🥍 J Attire Les Hommes Qui Ne Veulent Pas S Engager

DrAGBO va te donner le secret que vous devez absolument savoir pour faire revenir votre ex rapidement. E-mail:cabinetdevoyanceagbo@ Aller au contenu. Accueil; Faire revenir son ex; Archives par mot-clé : les hommes qui ne veulent pas s’engager

Le processus de séduction entre une femme et un homme n’est jamais évident. La moindre faille ou le moindre petit grain de sable peuvent venir gâcher une belle dynamique. Dans la pensée collective les femmes n’ont aucun mal à séduire car ce sont les hommes qui viennent à elle. Pourtant, la réalité est tout autre surtout si ces dernières veulent un partenaire qui leur correspondra vraiment. Non Mesdames, vous n’avez plus à faire de choix par défaut. Depuis longtemps déjà, une femme à son mot à dire en amour. Par contre, le revers de la médaille est que vous allez devoir vous aussi entrer dans un processus de séduction. Si vous vous demandez pourquoi les hommes ne veulent pas s’engager c’est probablement que vous rencontrez des difficultés dans votre jeu de séductrice ou que vous ne vous y prenez pas de la bonne façon. Léa* qui nous livre son témoignage dans le courrier des lecteurs est justement dans cette situation. Pour éviter les pièges et faire tomber un fou homme amoureux de vous, voici la marche à suivre. Comment faire pour qu’un homme s’attache à moi ? Bonjour coach Alexandre, J’ai 35 ans, maman de deux petits garçons de 8 et 5 ans. Je suis séparée de mon mari depuis 4ans. Depuis la rupture avec mon mari, j’ai connu un homme et c’était une relation assez puérile avec le recul, car il était très possessif et jaloux. J’ai donc décidé de mettre fin à cette relation qui ne menait nulle part. Puis je suis restée célibataire durant une année et j’ai alors fait la rencontre d’un homme à qui je me suis vraiment accroché. On a fait connaissance grâce à une amie commune qui nous a présenté. Il a par la suite demandé mon numéro portable et m’a appelé. Nous avons fait connaissance, alors que je n’avais rien demandé. Le jour suivant, il a souhaité venir me voir après le travail et personnellement ce que j’ai accepté, je ne sais pas si c’était le manque d’un homme, cependant j’avais passé une très superbe soirée. Il m’a alors expliqué qu’il était séparé aussi de sa femme car il avait une maitresse mariée et un enfant et qu’il avait pas mal de souci par rapport à cela avec son ex-femme. Apres quelques jours, je me suis permise de lui demander où est ce que je suis dans sa vie, que je comprenais ce qu’il m’a expliqué, mais que je souhaite savoir à quoi m’attendre. Il m’a alors avoué qu’il était sûr qu’il ne retournerait pas avec sa femme, mais qu’avec l’autre il ne peut rien me dire de plus. J’ai fait comme si je comprenais et que cela ne me dérangeais pas, sauf que cela m’a fait du mal. Mais c’était seulement 5 jours après notre première rencontre alors que ce n’est pas du tout mon genre. Ce qu’il y a de plus étonnant, c’est qu’après deux jours de cette conversation, nous nous sommes vu chez lui et nous avons couché ensemble. Et depuis, je suis comme une adolescente qui n’arrête pas de penser à cet homme. Nous nous entendons super bien, on discute presque tous les jours et il m’a même dit que depuis qu’on couche ensemble, il ne l’a pas fait avec la maitresse en question, et récemment quand il me parle d’elle, c’est toujours au passé. J’ai envie de lui demander s’il ne la voit plus, mais j’ai peur de sa réponse et je n’ose même pas car j’essaie de cacher mes sentiments qui sont bien évidemment clair, et je pense qu’il en a conscience. Je ne sais plus où j’en suis. Et depuis quelques temps, j’ai remarqué que c’est toujours moi qui le contacte ou lui envoi texto en premier. Je ne sais plus quelle attitude adopter. Il m’a dit qu’il est sorti la plupart du temps avec des femmes qui sont plus âgées que lui alors que moi je suis un peu plus jeune que lui, est-ce uniquement cela qui l’attire ? Il me dit qu’il se sent bien avec moi, qu’il aurait voulu me connaitre avant, que jamais auparavant il a fait l’amour aussi bien à une femme autre que moi. On rigole, on parle de nos enfants, de tout et de rien, mais je ne sais pas ce qu’il attend de moi exactement. Je suis toujours présente pour lui à tout moment, dès qu’il a besoin de moi, je me rends disponible et il sait que j’éprouve des sentiments forts pour lui. Voilà, j’ai essayé de lui trouver toutes sortes d’excuses car il en a pleins de soucis à l’heure actuelle, mais en ce moment, je me demande juste si lui sera là pour moi si j’ai besoin un jour… Et depuis trois jours je n’ai pas appelé, pas de sms et rien de son côté également. Aidez-moi s’il vous plait à m’en sortir, car j’ai besoin de rester forte pour mes enfants. En vous remerciant par avance. Les hommes ne veulent pas s’engager pour une raison précise… Bonjour chères lectrices, La problématique soulevée par Léa est un récurrente sur mon site puisqu’un nombre important de femmes plus ou moins jeunes souhaite obtenir une réponse afin de savoir pourquoi les hommes ne veulent pas s’engager dans une histoire d’amour ou alors comment faire pour qu’un homme tombe amoureux. Tout d’abord il faut savoir que certains hommes se comportent ainsi délibéremment afin de rendre leur copine jalouse. Lorsque je prends connaissance du récit de Léa, un élément saute aux yeux immédiatement. Il s’agit de l’élan dans lequel elle s’est retrouvée. Au bout de 5 jours, elle était déjà jalouse et ne supportait que son nouveau compagnon fréquente d’autres femmes. Vouloir l’exclusivité de son partenaire est tout à fait légitime mais lorsqu’une relation démarre à peine et que l’on est autant attachée à une personne c’est inquiétant, surtout si ce n’est pas réciproque. C’est en effet de cette façon que nait la dépendance affective. Concernant l’âge, je ne pense pas que ce soit la raison pour laquelle il reste car il y a très peu de différence. Encore s’il y avait 10 ans cela aurait pu être une raison valable, mais là… L’autre élément important concerne la durée de la relation. J’ai l’impression que la rencontre vient à peine d’avoir lieu, ou depuis quelques semaines mais pas beaucoup plus. C’est plutôt surprenant et il faut donc comprendre pourquoi cet attachement est aussi fort à l’égard de cet homme. A mon sens, le fait d’être restée aussi longtemps seule joue forcément aujourd’hui, mais ce n’est pas le seul élément. On s’aperçoit que la dernière histoire de Léa s’est plutôt mal terminée dans le sens où elle est tombée sur un homme qui voulait tout contrôler car il était possessif. Par conséquent le passé amoureux joue là aussi un rôle prépondérant. Du coup, il y a eu un très fort attachement dès le départ et le fait de savoir qu’elle ne possédait pas l’entière exclusivité de son nouveau partenaire a dû être aussi un frein à son épanouissement puisque ce dernier à laisser sous-entendre qu’il était probable qu’il fréquente de nouveau sa maitresse. La plupart des hommes ne veulent pas s’engager pour cette raison, car ils auront l’impression de perdre leur liberté s’ils se mettent en couple sérieusement. Les meilleures séductrices sont celles qui parviennent à se détacher de leur conquête car elles adoptent à la perfection la célèbre technique du suis moi je te fuis et fuis moi je te suis ». De ce fait, Léa a redoublé d’efforts afin de montrer qu’elle pouvait être la femme idéale car elle était toujours présente pour lui alors même que son compagnon vit semble-t-il des moments difficiles. Du coup, elle se demande si lui ferait la même chose et c’est là une question fondamentale. Mais la réponse fait peur car en réalité tout le monde connait déjà la réponse… Du fait de son attachement extrême, l’homme qu’elle a rencontré pense que tout es acquis et qu’il n’a pas à fournir d’efforts. Mais c’est parce que Léa s’est mise en totale dépendance affective non pas par les mots mais par les actes. Il faut toujours garder un équilibre dans un couple. Si votre partenaire se dévoile alors vous vous dévoilez. Bien sûr vous n’êtes pas obligée d’attendre, vous pouvez prendre les devants mais s’il n’y a pas de répondant, alors vous devez cesser d’être dans la démonstration de sentiment. C’est vraiment ce déséquilibre qui pose problème et j’explique cela à merveille dans un autre billet présent sur mon site que vous pouvez retrouver ici. Pour en revenir à Léa, elle est désormais dans le doute et cela la ronge car elle n’a plus de nouvelle de son homme depuis trois jours. J’imagine à quel point les émotions se bouleversent dans ton esprit Léa et toutes ces questions auxquelles tu souhaiterais avoir des réponses. Je ne suis pas en mesure de te dire ce qu’il fait car lui seul le sait. Par contre, tu dois absolument cesser de poser des dizaines de questions car cela ne te mènera nulle part. Certes, tu es folle de lui mais cette histoire n’est pas épanouissante pour toi car tu seras toujours dans le doute. Néanmoins, comme tu l’as exprimé, il vit une période difficile actuellement et il est probablement occupé par ailleurs. Trois jours sans nouvelles ce n’est pas la mer à boire même si je comprends que tu sois inquiète. C’est surtout le fait que ce soit toujours toi qui renoue le contact. Lorsqu’une relation va toujours dans un seul sens, il est impossible qu’elle avance car ce sont les deux partenaires qui doivent fournir des efforts. Pour lutter contre ce que tu as montré jusqu’à présent, c’est-à-dire cet attachement sans faille, je te propose de prendre un peu tes distances pour voir si lui va revenir de lui-même. Si ce n’est pas le cas au bout d’une semaine, alors tu pourras lui envoyer un message mais en lui faisant comprendre que tu es inquiète. Par contre, il ne faut surtout pas en faire trop mais examiner les arguments qu’il fournira. Il a peut-être une excellente excuse mais après c’est à toi d’en juger et surtout de savoir si tu es épanouie dans cette histoire… Amicalement Alexandre Cormont Coach pour pousser les hommes à s’engager * Pour préserver l’anonymat de la personne ayant rédigé de témoignage, le prénom a été modifié.

