1 Dernier message 15/05/2007, 13h17 Fuseau horaire GMT +1. Il est actuellement 02h22.
Lemot "ignorance" est utilisĂ© en deux significations. Tout d'abord, c'est un manque intellectuel de culture et d'ignorance. Quand une personne ne connaĂźt pas, par exemple, tout comme Sherlock Holmes, que la Terre tourne autour du Soleil. DeuxiĂšmement, la dĂ©finition de «l'ignorance» a un sens familier – de se comporter de maniĂšre
Le concept de vĂ©ritĂ© », compris comme dĂ©pendant de faits qui dĂ©passent largement le contrĂŽle humain, a Ă©tĂ© l’une des voies par lesquelles la philosophie a, jusqu’ici, inculquĂ© la dose nĂ©cessaire d’ prestige de la science a longtemps tenu au fait qu’on lui confĂ©rait le pouvoir symbolique de proposer un point de vue surplombant sur le monde assise sur un refuge neutre et haut-placĂ©, sĂ»re d’elle-mĂȘme, elle semblait se dĂ©ployer Ă  la fois au cƓur du rĂ©el, tout prĂšs de la vĂ©ritĂ© et hors de l’humain. Cette image est aujourd’hui dĂ©passĂ©e. Nous avons compris que la science n’est pas un nuage lĂ©vitant calmement au-dessus de nos tĂȘtes elle pleut littĂ©ralement sur nous. Ses mille et une retombĂ©es pratiques, qui vont de l’informatique Ă  la bombe atomique en passant par les vaccins, les OGM et les lasers, sont diversement connotĂ©es et diversement apprĂ©ciĂ©es ici, ce que la science permet de faire rassure ; lĂ , ce qu’elle annonce angoisse. Tout se passe comme si ses discours, ses rĂ©alisations et ses avancĂ©es devaient constamment ĂȘtre interrogĂ©s, systĂ©matiquement mis en ballotage. 2Certes, cette situation n’est pas vraiment nouvelle ni spĂ©cialement postmoderne » Ă  bien regarder en arriĂšre, on constate que chaque fois que la science nous a permis d’agir librement sur des aspects de la rĂ©alitĂ© qui s’imposaient jusqu’alors Ă  nous comme un destin, l’angoisse de commettre un sacrilĂšge et la peur de sortir des contours de notre nature se sont exprimĂ©es de maniĂšre spectaculaire ainsi quand GalilĂ©e ouvrait Ă  l’intelligibilitĂ© d’un univers oĂč les mĂȘmes lois valaient sur la terre comme au ciel ; ou quand Darwin inscrivit l’homme dans la chaĂźne de l’évolution des espĂšces ; a fortiori quand, aujourd’hui, le gĂ©nie gĂ©nĂ©tique, la procrĂ©ation mĂ©dicalement assistĂ©e, les nanotechnologies ou la biologie synthĂ©tique nous permettent d’obtenir de la vie biologique des effets dont elle paraissait incapable. 3Reste que la puissance de dĂ©voilement de la science et l’impact des techno-sciences sur les modes de vie provoquent dĂ©sormais des rĂ©actions de rĂ©sistance qui semblent de plus en plus fortes, qu’elles soient d’ordre culturel, social ou idĂ©ologique ces rĂ©actions peuvent ĂȘtre le dĂ©sir de rĂ©affirmer son autonomie face Ă  un processus qui semble nous Ă©chapper ; ou bien l’envie de dĂ©fendre des idĂ©aux alternatifs contre la menace d’un modĂšle unique de comprĂ©hension ou de dĂ©veloppement ; ou bien encore la volontĂ© de rendre sa pertinence au dĂ©bat dĂ©mocratique quand la complexitĂ© des problĂšmes tend Ă  le confisquer au profit des seuls et sociĂ©tĂ© un rapport ambivalent4Notre rapport Ă  la science est Ă  l’évidence devenu ambivalent. Cela peut se voir sous forme condensĂ©e en mettant l’une en face de l’autre les deux rĂ©alitĂ©s suivantes d’une part, la science nous semble constituer, en tant qu’idĂ©alitĂ© c’est-Ă -dire en tant que dĂ©marche de connaissance d’un type trĂšs particulier qui permet d’accĂ©der Ă  des connaissances qu’aucune autre dĂ©marche ne peut produire, le fondement officiel de notre sociĂ©tĂ©, censĂ© remplacer l’ancien socle religieux nous ne sommes certes pas gouvernĂ©s par la science elle-mĂȘme, mais au nom de quelque chose qui a Ă  voir avec elle. C’est ainsi que dans toutes les sphĂšres de notre vie, nous nous trouvons dĂ©sormais soumis Ă  une multitude d’évaluations, lesquelles ne sont pas prononcĂ©es par des prĂ©dicateurs religieux ou des idĂ©ologues illuminĂ©s elles se prĂ©sentent dĂ©sormais comme de simples jugements d’ experts », c’est-Ă -dire qu’elles sont censĂ©es ĂȘtre effectuĂ©es au nom de savoirs et de compĂ©tences de type scientifique, et donc, Ă  ce titre, impartiaux et objectifs. Par exemple, sur nos paquets de cigarettes, il n’est pas Ă©crit que fumer dĂ©plaĂźt Ă  Dieu ou compromet le salut de notre Ăąme, mais que fumer tue ». Un discours scientifique, portant sur la santĂ© du corps, a pris la place d’un discours thĂ©ologique qui, en l’occurrence, aurait plutĂŽt portĂ© sur le salut de l’ñme. 5Mais d’autre part – et c’est ce qui fait toute l’ambiguĂŻtĂ© de l’affaire –, la science, dans sa rĂ©alitĂ© pratique, est questionnĂ©e comme jamais, contestĂ©e, remise en cause, voire marginalisĂ©e. Elle est Ă  la fois objet de dĂ©saffection de la part des Ă©tudiants les jeunes, dans presque tous les pays dĂ©veloppĂ©s, se destinent de moins en moins aux Ă©tudes scientifiques, de mĂ©connaissance effective dans la sociĂ©tĂ© nous devons bien reconnaĂźtre que collectivement, nous ne savons pas trop bien ce qu’est la radioactivitĂ©, en quoi consiste un OGM, ce que sont et oĂč se trouvent les quarks, ce qu’implique la thĂ©orie de la relativitĂ© et ce que dirait l’équation E = mc2 si elle pouvait parler, et, enfin et surtout, elle subit toutes sortes d’attaques, d’ordre philosophique ou politique. 6La plus importante de ces attaques me semble ĂȘtre le relativisme radical » cette Ă©cole philosophique ou sociologique dĂ©fend l’idĂ©e que la science a pris le pouvoir non parce qu’elle aurait un lien privilĂ©giĂ© avec le vrai », mais en usant et abusant d’arguments d’autoritĂ©. En somme, il ne faudrait pas croire Ă  la science plus qu’à n’importe quelle autre dĂ©marche de connaissance. Monsieur, personnellement, je ne suis pas d’accord avec Einstein
 »7Une anecdote m’a permis de prendre conscience de cette Ă©volution. RĂ©cemment, j’ai eu l’occasion de donner un cours de relativitĂ© et non de relativisme
 Ă  de futurs ingĂ©nieurs. Alors que je venais d’effectuer un calcul montrant que la durĂ©e d’un phĂ©nomĂšne dĂ©pend de la vitesse de l’observateur, un Ă©tudiant prit la parole Monsieur, personnellement, je ne suis pas d’accord avec Einstein ! » J’imaginai qu’il allait dĂ©fendre une thĂ©orie alternative, ou bien rĂ©inventer l’éther luminifĂšre, en tout cas qu’il allait argumenter. Mais il se contenta de dire Je ne crois pas Ă  cette relativitĂ© des durĂ©es que vous venez de dĂ©montrer, parce que je ne la
 sens pas ! » LĂ , j’avoue, j’ai Ă©prouvĂ© une sorte de choc ce jeune homme qui n’avait certainement pas lu Einstein avait suffisamment confiance dans son ressenti » personnel pour s’autoriser Ă  contester un rĂ©sultat qu’un siĂšcle d’expĂ©riences innombrables avait cautionnĂ©. Je dĂ©couvris Ă  cette occasion que lorsqu’elle se transforme en alliĂ©e objective du narcissisme, la subjectivitĂ© semble avoir du mal Ă  s’incliner devant ce qui a Ă©tĂ© objectivĂ© si ce qui a Ă©tĂ© objectivĂ© la dĂ©range ou lui dĂ©plaĂźt. 8On ne saurait donner Ă  cette anecdote une portĂ©e gĂ©nĂ©rale, mais elle me semble tout de mĂȘme indicatrice d’un changement de climat culturel qui explique au passage la facilitĂ© dĂ©concertante avec laquelle a pu se dĂ©velopper en France la vraie-fausse controverse sur le changement climatique. Aujourd’hui, notre sociĂ©tĂ© semble en effet parcourue par deux courants de pensĂ©e apparemment contradictoires. D’une part, on y trouve un attachement intense Ă  la vĂ©racitĂ©, un souci de ne pas se laisser tromper, une dĂ©termination Ă  crever les apparences pour atteindre les motivations rĂ©elles qui se cachent derriĂšre, bref une attitude de dĂ©fiance gĂ©nĂ©ralisĂ©e. Mais Ă  cĂŽtĂ© de ce dĂ©sir de vĂ©racitĂ©, de ce refus d’ĂȘtre dupe, il existe une dĂ©fiance tout aussi grande Ă  l’égard de la vĂ©ritĂ© elle-mĂȘme la vĂ©ritĂ© existe-t-elle ?, se demande-t-on. Si oui, peut-elle ĂȘtre autrement que relative, subjective, culturelle ? Ce qui est troublant, c’est que ces deux attitudes, l’attachement Ă  la vĂ©racitĂ© et la suspicion Ă  l’égard de la vĂ©ritĂ©, qui devraient s’exclure mutuellement, se rĂ©vĂšlent en pratique parfaitement compatibles. Elles sont mĂȘme mĂ©caniquement liĂ©es, puisque le dĂ©sir de vĂ©racitĂ© suffit Ă  enclencher au sein de la sociĂ©tĂ© un processus critique qui vient ensuite fragiliser l’assurance qu’il y aurait des vĂ©ritĂ©s sĂ»res [1]. 9Le fait que l’exigence de vĂ©racitĂ© et le dĂ©ni de vĂ©ritĂ© aillent de pair ne veut toutefois pas dire que ces deux attitudes fassent bon mĂ©nage. Car si vous ne croyez pas Ă  l’existence de la vĂ©ritĂ©, quelle cause votre dĂ©sir de vĂ©racitĂ© servira-t-il ? Ou – pour le dire autrement – en recherchant la vĂ©racitĂ©, Ă  quelle vĂ©ritĂ© ĂȘtes-vous censĂ© ĂȘtre fidĂšle ? Il ne s’agit pas lĂ  d’une difficultĂ© seulement abstraite ni simplement d’un paradoxe cette situation entraĂźne des consĂ©quences concrĂštes dans la citĂ© rĂ©elle et vient nous avertir qu’il y a un risque que certaines de nos activitĂ©s intellectuelles en viennent Ă  se dĂ©sintĂ©grer. 10GrĂące Ă  la sympathie intellectuelle quasi spontanĂ©e dont elles bĂ©nĂ©ficient, les doctrines relativistes contribuent Ă  une forme d’illettrisme scientifique d’autant plus pernicieuse que celle-ci avance inconsciente d’elle-mĂȘme. Au demeurant, pourquoi ces doctrines sĂ©duisent-elles tant ? Sans doute parce que, interprĂ©tĂ©es comme une remise en cause des prĂ©tentions de la science, un antidote Ă  l’arrogance des scientifiques, elles semblent nourrir un soupçon qui se gĂ©nĂ©ralise, celui de l’imposture Finalement, en science comme ailleurs tout est relatif. » Ce soupçon lĂ©gitime une forme de dĂ©sinvolture intellectuelle, de paresse systĂ©matique, et procure mĂȘme une sorte de soulagement dĂšs lors que la science produit des discours qui n’auraient pas plus de vĂ©racitĂ© que les autres, pourquoi faudrait-il s’échiner Ă  vouloir les comprendre, Ă  se les approprier ? Il fait beau n’a-t-on pas mieux Ă  faire qu’apprendre sĂ©rieusement la physique, la biologie ou les statistiques ? 