Leshommes qui ne veulent pas s engager Lesbiene chat Are there OnlyFans Leaked - FREE Je contacte gratuit Greece Greece Greece Greece La femme qui attire tous les hommes a-t-elle quelque chose de plus que moi ? Attirer les hommes a tout à voir avec notre aura, c’est-à-dire l’énergie que nous dégageons. En fait, lorsque vous rencontrez un homme dont vous voulez attirer l’attention, vous serez peut-être surprise de découvrir que vous n’avez pas besoin de faire grand-chose lorsque vous êtes près de lui. Tout dépend de la façon dont vous faites ce que vous êtes en train de faire à ce moment-là, lorsqu’un homme intéressant est à proximité. La femme attirante a beaucoup de sex-appeal. Le sex appeal, c’est quoi ? Si vous avez du sex-appeal, cela signifie qu’il y a quelque chose en vous qui fait que les personnes du sexe opposé veulent être aussi proches de vous que possible. Il y a quelque chose de si attirant chez vous qu’elles veulent se lier à vous. Lorsque nous parlons de sex-appeal, nous faisons référence à un individu qui attire les gens qui s’identifieront à l’ensemble de notre personne. Ce genre de femme dégage beaucoup de phéromones. Si dans ce cas de figure, l’apparence physique est le point de départ, elle ne représente qu’une petite portion de l’ensemble du processus. Il n’y a rien de mal à surveiller son poids, à tonifier son corps, à choisir la bonne coupe de cheveux, à porter des vêtements élégants et à respecter toutes les règles d’hygiène physique, n’est-ce pas ? D’ailleurs, en faisant cela vous serez beaucoup plus séduisante et vous aurez déjà fait une partie du chemin pour amplifier le sex-appeal qui attirera l’homme que vous voulez. Découvrez un des derniers articles sur le sujet Comment Se Faire Désirer Tous Les Secrets Sur Le Sex-appeal. Les femmes qui attirent tous les hommes qu’est-ce qui attire la gent masculine ? Cet article présente les qualités qui aident la gent féminine à créer un aura de beauté afin d’attirer les hommes. Quelles sont les qualités qui font toujours craquer les mecs ? 1. Une apparence impeccable La première chose qu’un homme remarque chez une femme avant ou après un rendez-vous, c’est son apparence. Même quand il s’agit d’amour, la chose qui attire le plus un mec chez une nana, c’est son allure et son attitude. Toutefois, ce n’est pas la seule chose qui attire la gent masculine. D’ailleurs, une relation sérieuse n’est pas forcément basée sur l’apparence. Donc, d’autres facteurs comme l’intelligence, la personnalité et l’estime de soi, ont beaucoup à faire pour attirer les hommes. 2. Évitez les habitudes indésirables La première étape consiste à changer nos habitudes indésirables. Pour ce faire, il faut toujours se rappeler que d’autres personnes nous remarquent. De ce fait, il est important que nous nous efforcions d’émaner des vibrations positives et intéressantes. En développant une aura de confiance naturelle, nous avons également plus de chances d’écarter les hommes indésirables. Les hommes peu sûrs d’eux qui ne respectent pas les femmes ne s’engageront pas avec une femme qui s’aime et qui a des paramètres fermes. Les vibrations que nous dégageons sont cruciales si nous voulons susciter l’intérêt d’un homme de qualité. D’ailleurs, même si nous nous enregistrons sur un site de rencontre, nous devons présenter le meilleur de nous-même. Modifier nos habitudes n’est qu’une étape supplémentaire dans le développement d’une aura positive. 3. La confiance en soi Rien n’attire plus un homme que les types de femme indépendante qui ont une haute estime d’elles-même et beaucoup de confiance en soi. Une femme confiante est indépendante, sème le bien-être autour d’elle et peut faire face à des situations compliquées. Même à long terme, un homme pourrait compter sur elle et se sentira en sécurité. La plupart des hommes préfèrent être avec une petite amie qui démontre une grande confiance en soi car cela prédit une relation amoureuse plus saine. 4. Une bonne posture Lorsque votre dos est droit et que votre menton est relevé, vous dégagez automatiquement un air de confiance en vous. Nous savons tous que l’assurance est un trait de caractère séduisant. Alors, même si vous ne vous sentez pas particulièrement belle ou sûre de vous, gardez la colonne vertébrale droite ! Pour faire court, une bonne posture donne à tout le monde une meilleure image et plus d’assurance. Le mode d’emploi est simple si vous n’avez pas l’habitude de garder la tête haute, faites-le quand même ! La prestance et la posture sont les deux caractéristiques que les hommes disent remarquer le plus chez une femme désirable. 5. Le sens de l’humour Une personne sans sens de l’humour est peu excitante et ennuyeuse. Qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme, il est extrêmement important d’avoir de l’esprit et de l’humour. Beaucoup d’hommes trouvent extrêmement séduisant le fait qu’une femme puisse faire des blagues intelligentes et animer une foule avec son humour. Même si vous passez votre temps à discuter sur une appli de rencontre ou sur WhatsApp, vous devez absolument avoir le sens de l’humour ! 6. Marchez d’un pas détendu Parfois, quand les femmes ont beaucoup de sex-appeal et marchent d’un pas détendu, les hommes ne peuvent pas les quitter des yeux. C’est le genre d’attention que vous devez rechercher. Où que vous soyez, lorsque vous marchez, si vous ne vous appropriez pas cet espace, les hommes n’auront pas de coup de foudre pour vous. Marcher avec présence vous donnera un certain charisme. Ainsi, les hommes ne seront pas seulement attirés par votre fessier, mais par toute votre personne. Si vous savez comment piquer l’intérêt d’un mec, il voudra en savoir plus sur vous. L’attirance physique joue un grand rôle dans les premiers instants de l’amour, alors utilisez votre charme ! 7. Ayez du style La mode et la beauté physique ne sont pas des facteurs obligatoires dans une relation. Toutefois, si vous êtes aux premières phases de la fréquentation, il serait crucial d’avoir un sens du style. Bien que les femmes ne le remarquent pas souvent, une femme bien habillée peut attirer beaucoup d’attention. Ne vous habillez pas bien seulement pour votre premier rendez-vous. Essayez de faire des efforts constamment. 8. Le langage corporel Votre attitude se lit sur votre visage et dans votre langage corporel. Avez-vous l’air d’être une femme qui trouve la vie intéressante ? Souriez-vous ? Vos yeux sont-ils inquisiteurs ? Soyez confiante et chaleureuse. Les êtres humains qui trouvent la vie remarquable et agréable ont tendance à sourire comme si elles étaient au courant d’un merveilleux secret. Aucun homme n’a envie de côtoyer une femme qui s’ennuie, s’agite ou est antipathique. Les femmes déprimées ou en colère font fuir les hommes en masse. Une autre façon de pratiquer un excellent langage corporel est de prendre conscience de vos mains. Sont-elles détendues ou serrées ? Des mains crispées indiquent une personnalité fermée, têtue ou malheureuse. En revanche, lorsque vos paumes sont ouvertes et vos poignets exposés, vous donnez une impression plus accueillante. Cette qualité tranquille attirera les hommes vers vous. 9. Le succès professionnel Même si les hommes ne le disent pas tout haut, les femmes qui réussissent leur semblent très attirantes. Qu’il s’agisse de la sécurité financière ou de la réussite professionnelle, les femmes qui font carrière attirent les hommes. Cela leur donne la satisfaction de savoir que leurs femmes ne sont pas avec eux uniquement pour leur argent. Personne n’apprécie les femmes n’ayant aucun bon sens. Si un homme prévoit de passer le reste de sa vie avec sa partenaire, il visera probablement une femme intelligente et professionnelle. Quelqu’un qui a le sens et la sensibilité nécessaires pour surmonter toutes les situations de la vie. Les mecs adorent les nanas qui réussissent professionnellement ! 10. Appropriez-vous votre espace Que vous marchiez, soyez debout ou assise, il est essentiel que vous soyez à l’aise pour vous approprier l’espace que vous occupez, et ce, seule ou avec d’autres personnes. Pour ce faire, vous ne devez pas donner l’impression d’être mal à l’aise. Par exemple, ne baissez pas les yeux quand vous êtes gênée. Au contraire, soyez dans le moment et essayez de faire face à la réalité. C’est ce que signifie s’approprier son espace. 11. Faites appel à votre imagination Faites appel à votre imagination car il existe des millions de façons de vous pomponner afin de mettre vos attributs en avant. Ne soyez jamais ouvertement entreprenante. Vous voulez que l’homme qui vous intéresse remarque aussi que vous avez un esprit, pas seulement un corps, n’est-ce pas ? De plus, vous ne voulez surement pas attirer le mauvais type d’hommes. Ayez toujours beaucoup de classe car c’est ce que tout le monde aime ! Un autre conseil concerne les remises en beauté. L’application de maquillage, quel qu’il soit, doit se faire en privé. Se maquiller les lèvres en public n’est pas sexy, c’est même plutôt vulgaire. Bon, vous pouvez retoucher votre rouge à lèvres devant lui après un repas, mais ne le faites pas trop souvent. Conclusion ayez toujours l’air polie et soignée La femme qui attire tous les hommes existe-t-elle vraiment ? Tout d’abord, vous devez avoir une bonne coupe de cheveux, même si cela implique de dépenser plus d’argent. Une bonne coiffure fera des merveilles pour votre estime de soi en faisant ressortir la symétrie de votre joli visage. Une fois que nous avons fait tout ce que nous pouvions pour prendre soin de notre apparence extérieure, nous devenons plus confiantes. Deuxièmement, n’hésitez pas à porter des vêtements moulants, mais n’exagérez pas trop et évitez les habits amples. Vous ne voulez jamais avoir l’air de trop en dévoiler ou de trop en cacher. En d’autres termes, laissez de côté les vêtements de sport et les robes informes. Portez plus souvent quelque chose de joli et de flatteur. Par ailleurs, ne vous inquiétez pas si vous avez peur de prendre un peu de poids. Vous pouvez toujours utiliser vos courbes à votre avantage. Enfin, ayez toujours une apparence soignée. Portez ce superbe vernis à ongles sur vos doigts et vos orteils, peut-être un rose vif lumineux, un joli jaune ou un turquoise éclatant. Portez de beaux bracelets qui émettent un son agréable lorsque vous faites des gestes avec vos mains. Vous seriez surprise de voir à quel point les hommes ont envie de toutes ces touches de féminité, même s’ils ne savent pas vraiment ce qu’elles sont ni comment les obtenir. En fin de compte, il s’agit de savoir mettre en avant vos qualités. Et une fois que vous l’aurez fait, vous n’aurez aucune difficulté à attirer l’attention des hommes désirables. Vous n’aurez jamais à vous plier en quatre ou à battre des cils pour l’attirer. Au contraire, il vous suffit de créer une petite touche de mystère pour l’attirer.