11En 1905, Henri PoincarĂ© publiait un livre intitulĂ© La valeur de la science. Un siĂšcle plus tard, cette valeur de la science semble de plus en plus contestĂ©e, non pas seulement par les philosophes d’inspiration subjectiviste ou spiritualiste, toujours prompts Ă  exploiter ce qui ressemble de prĂšs ou de loin Ă  une crise » de la science, mais aussi par une partie de l’opinion. Dans cette mĂ©fiance Ă  l’égard du mode de pensĂ©e scientifique, peut-ĂȘtre faut-il lire une sorte de pusillanimitĂ© Ă  l’égard de la vĂ©ritĂ© et de ses consĂ©quences. On se souvient de ce que Musil disait d’Ulrich, le personnage principal de L’Homme sans qualitĂ©s, dont on devine qu’il aurait sans doute jetĂ© un regard sĂ©vĂšre sur nos façons de penser Pendant des annĂ©es, Ulrich avait aimĂ© la privation spirituelle. Il haĂŻssait les hommes incapables, selon le mot de Nietzsche, “de souffrir la faim de l’ñme par amour de la vĂ©ritĂ©â€ ; ceux qui ne vont pas jusqu’au bout, les timides, les douillets, ceux qui consolent leur Ăąme avec des radotages sur l’ñme et la nourrissent, sous prĂ©texte que l’intelligence lui donne des pierres au lieu de lui donner du pain, de sentiments qui ressemblent Ă  des petits pains trempĂ©s dans du lait. [2] »La science dit-elle le vrai » ?12EngagĂ©s dans une altercation sĂ©culaire, le doute et la certitude forment un couple turbulent mais insĂ©parable, dont les aventures taraudent la rĂ©flexion europĂ©enne depuis ses dĂ©buts le partage entre ce que l’on sait et ce que l’on croit savoir n’a pas cessĂ© de hanter les philosophes, et, de Socrate Ă  Wittgenstein en passant par Pyrrhon et Descartes, les critĂšres du vrai n’ont cessĂ© d’ĂȘtre auscultĂ©s et discutĂ©s. Ce qui est certain, est-ce ce qui a rĂ©sistĂ© Ă  tous les doutes ? Ou bien est-ce ce dont on ne peut pas imaginer de douter ? La vĂ©ritĂ© plane-t-elle au-dessus du monde ou est-elle dĂ©posĂ©e dans les choses et dans les faits ? Peut-on faire confiance Ă  la science pour aller l’y chercher ? 13Ces questions constituent d’inusables sujets de dissertation, ce qui ne les empĂȘche d’avoir une brĂ»lante actualitĂ© l’air du temps accuse dĂ©sormais la science d’ĂȘtre un rĂ©cit parmi d’autres et l’invite Ă  davantage de modestie, parfois mĂȘme Ă  rentrer dans le rang ». 14Mais dans le mĂȘme temps et c’est ce qui Ă©claire d’une autre maniĂšre l’ambivalence de la situation, les discours scientifiques aux accents triomphalistes prolifĂšrent une certaine biologie prĂ©tend bientĂŽt nous dire de façon intĂ©grale et dĂ©finitive ce qu’il en est vraiment de la vie ; et rĂ©guliĂšrement, des physiciens thĂ©oriciens aux allures de cadre supĂ©rieur de chez MĂ©phistophĂ©lĂšs affirment qu’ils sont en passe de dĂ©couvrir la ThĂ©orie du Tout » qui permettra une description Ă  la fois exacte et totalisante de ce qui est. Le physicien amĂ©ricain Brian Greene, par exemple, dĂ©clare attendre de la thĂ©orie des supercordes, actuellement Ă  l’ébauche, qu’elle dĂ©voile le mystĂšre des vĂ©ritĂ©s les plus fondamentales de notre Univers [3] ». Quant Ă  Stephen Hawking, il concluait l’un de ses livres par ces mots incroyables Si nous parvenons vraiment Ă  dĂ©couvrir une thĂ©orie unificatrice, elle devrait avec le temps ĂȘtre comprĂ©hensible par tout le monde dans ses grands principes, pas seulement par une poignĂ©e de savants. Philosophes, scientifiques et personnes ordinaires, tous seront capables de prendre part Ă  la discussion sur le pourquoi de notre existence et de notre univers. Et si nous trouvions un jour la rĂ©ponse, ce sera le triomphe de la raison humaine, qui nous permettrait alors de connaĂźtre la pensĂ©e de Dieu. [4] » La pensĂ©e de Dieu ? Bigre ! Comme s’il allait de soi que Dieu pense », et qu’une Ă©quation pourrait nous dire ce qu’Il pense
 15Aujourd’hui, s’agissant de sa capacitĂ© Ă  saisir la vĂ©ritĂ© des choses, la science se trouve manifestement tiraillĂ©e entre l’excĂšs de modestie et l’excĂšs d’enthousiasme. 16La vĂ©ritĂ©, un idĂ©al rĂ©gulateur ». – Einstein expliquait sa motivation inoxydable par son besoin irrĂ©sistible de s’évader hors de la vie quotidienne, de sa douloureuse grossiĂšretĂ© et de sa dĂ©solante monotonie [5] », et d’espĂ©rer ainsi dĂ©couvrir des vĂ©ritĂ©s scientifiques ». DĂ©tourner les chercheurs de cet idĂ©al rĂ©gulateur, de cette force motrice, reviendrait Ă  dĂ©tendre les ressorts de leur engagement, de leur volontĂ©, de leur motivation. Pour espĂ©rer avancer, ils doivent impĂ©rativement croire sinon Ă  l’accessibilitĂ© de la vĂ©ritĂ©, du moins Ă  la possibilitĂ© de dĂ©masquer les contre-vĂ©ritĂ©s. Et sans doute doivent-ils aussi adhĂ©rer implicitement Ă  une conception modĂ©rĂ©ment optimiste, selon laquelle la vĂ©ritĂ©, dĂšs lors qu’elle est dĂ©voilĂ©e, peut-ĂȘtre reconnue comme telle ; et, si elle ne se rĂ©vĂšle pas d’elle-mĂȘme, croire qu’il suffit d’appliquer la mĂ©thode scientifique pour finir par s’en approcher, voire la dĂ©couvrir personne ne veut passer sa vie Ă  effectuer un travail Ă  la Sisyphe. 17Pareille attitude, assez rĂ©pandue, ne signifie nullement que les chercheurs puissent trouver la vĂ©ritĂ©, mais au moins qu’ils la cherchent. Et s’ils la cherchent, c’est qu’ils ne l’ont pas encore trouvĂ©e. D’oĂč leurs airs tantĂŽt arrogants parce qu’à force de chercher, ils obtiennent des rĂ©sultats, font des dĂ©couvertes, accroissent leurs connaissances, tantĂŽt humbles parce que, du fait qu’ils continuent de chercher, ils ne peuvent jamais prĂ©tendre avoir bouclĂ© leur affaire. Dans son Ă©lan mĂȘme, l’activitĂ© scientifique a donc partie liĂ©e avec l’idĂ©e de vĂ©ritĂ© c’est bien elle qu’elle vise plutĂŽt que l’erreur. Pour autant, le lien science-vĂ©ritĂ© est-il exclusif ? La science a-t-elle le monopole absolu du vrai » ? Serait-elle la seule activitĂ© humaine qui soit indĂ©pendante de nos affects, de notre culture, de nos grands partis pris fondateurs, du caractĂšre contextuel de nos systĂšmes de pensĂ©e ? Tel semble ĂȘtre le grand dĂ©bat d’aujourd’hui. 18Quelques-unes des thĂšses en prĂ©sence. – Certains soutiennent qu’il n’y a pas d’autre saisie objective du monde que la conception scientifique le monde ne serait rien de plus que ce que la science en dit ; avec leur symbolisme purifiĂ© des scories des langues historiques, les Ă©noncĂ©s scientifiques dĂ©crivent le rĂ©el ; les autres Ă©noncĂ©s, qu’ils soient mĂ©taphysiques, thĂ©ologiques ou poĂ©tiques, ne font qu’exprimer des Ă©motions ; bien sĂ»r, cela est parfaitement lĂ©gitime, et mĂȘme nĂ©cessaire, mais il ne faut pas confondre les ordres. 19Aux antipodes de cette conception positiviste, d’autres considĂšrent que la vĂ©ritĂ© est surtout un mot creux, une pure convention. Elle ne saurait donc ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une norme de l’enquĂȘte scientifique, et encore moins comme le but ultime des recherches. Certains sociologues des sciences ont ainsi pu prĂ©tendre que les thĂ©ories scientifiques tenues pour vraies » ou fausses » ne l’étaient pas en raison de leur adĂ©quation ou inadĂ©quation avec des donnĂ©es expĂ©rimentales, mais seulement en vertu d’intĂ©rĂȘts purement sociologiques [6]
 En clair, il faudrait considĂ©rer que toutes nos connaissances sont conventionnelles et artificielles, donc gommer l’idĂ©e qu’elles pourraient avoir le moindre lien avec la rĂ©alitĂ©. 20Ces auteurs dĂ©noncent Ă©galement l’idĂ©ologie de l’objectivitĂ© scientifique, arguant que les chercheurs sont des gens partisans, intĂ©ressĂ©s, et que leurs jugements sont affectĂ©s par leur condition sociale, leurs ambitions ou leurs croyances. Selon eux, l’objectivitĂ© de la science devrait nĂ©cessairement impliquer l’impartialitĂ© individuelle des scientifiques eux-mĂȘmes elle serait une sorte de point de vue de nulle part, situĂ© au-dessus des passions, des intuitions et des prĂ©jugĂ©s. Or, avancent-ils, la plupart du temps, les chercheurs ne sont pas impartiaux. Par exemple, ils ne montrent guĂšre d’empressement Ă  mettre en avant les faiblesses de leurs thĂ©ories ou de leurs raisonnements. L’esprit scientifique, au sens idĂ©al du terme, serait donc introuvable, et la prĂ©tendue objectivitĂ© de la science ne serait que la couverture idĂ©ologique de rapports de forces dans lesquels la nature n’a pas vraiment son mot Ă  dire. Tout serait créé, et en dĂ©finitive, la physique en dirait moins sur la nature que sur les physiciens. 