Ilen est de même du droit de sûreté. La société ne promet pas à ses membres une demi-protection, une quasi-défense ; elle s'engage tout entière pour eux comme ils sont engagés pour elle. Elle ne leur dit pas : je vous garantirai, s'il ne m'en coûte rien ; je vous protégerai, si je ne cours pas de risques. Elle dit : je vous
A l’heure d’aujourd’hui je voudrais comprendre pourquoi j’attire les hommes qui veulent juste s’amuser avec moi juste coucher avec moi sans plus sachant que ces personnes sont soit marié ou soit en couple mais malgré ça il veulent quand même me garder que pour le sexe et j’attire que c’est personne même les hommes qui sont célibataire Quelle est votre réponse ? Réponse envoyée Nous validerons bientôt votre réponse pour ensuite la publier Une erreur s'est produite Merci de réessayer plus tard Meilleure réponse 29 JANV. 2021 Cette réponse a été utile à 10 personnesBonjour Sonia, Dommage que vous ne précisez pas votre âge... Quoiqu'il en soit, ce que vous constatez, c'est ce que vous émanez de manière inconsciente. Si cela vous pose problème, je suppose que c'est le cas puisque vous vous posez cette question, il serait nécessaire de revisiter votre enfance et de vous poser des questions ciblées pour comprendre votre conditionnement antérieur et ce que vous dégagez dans vos relations avec les hommes. Il est possible que inconsciemment vous attirez ces hommes par peur de vous engager dans une intimité relationnelle je ne parle pas de sexe. D'ailleurs sexuellement parlant, êtes vous satisfaite, prenez vous du plaisir avec ces hommes ?... ou simplement le plaisir de vous sentir désirée ?... Voilà quelques pistes de réflexion... Cordialement Hypnothérapeute clinique - Thérapie intégrative & holistique Cela vous a été utile ? Merci d'avoir donné votre avis ! 11 réponses 1 FÉVR. 2021 Cette réponse a été utile à 1 personnesBonsoir Sonia, peut être peut on travailler ensemble votre problématique? J'effectue des séances en présentiel mais aussi par visio. Marie-Christine Morin Lacourrege Psycho sexologue clinicienne Cela vous a été utile ? Merci d'avoir donné votre avis ! 1 FÉVR. 2021 Cette réponse a été utile à 2 personnesBonjour Sonia, merci pour votre message. Il y. peut etre dexu facteurs à cela - des attitudes et des intentions, qui cachent un attahcement et une peur d'etre seule, peut etre repérées par certains qui en profitent pour des relations éphémères. - un mécanisme qui vous fait reproduire les meme choix concernant vos partenaires avec des gestes et choix inconscients. nous pourrions voir cela ensemble, rapidement - revenir sur vos relations passées - examiner les causes et les effets - faire votre profil d'attachament pour mieux vous connaitre et le partenaire qui vous conviendrai - changer et faire évoluer vos interactions afin de ne plus avoir ce genre de relations qui ne vous satisfont plus. Avec bienveillance, empathie et sans jugement, je consulte aussi en visio Doctolib cela permet une grande discrétion et confidentialité, sans vous déplacer et aux moments ou vous êtes disponibles. Spécialiste en sexualité, relation de couple et sociale, amoureuse ou toxique, écrivez moi ou appelez moi et nous en discuterons. Bien cordialement, Christian RICHOMME Psychothérapeute - Paris Christian Richomme Psy sur Paris 1489 réponses 575 J'aime Réalisez une thérapie en ligne Contacter Cela vous a été utile ? Merci d'avoir donné votre avis ! 30 JANV. 2021 Cette réponse a été utile à 6 personnesBonjour, Votre question touche à des points très profonds de la personne que vous êtes. Il faudrait que vous puissiez parler avec une professionnelle qui s’attache à ce qui s’est passé dans votre petite enfance, et à écouter ce qui se dit inconsciemment en vous. Vous le sentez très justement il y a quelque chose en vous qui invite les hommes à cette attente uniquement sexuelle. Tous, nous avons oublié des éléments anciens de notre vie, certains ont été très douloureux, et nous nous protégeons ainsi de la souffrance. Mais ce n’est pas oublié dans la mémoire du corps et dans l’inconscient, et ces éléments sont très actifs sans que nous le sachions, sans que nous ayons prise sur eux. Je vous invite à chercher une professionnelle avec qui vous pourrez faire ce chemin de reconnaissance de ce qui vous habite à votre insu, et votre vie s’ouvrira ! Vous pouvez aussi me joindre par tél pour prendre un RV au cabinet ou à distance visio ou tél. Bien cordialement Béatrice Fierens Béatrice Fierens Psy sur Montpellier 162 réponses 857 J'aime Réalisez une thérapie en ligne Contacter Cela vous a été utile ? Merci d'avoir donné votre avis ! 29 JANV. 2021 Cette réponse a été utile à 5 personnesBonjour Sonia, Si vous attirez uniquement les hommes qui veulent s'amuser avec vous, c'est parce que de manière inconsciente vous avez cette fausse conviction que c'est tout ce que vous avez à leur offrir vous manquez d'estime et de confiance en vous et cela remonte à votre petite enfance. Il vous faudrait vous faire accompagner pour en identifier les causes , initier un processus de guérison des blessures et/ou traumas et sortir de vos conditionnements. Si vous souhaitiez en savoir plus sur ma thérapie, n'hésitez pas à me demander un premier échange téléphonique gratuit et sans engagement. Bien à vous Véronique BLANCHE, Thérapeute Holistique Guérison de l'enfant intérieur Hypnose Ericksonienne Soins énergétiques Bien à vous Véronique BLANCHE, Thérapeute Véronique Blanche Psy sur Saint-Brieuc 4524 réponses 2439 J'aime Réalisez une thérapie en ligne Contacter Cela vous a été utile ? Merci d'avoir donné votre avis ! 29 JANV. 2021 Cette réponse a été utile à 0 personnesSonia bonjour, La réponse à cette problématique se trouve surement dans votre histoire personnelle. Il faudrait donc en savoir plus sur vous vos relations à vos parents... Il est possible de travaillez sur cette problématique en thérapie, si vous voulez pouvoir faire autrement que d'attirer des hommes qui ne viennent vers vous que pour du sexe. Si vous avez besoin je suis à votre écoute, bien cordialement. Anne Auffret Thérapeute IFS, Sophrologue, Communication NonViolente Gestion du stress, des émotions, anxiété, dépression, deuil, conflits intérieurs... Anne Auffret Psy sur Plougonver 1068 réponses 790 J'aime Contacter Cela vous a été utile ? Merci d'avoir donné votre avis ! 29 JANV. 2021 Cette réponse a été utile à 3 personnesBonjour Sonia, ce que nous vivons à l'intérieur est bien souvent le reflet de ce qui existe à l'intérieur de soi. Vous avez certainement des croyances limitantes dans l'un de ces domaines - dépréciation, mésestime de soi - croyances limitantes sur les hommes - croyances limitantes sur votre capacité à réussir dans la vie... En voici quelques-unes, il peut bien entendu y en avoir d'autres. Je suis à votre disposition pour un complément d'échange à ce sujet. Cordialement, Nadia Salerno Thérapeute Nantes - libération des mémoires et croyances limitantes Séances tout public en visio, en cabinet ou à votre domicile Salerno Nadia Psy sur La Haie-Fouassière 25 réponses 34 J'aime Réalisez une thérapie en ligne Contacter Cela vous a été utile ? Merci d'avoir donné votre avis ! 29 JANV. 2021 Cette réponse a été utile à 0 personnesBonjour, comment sont les autres relations? Je reste disponible pour vous soit en téléconsultation ,SMS, What s App ou de visu en Bretagne Nord. Cordialement, ANEZO Florence Psychanalyste Psychothérapeute Thérapie de couple Florence Anezo Psy sur Saint-Brieuc 478 réponses 298 J'aime Réalisez une thérapie en ligne Cela vous a été utile ? Merci d'avoir donné votre avis ! 29 JANV. 2021 Cette réponse a été utile à 4 personnesBonjour Sonia, Vous devez être une femme sensuelle et bien dans sa peau qui donne envie aux hommes de vous avoir dans les bras, de vous possédez pour un moment de Fantaisie et de plaisir. Mais cela vous met mal à l'aise et vous déstabilisé. Et vous avez raison de douter et de venir vers nous. Car, à terme, ce manque d'amour que ces hommes ne peuvent pas vous donner va vous provoquer une dépréciation de votre corps et une baisse de moral. Vous devez travailler sur votre estime et votre bien être. En tant que coach, je peux vous y aider. N'hésitez pas à consulter mon profil et à me contacter. La première consultation par téléphone est gratuite et ensuite je consulte en visio. Belle journée à vous, Fleur, coach de vie et psychologue Fleur Poirier Psy sur Limoges 406 réponses 173 J'aime Réalisez une thérapie en ligne Contacter Cela vous a été utile ? Merci d'avoir donné votre avis ! 29 JANV. 2021 Cette réponse a été utile à 3 personnesBonjour Sonia, Cela peut être dû à plusieurs facteurs, d'une part votre positionnement, votre recherche qui est devenue peut être cyclique et vous ramène au même type de personnalité, votre histoire et votre vécu, à mon avis il faudrait creuser dans tous les domaines pour mieux comprendre les attirances que vous générez et comment en sortir pour vous épanouir dans une relation de couple saine. Je reste à votre écoute avec bienveillance et empathie. Marjorie LUGARI - Praticien en psychothérapie - Psychanalyste - Sexothérapeute Retrouvez moi en télé consultation aussi sur Doctolib en toute discrétion Marjorie Lugari Psy sur Saint-Maximin-la-Sainte-Baume 4426 réponses 7686 J'aime Réalisez une thérapie en ligne Contacter Cela vous a été utile ? Merci d'avoir donné votre avis ! 29 JANV. 2021 Cette réponse a été utile à 2 personnesBonjour Sonia, Vous attirez sans doute beaucoup plus de catégories d'hommes, y compris ceux qui voudraient construire avec vous, mais vous NE LES VOYEZ PAS, et ne voyez que ceux qui veulent coucher avec vous. C'est à l'intérieur de vous que tout se passe vous avez sans aucun doute une mauvaise estime de vous en tant que personne, et vous pensez sûrement que vous n'êtes pas digne d'être avec un homme de valeur. La peur d'être avec quelqu'un qui vous attire vraiment. Il vous serait nécessaire de faire une psychothérapie pour revisiter votre passé, comment vous avez été considérée dans votre famille, si vous vous sentiez intéressante, aimable etc. Qu'avez-vous vécu dans votre enfance, qui fait que vous vous retrouvez avec des hommes qui ne s'engagent pas envers vous? Je vous accompagne avec plaisir en présentiel ou en distanciel Bien cordialement Inès AVOT Inès Avot Psy sur Lille 4557 réponses 1937 J'aime Réalisez une thérapie en ligne Contacter Cela vous a été utile ? Merci d'avoir donné votre avis ! 28 JANV. 2021 Cette réponse a été utile à 7 personnesBonjour Sonia, comment savez-vous que vous n'attirez que ce genre d'hommes ? Cela vous a été utile ? Merci d'avoir donné votre avis !

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Chaque semaine, Fabien, notre spécialiste des rapports hommes/femmes, répond à vos questions. Pour lui poser la vôtre, c'est ici QuestionsFemina du spécialisteVotre question Cher Fabien, Dans une de tes réponses aux féminautes tu dis "C’est assez rare de trouver un homme prêt à s’engager dans une relation et à le verbaliser qui plus est". J'ai eu une surprise désagréable de la part d'un homme qui semblait amoureux mais un peu évasif. Au bout d'un temps, son comportement a commencé à me blesser. Je lui ai alors posé un ultimatum soit il s'engageait, soit c'était fini entre nous. Le monsieur a alors choisi son camp il a disparu, par peur de la pression de l'engagement. La grande question est Que veut dire "s'engager"? Pour moi cela signifie prendre la relation au sérieux, être présent et ouvert émotionnellement. Et après si cela ne marche pas, tant pis au moins on aura essayé avec toute la sincérité sincérité possible. Mais quelqu'un qui n'entre pas dedans... eh bien, au bout d'un temps, c'est frustrant. Est-ce que cela est tellement difficile? Quel est le problème avec l'engagement? Qu'on me l'explique, parce que je ne comprends vraiment pas ! Toi, aimerais-tu que l'on ne te prenne pas au sérieux ?Merci d'avance de ta réponse de FabienDécidément, on n’arrête pas de me citer en ce moment. J’en déduis qu’on me lit, ce qui me met une certaine pression quant à la réponse et les hommes n’aiment la pression que dans un verre comme tu l’as compris * ! Ainsi donc, en disant cela, j’ai répondu à ta dernière question oui, j’aime bien qu’on me prenne au sérieux. Plus sérieusement ha ha, qu’est-ce que l’engagement ? C’est une question pertinente car je ne suis pas sûr que l’homme et la femme en aient toujours la même définition. J’ai tendance à dire que du point de vue de l’homme que je suis, l’engagement va au-delà de ce que tu décris qui ressemble plutôt à un accord tacite. L’engagement nécessite une promesse explicite faite entre deux personnes, accompagnée donc d’une preuve quelconque de cette promesse – oui, un diamant peut être considéré comme une preuve valable – permettant l’objectivation de celle-ci et se rappelant régulièrement au bon souvenir des contractants », ce qui rassure toujours. Il est d’ailleurs amusant de noter qu’en anglais engagement signifie fiançailles » et on rigole moyen avec la parole donnée outre-Atlantique.Donc ainsi, je dirais pour ma part que l’engagement consiste effectivement à prendre une relation au sérieux, mais aussi de rendre ce sérieux visible » d’une manière concrète je te laisse le choix des armes. C’est d’ailleurs pour cela que certains hommes qui ne souhaitent pas s’engager dans une relation durable restent évasifs comme tu le dis et jouent sur l’ambiguïté si je ne dis rien, elle va me laisser tranquille, c’est sûr ». Evidemment, tout ceci est très fin et la preuve » dont je parlais ne peut être explicitement demandée à l’homme, sous peine d’en rompre le charme, voire d’être considérée comme une forme de pression. Mais qui a dit que cette preuve devait être le seul fait de l’homme ? Une autre option est que la personne ne sait pas si la relation peut marcher, et plutôt que de s’investir émotionnellement, préfère laisser celle-ci évoluer pour voir où cela mène. Personnellement, je suis plutôt du genre à jeter toutes mes forces dans la bataille et puis, ma foi, si ça rate, je me dis qu’au moins, j’aurai essayé. Cependant, tout le monde ne réagit pas comme ça. Nous avons tous une histoire, des fêlures, qui font que nous ne sommes pas toujours très à l’aise à l’idée de nous investir. Certains pêchent par excès de prudence et d’autres par excès d’impatience.Chaque homme et chaque femme aussi d’ailleurs est différent et chacun a sa propre vision de la façon d’aborder une relation naissante. Il est parfois bon de laisser un peu de temps à l’autre pour trouver ses marques afin de s’apercevoir au bout d’un certain temps s’il est tenté par une vraie relation de couple ou pas. Toute la question est de savoir de quelle durée exacte est ce certain temps ».Lorsqu’un couple est fait pour durer, j’ai tendance à penser qu’il s’en aperçoit à un moment ou à un autre. Dans votre exemple et s’il n’est pas revenu vers vous ou a disparu », c’est que ce n’était sans doute pas le cas.* tu me tutoies, je te tutoie.
Cest d’ailleurs pour cela que certains hommes qui ne souhaitent pas s’engager dans une relation durable restent évasifs comme tu le dis et jouent sur l’ambiguïté (« si je ne dis rien, elle va me laisser tranquille, c’est sûr »).