21La meilleure parade contre ce genre de raisonnements consiste sans doute Ă  faire remarquer que si l’objectivitĂ© de la science Ă©tait entiĂšrement fondĂ©e sur l’impartialitĂ© ou l’objectivitĂ© de chaque scientifique, nous devrions lui dire adieu. Nous vivons tous dans un ocĂ©an de prĂ©jugĂ©s et les scientifiques n’échappent pas Ă  la rĂšgle. S’ils parviennent Ă  se dĂ©faire de certains prĂ©jugĂ©s dans leur domaine de compĂ©tence, ce n’est donc pas en se purifiant l’esprit par une cure de dĂ©sintĂ©ressement. C’est plutĂŽt en adoptant une mĂ©thode critique qui permet de rĂ©soudre les problĂšmes grĂące Ă  de multiples conjectures et tentatives de rĂ©futation, au sein d’un environnement institutionnel qui favorise ce que Karl Popper appelait la coopĂ©ration amicalement hostile des citoyens de la communautĂ© du savoir ». Si consensus il finit par y avoir, celui-ci n’est donc jamais atteint qu’à la suite d’un dĂ©bat contradictoire ouvert. Ce consensus n’est pas lui-mĂȘme un critĂšre absolu de vĂ©ritĂ©, mais le constat de ce qui est, Ă  un moment donnĂ© de l’histoire, acceptĂ© par la majoritĂ© d’une communautĂ© comme une thĂ©orie susceptible d’ĂȘtre vraie. 22N’y a-t-il pas en outre quelque chose de bancal dans l’argumentation des relativistes les plus radicaux ? Car contrairement Ă  ce qui se passe avec l’histoire – oĂč la contestation de l’histoire officielle doit elle-mĂȘme s’appuyer sur l’histoire, c’est-Ă -dire sur de nouvelles donnĂ©es historiques – les dĂ©nonciations des sciences exactes ne se basent jamais sur des arguments relevant des sciences exactes. Elles s’appuient toujours sur l’idĂ©e Ă©tonnante qu’une certaine sociologie des sciences serait mieux placĂ©e pour dire la vĂ©ritĂ© des sciences que les sciences ne le sont pour dire la vĂ©ritĂ© du monde
 En somme, il faudrait se convaincre que la vĂ©ritĂ© n’existe pas, sauf lorsqu’elle sort de la bouche des sociologues des sciences qui disent qu’elle n’existe pas
 23Certes, nul n’ignore que, par exemple, des intĂ©rĂȘts militaires ont contribuĂ© Ă  l’essor de la physique nuclĂ©aire. Cela relĂšve d’ailleurs de la plus parfaite Ă©vidence la pĂ©riphĂ©rie de la science et son contexte social influencent son dĂ©veloppement. Mais de lĂ  Ă  en dĂ©duire que de tels intĂ©rĂȘts dĂ©termineraient, Ă  eux seuls, le contenu mĂȘme des connaissances scientifiques, il y a un pas qui me semble intellectuellement infranchissable. Car si tel Ă©tait le cas, on devrait pouvoir montrer que nos connaissances en physique nuclĂ©aire exprimeraient, d’une maniĂšre ou d’une autre, un intĂ©rĂȘt militaire ou gĂ©opolitique. Or, si l’humanitĂ© dĂ©cidait un jour de se dĂ©barrasser de toutes ses armes nuclĂ©aires, il est peu probable que cette dĂ©cision changerait ipso facto les mĂ©canismes de la fission de l’uranium ou du plutonium
L’efficacitĂ© de la science tiendrait-elle du miracle ?24Si l’atome et la physique quantique, pour ne prendre que ces deux exemples, n’étaient que de simples constructions sociales, il faudrait aussi expliquer par quelle succession de miracles » – oui, c’est le mot – on a pu parvenir Ă  concevoir des lasers. Si les lasers existent et fonctionnent, n’est-ce pas l’indice qu’il y a un peu de vrai » dans les thĂ©ories physiques Ă  partir desquelles on a pu les concevoir, de vrai » avec autant de guillemets que l’on voudra et un v » aussi minuscule qu’on le souhaitera ? En dĂ©finitive, le fait que les lasers fonctionnent n’est-il pas la preuve rĂ©trospective que Planck, Einstein et les autres avaient bel et bien compris deux ou trois choses non seulement Ă  propos d’eux-mĂȘmes ou de leur culture, mais – osons le dire – Ă  propos des interactions entre la lumiĂšre et la matiĂšre ? 25La sociologie des sciences a certainement raison d’insister sur l’importance du contexte dans la façon dont la science se construit. Mais faut-il tirer de ce constat, au bout du compte, des conclusions aussi relativistes que certaines des siennes ? Il est permis d’en douter. Car il serait difficile d’expliquer d’oĂč vient que les thĂ©ories physiques, telles la physique quantique ou la thĂ©orie de la relativitĂ©, marchent » si bien si elles ne disent absolument rien de vrai. Comment pourraient-elles permettre de faire des prĂ©dictions aussi merveilleusement prĂ©cises si elles n’étaient pas d’assez bonnes reprĂ©sentations de ce qui est ce serait trop dire cependant que d’en dĂ©duire qu’elles ne peuvent dĂšs lors qu’ĂȘtre vraies. En la matiĂšre, le miracle – l’heureuse coĂŻncidence – est trĂšs peu plausible. Mieux vaut donc expliquer le succĂšs prĂ©dictif des thĂ©ories physiques nous parlons ici de celles qui n’ont jamais Ă©tĂ© dĂ©menties par l’expĂ©rience en supposant qu’elles nous parlent de la nature, et qu’elles arrivent Ă  se rĂ©fĂ©rer, plus ou moins bien, Ă  cette rĂ©alitĂ©-lĂ . Et que, sans arguments complĂ©mentaires, nos affects, nos prĂ©jugĂ©s, nos intuitions ne sont guĂšre en mesure de les contester sur leur terrain de jeu. 26Reste bien sĂ»r que les sciences ne traitent vraiment bien que des questions
 scientifiques. Or celles-ci ne recouvrent pas l’ensemble des questions qui se posent Ă  nous. Du coup, l’universel que les sciences mettent au jour est, par essence, incomplet il n’aide guĂšre Ă  trancher les questions qui restent en dehors de leur champ. En particulier, il ne permet pas de mieux penser l’amour, la libertĂ©, la justice, les valeurs en gĂ©nĂ©ral, le sens qu’il convient d’accorder Ă  nos vies. L’universel que produisent les sciences ne dĂ©finit pas davantage la vie telle que nous aimerions ou devrions la vivre, ni ne renseigne sur le sens d’une existence humaine comment vivre ensemble ? Comment se tenir droit et au nom de quoi le faire ? De telles questions sont certes Ă©clairĂ©es par la science, et mĂȘme modifiĂ©es par elle – un homme qui sait que son espĂšce n’a pas cessĂ© d’évoluer et que l’univers est vieux d’au moins 13,7 milliards d’annĂ©es ne se pense pas de la mĂȘme façon qu’un autre qui croit dur comme fer qu’il a Ă©tĂ© créé tel quel en six jours dans un univers qui n’aurait que six mille ans –, mais leur rĂ©solution ne peut se faire qu’au-delĂ  de son horizon. Notes [*] Physicien, Directeur de recherche au CEA. [1] On trouvera une excellente analyse de ce paradoxe dans l’ouvrage de Bernard Williams, VĂ©ritĂ© et vĂ©racitĂ©, NRF Essais, Gallimard, 2006. [2] Robert Musil, L’Homme sans qualitĂ©s, traduit par Philippe Jaccottet, Seuil, vol. I, 2004, chap. XIII, p. 67-68. [3] Brian Greene, L’Univers Ă©lĂ©gant, trad. C. Laroche, Paris, Robert Laffont, 2000, p. 37. [4] Stephen Hawking, Une brĂšve histoire du temps, trad. I. Naddeo-Souriau, Paris, Flammarion, 1989, p. 213. [5] Albert Einstein, Autoportrait, Inter-Editions, 1980, p. 86. [6] Steven Shapin et Simon Schaffer Ă©crivent par exemple ceci En reconnaissant le caractĂšre conventionnel et artificiel de toutes nos connaissances, nous ne pouvons faire autrement que de rĂ©aliser que c’est nous-mĂȘmes, et non la rĂ©alitĂ©, qui sommes Ă  l’origine de ce que nous savons » LĂ©viathan et la pompe Ă  air. Hobbes et Boyle entre science et politique, tr. Thierry PiĂ©lat, Paris, Éditions La DĂ©couverte, 1993, p. 344. UnethĂ©orie est censĂ©e faire avancer la science plutĂŽt qu'Ă  la dĂ©finir pour l’éternitĂ© / "Les hommes naissent ignorants et non stupides. C'est l'Ă©ducation qui les rend stupides," Bertrand Russell. "La science moderne repose sur le constat latin: ignoramus, “nous ne savons pas”. Elle postule que nous ne savons pas tout," explique Answers & Comments Odette Verified answer LĂ  je n'y crois vraiment pas ! Serais c'est certain de l'avis de François Rabelais qui nous affirmait ,,,,,, Ignorance est mĂšre de tous les maux. »Extrait de CinquiĂšme Livre X-Librusse C' est probablement la question qui a amenĂ© Platon Ă  opter pour la dictature en imaginant que la dĂ©mocratie peut amener l'ignorance au pouvoir . TĂȘtaclic Parce que... d'abord ...pourquoi ? j'en sais rien..!Tu avoueras que poser une question pareille dans une rubrique ou les connaissances et le savoir sont une force, c'est tout de mĂȘme une gageure. un peu croquignolesque.....Veux tu que je te dĂ©veloppe toute une sĂ©rie d'arguments afin de te convaincre Ă  quel point mes connaissances en la matiĂšre sont dĂ©risoires, vaines et stĂ©rile ..ouais quoi ...pourquoi et comment je suis un ignare faiblard et malgrĂ© tout heureux de l'ĂȘtre... heu...reux...un peu comme les simples d'esprit Ă  qui le royaume des cieux appartient et qu'ils conservent si prĂ©cieusement ..?..- ? Dans le chef d’Ɠuvre d’Orwell 1984, un slogan du parti au pouvoir est L’ignorance, c’est la force. »Ce que ça signifie en fait, c’est que l’ignorance du peuple est la force du gouvernement si les gens ne connaissent pas les choses ou ne dispose pas de l’information pour prendre les bonnes dĂ©cisions, alors ils sont des sujets et non pas des citoyens informĂ©s. ? Peut-ĂȘtre ...parce que l’ignorant ne sait pas, ce qu’il faut est censĂ© de savoir. L'ignorance est une faute ! ? "L'indiffĂ©rence est la meilleure des vengeances " "L'ignorance comme l'hypocrysie est le pire des mĂ©pris...le fait d'ignorer quelqu'un comme l'hypocrisie est le pire des mĂ©pris". ƒritz le KaT ☟ . Oui.... le savoir engendre la crainte et nous donne nos vraies limites .....! L 'inconscient ne craint personne ...! Par exemple dans un conflit â–ș L'ignorance savante, c'est celle de celui qui sait qu'il ne sait pas » Il ne mesure pas le danger Ă  sa juste valeur . â–ș L'ignorance profonde c'est celle de celui qui ne sait pas qu'il ne sait pas ». Il ne sait mĂȘme pas qu'il y a un danger . .. MĂ©tanoĂŻa c'est pas l'ignorance simulĂ©e qui est voulue ou mĂȘme l'indiffĂ©rence qui sont la force, la force vien du dĂ©sir pĂ©dagogique de laisser son semblable rĂ©gler des problĂ©matiques de la vie par lui-mĂȘme; bonnes fĂȘtes de fin d'annĂ©e CheGuevara Pas la force, mais la brutalitĂ©, sinon la force par contre relĂšve de l'intelligence et comme telle elle est douce. Anonyme Est-ce l'ignorance est une force? je ne le savais pas..Bonne annĂ©e! Dansce que nous, scientifiques d’aujourd’hui, ignorons, il y a deux volets : l’ignorance de nos connaissances futures, ce que nul encore ne sait ; et l’ignorance d’une grande part de nos connaissances passĂ©es, celles que la science a Ă©tablies mais qui ont depuis Ă©tĂ© nĂ©gligĂ©es ou oubliĂ©es, Ă  tort ou Ă  raison, selon les domaines et les Ă©poques. C’est que le RĂ©sumĂ© Texte Notes Citation Auteur RĂ©sumĂ©s Dans ses Ɠuvres morales L’Expulsion de la bĂȘte triomphante, La Cabale du cheval pĂ©gasĂ©en, Giordano Bruno se livre Ă  une confrontation trĂšs approfondie avec la thĂ©ologie luthĂ©rienne et augustinienne. Plus spĂ©cifiquement, G. Bruno remet en question la notion d’ordre, en opposant au Dieu transcendant et personnel de la tradition chrĂ©tienne la divinitĂ© immanente et productrice de toutes les choses dans l’univers infini. Il parvient ainsi Ă  la formulation d’une anthropologie problĂ©matique », selon laquelle l’homme n’occupe qu’une place pĂ©riphĂ©rique et excentrĂ©e dans l’ordre infini des choses. Par lĂ  mĂȘme, la philosophie de Bruno se prĂ©sente comme une entreprise thĂ©orique dont la collocation Ă©pochale se situe en mĂȘme temps entre les frontiĂšres de la Renaissance et du Baroque. In his moral works Expulsion of the Triumphant Beast, The Caballa of the Pegasean Horse, Giordano Bruno grapples very thoroughly with the Lutheran and Augustinian theologies. More specifically, he questions the notion of order by pitting agains the personal, transcendent God of the Christian tradition an immanent divinity that generates all things in an infinite universe. He thus propounds a problematical » anthropology according to which man only occupies a marginal and off-centre place in the infinite order of things. Bruno’s philosophy therefore presents itself as a theoretical project appertaining both to the Renaissance and the Baroque de page Texte intĂ©gral 1 Cf. Hans Blumenberg, La LĂ©gitimitĂ© des temps modernes, Paris, Gallimard, 1999, pp. 543-545. 1Dans un ouvrage dĂ©sormais classique et Ă  maints Ă©gards magistral, La lĂ©gitimitĂ© des temps modernes, Hans Blumenberg affirme que Giordano Bruno et Nicolas de Cuse, "ne font pas Ă©poque, aucun n’est fondateur d’une Ă©poque. Et cependant tous deux se distinguent par la relation qu’ils ont face au seuil d’une Ă©poque. La spĂ©cificitĂ© de leurs systĂšmes est fondĂ©e sur la façon dont ils sont ordonnĂ©s au seuil d’époque. La diffĂ©rence la plus significative entre les deux maniĂšres de se rapporter au seuil d’une Ă©poque se trouve dans les positions de deux mĂ©taphysiciens spĂ©culatifs face aux questions liĂ©es Ă  la rĂ©forme copernicienne. Ce qu’il y a de prĂ©copernicien chez Nicolas de Cuse, dans la mesure oĂč ce n’est pas encore moderne, est tout aussi spĂ©cifique de son systĂšme de pensĂ©e que l’est, chez Bruno, ce qu’il y a de postcopernicien, dans la mesure oĂč il ne s’agit pas lĂ  d’un assentiment pur et simple Ă  une thĂ©orie astronomique, mais de la volontĂ© de l’élever au rang de fil directeur de la mĂ©taphysique cosmologique et anthropologique. Tous deux, le Cusain comme le Nolain, ont leurs arriĂšre pensĂ©es inexprimĂ©es. Ce qui les distingue, ce n’est pas le degrĂ© d’inexprimĂ© mais le degrĂ© d’indicible, ou plus prĂ©cisĂ©ment encore le lien qu’ils entretiennent avec la possibilitĂ© de "mettre quelque chose en langage". Que, pour l’un, ait encore Ă©tĂ© possible ce qui devait devenir irrĂ©alisable pour l’autre – la conciliation des opposĂ©s comme principe du monde, reprĂ©sentĂ©e par le salut dans l’incarnation, ce n’était pas lĂ  une affaire de diffĂ©rence de foi ou de capacitĂ© Ă  assumer le destin, c’était la diffĂ©rence entre ce qui Ă©tait encore historiquement possible et ce qui ne l’était plus"1. 2Selon H. Blumenberg, ce qui est dĂ©sormais indicible chez Bruno est la puissance transcendante d’un Dieu se rĂ©vĂ©lant dans le monde. Blumenberg appelle cela la prise en compte de l’autoĂ©puisement de la puissance infinie de Dieu dans l’univers infini. La puissance infinie de Dieu ne demeure pas une possibilitĂ©, en partie inexprimĂ©e et toujours exprimable par une libre dĂ©cision du crĂ©ateur — elle s’est complĂštement et totalement affirmĂ©e dans l’univers infini. Ce qui entraĂźne deux consĂ©quences l’impossibilitĂ© de la christologie — de l’Incarnation de la puissance divine Ă  un moment donnĂ© de l’histoire du monde — et une anthropologie problĂ©matique, c’est-Ă -dire la difficultĂ©, intrinsĂšque Ă  la conception de l’autoĂ©puisement de la puissance divine dans l’univers infini, de fournir une dĂ©finition cohĂ©rente et stable de la nature humaine. 3Je voudrais ici m’interroger sur ce que H. Blumenberg appelle la possibilitĂ© de "mettre quelque chose en langage" de la part d’un philosophe, autrement dit je voudrais mettre en Ă©vidence le degrĂ© d’indicibilitĂ© qui caractĂ©rise la pensĂ©e de G. Bruno. Je voudrais ainsi essayer de comprendre ce que la langue philosophique de Bruno ne peut plus "dire" Ă  partir prĂ©cisĂ©ment du seuil d’époque constituĂ© par la rĂ©forme copernicienne. C’est en effet dans cet "indicible", et non pas dans cet "inexprimable", qui se trouve probablement la collocation Ă©pochale de Bruno et par lĂ  mĂȘme la possibilitĂ© de dĂ©terminer la signification des catĂ©gories de "Baroque" et de "Renaissance". 2 Cf. Michele Ciliberto, La ruota del tempo. Interpretazione di Giordano Bruno, Rome, Editori Riuniti ... 3 Cf. Ă  ce sujet, Alfonso Ingegno, La sommersa nave della religione. Studio sulla polemica anticristi ... 4Dans ce contexte, il est sans doute intĂ©ressant d’analyser la problĂ©matisation brunienne de l’anthropologie par rapport Ă  une question prĂ©cise, renvoyant Ă  la notion thĂ©ologique d’ordre. L’analyse de cette notion permet de comprendre le rapport que la philosophie de Bruno entretient avec une certaine thĂ©ologie spĂ©culative, en particulier celle de saint Augustin. Pour illustrer cette problĂ©matique, il convient de se rapporter aux Ɠuvres morales de Bruno et plus spĂ©cifiquement Ă  la Cabale du cheval pĂ©gasĂ©een. C’est en effet dans cet ouvrage que Bruno se livre Ă  une confrontation approfondie avec la pensĂ©e de saint Augustin2. La Cabale est publiĂ©e Ă  Londres en 1585, un an aprĂšs l’Expulsion de la bĂȘte triomphante, et elle fait partie des Ɠuvres "italiennes" du philosophe. Dans l’Expulsion de la bĂȘte triomphante et dans la Cabale du cheval pĂ©gasĂ©en, G. Bruno se propose de dĂ©finir les principes d’une rĂ©forme philosophique et morale de grande envergure, permettant Ă  l’humanitĂ© de s’émanciper de la religion chrĂ©tienne, et notamment de la religion chrĂ©tienne dans sa forme extrĂȘme et "dĂ©cadente" le protestantisme de Calvin et de Luther. Bruno tente dans ces deux Ɠuvres de rĂ©pondre Ă  ce qu’il considĂšre comme une condition de crise profonde affectant l’Europe de la fin du XVIe siĂšcle une crise religieuse, philosophique, politique, Ă©conomique et sociale. C’est dire que Bruno cherche d’abord Ă  Ă©lucider les causes des guerres de religions3. 4 Cf. M. A. Granada, Giordano Bruno. Universo infinito, uniĂłn con Dios, perfecciĂłn del hombre, Barcel ... 5Dans l’Expulsion de la bĂȘte triomphante, Bruno met en lumiĂšre les causes de cette crise qui affecte l’Europe de son temps la cause premiĂšre, et sans doute la plus importante, rĂ©side dans la destruction, opĂ©rĂ©e par le Christianisme, du lien entre la Nature et la divinitĂ©. Avec la victoire de la religion chrĂ©tienne, Dieu s’est Ă©loignĂ© de la nature. C’est-Ă -dire que la religion chrĂ©tienne est la religion de la sĂ©paration et en mĂȘme temps de la soumission de la Nature au pouvoir transcendant d’un Dieu crĂ©ateur. En termes philosophiques, la "puissance absolue" de Dieu soumet la nature en vertu de sa "puissance ordonnĂ©e", et cette soumission lĂ©gitime le retrait de Dieu de la nature. La nature est ainsi privĂ©e de la vie divine, et elle devient par consĂ©quent une rĂ©alitĂ© complĂštement inanimĂ©e. Aux yeux de Bruno, cette sĂ©paration entre Dieu et la nature est davantage aggravĂ©e par la mĂ©diation christique ; le Christ reprĂ©sente en effet la lĂ©gitimation dĂ©finitive de cette sĂ©paration. La nature constitue ainsi la seule et unique mĂ©diation entre Dieu et les hommes4. 5 Cf. Michele Ciliberto, Giordano Bruno, Rome-Bari, Laterza, 1992. 