DE LA CULTURE DE LA VIGNE, SANS &’ANTIQUXTÉ , AU MOYEN AGE ET AU TEMPS PRÉSENT , GO LU MELLE, OLIVIER DE SERRES, ET LES AUTEURS MODERNES. SïSEKâI2& , ï?S&9 IMPRIMERIE DE JAMES ATTINGER. im. aj m an\J K * /.X/m£ 833838 M H3!tiiÛ 3*iïJL Toute la contrée qui s’étend d’une extrémité du pays de Neuchâtel à l’autre, entre le lac et le pied du Jura, u’est, en quelque sorte, qu’un grand vignoble. Ce vignoble fait vivre tout à la fois et ceux qui le cultivent et ceux qui le possèdent, c’est-à-dire une très grande Partie de la population. La culture de la vigne est donc certainement d’un haut intérêt pour elle. Dans un pays où l’on apprend tant de choses qu’on oublie , ou qui, en bonne partie, ne servent guères à la plupart de ceux qui s’en souviennent tant bien que mal, l’é- hide de la culture de la vigne en vaudrait bien une autre. Sans doute, pour le vigneron, une pratique intelligente et 11 ne longue expérience vont avant tout. Mais la con- uaissance des principes de cette culture et des observations dont elle a été l’objet, pourraient corriger chez lui une pratique défectueuse, ou en rendre meilleure une bonne, et il est certain qu’il s’y intéressera d’autant plus, qu’il sera plus intelligent et plus habile, parce que la théorie lui expliquera la raison de ce qu’il ne fait souvent que par routine. Si beaucoup de propriétaires ne s’intéressent guères a leurs vignes, c’est parce qu’ils ne s’entendent point IV du tout à leur culture. Et ils feraient très bien de s’y entendre, parce qu’en les faisant mieux cultiver, et en n’épargnant, ni ne dépensant mal-à-propos, ils en auraient un meilleur revenu. Mais ce qui pe vaudrait pas moins pour beaucoup de ceux qui possèdent des vignes ou qui seraient en position d’en acquérir, c’est qu’ils trouveraient dans la direction de leur culture un intérêt de vie et un emploi de leurs loisirs. Car enfin il faut une occupation à l’homme, quelle que soit sa position sociale ; et ce sont ceux-là même qui ne sont pas forcés de travailler pour vivre, qui peut-être ont le plus sujet aujourd’hui de se plaindre que le travail leur manque. Les arts veulent du génie. On n’est pas un bon ministre de l’Evangile sans une vocation pour ainsi dire divine. Pour réussir au barreau, il faut joindre au goût d’une étude aride le don d’une parole claire et persuasive. La littérature est sans doute indispensable pour nourrir et cultiver l’esprit des hommes qui ne veulent pas être dominés ou absorbés par les intérêts matériels et positif. Mais, à peu d’exceptions près, la littérature n’est pas un état. Les fonctions publiques dont tant de bons citoyens acceptent une part plus ou moins grande , ne remplissent la vie que d’un très petit nombre d’hommes. Que reste-t-il dans notre petit pays? L’industrie, le commerce, l’agriculture. Mais encore ici tout le monde n’a pas la liberté du choix, ou le choix semble déteripiné par des circonstances indépendantes de notre volonté. Ainsi les habitans de nos montagnes sont industriels par nécessité, et ceux du vignoble croyaient jadis qu’ils étaient agriculteurs par nature , et qu’ils ne pouvaient faire rien V le mieux ni de plus sage , que de cultiver les vignes que leurs pères avaient plantées. Aujourd’hui leurs idées ont changé; le commerce et l’industrie ont brillé à leurs yeux comme le chemin de la fortune. Les vieilles races, attirées par cet attrait et par celui d’occupations moins rudes, émigrent et se répandent de toutes parts dans les centres de l’industrie et du commerce, et des familles étrangères arrivant à leur place, ont bientôt occupé la moitié de leurs demeures et formé, dans les villages qu’elles habitaient, une population toute nouvelle. Quel sera l’avenir du vignoble ? Comment son agriculture luttera-t-elle contre une concurrence si redoutable? Comment y retenir, comment y fixer, comment y intéresser, et ceux qui cultivent la terre de leurs bras, et ceux dont les capitaux la font valoir? Ni aux uns ni aux autres, la vigne ne fait espérer la richesse. Elle promet de les faire vivre, d’augmenter peut-être leur aisance, mais voilà tout. Toutefois, la condition de propriétaire et celle de cultivateur ont aussi leurs avantages et leurs biens propres et incontestables, quoique méconnus. Heureux les agriculteurs, » disait Virgile, mais ses vers, je crois, ne persuaderont personne de le devenir, et les tableaux les plus gracieux des poètes sur le bonheur de la vie champêtre, tout en charmant l’homme de goût, le laissent tranquillement assis dans son fauteuil. Peut-être, dans notre siècle positif, sera-l-on plus touché des réflexions du plus habile des économistes, écrivant dans la plus industrieuse et la plus, commerçante de toutes les contrées du monde. VI Pour diriger prudemment des travaux soumis comme l’agriculture à l’inconstance du temps et aux vicissitudes de mille accidens, il faut, dit Adam Smith, une intelligence et une sagesse supérieures à l’esprit qui dirige des opérations toujours uniformes. Quelques pages d’impression enrichies de quelques gravures, peuvent suffire à expliquer les différens procédés de tous les arts mécaniques. Plus que ces arts, la conduite des travaux champêtres demande une intelligence naturelle et une expérience acquise. L’homme qui laboure la terre est moins fait sans doute que l’industriel des villes, aux usages de la société, mais il s’élève en général par son esprit au dessus de celui qui donne toute son attention à deux ou trois opérations fort simples, et qui même, par suite de la division du travail poussée à ses dernières limites, ne fait qu’une seule et unique chose du matin jusques au soir, tous les jours de sa vie. L’agriculteur, au contraire, et surtout le vigneron, se livre successivement à celte série de travaux divers que ramène l’ordre des saisons ; la division du travail est impossible pour lui, et ce qui peut-être nuit à la perfection de son art, profite au perfectionnement de son esprit. Il faut l’avouer aussi à l’honneur des agriculteurs le malheureux esprit de monopole entre moins souvent dans leur cœur. Ils sont plus disposés à favoriser qu’à arrêter la culture et l’amélioration des terres de leur voisinage. Ils n’ont point de secrets comme en ont la plupart des manufacturiers, et lorsqu’ils ont trouvé une méthode nouvelle plus avantageuse que l’ancienne, on vu les voit disposés à la communiquer à leurs voisins, et même à l’étendre aussi loin qu’il est possible. Ceux qui sont occupés d’agriculture, dit Caton l’ancien, sont les moins envieux et les moins jaloux de tous les hommes. D’ailleurs, la beauté de la campagne, la tranquillité d ame qu’elle inspire, l’indépendance que donne le travail de la terre, ont toujours un attrait plus ou moins puissant, et comme c’est à ce travail que nous fûmes originairement destinés, il y a toujours quelque période de notre vie où un goût de préférence nous ramène vers notre première destination. Enfin, si, dans les manufactures, l’homme seul semble tout faire, parce que la nature n’agit que par l’action de ses lois générales, dans l’agriculture, au contraire, l’homme et la nature travaillent évidemment ensemble, ou plutôt l’homme ne fait que préparer et diriger l’action des forces de la nature. L’agriculteur sent à chaque instant que le succès de ses travaux est en dehors de son pouvoir. Les intempéries d’une saison, un instant de grêle ou de gelée anéantissent ses travaux et ses espérances d’une année entière. Il se sent immédiatement sous la main de Dieu. Il est plus disposé à recevoir le bien avec reconnaissance, le mal avec soumission. Il ne s’aigrit pas comme ceux qui sont victimes de l’injustice ou de la mauvaise foi des hommes. Il y a trois genres de cultùre qui, sous le 47° degré de latitude, dominent chacun dans l’une des trois régions dont se compose le pay^de Neuchâtel, et suivant que les terres sont soumises à l’un ou à l’autre de ces trois genres de culture, la qualité de propriétaire et celle de cultivateur sont réunies ou séparées, et les VIH rapports entre celui qui possède le sol et celui qui le cultive, sont d’une nature très diverse. La propriété des prés et des pâturages appartient, pour l’ordinaire, à des capitalistes qui perçoivent une rente fixe des propriétaires de troupeaux qui exploitent leurs terres. Pour les premiers, cette propriété n’est rien que le placement solide, mais à bas intérêt, d’une somme d’argent. Les champs forment aussi en quelques endroits des domaines qui sont affermés ou cultivés à moitié de fruits, mais en général ils n’ont pas d’autres propriétaires, et surtout ne peuvent avoir de meilleurs proprietaires que ceux qui les labourent eux-mêmes et qui y recueillent, non pas sans doute toujours avec un avantage égal, mais pourtant d’une manière presque assurée, la nourriture de leurs familles. Il n’en est pas de même des vignes ; elles ont d’abord ' ceci de particulier qu’elles n’admettent pas de fermiers, et que lorsqu’elles ne sont pas cultivées par leur propriétaire, elles doivent l’être ou à moitié de fruits, ou par des vignerons payés en argent, ou suivant un mode mixte ; mais en outre le propriétaire et le vigneron sont généralement deux personnes différentes, et cette division résulte d’abord de la nature de cette culture, et ensuite des conditions auxquelles est soumise la réalisation de ses produits. D’un côté, il n’y a pas beaucoup de propriétaires assez robustes pour être vignerons , et de l’autre, l’extrême inégalité et l’incertitude des récoltes de la vigne, les avances considérables qu’elle exige, rendent précaire et difficile la position des vignerons-propriétaires. Ils sont forcés de IX vivre de privations pendant une série d’années, en attendant une récolte abondante qui arrive enfin, mais dont souvent le produit est déjà consommé d’avance. La position des propriétaires malaisés qui, ne pouvant cultiver leurs vignes eux-mêmes, sont obligés de payer des vignerons, est encore bien moins favorable. Telle est la cause à laquelle on attribue, en Allemagne, la pauvreté comparative des pays de vignobles. Et chez nous, dans toutes les mauvaises années, on entend les simples vignerons plaindre eux-mêmes les petits pro" priétaires