6Cette rupture entre la nature et la divinitĂ© est accentuĂ©e par les protestants, notamment avec la thĂ©orie luthĂ©rienne de la grĂące. Cette thĂ©orie reprĂ©sente en effet pour Bruno le triomphe de l’inactivitĂ©, le refus de s’engager dans la connaissance naturelle et dans la pratique Ă©thico-politique. Pour surmonter la crise et pour expulser la "bĂȘte triomphante" de la culture europĂ©enne, il s’agit d’instituer une nouvelle religion naturelle, calquĂ©e sur le modĂšle de la religion naturelle des Ă©gyptiens. La vraie religion est la religion naturelle, la religion philosophique qui permet de crĂ©er, Ă  partir du lien originaire entre Dieu et la nature, de nouveaux liens de civilisation et de progrĂšs entre les hommes. Il s’agit en dĂ©finitive de la "religion naturelle" de l’effort et de l’activitĂ© — de la vertu machiavĂ©lienne. Le modĂšle de la vertu machiavĂ©lienne trouve ainsi sa lĂ©gitimitĂ© dans la religion naturelle comme condition de possibilitĂ© de la religion civile, la seule en mesure de rĂ©former et de remplacer la fausse reforme des rĂ©formĂ©s5. 6 Giordano Bruno, La Cabale du cheval pĂ©gasĂ©en, in ƒuvres complĂštes, t. VI, Paris, Les Belles Lettres ... 7 Bruno, OC, VI, p. 60. 7Dans la Cabale, Bruno approfondit davantage ces problĂ©matiques, mais selon une perspective qui Ă  premiĂšre vue renverse tous les solutions exposĂ©es dans l’Expulsion. Dans le Premier Dialogue de l’Ɠuvre, Bruno reconnaĂźt la valeur de l’ignorance et de l’asinitĂ©, c’est-Ă -dire de la passivitĂ© et de l’oisivetĂ©. Il affirme en effet que "savoir, c’est ignorer"6, et que la vraie sagesse consiste dans la dĂ©couverte de la vĂ©ritĂ© par l’ignorance. C’est dire que dans ce premier dialogue, Bruno reprend la thĂšse cĂ©lĂšbre de la docte ignorance formulĂ©e par Nicolas de Cuse. C’est dans cette optique cusanienne que Bruno fait l’éloge de l’ignorance comme non-savoir indispensable Ă  la saisie, partielle et limitĂ©, de la vĂ©ritĂ© divine. Le savoir humain de la divinitĂ© ne peut ĂȘtre qu’ignorance. C’est pourquoi selon Bruno l’asinitĂ© possĂšde un caractĂšre cĂ©leste ou cabalistique il faut en effet que les hommes imitent et deviennent comme les Ăąnes qui, pour les cabalistes, sont les symboles de la sagesse divine. En s’appuyant notamment sur le De occulta philosophia d’Agrippa, Bruno affirme que "si l’ñne est bien le symbole de la sagesse dans les Sefirot divins, c’est parce que celui qui veut pĂ©nĂ©trer les secrets et les refuges cachĂ©s de cette sagesse doit nĂ©cessairement faire mĂ©tier d’ĂȘtre sobre et patient, avoir museau, tĂȘte et dos d’ñne"7. 8 Ibid., p. 74-76. 9 Ibid., p. 82. 8Dans cette perspective, Bruno Ă©numĂšre les genres possibles d’ignorance ou d’asinitĂ©. Il existe par exemple l’ignorance des thĂ©ologiens mystiques celle de Denys l’ArĂ©opagite, celle des sceptiques pyrrhoniens ou encore celle des thĂ©ologiens chrĂ©tiens, "parmi lesquels l’homme de Tarse l’a d’autant plus magnifiĂ©e qu’elle passe par une trĂšs grande folie auprĂšs de tout le monde"8. C’est prĂ©cisĂ©ment dans le cadre de l’analyse de l’asinitĂ© thĂ©ologique chrĂ©tienne que Bruno cite saint Augustin. "Le savant Augustin, tout enivrĂ© par ce divin nectar, tĂ©moigne dans ses Soliloques que l’ignorance, plutôt que la science, nous conduit Ă  Dieu, et que la science, plutôt que l’ignorance, fait notre perte. Pour figurer cela, il veut que le rĂ©dempteur du monde soit entrĂ©e dans JĂ©rusalem grĂące aux jambes et aux pieds des Ăąnes, signifiant par anagogie dans la citĂ© militante ce qui doit s’avĂ©rer dans la citĂ© triomphante"9. 9À la fin du premier dialogue, Augustin reprĂ©sente aux yeux de Bruno le modĂšle thĂ©ologique incarnant parfaitement la docte ignorance, celui pour lequel "il ne saurait y avoir au monde de meilleure contemplation que celle qui nie toute science". En ce sens, la morale augustinienne, fondĂ©e sur le refus de la curiositas et sur l’acceptation de la part de l’homme de son ignorance essentielle devant l’immensitĂ© divine, dĂ©signe la pratique la mieux adaptĂ©e pour parvenir au salut et Ă  l’obtention de la grĂące. Pour accĂ©der au royaume des cieux, il faut que les hommes deviennent des Ăąnes — c’est-Ă -dire des ignorants. Ce n’est qu’en imitant l’ñne cabalistique que les hommes peuvent parvenir au salut et gagner ainsi l’immortalitĂ©. Bruno entend par lĂ  souligner le fait que la connaissance humaine de la divinitĂ© n’est jamais totale — elle est toujours "compliquĂ©e" par l’ignorance, par l’ombre et la similitude, par le jeu complexe des conjectures. 10Dans le DeuxiĂšme dialogue de la Cabale, Bruno change visiblement de problĂ©matique, sans pour autant dĂ©laisser la rĂ©fĂ©rence Ă  l’asinitĂ©. Bruno y dĂ©crit en effet les vicissitudes d’un Ăąne volant ou cheval pĂ©gasĂ©en au nom d’Onorio — c’est-Ă -dire d’un Ăąne cĂ©leste, qui passe Ă  travers diffĂ©rentes rĂ©incarnations, dont celle d’un Ăąne concret, d’un philosophe sceptique et mĂȘme d’Aristote. Bruno se sert ici du mythe pythagoricien de la mĂ©tempsycose comme modĂšle fictif et littĂ©raire pour illustrer son propos. Que montre le cycle des diffĂ©rentes rĂ©incarnations du cheval pĂ©gasĂ©en ? En d’autres termes que dĂ©couvre l’ñne Onorio au fil des diffĂ©rents passages sur terre en tant que bĂȘte Ăąne concret et homme ? 10 Ibid, p. 92-94. Qu’à partir de la mĂȘme matiĂšre corporelle se font tous les corps et de la mĂȘme substance spirituelle se font tous les esprits. [Par consĂ©quent] que l’ñme de l’homme n’est pas diffĂ©rente en substance de celle des bĂȘtes. L’ñme de l’homme est semblable par son essence spĂ©cifique et gĂ©nĂ©rique Ă  celle des mouches, des huĂźtres marines, des plantes et de tout ce qui est animĂ© ou a une Ăąme comme il n’est pas de corps qui, avec plus ou moins de vivacitĂ© et de perfection, n’ait communication d’esprit en lui-mĂȘme. Or cet esprit, par destin, providence, ordre ou fortune, vient Ă  se joindre tantôt Ă  une espĂšce de corps, tantôt Ă  une autre ; et, en fonction de la diversitĂ© des complexions et des membres, il vient Ă  acquĂ©rir diffĂ©rents degrĂ©s et perfections de l’esprit et d’opĂ©rations. De lĂ  rĂ©sulte que cet esprit, ou cette Ăąme, qui Ă©tait dans l’araignĂ©e et y avait une certaine industrie, ces griffes et ces membres en tel nombre, quantitĂ© et forme, ce mĂȘme esprit, une fois atteinte la gĂ©nĂ©ration humaine, acquiert une autre intelligence, d’autres instruments, aptitudes et 11 Ibid., VI, p. 96. Sur la mĂȘme problĂ©matique, cf. ibidem, p. 26. 11VoilĂ  le premier enseignement de l’ñne cĂ©leste dans l’ordre productif de la nature, les hommes ne possĂšdent aucune supĂ©rioritĂ© intellectuelle sur les bĂȘtes. L’ñme appartient en effet Ă  toutes les espĂšces vivantes, car tous les ĂȘtres vivants sont dotĂ©s d’intellect. Bruno affirme mĂȘme "qu’il est possible que beaucoup d’animaux puissent avoir plus d’esprit et un intellect bien plus Ă©clairĂ©s que l’homme"11. L’homme appartient ainsi Ă  l’ordre de la nature, tant du point de la substance spirituelle que de la substance corporelle. De ce point de vue, il ne constitue pas une exception ontologique. Selon Bruno, en effet, si l’homme, avec son esprit, pouvait se mĂ©tamorphoser en serpent, il deviendrait serpent Ă  tous les effets. 12Qu’est-ce qui constitue par consĂ©quent la spĂ©cificitĂ© de la nature humaine ? 12 Ibid., p. 96-98. Pour te persuader que c’est la vĂ©ritĂ©, considĂšre les choses d’un peu plus prĂšs et imagine par toi-mĂȘme ce qu’il arriverait si l’homme avait deux fois plus d’esprit, si l’intellect agent brillait en lui beaucoup plus clairement qu’il ne brille et si, de surcroĂźt, ses mains se trouvaient transformĂ©es en deux pieds, tout le reste demeurant dans son intĂ©gritĂ© ordinaire ; dis-moi oĂč pourrait subsister la relation entre les hommes ? OĂč seraient les institutions de doctrine, les inventions de discipline, les congrĂ©gations des citoyens, les structures des Ă©difices et tant d’autres choses qui sont les signes de la grandeur et de l’excellence humaines et qui font de l’homme le triomphateur vĂ©ritablement invaincu des autres espĂšces ? Tout cela, Ă  y regarder de prĂšs, ne renvoie pas tant Ă  ce qu’il dicte l’esprit qu’à ce que dicte la main, organes des organes12. 13 Voir Arisote, De Anima, III, 8, 432 a 1, Paris, GF Flammarion, 1993, p. 239 "L’ñme ressemble Ă  la ... 13Bruno rĂ©interprĂšte ici la cĂ©lĂšbre dĂ©finition aristotĂ©licienne de la main comme organe des organes13 Ă  la lumiĂšre d’une problĂ©matique qui le conduit Ă  la dĂ©finition de ce qu’on pourrait appeler une "anthropologie organique ». Quels sont les caractĂšres d’une telle anthropologie ? 14 Cf. Nicola Badaloni, Giordano Bruno. Tra cosmologia e etica, Bari-Rome, De Donato, 1988. 14D’abord, c’est le fait que l’homme ne possĂšde aucune supĂ©rioritĂ© intellectuelle et aucune dignitĂ© morale dans l’ordre naturel des choses. Ce n’est pas l’ñme ou les Ăąmes qui façonnent la nature humaine. Cette nature est en rĂ©alitĂ© dĂ©terminĂ©e par un organe spĂ©cifique, par la main, car c’est la conformation organique du corps qui dĂ©signe l’appartenance Ă  une espĂšce vivante. Comment l’homme, cette "nature" dotĂ©e d’une main, peut-il acquĂ©rir une dignitĂ© morale dans l’ordre de la nature, comment peut-il devenir le triomphateur vĂ©ritablement invaincu des autres espĂšces ? À travers la connaissance naturelle et la pratique, c’est-Ă -dire en construisant des liens de civilisation. C’est par la constitution de ces liens complexes que l’esprit de l’homme acquiert sa spĂ©cificitĂ©, c’est donc par l’usage de l’organe de la main que l’esprit de l’homme peut rĂ©ellement se dĂ©velopper. La nature humaine parvient ainsi Ă  la possession de sa puissance — cognitive et pratique — Ă  partir de l’usage de l’organe qui dĂ©signe son appartenance spĂ©cifique Ă  l’ordre naturel des ĂȘtres. Cela signifie que la perfection de cette nature se fonde sur les processus d’interaction perpĂ©tuels entre l’activitĂ© humaine et son milieu — c’est-Ă -dire ce qu’il rĂ©sulte de sa pratique. Bruno ne reconnaĂźt Ă  l’homme aucune dignitĂ© naturelle, mais, en mĂȘme temps, c’est prĂ©cisĂ©ment en vertu de cette dĂ©substantialisation de la nature humaine qu’il lĂ©gitime sa dignitĂ© morale Ă  partir de l’effort cognitif et de l’activitĂ©14. 15 Bruno, OC, VI, p. 112. 15Quels sont les autres enseignements qu’Onorio a tirĂ©s de ses voyages et des rĂ©incarnations sur la terre. Qu’est-ce que le cheval pĂ©gasĂ©en a appris lorsqu’il est incarnĂ© en Aristote ou en philosophe sceptique ? Il a appris que ces philosophes et ces philosophies ont dĂ©truit la philosophie naturelle — la vraie connaissance des mĂ©tamorphoses naturelles. Bruno considĂšre ainsi Aristote comme Ă©tant le principal responsable de la fin de la philosophie naturelle. Voici en effet ce qu’affirme l’ñne Onorio incarnĂ© en Aristote "C’est Ă  cause de moi que la science naturelle et divine s’est Ă©teinte, tout en bas de la roue, alors qu’elle avait connu son apogĂ©e au temps des ChaldĂ©ens et des pythagoriciens"15. 16Ce qui est encore plus grave aux yeux de Bruno est le fait que les hommes ont acceptĂ© ces philosophies d’une maniĂšre complĂštement passive et sans les remettre en question. Les hommes, nourris d’aristotĂ©lisme et de scepticisme, sont devenus rĂ©ellement des bĂȘtes, des Ăąnes Ă  part entiĂšre ; ils renoncent Ă  connaĂźtre et ils ne dĂ©sirent plus connaĂźtre, car ils estiment que toute forme de savoir est dĂ©sormais impossible. Ainsi leur science prĂ©sumĂ©e n’est qu’ignorance de la nature, c’est-Ă -dire ignorance du cycle infini de la mĂ©tamorphose des ĂȘtres, de l’ordre Ă©ternel de la vicissitude. 16 Voir A. Ingegno, "L’Expulsion de la bĂȘte triomphante. Une mythologie moderne", in Mondes, formes et ... 17La Cabale du cheval pĂ©gasĂ©en s’achĂšve prĂ©cisĂ©ment sur cette problĂ©matique, rĂ©sumĂ©e par A. Ingegno en ces termes "Comment rĂ©aliser la coĂŻncidence entre une ignorance qui se reconnaĂźt comme savoir suprĂȘme et un savoir qui finit par se rĂ©vĂ©ler comme une pure et simple ignorance" ?16. Autrement dit comment connaĂźtre la nature suivant les principes de la philosophie naturelle ou de la docte ignorance ? 17 Voir Ingegno, "L’Expulsion de bĂȘte triomphante. Une mythologie moderne", op. cit., p. 83. 18La rĂ©ponse se trouve dans l’appendice Ă  la Cabale, dans un texte trĂšs court, trĂšs cryptĂ© et trĂšs cryptique, intitulĂ© L’ñne cillĂ©nique ou l’ñne de Mercure. L’ñne de Mercure est celui qui conjugue la science et l’ignorance, celui qui sait que la divinitĂ© est dans les choses mais qu’elle ne sera jamais connue en raison de son infinitĂ©. Mais comment fait-il pour possĂ©der cette docte ignorance ? RĂ©ponse parce qu’il est Ă  la fois homme et bĂȘte, parce qu’il est un Ăąne avec des mains. L’ñne de Mercure est l’homme qui sait et qui n’oublie pas qu’il aussi animal, et c’est en vertu de cette connaissance et de cette mĂ©moire qu’il peut connaĂźtre et trouver la divinitĂ© dans les choses. L’"homme-Ăąne" ne prĂ©tend pas abandonner l’ordre naturel des choses, parce qu’il sait qu’il appartient nĂ©cessairement Ă  cet ordre. En effet, "l’ñne de Mercure possĂšde les attributs de l’animal et de l’homme, en conservant ce que les hommes ont d’humain sans rien perdre de ce qu’ils ont d’animal"17. 19Ce n’est donc qu’à la fin que le sens de tout l’ouvrage s’éclaire. Pourquoi Bruno s’oppose-t-il au Christianisme ? Parce que le Christianisme a brisĂ© le lien entre la nature et la divinitĂ©, en brisant Ă©galement le lien entre l’ignorance et la vĂ©ritĂ©, donc entre l’homme et l’animal. Le christianisme a progressivement convaincu les hommes qu’ils ne sont que des Ăąnes ce qui est vrai mais il les a aussi persuadĂ©s Ă  rester des Ăąnes en les empĂȘchant de devenir des hommes. La religion chrĂ©tienne a rendu non seulement les hommes oisifs et incapables d’agir, mais elle les aussi transformĂ©s en des Ăąnes concrets, c’est-Ă -dire qu’elle les a rendu complĂštement et rĂ©ellement ignorants. Les hommes sont devenus des "bĂȘtes" dont le seul organe qui fonctionne est l’oreille, nĂ©cessaire pour Ă©couter les ordres d’un Dieu ineffable, qu’ils ne pourront d’ailleurs jamais comprendre. En ce sens, l’ñne chrĂ©tien ne sait pas "lier" la connaissance des choses naturelles Ă  la pratique, Ă  l’activitĂ© finalisĂ©e au bien public et au dĂ©veloppement de la civilisation. 18 Bruno, OC, VI, p. 34. 20En effet, "ce sont les sots de ce monde qui ont fondĂ© la religion, les cĂ©rĂ©monies, la loi, la foi et la rĂšgle de vie. Les plus grands Ăąnes du monde ceux qui, privĂ©s de tout autre sentiment et de toute doctrine, dĂ©pourvus de toute vie sociale et de toute coutume civile, pourrissent dans l’éternelle pĂ©danterie sont ceux qui, par la grĂące du ciel, rĂ©forment la foi souillĂ©e et corrompue [...] ; ce ne sont pas ceux qui, plein d’une curiositĂ© impie, vont ou allĂšrent jamais poursuivre les arcanes de la nature et calculer les vicissitudes des Ă©toiles"18. 19 Ibid., p. 38. 21Non seulement la religion chrĂ©tienne a Ă©tĂ© fondĂ©e par des sots et par des Ăąnes, mais ceux qui prĂ©tendent aujourd’hui la rĂ©former sont doublement sots et ignorants. Ce qui est de toute maniĂšre clair pour Bruno est le fait que les fondateurs de la religion chrĂ©tienne sont "les pauvres d’esprit, les petits enfants, ceux dont les discours sont puĂ©rils ; ceux qui, par mĂ©pris du monde, ont banni tout soin du corps et de la chair qui entoure leur Ăąme, cette chair dont ils se sont dĂ©pouillĂ©s, qu’ils ont piĂ©tinĂ©e et jetĂ©e Ă  terre, pour faire passer plus glorieusement et triomphalement l’ñnesse de son cher Ăąnon"19. 22C’est prĂ©cisĂ©ment dans le cadre de cette problĂ©matique que Bruno s’oppose Ă  saint Augustin. En effet, Augustin reprĂ©sente pour Bruno le modĂšle de l’asinitĂ© chrĂ©tienne. Pourquoi Augustin reprĂ©sente-t-il ce modĂšle ? Parce qu’Augustin et Bruno Ă©laborent deux conceptions diffĂ©rentes de l’ordre naturel en confĂ©rant par lĂ  mĂȘme un sens et un statut diffĂ©rents Ă  la puissance humaine et aux formes multiples de son affirmation. 20 Cf. Saint Augustin, Les Confessions, livre X ; sur la diffĂ©rence entre "amour d’usage" et "amour de ... 23Pour Augustin, l’ordre de la crĂ©ation se dĂ©ploie en effet selon la logique de la hiĂ©rarchie qui va du crĂ©ateur suprĂȘme jusqu’aux plus petites crĂ©atures en passant par l’homme. Dans cette hiĂ©rarchie, l’homme occupe une place privilĂ©giĂ©e il est au-dessus de toutes les autres crĂ©atures et au-dessous de son crĂ©ateur. Il ne peut donc agir que dans les marges de cette nĂ©cessitĂ© ordonnĂ©e. C’est lĂ  le fondement de la morale augustinienne, synthĂ©tisĂ©e par la dialectique entre l’amour de jouissance et l’amour d’usage. L’équilibre entre ces deux amours ouvre la possibilitĂ© de la morale augustinienne, comme morale de la libertĂ© et du choix ultime entre le bien et le mal, appartenant toujours Ă  l’homme. On sait que cet Ă©quilibre, Ă  lui seul, ne suffit pas pour parvenir au salut – la grĂące Ă©tant la condition ultime pour la rĂ©alisation de cette possibilitĂ©20. 24Chez Bruno, en revanche, on retrouve trois types d’ordre 21 Cf. L. Salza, MĂ©tamorphose de la physis. Giordano Bruno infinitĂ© des mondes, vicissitude des chos ... l’ordre nĂ©cessaire de production naturelle, qui s’explique comme nĂ©cessitĂ© de la vicissitude des choses. La nature s’exprime comme matiĂšre et comme pensĂ©e, mais tandis que la pensĂ©e demeure toujours la mĂȘme intellect agent universel, la matiĂšre s’individualise en des corps, et c’est cette individuation corporelle, dĂ©finie par la spĂ©cificitĂ© des organes, qui permet de diffĂ©rencier les espĂšces vivantes. Cette individuation organique est le rĂ©sultat de mĂ©tamorphose, de l’ordre nĂ©cessaire et Ă©ternel des vicissitudes naturelles. L’homme est le produit de cet ordre. Il s’agit d’un point crucial en reprenant la philosophie naturelle de LucrĂšce, Bruno dĂ©veloppe une ontologie de l’appartenance des ĂȘtres finis au mĂȘme ordre des choses, mais cette appartenance n’implique nullement une uniformitĂ© et une indistinction ; il ne s’agit pas d’un ordre uniforme mais d’un ordre multiforme — celui de la mĂ©tamorphose21. L’ordre des espĂšces naturelles, qui dĂ©pend de la conformation des organes. L’homme ne possĂšde aucune destinĂ©e prĂ©fixĂ©e dans cet ordre des espĂšces ; il peut en revanche s’en construire une par la pratique, c’est-Ă -dire par l’usage de l’organe, la main, qui dĂ©finit son principe d’individuation. Dans l’ordre d’appartenance Ă  la mĂ©tamorphose, il existe des points d’individuation qui sont dĂ©terminĂ©s par les spĂ©cifications de la matiĂšre, par la formation des organes. C’est le cycle infini de la mĂ©tamorphose qui produit les organes, donc les individus. Bruno dĂ©veloppe une vĂ©ritable anthropologie de l’organe en effet, du point de vue de l’esprit, l’homme est Ă©gal Ă  une huĂźtre ou Ă  un serpent. C’est sans doute ici que rĂ©side le noyau vĂ©ritable de la pensĂ©e antichrĂ©tienne de Bruno. À la lumiĂšre de ces prĂ©supposĂ©s, il est Ă©vident que l’opposition entre Bruno et Augustin concerne en particulier la dĂ©finition d’une anthropologie fondamentale pour Bruno, la notion de nature humaine n’est jamais prĂ©dĂ©terminĂ©e, elle n’appartient pas Ă  un ordre hiĂ©rarchique — car l’ordre naturel de production des ĂȘtres n’est aucunement hiĂ©rarchique. 