et trouver leur propre situation bien [meilleure et plus assurée. Pour se dédommager des mauvaises années, il ne suffit pas de faire une récolte abondante et de bon vin, mais il faut souvent attendre et le garder pendant deux ou plusieurs années, et jusques à ce qu’une récolte chétive ou de mauvais vin ait augmenté la valeur de celui qu’on aurait vendu à vil prix au moment où on venait de le recueillir. Et sous ce second rapport, la position des propriétaires malaisés n’est pas moins mauvaise, parce qu’ils ne peuvent presque jamais attendre, pour vendre leur vin, le moment du renchérissement. La propriété de la vigne semble donc exiger la possession de quelques capitaux et une certaine aisance, soit pour supporter les mauvaises années, soit pour tirer parti des bonnes. Mais tandis que les vignes appellent les capitaux, les capitaux chez nous semblent se retirer de la vigne et l’abandonner. Ils vont chercher un emploi dans le commerce, les entreprises industrielles et les fonds publics, où ils procurent à celui qui les possède, un revenu sans X embarras. Mais quant aux vignes, elles sont décriées à Neuchâtel à peu près autant qu’elles l’étaient à Rome du temps de Columelle. Quelles en sont les causes? En les recherchant, on trouverait peut-être qu’elles sont les mêmes aujourd’hui qu’il y a dix-huit siècles, et que le mal vient de la faute du cultivateur plus que de celle des vignes. Pour s’en assurer, qu’on examine, comme le recommande Columelle, si l’on a donné une attention suffisante à ces quatre points 1° Si l’on a choisi des espèces productives et appropriées au sol; 2° si l’on a soigné la plantation et l’éducation de la vigne quand elle était jeune; 3° si on l’a bien cultivée depuis qu’elle est dans sa force; 4° si l’on n’épargne aucune dépense utile. Selon toute apparence, dans ce pays ce n’est pas pour le plus grand nombre des vignes qu’on pourrait donner une réponse parfaitement satisfaisante sur ces quatre points. Et il en est beaucoup pour lesquelles la réponse serait négative sur chacun d’eux. Qu^ nos vignes puissent valoir mieux que ce qu’on les a faites, c’est ce qui est bien établi par d’anciens documens. Les rôles des revenus du souverain constatent que les vignes de la mairie de Neuchâtel produisaient en moyenne, il y a 500 ans, près du double de ce qu’elles produisent aujourd’hui. Sans doute on a planté dès lors en vignes beaucoup de terrains médiocres ou mauvais , et qui naturellement abaissent la moyenne générale. Mais la cause principale de l’ancienne fertilité de notre vignoble, se trouve dans l’ancienne simplicité des mœurs. Alors c’étaient les bourgeois de Neuchâtel eux-mêmes qui étaient les cultiva- XI leurs expérimentés des vignes dont ils étaient les propriétaires aisés, et auxquelles ils n’épargnaient ni le travail ni la dot, ayant tous une ou plusieurs vaches dans leurs étables, dont les engrais étaient exclusivement destinés à leurs vignes. Les anciennes mœurs ne se refont pas. Mais le temps qui les a détruites a reformé chez nous un autre état social, sous lequel le vignoble pourrait recouvrer son ancienne fertilité, si ceux qui jouissent d’une fortune faite, cessaient de dédaigner ou de redouter la condition de propriétaires de vignes. Plusieurs motifs devraient les y engager, et principalement ces quatre i° L’emploi de leurs capitaux. 2° Un intérêt patriotique. 5° Un intérêt social. 4° Un emploi de leurs loisirs. Il y a 50 ou 60 ans que beaucoup*de capitaux ayant été retirés du commerce, et l’état de guerre des contrées voisines ayant donné une grande valeur aux produits de la terre, le prix des vignes monta à un taux excessif. Bientôt la valeur de leurs produits retomba, mais les prix payés restèrent dans les livres de comptes, ensorte que les vignes ne donnèrent plus que le 2 ou 2 pour cent, d’où on conclut qu’elles étaient un mauvais bien, tandis qu’on en devait seulement conclure qu’on les avait payées trop cher. Et ce fait est entré pour beaucoup dans leur discrédit actuel. Dans les vingt ou trente dernières années , les vignes ont rebaissé d’un tiers et plus, et à leur prix actuel, la rente du capital d’achat est à peu près au niveau de l’intérêt ordinaire de l’argent prêté, c’est-à- XII dire à 4 pour cent, tandis que le prix des autres terres est sensiblement plus élevé; elles ont donc cessé d’ètre d’une manière absolue un mauvais placement de capitaux , et on peut rappeler à ceux qui en possèdent, ces paroles d’Ad. Smith Celui qui applique son capital à l’agriculture, l’a pour ainsi dire sous ses yeux, il surveille sa fortune de plus près que le négociant ne surveillé la sienne, car il faut, dans le commerce, non seulement l’exposer aux vents et aux vagues, mais encore aux élémens plus hasardeux de la folie et de l’injustice des hommes. Le capital, au contraire, qu’on emploie à l’amélioration de la terre, est aussi assuré que peut le permettre la nature des choses humaines.» Des considérations d’un autre ordre peuvent aussi être présentées aux Neuchâtelois aisés du vignoble. Si ce qu’Olivier de Serres a dit est vrai, si c’est autant qu’on veut que la vigne donne, si elle doit être traitée plutôt prodigalement que libéralement, il est certain aussi que des capitaux plus considérables engagés dans cette culture, la rendront plus florissante et relèveront par là même la valeur des terres de nos coteaux. Des vignes cultivées en bonnes espèces, soit par l’effet d’une plantation nouvelle, soit par le moyen de la greffe, des vignes élevées avec soin, bien cultivées et que l’on dotera de tout ce qui leur faut, seront une nouvelle richesse pour le pays, une valeur nouvelle donnée au sol de la patrie. Là où cette valeur étaitnulle, on l’aura créée; là où elle était faible, on l’aura augmentée et peut-être doublée. XIII Tout vigneron doit être intéressé sous une forme et dans une mesure quelconque, au produit de la vigne qu’il cultive. Ainsi, plus la vigne produira et plus il aura d’aisance, meilleure on l’aura rendue et plus il la travaillera avec courage et bonne foi. Ainsi l’homme riche, qui de mauvaise a rendu sa vigne bonne, contribue efficacement, non seulement sans qu’il lui en coûte rien, mais en y trouvant son profit, à améliorer sensiblement le sort des hommes appartenant à l’une des classes pauvres de la société. Mais les rapports des propriétaires aisés avec les vignerons ne se bornent pas là. Us prennent nécessairement le caractère d’un patronage véritable , fondés qu’ils sont sur un intérêt commun et permanent ; le maître n’ayant pas moins besoin d’un bon vigneron, que le vigneron d’un bon maître. De là une bienveillance mutuelle qui s’établit ici facilement et plus naturellement que dans les autres relations entre les hommes des classes élevées et ceux des classes inférieures. Voilà l’état ordinaire. Survient-il une crise, des temps difficiles, le vigneron sait à qui recourir; avec peu de chose souvent, on peut le tirer d’embarras, et si même des secours plus considérables devenaient nécessaires, un maître aisé les départit plus volontiers à son vigneron qu’à un étranger, parce qu’il peut mieux en surveiller l’emploi, et même leur donner le caractère d’un prêt qui se rembourse par petites fractions et qui n’est onéreux, ni pour le prêteur, ni pour l’emprunteur. On l’a dit , je crois avec beaucoup de raison, une des plus fortes digues à opposer au commu- xrv nisme c’est une association, -sous une forme quelconque , des travailleurs avec les capitalistes et les proprietaires, pour un but commun, et une fusion permanente quoique très partielle de leurs intérêts. Tels sont évidemment les rapports nécessaires des vignerons et des propriétaires de vignes. Et ils ont bien le caractère de ceux dont on écrivait na- guères ' qu’ils doivent exercer sur la société » l’influence la plus salutaire. Ils sont propres à re- »médier, en grande partie du moins, à l’ébranlement » moral suite de la dernière révolution qui s’est accom- » plie dans les idées et dans les institutions des peuples » de l’Europe. Aux liens qui tenaient assemblée la so- » ciété féodale, on substituera des rapports de bienveil- » lance et d’utilité mutuelles entre les diverses classes. » Et les dangers dont l’esprit révolutionnaire menace l’or- » dre social seraient bien moins redoutables, si tous ceux » qui usent leur éloquence à les déplorer dans les salons, » les combattaient dans leurs terres à l’aide des moyens » qui sont à la disposition de tous les propriétaires. Quant on n’obtiendrait qu’une faible partie de ces résultats, il est difficile que l’homme aisé n’envisage pas comme un bon emploi d’une partie de ses loisirs, le temps qu’il donnera à ses vignes et à ses vignerons. L’attédiation que les unes et les autres lui causeront par fois, sera bien compensée par un véritable intérêt moral et par les soins d’une culture qui sera éclairée par la connaissance des principes de l’art. Il faut les chercher dans les écrits des maîtres et les éprouver par * Bibliothèque universelle, septembre 1843. XV la pratique, et c’est à mettre sur la voie que ce livre est destiné. A une notice sur l’Histoire naturelle de la vigne, on y a réuni ce qu’il y a de plus essentiel concernant sa culture et de plus approprié à notre pays, dans les ouvrages qui font autorité, savoir, ceux de 1° Columelle, dans lequel on trouve le sommaire de tout ce que les anciens savaient en agriculture. 2° Olivier de Serres, qui nous la représente dans son théâtre, telle qu’elle était à l’époque qui a suivi le moyen-âge. 5° Lenoir , auteur français d’un traité estimé de la culture de la vigne au 19 e siècle. A la suite sont Des fragmens de l’ouvrage de Chaptal, Rosier et Parmentier. - L’état de la culture neuchâteloise telle qu’elle est consignée dans les mémoires de agriculteur de Peseux, que la Société d’émulation a couronnés au commencement de ce siècle. Une notice sur les moyens de propager les meilleures espèces de raisins. Le récit d’une expérience sur la propagation de la vigne par le semis. L’extrait d’un Mémoire sur la culture de la Côte au canton de Vaud. Enfin, un aperçu de la culture de la vigne en Allemagne, et spécialement l’indication d’une opération dont les agriculteurs de cette contrée parlent comme pouvant faire une révolution, et dont M. de Sandoz- Rollin vient le premier de faire l’essai dans ce pays. XVI En comparant ces traités divers, en étudiant, ce qui vaudra beaucoup mieux, les grands ouvrages dont ils ont été tirés, on se convaincra que la culture de la vigne est, pour ainsi dire, restée la même dans les trois grandes époques du mouvement social. Sur les points nombreux où tous les âges ont été d’accord, on sera plus disposé à tenir pour bonnes des pratiques et des méthodes si éprouvées. Sur les points où il y a divergence, sur les nouveautés surtout, on demeurera en doute, on examinera de près, afin de n’adopter que ce qui peut convenir parfaitement à notre sol et à notre climat. Il y a sans doute beaucoup de Neuchâtelois auxquels ce volume n’apprendra rien. S’il intéresse quelques amis de la vigne, il aura produit ses fruits; s’il reste entièrement stérile, eh bien, qu’il aille dormir avec tant d’autres, sous cette paisible poussière qui est l’apanage assuré des livres où il n’y a que de bonnes intentions. HISTOIRE NATURELLE DE LA VIGNE. PAR ROSIER, CHAPTAL ET PARMENTIER. La vigne, vitis vinifera, est placée selon le système deLinnée, danslaPentandrie monogynie; c’est-à-dire avec les plantes dont les fleurs ont cinq étamines et un pistil. Sa fleur rosacée est composée de cinq pétales qui se rapprochent vers leur sommet, et d’un calice à peine visible, divisé en cinq petits onglets. Du milieu du calice sort le pistil, couronné d’un stigmate obtus. L’em- krion devient une baie ronde dans laquelle on trouverait constamment cinq semences nommées pépins, s* une, deux et quelquefois trois d’entr’elles n’avortaient. Elles sont dures, presque osseuses, arrondies en forme de cœur vers l’une des extrémités, et resserrées 2 HISTOIRE NATURELLE en pointe vers l’autre; elles sont en outre divisées en deux loges dans leur partie supérieure. Les fleurs, disposées en grappes, sont opposées aux feuilles; et celles-ci, alternes, grandes, palmées, découpées en cinq lobes et dentelées dans leur pourtour, tiennent au sarment par un long pétiole. Les branches de la vigne, comme celles de la plupart des plantes sarmenteuses, sont armées de vrilles, tournées en spirale ou en forme de tirebourre, par le moyen desquelles elles s’accrochent aux corps étrangers qu’elles peuvent atteindre, pour se soulever et éviter le contact immédiat de la terre dont l’humidité pourrirait souvent les baies, avant la maturité des semences. La maîtresse racine plonge en terre où elle se fourche et jette de nouvelles racines si ténues, si déliées, qu’on leur donne le nom de capillaires, de chevelus, de chevc- lées, etc. Elles s’amincissent même tellement en s’étendant horizontalement, qu’elles finissent par être imperceptibles à l’œil le plus 'exercé. La première fonction des grosses racines est d’assujettir la plante; celle des autres, d'aspirer en terre une partie des ali- mens propres à la nourrir. De ces racines sort une tige souvent tortueuse et toujours couverte d’aspérités produites par de gros nœuds, plus ou moins distans les uns des autres, et par une écorce de couleur brune, plus ou moins foncée, et si faiblement adhérente au liber, qu’elle s’ert détache continuellement, soit par écailles, soit en longs et étroits filamens. 3 DE EA VIGNE. Ce fréquent changement des parties corticales annonce que son bois ne peut avoir d’aubier, par conséquent que toute la partie ligneuse du pourtour est d’une grande densité. En effet, les tiges de cette plante sont propres, comme les bois les plus durs, à recevoir au tour toules les formes qu’on veut leur donner, surtout quand elles sont vieilles et qu elles ont acquis le Volume auquel elles sont susceptibles de parvenir. Celle vieillesse et ce volume sont quelquefois très extraordinaires. Un plant de vigne abandonné à la seule nature, placé dans un sol et un climat qui lui conviennent , et qui trouve près de lui des appuis capables de résister à ses élans et aux efforts qu’il fait pour croître, acquiert un volume énorme et parvient à la plus étonnante longévité. Il en est tout autrement de celui que l'on taille ou dont on retranche les sarmens. La sève employée à leur renouvellement et à leur croissance, se porte rapidement et sans mesure vers les extrémités ; ses élémens s’épuisent ; les canaux qui la filtraient se dessèchent, et la plante n’a rien d’ex- Iraordinaire, ni dans son port, ni dans sa durée. Il en est ainsi de tous les arbres ceux qu’on est dans l’usage d’élaguer n’acquièrent jamais le volume de ceux dont les branchages vieillissent avec eux. Les anciens naturalistes et les voyageurs modernes sont, d’accord entr’eux sur la longue vie et sur les étonnantes proportions de la vigne dans son état agreste'. Strabon, qui vivait du temps d’Auguste, rapporte qu’on voyait dans la Margiane, des ceps d’une si énorme grosseur, que deux hommes pouvaient à Peine en embrasser la tige. C’est avec raison, dit Pline, HISTOIRE NATURELLE 4 que les anciens avaient rangé la vigne parmi les arbres. Nous voyons à Populonium , ajoule-t-ïl, une statue de J upiter, faite d’un seul morceau de ce bois, et qui, après plusieurs siècles, est encore exemple de tout indice de destruction. Les temples de Junon à Paiera , à Marseille, à Metaponlum, étaient soutenus par des colonnes de vigne ; et actuellement encore, la charpente du temple de Diane, à Ephèse, est construite de vignes de Chypre il n’est point de bois plus indestructible que celui-là.» Ce même naturaliste parle ailleurs d’une vigne qui existait depuis six cents ans. Les modernes savent que les grandes portes de la cathédrale de Ravenne sont construites de bois de vigne, dont les planches ont plus de quatre mètres de hauteur sur trois à quatre décimètres de largeur. Il n’y a pas long-temps qu’on a vu dans le château de Versailles et dans celui d’Ecouen, detrès grandes tables construites d’une seule planche de ce bois. La vigne sauvage est moins délicate sur le choix du terrrain que sur celui du climat ; elle croît spontanément dans toutes les parties tempérées de l’hémisphère septentrional. On la rencontre assez fréquemment en Europe dans son état agreste, du 20 e jusqu’au 45 e degré de latitude. DE LA VIGNE. PHYSIOLOGIE DE LA VIGNE. Avant de décrire les parties organiques de la vigne et de désigner les fonctions que chacune d’elles est appelée à remplir, il est bon d indiquer les moyens 4 Quelques personnes ont cru que les vrilles ne sont qu’un produit de la coulure, et n’existent que par l’effet d’ un accident et en remplacement des grappes. Elles n’avaient pas observé, sans doute, que les vrilles ne poussent que dans la moitié supérieure du sarment, c’est-à-dire, là où le fruit ne se montre jamais, puisqu’on ne le trouve que dans la moitié inférieure; la sève trop peu élaborée vers les extrémités de la plante, parce qu'elle y arrive avec trop d’abondance, ne produit point de raisin ; elle n’est propre qu’à être convertie en partie ligneuse. La fleur de la vigne est soutenue par un péduncule qui se divise en plusieurs parties. Celles-ci se prolongent pour former la grappe. Au dessous de la corolle est le calice qui renferme les organes de la fructification, avant l’épanouissement de la fleur. Les pétales sont les défenseurs ou les conservateurs des parties de la génération. L'étamine, ou poussière fécondante, est la partie mâle de la génération ; elle s’échappe dans l’épanouissement de la fleur, et se porte sur le stigmate, qui est l’orifice de la partie femelle de la génération. Ce sommet est criblé de petits trous, par où cette poussière fécondante s’introduit jusqu'à sa base, où elle rencontre le germe, autrement dit embryon, qu elle féconde aussitôt. Cet acte donne naissance aux pépins ou semences, qui seraient constamment destinés à reproduire la vigne, si l’industrie humaine n’avait trouvé des moyens plus prompts de la multiplier par des boutures et des provins. Les semences de la vigne sont enfermées dans le grain du raisin. Ce grain contient en outre deux sub- DE LA VIGNE. l5 stances très différentes, la pulpe et la résine colorante qui se manifeste au temps de la maturité. Celle-ci adhère à la peau membraneuse environnante la Pulpe forme le muqueux, le suc du raisin, et n’est point colorée. La couleur que l’on voit extérieurement est due à la résine adhérente intérieurement à la pellicule. Le raisin est blanc, noir, rouge, enfumé, suivant la couleur de celte résine. Elle conserve une espèce d’acreté, malgré la maturité du fruit. La connaissance de la structure et de l'usage des différentes parties delà vigne, ne doit point êtreconsidé- l'éc comme un objet de vaine curiosité, puisqu’elle doit avoir une grande influence sur la manière de la diriger et de la cultiver ; car il appartient à la théorie d’indiquer les règles de la bonne pratique. La vigne n’ayant ni liber, ni couche corticale, la sève monte également des racines à l’extrémité supérieure des rameaux, par toutes les parties du bois, au lieu de passer, comme dans les autres arbres, entre l’écorce et la partie ligneuse ; d’où il suit que la vigne seule peut être greffée sans avoir besoin du point de contact de deux écorces, STATISTIQUE DE LA VIGNE. PAR LENOIR. La vigne est originaire de l’Asie, entre le 20 e et Je 4o e degré de latitude. Les colonies des Phéniciens en ont scucessivement porté la culture sur tout le littoral de la Méditerranée , d’où elle s’est avancée lentement vers le nord de l’Europe. Aujourd hui la culture de la vigne, dans l’hémisphère boréal, s’étend au nord, jusqu’au 5i e degré '/ a de latitude, et au sud, jusqu’au j’V. Entre le 20 e et le 4o e degré, les raisins qu’elle produit sont toujours si excellens qu’il est difficile d’en faire de mauvais vins ; aussi voyons-nous les peuples qui habitent l'Archipel et les autres îles de la Méditerranée, quoique cultivateurs peu industrieux, faire cependant des vins exquis. Plus au nord, et dès le 4o e degré, la vigne exige une culture soignée. 