22 Cette thĂ©matique Ă©tait dĂ©jĂ  au centre de l’Expulsion de la bĂȘte triomphante. L’ordre mondain qui peut dĂ©river de l’utilisation de ces configurations corporelles ; il s’agit de l’ordre de la morale. Or il est clair que c’est la dĂ©termination de la place, de la fonction et de la finalitĂ© de la nature humaine dans l’ordre naturel des choses qui permet de trouver les principes de la morale. Que se passe-t-il en effet lorsque une Ăąme s’incarne en un homme ? C’est-Ă -dire que l’homme doit-il faire avec son corps, avec l’individuation corporelle que l’ordre de la mĂ©tamorphose naturelle lui a octroyĂ© ? Il se trouve face Ă  deux possibilitĂ©s ou rester dans l’ignorance, rester un Ăąne, comme les chrĂ©tiens, les aristotĂ©liciens et les sceptiques ou bien dĂ©velopper toutes les potentialitĂ©s inhĂ©rentes Ă  sa nature et Ă  son corps, comme l’ñne de Mercure. On retrouve ici la thĂ©matique de l’Expulsion mĂȘme dans l’ordre nĂ©cessaire de la vicissitude universelle des choses, l’homme peut construire un ordre humain22. 25Mais il s’agit d’une possibilitĂ© et non pas d’une nĂ©cessitĂ© inscrite dans l’essence de la nature humaine. La preuve en est que les animaux sont probablement meilleurs que les hommes du point de vue de l’intelligence naturelle. Ce que nous avons en plus par rapport aux animaux n’est rien d’autre que la conformation de notre corps – la possibilitĂ© d’utiliser la main. C’est donc par la pratique et par la connaissance que nous pouvons constituer un ordre humain et dĂ©finir ainsi les principes d’une morale conforme Ă  notre propre puissance organique. 26Ainsi, la morale de Bruno prĂ©suppose nĂ©cessairement son anthropologie organique mais elle prĂ©figure Ă©galement les stratĂ©gies de son dĂ©passement culturel le corps que nous sommes peut nous permettre de construire et d’inventer des formes de vie pouvant excĂ©der l’ordre nĂ©cessaire de la nature. C’est lĂ  que rĂ©side la possibilitĂ©, toujours incertaine, de dĂ©terminer les formes de la libertĂ© humaine. La morale brunienne est la morale qui rĂ©unit la vĂ©ritĂ© et l’ignorance, la connaissance et l’asinitĂ©. Il s’agit de la morale de la docte ignorance. 27C’est dans cette optique que Bruno interprĂšte quatre Ă©pisodes de la Bible d’une maniĂšre totalement contraire Ă  l’hermĂ©neutique chrĂ©tienne et en l’occurrence augustinienne. 23 Bruno, OC, VI, p. 40. Le Paradis terrestre est une condition d’ignorance et d’asinitĂ© et non pas de perfection anthropologique23. Il ne s’agit donc pas pour les hommes de retrouver la condition du Paradis terrestre mais au contraire de s’en Ă©loigner le plus possible, l’état d’innocence naturelle Ă©tant le vĂ©ritable Ă©tat d’ignorance de l’humanitĂ©. Or c’est prĂ©cisĂ©ment cet Ă©tat d’innocence que les protestants prĂ©tendent restaurer — en invoquant un rapport direct entre le crĂ©ateur et la crĂ©ature. 24 Ibid., OC, VI, p. 80. 25 Ibid., OC, VI, p. 32. Le geste d’Adam volant le fruit dĂ©fendu de l’arbre de la science est un acte de courage, comparable Ă  celui de PromĂ©thĂ©e24. Pour Bruno, en effet, l’orgueil est la vĂ©ritable passion de la connaissance "l’orgueil, qui s’enhardit Ă  lever la tĂȘte vers le ciel, a Ă©tĂ© bel et bien dĂ©racinĂ© car Dieu a Ă©lu les choses sans force pour confondre les choses du monde"25. L’orgueil n’est donc pas le pĂ©chĂ© qui nous Ă©loigne de Dieu mais la premiĂšre vertu nous permettant de retrouver Dieu dans les choses. En ce sens, le pĂ©chĂ© originel ne peut pas exister, car ce pĂ©chĂ© prĂ©suppose prĂ©cisĂ©ment un ordre supĂ©rieur auquel l’homme est destinĂ© par nature. En revanche, pour Augustin, nous n’avons pas le droit de rester Ă  l’état animal, parce que notre nature appartient Ă  un ordre supĂ©rieur. Mais nous devons nous Ă©manciper de cette condition sans orgueil, c’est-Ă -dire en restant humble, en faisant preuve d’humilitĂ© devant le crĂ©ateur. Le savoir humain ne peut jamais prĂ©tendre remplacer la sagesse Ă©ternelle de Dieu. Une telle morale est pour Bruno celle de l’asinitĂ© et de l’oisivetĂ©. C’est la morale de l’ignorance sans le savoir. C’est dire que pour Bruno la morale ne peut pas faire l’économie de la curiositas, autrement dit de ce que Augustin considĂšre comme Ă©tant le vĂ©ritable pĂ©chĂ© d’orgueil. Mais il y a plus. En effet, a contrario, ce sont les augustiniens qui font vĂ©ritablement preuve d’orgueil car ils prĂ©tendent, par humilitĂ©, autonomiser l’homme de l’ordre naturel des choses. Le vĂ©ritable pĂ©chĂ© d’orgueil consiste pour Bruno Ă  croire que l’homme est la crĂ©ature privilĂ©giĂ©e de Dieu – la plus proche de la divinitĂ©, alors que l’homme ne jouit d’aucun statut et d’aucune dignitĂ© mĂ©taphysique au sein de l’ordre naturel. Cette dignitĂ© ne peut ĂȘtre que le rĂ©sultat, partiel et incertain, de son effort culturel. 26 Ibid., OC, VI, p. 80. La tour de Babel, c’est-Ă -dire la multiplicitĂ© des langages, est la preuve de la vitalitĂ© des connaissances et du dĂ©sir de vĂ©ritĂ© des hommes. La richesse culturelle rĂ©side dans la multiplicitĂ© des langages, qui peuvent ĂȘtre créés et composĂ©s d’une maniĂšre absolument libre. "Nous sommes libres d’appeler les choses comme il nous plaĂźt et de limiter Ă  notre guise les dĂ©finitions et le sens des mots, comme l’a fait AverroĂšs"26. Selon Bruno, toute tentative de rĂ©duire les connaissances humaines Ă  l’unitĂ©, Ă  un seul principe d’ordre, relĂšve de la pure et simple ignorance. La nature humaine doit constamment se confronter Ă  son animalitĂ©, Ă  la nature qui dĂ©signe son appartenance Ă  l’ordre des choses – mĂȘme Ă  l’animalitĂ© qui pourrait le conduire Ă  sa perte. C’est pourquoi l’homme peut et doit devenir serpent. L’esprit de l’homme est en effet Ă©gal Ă  celui du serpent. Ce qui diffĂ©rencie l’homme du serpent est la constitution de son corps ; mais si l’homme ne se fait pas serpent, il ne peut pas connaĂźtre sa spĂ©cificitĂ©. C’est cĂ©dant Ă  la tentation du contraire que l’homme dĂ©couvre ce qu’il est et ce qu’il peut devenir. En termes littĂ©raires, l’homme doit "pactiser" avec le diable pour parvenir Ă  sa vĂ©ritable "humanitĂ©". 27 Cf. Fulvio Papi, Antropologia e civiltĂ  nel pensiero di Giordano Bruno, Florence, La Nouva Italia, ... 28Ainsi, pour G. Bruno, Ă  la diffĂ©rence de saint Augustin, la divinitĂ© n’est pas "donnĂ©e" Ă  l’homme, mais elle doit ĂȘtre "construite" par l’homme, par son activitĂ©, sa connaissance et sa "curiositas". La signification la plus profonde de la morale brunienne rĂ©side prĂ©cisĂ©ment dans la construction permanente de la divinitĂ© Ă  partir de la civilisation et de la culture que l’"animal-homme » produit en raison de sa conformation corporelle. L’animal homme n’existe pas en dehors d’un projet culturel et d’un contexte de civilisation fondĂ© sur sa nature organique. La possession de la main fait de l’homme un animal pouvant" excĂ©der l’ordre naturel pour construire un ordre culturel. VoilĂ  pourquoi la construction de la divinitĂ© de la part de l’homme est une construction "civilisationnelle" enracinĂ©e dans un principe d’individuation naturelle et organique. Cette construction de la divinitĂ© correspond ainsi Ă  l’effort visant Ă  l’apprĂ©hension de la perfection de la nature humaine. La perfection de la nature humaine n’est possible qu’à partir des pratiques, des institutions, des lois et des coutumes qui forment la civilisation "humaine"27. 28 Cf. A. Ingegno, Cosmologia e filosofia nel pensiero di Giordano Bruno, Florence, La Nouva Italia, 1 ... 29À la lumiĂšre de ces considĂ©rations, il apparaĂźt que ce qui est devenu indicible pour la langue philosophique de Bruno est la signification Ă©minemment thĂ©ologique de la notion d’ordre — symbolisĂ©e par les concepts de transcendance divine, de hiĂ©rarchie cosmique et de dignitĂ© substantielle de la nature humaine. Cela ne signifie pas pour autant que Bruno "sĂ©cularise" la notion d’ordre. Il opĂšre plutôt une mise en retrait de la thĂ©ologie spĂ©culative du domaine philosophique dĂ©sormais circonscrit par la rĂ©forme copernicienne. Pour Bruno, le sens thĂ©ologique de la notion d’ordre est devenu indicible, car il s’agit d’une "parole philosophique" qui ne dit plus rien d’affirmatif et qui n’appartient plus Ă  sa langue philosophique. En revanche, cette notion acquiert un autre sens, celui qui dĂ©coule de la rĂ©forme copernicienne c’est celui de la mĂ©tamorphose des ĂȘtres finis dans l’univers infini. Par son travail spĂ©culatif, Bruno opĂšre ainsi une transformation philosophique de la notion thĂ©ologique d’ordre28. 29 Cf. Tristan Dagron, UnitĂ© de l’ĂȘtre et dialectique Giordano Bruno, Paris, Vrin, 1999. 30De ce point de vue, Bruno n’est plus un penseur humaniste de la Renaissance la notion d’ordre ne renvoie pas Ă  un soubassement exclusivement thĂ©ologique comme chez Marsile Ficin, Pic de la Mirandole ou Luther. Elle dit dĂ©sormais "autre chose". Mais en mĂȘme temps, Bruno attribue un sens nouveau Ă  cette notion dans le contexte d’une tradition culturelle propre Ă  la Renaissance, celle qui fait rĂ©fĂ©rence Ă  la pensĂ©e magique d’Agrippa, au lullisme, Ă  l’averroĂŻsme de l’école de Padoue, au nĂ©oplatonisme florentin. En ce sens, Bruno est encore un philosophe de la Renaissance. Sa langue philosophique nomme une rĂ©alitĂ© nouvelle avec des mots anciens. À cet Ă©gard, le rapport de Bruno avec le nĂ©oplatonisme est exemplaire29. 30 Pour une interprĂ©tation plus "scientiste" de la pensĂ©e de G. Bruno, cf. H. Gatti, Giordano Bruno an ... 31Peut-on dĂšs lors affirmer que Bruno est dĂ©jĂ  un philosophe baroque ? Oui, en partie, parce qu’il utilise des concepts de mĂ©tamorphose, de mouvement, de variation de transformation pour penser l’ordre naturel des choses. Mais pas tout Ă  fait, parce que le seuil indĂ©passable de la rĂ©forme copernicienne ne reprĂ©sente pas encore la condition nĂ©cessaire pour la formulation d’une thĂ©orie scientifique fondĂ©e sur les mathĂ©matiques, comme chez Descartes30. 32Il existe ainsi chez Bruno un double indicible quant Ă  la notion d’ordre par rapport Ă  la thĂ©ologie d’origine augustinienne et par rapport Ă  la science moderne, c’est-Ă -dire par rapport aux principes transcendants fondant la mĂ©taphysique et par rapport aux dĂ©veloppements mathĂ©matiques de la rĂ©forme copernicienne. Ce que la langue philosophique de G. Bruno ne peut plus dire est la transcendance Ă©minente et hiĂ©rarchique de l’ordre divin, de l’ordre mondain et de l’ordre humain ; et ce qu’elle ne peut pas encore entiĂšrement "dire" est la signification moderne de cette notion, telle qu’elle se trouve par exemple chez Descartes. 33On sait en effet que Descartes fait de la notion d’ordre le soubassement de sa philosophie. L’ordre des raisons aboutit Ă  la dĂ©couverte de l’idĂ©e de Dieu en tant qu’idĂ©e premiĂšre, comme seule et unique garantie de l’ordre du monde chez Descartes, c’est justement la thĂ©ologie qui lĂ©gitime l’arbre de la connaissance, c’est-Ă -dire la fondation vĂ©ritable de la rĂ©forme copernicienne et galilĂ©enne. Descartes, aprĂšs Bruno, introduit Ă  nouveau dans le champ philosophique la notion augustinienne d’ordre, dans un sens thĂ©ologique et moral ; il suffit Ă  cet Ă©gard de penser Ă  la troisiĂšme maxime de la morale par provision. 31 Voir Ă  ce propos Jean-Pierre CavaillĂ©, Descartes. La fable du monde, Paris, Vrin, 1992. 34Descartes est ainsi, de ce point de vue, un philosophe baroque, car il est obligĂ© de faire appel Ă  la thĂ©ologie pour justifier sa conception scientifique et mĂ©canique du monde. Descartes reconnaĂźt la nĂ©cessitĂ© d’inclure l’ordre thĂ©ologique dans la constitution de son systĂšme Ă  rationalitĂ© forte, mais Ă  la diffĂ©rence de Bruno, il ne fait plus rĂ©fĂ©rence Ă  la tradition magique et hermĂ©tique pour illustrer les caractĂšres saisissants de cet ordre. VoilĂ  pourquoi Descartes n’est plus un philosophe de la Renaissance et il est, en partie, un philosophe baroque. Mais Descartes n’est pas non plus un philosophe baroque dans le mĂȘme sens que Bruno, car on ne retrouve pas chez lui une rĂ©flexion radicale sur la mĂ©tamorphose, la variation, la mutation et le multiforme. Dans cette optique, Descartes n’est pas non plus un auteur baroque au mĂȘme sens que Bathasar GraciĂĄn ou GĂłngora31. 35En dĂ©finitive, comment peut-on appliquer les catĂ©gories Ă©pochales de Baroque et de Renaissance Ă  un philosophe sui generis comme Bruno ? D’une maniĂšre extrĂȘmement prĂ©cise et contextualisĂ©e. Ces catĂ©gories sont utiles quand elles sont employĂ©es de maniĂšre dynamique et ouverte, quand elles permettent de faire fonctionner des dispositifs — comme celui de la signification d’une notion thĂ©ologique par exemple — nĂ©cessaires pour expliciter les enjeux traversant les diffĂ©rents questionnements qui dĂ©finissent la spĂ©cificitĂ© d’un auteur. Elles sont utiles quand elles sont employĂ©es au pluriel. Elles permettent ainsi de nous faire comprendre qu’il existe des auteurs qui se situent, en mĂȘme temps, au-delĂ  et en deçà d’un seuil d’époque — c’est-Ă -dire des auteurs qui travaillent avec des matĂ©riaux hĂ©tĂ©rogĂšnes transitant et passant d’une Ă©poque Ă  l’autre. Certains auteurs et c’est le cas de G. Bruno peuvent partager des problĂ©matiques communes avec des auteurs d’une autre Ă©poque et fournir nĂ©anmoins des rĂ©ponses diffĂ©rentes de ceux-ci ; au mĂȘme titre, ils peuvent formuler des solutions semblables Ă  des problĂšmes diffĂ©rents. 32 Voir Michel Foucault, Les mots et les choses, Paris, Gallimard, 1966 1992, pp. 49-58. 36Ces catĂ©gories permettent de comprendre qu’il n’y a ni fixitĂ© ni rigiditĂ© dans les notions philosophiques — mais qu’il n’y a pas non plus de confusion, d’opacitĂ© ou d’imprĂ©cision. Lorsque nous parlons de "Baroque" ou de "Renaissance", nous n’avons pas affaire Ă  un espace clos, Ă  une "couche uniforme" ou Ă  un "texte unique" selon la dĂ©finition cĂ©lĂšbre de la Renaissance proposĂ©e par M. Foucault dans Les mots et les choses32 mais Ă  des frontiĂšres poreuses et permĂ©ables, Ă  une surface composĂ©e d’aspĂ©ritĂ©s, habitĂ©e par des points de tensions, traversĂ©e par des courbes Ă  gĂ©omĂ©trie variable ; autrement dit, nous sommes confrontĂ©s Ă  un ensemble de composantes singuliĂšres et diffĂ©renciĂ©es que chaque auteur plie et transforme selon ses propres exigences conceptuelles. C’est ainsi que, dans les variations multiples de cette surface Ăąpre et spongieuse, la langue philosophique d’un auteur vĂ©hicule ses problĂ©matiques et formule ses solutions. Haut de page Notes 1 Cf. Hans Blumenberg, La LĂ©gitimitĂ© des temps modernes, Paris, Gallimard, 1999, pp. 543-545. 2 Cf. Michele Ciliberto, La ruota del tempo. Interpretazione di Giordano Bruno, Rome, Editori Riuniti, 1986. 3 Cf. Ă  ce sujet, Alfonso Ingegno, La sommersa nave della religione. Studio sulla polemica anticristiana del Bruno, Naples, Bibliopolis, 1985 et aussi Regia Pazzia. Bruno lettore di Calvino, Urbino, Quattroventi, 1987. 4 Cf. M. A. Granada, Giordano Bruno. Universo infinito, uniĂłn con Dios, perfecciĂłn del hombre, Barcelone, Herder, 2002. 5 Cf. Michele Ciliberto, Giordano Bruno, Rome-Bari, Laterza, 1992. 6 Giordano Bruno, La Cabale du cheval pĂ©gasĂ©en, in ƒuvres complĂštes, t. VI, Paris, Les Belles Lettres, 1994, p. 70 DorĂ©navant nous citerons OC, II, suivi du numĂ©ro de page. 7 Bruno, OC, VI, p. 60. 8 Ibid., p. 74-76. 9 Ibid., p. 82. 10 Ibid, p. 92-94. 11 Ibid., VI, p. 96. Sur la mĂȘme problĂ©matique, cf. ibidem, p. 26. 12 Ibid., p. 96-98. 13 Voir Arisote, De Anima, III, 8, 432 a 1, Paris, GF Flammarion, 1993, p. 239 "L’ñme ressemble Ă  la main. La main, en effet, constitue un instrument d’instruments et l’intelligence, de son côtĂ©, une forme de formes, ainsi que le sens une forme des sensibles". 14 Cf. Nicola Badaloni, Giordano Bruno. Tra cosmologia e etica, Bari-Rome, De Donato, 1988. 15 Bruno, OC, VI, p. 112. 16 Voir A. Ingegno, "L’Expulsion de la bĂȘte triomphante. Une mythologie moderne", in Mondes, formes et sociĂ©tĂ© selon Giordano Bruno, textes rĂ©unis par T. Dagron et H. Vedrine, Paris, Vrin, 2003, p. 80. 17 Voir Ingegno, "L’Expulsion de bĂȘte triomphante. Une mythologie moderne", op. cit., p. 83. 18 Bruno, OC, VI, p. 34. 19 Ibid., p. 38. 20 Cf. Saint Augustin, Les Confessions, livre X ; sur la diffĂ©rence entre "amour d’usage" et "amour de jouissance", cf. De Doctrina christiana, en particulier livre I. 21 Cf. L. Salza, MĂ©tamorphose de la physis. Giordano Bruno infinitĂ© des mondes, vicissitude des choses, sagesse hĂ©roĂŻque, Paris-Naples, Vrin – La CittĂ  del Sole, 2005. 22 Cette thĂ©matique Ă©tait dĂ©jĂ  au centre de l’Expulsion de la bĂȘte triomphante. 23 Bruno, OC, VI, p. 40. 24 Ibid., OC, VI, p. 80. 25 Ibid., OC, VI, p. 32. 26 Ibid., OC, VI, p. 80. 27 Cf. Fulvio Papi, Antropologia e civiltĂ  nel pensiero di Giordano Bruno, Florence, La Nouva Italia, 1968. 28 Cf. A. Ingegno, Cosmologia e filosofia nel pensiero di Giordano Bruno, Florence, La Nouva Italia, 1978. 29 Cf. Tristan Dagron, UnitĂ© de l’ĂȘtre et dialectique Giordano Bruno, Paris, Vrin, 1999. 30 Pour une interprĂ©tation plus "scientiste" de la pensĂ©e de G. Bruno, cf. H. Gatti, Giordano Bruno and Renaissance Science, London, Cornell University Press, 1999. 31 Voir Ă  ce propos Jean-Pierre CavaillĂ©, Descartes. La fable du monde, Paris, Vrin, 1992. 32 Voir Michel Foucault, Les mots et les choses, Paris, Gallimard, 1966 1992, pp. de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Saverio Ansaldi, La double nature de l’ordre. Giordano Bruno et saint Augustin Ă  propos de la Cabale du cheval pĂ©gasĂ©en », Études ÉpistĂ©mĂš [En ligne], 9 2006, mis en ligne le 01 avril 2006, consultĂ© le 27 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page Auteur Saverio AnsaldiSaverio Ansaldi est maĂźtre de confĂ©rences en philosophie Ă  l’UniversitĂ© de Montpellier III – Paul ValĂ©ry. Il a publiĂ© La tentative schellingienne. Un systĂšme de la libertĂ© est-il possible ? L’Harmattan, 1993 ; Spinoza et le baroque. Infini, dĂ©sir, multitude KimĂ©, 2001. Il a Ă©galement coordonnĂ© l’édition française des Ă©crits de Carl Gebhardt, Spinoza. JudaĂŻsme et baroque Presses de l’UniversitĂ© de Paris-Sorbonne, 2000.Haut de page .