11 faut déjà de l’art pour faire de bons vins. Au delà du 45 e degré, la culture de la vigne devient plus difficile encore ; on trouve moins de sols et d’expositions qui lui conviennent ; il faut beaucoup d’art dans la culture et encore plus peut-être dans la vinification. C’est au sud du 4o c degré qu’on récolte en Espagne les vins de Xerez, de Paxarette, de Malaga ; et en Portugal, les vins de Carcavellos, de Setuval, de Porto, etc. STATISTIQUE DE EA VIGNE , PAR LENOIR. 17 Les vins de Madère se récoltent par le 38 e ; ceux de Schiraz, par le 3o e ; ceux des Canaries, par le 28 e de laiitude boréale enfin les célèbres vins du cap de Bonne-Espérance, par le 34 e degré de latitude australe. Si dans la Côte-d'Or cl dans la Marne, on fait d’ex- cellens vins, ce n’est pas le climat qui les donne; ils sont dus à l’industrie des cultivateurs qui ont su approprier la culture au climat, et profiter, avec une rare intelligence, de toutes les circonstances de sol et d’exposition. Il y a une grande différence de climat entre les dé- partemens méridionaux de la France et ceux du Nord ; cette différence est toute entière à l’avantage des premiers, personne ne disconvient de cela ; si donc, dans . nos déparlemens du nord, on cultive encore la vigne avec succès , celte culture devrait être bien moins productive que dans les déparlemens du midi ; cependant il n’en est pas ainsi. Si l’on divise la France en quatre régions parallèles a l’équateur La première, située au sud du 45 e degré de latitude Bordeaux ; La seconde, comprise entre le 45 e cl le 47 e Bhône, Arbois ; La troisième, entre le 47 e cl le 49 e La Bourgogne ; Et la quatrième, au nord du 49* La Champagne; Le produit moyen de la vigne, dans chaque région est, par hectare 2 STATISTIQUE DF. LA VHÏNE, hectol. lit. i re région .'17 80 ri. '7 63 28 09 .82 4* Le prix moyen cle l’hectolitre de vin, six mois après la récolte et pour le producteur, est, savoir i re fr. 16 cent. 14 » — » 1 7 » 1 3 » 21 » 54 » » » » D’où il suit que le produit brut moyen de l’hectare de vigne a une valeur, dans la 1” région, de ... 252 fr 247 » 48i *> 698 » Je me sers, pour établir ces résultats , des données contenues dans l’œnologie française de M. Cavoleau, ouvrage qui a obtenu en 1827 le prix de statistique à l’institut. Ces données méritent toute confiance; cependant je crois nécessaire de les appuyer sur quelques autorités qui, quoique plus anciennes, ne sont pas sans poids. La régie des droits réunis a fait dans toute la France, pendant cinq années, de 1804 à 1808, le recensement des vignes et l’inventaire des vins récoltés. PAR LENOIR. 19 On trouve que le produit moyen de l’hectare dans rhaque région, exprimé en hectolitres, est, savoir hectol. lit- 1" 4 2* ».21 4 3 e ».. 29 5 4 ' ».. . . 36 2 Excepté pour la première région, les produits de 1 hectare sont plus forts que ceux qui sont donnés par M. Cavolcau ; cependant ils présentent encore le même résultat, savoir que les vignes des deux régions du nord, produisent presque deux fois autant que les vignes des deux régions du midi. II y a enfin une statistique des vignobles de France par les préfets M. Julien en a publié les résultats dans sa topographie de tous les vignobles connus. Voici quel est le produit de l’hectare, dans chaque région, d’après cette statistique heclol. Ht. i re 20 2 e ». 16 65 3 ' ».. . ' . 24 7 3 at 4 e » . 3 o 78 Ici tous les produits sont inférieurs à ceux qui sont donnés par le recensement de la régie et par la statistique de M. Cavoleau. Cela n’a rien d’étonnant; ce sont les maires qui donnent ces renseignements, et la plupart d’entr’eux les donnent sciemment au dessous de la réalité. 20 STATISTIQUE DE TA VIGNE, Quoi qu’il eu soit, les statistiques des préfels prouvent aussi que le produit des vignobles du nord, est presque double du produit des vignobles du midi. Pour rendre ces trois évaluations plus facilement comparables, je vais les traduire en nombres proportionnels, dont le produit de la première région sera le premier terme, exprimé toujours par cent. Rapports des produits de l’hectare dans les 2 e , 3 e et 4* régions, comparés à ceux de l'hectare dans la première. D’après Inventaires Statistiques Termes moyens les données de de des des M. Cavoleau. la régie. préfets. 4 évaluations. I re 100 100 100 100 2* 98 123 117 113 3* i58 170 174 167 4 e 182 208 217 202 La différence, à l’avantage des régions du nord, est frappante dans les trois évaluations. On pourrait encore produire, comme preuve de celte supériorité, les évaluations cadastrales du revenu imposable de la vigne. Ces évaluations portent le revenu moyen imposable de l’hectare de vigne, dans la i re région, fr. o3 cent. 2 e » 37 » 67 » 3* » 53 » 83 » 4* » 54 » 06 » PAR LENOIU. 2 t Kn réduisant ces évaluations en nombres propor- •lonnels comme ci-dessus, on a, pour la i re fr. 2 e ». 111 » 3 e ». i58 » 4 e " . ,5 9 Puisque les vignes du nord donnent un produit net plus fort que celles du sud, leur produit brut doit être beaucoup plus considérable; car ce produit doit payer avant tout les frais de culture qui, pour la vigne, croissent avec la latitude et en plus forte proportion que la latitude. Tous les documens concourent donc à établir, d’une manière incontestable, que les vignobles des régions du nord produisent plus que ceux des régions méridionales. On voit en outre, à la première inspection des tableaux des crus de la France divisés en région du sud, au sud du 46 e degré, et région du nord, au nord du 46' degré, que le nombre des crus qui produisent des vins distingués, est plus grand dans la région du nord que dans celle du midi. On pourrait croire d’après cela, que la région du uord jouit d’un climat plus favorable à la vigne que nos provinces méridionales ce serait une erreur. Dans la région du midi, la somme des plus fortes récoltes de 1804 à 1808, — La sommes des plus faibles est de . . . 072 Dans la région du nord, la somme des plus fortes récoltes durant ces cinq années, étant ... 1 — La somme des plus faibles est de . . . 0 4 t 22 STATISTIQUE DE LA VIGNE, PAU EENOIR. Ces différences sont la meilleure mesure des avantages ou des inconvéniens du climat. Ce n’est donc pas au climat qu'il faut attribuer la supériorité incontestable des vignobles du nord sur ceux du midi. Cette supériorité est due toute entière à l’activité, à l’industrie, à la persévérance des cultivateurs, peut-être aussi à la nécessité. ÉCONOMIE RURALE 1E COLUMELLE. CHAPITRE I. des terrains et des climats propres a la vigne. Nous préférons la vigne aux autres plantes, non seulement à cause de la douceur de son fruit, mais encore à cause de la facilité avec laquelle elle répond aux soins de l’homme, presque dans toutes les contrées, et sous tous les climats du monde, si l’on en excepte les climats glacials ou brûlants. Cependant la culture de la vigne n’est pas la même pour tous les climats ni pour tous les terroirs, et il n’y a que l’expérience qui puisse apprendre quelle est l’espèce qui sera plus ou moins propre à tel ou tel pays. Un cultivateur éclairé regardera toutefois comme certain, que l’espèce de vignes qui supportera sans en être incomodée, les neiges et les frimats, sera propre aux plaines, que celle qui supportera la sécheresset KCONOM1K RURALE •4 les vents, sera propre aux collines; il donnera à un champ gras el fertile, une vigne qui ne soit pas forte en bois ni naturellement trop féconde; à un terrain maigre, une vigne féconde ; à un terrain compact, une vigne forte el qui ait beaucoup de bois; à un terrain meuble et fertile, une vigne qui ait peu de bois. Mais outre cela il saura encore que les différentes températures de l’air influent plus que le terrain même sur les vignes, comme le froid ou le chaud, la sécheresse ou l’humidité, le vent ou le calme ainsi il mettra dans un climat froid ou nébuleux deux espèces de vignes, ou les hâtives dont la maturité des fruits devancera l’hiver, ou celles dont le grain sera ferme et dur, parce quelles défleuriront au milieu des brouillards, et que leur fruit mûrira ensuite aux gelées et aux frimats, comme les autres mûrissent aux chaleurs. Il mettra également avec hardiesse les vignes fermes et dont le grain sera dur, dans un climat sujet aux vents et aux orages; d'un autre côté, il mettra dans un climat chaud les vignes les plus tendres et celles dont le raisin sera le plus serré. Mais si l’on peut choisir à souhait un terrain et un climat pour les vignes, le meilleur terrain sera celui qui, sans être trop épais ni réduit en poussière, approchera le plus de cette dernière qualité, celui qui, sans être maigre ni fertile, approchera cependant le plus de la fertilité; celui qui, sans être en plaine ni escarpé, tiendra cependant d une plaine élevée ; celui qui, sans être sec ni humide, sera cependant modérément arrosé; celui qui, sans avoir de sources d’eau sur sa surface ni dans ses entrailles, fournira néan- DE COLUMEIXE. 25 moins aux racines de la vigne une humidité suffisante, qu’il tirera des lieux circonvoisins. La vigne se plaît plus dans les climats chauds que dans les climats froids ; les pluies lui font plus de tort que la sécheresse, et elle aime mieux un sol sec qu'un sol trop humide, comme elle aime un vent modéré et doux, au lieu que les tempêtes lui sont pernicieuses. Telles sont les qualités du climat et du sol, qui sont le plus à rechercher. CHAPITRE II. DU CHOIX DU PEANT. On plante des vignes, soit pour en manger le raisin, soit pour en faire du vin. Il n’y a pas de profit à faire un vignoble pour en destiner le raisin à être mangé, à moins que le terrain ne soit si voisin des villes, que l’on puisse trouver son compte à vendre le raisin aux marchands; lorsque I on sera dans ce cas, il faudra surtout avoir des vignes hâtives, des vignes recommandables non seulement par le goût agréable, mais aussi par la belle apparence de leur fruit, et des vignes dont on serre le raisin dans des vases pour le garder pendant l'hiver. Lorsqu’on a le vin pour but, on choisit la vignequi est forte en fruit et en bois, parce que l’un contribue beaucoup aux revenus du cultivateur et l’autre à la longue durée de la plante; mais pour lors, il faut préférer celle qui ne se couvrant pas trop de feuilles cl quittant sa fleur de bonne heure, sans mûrir trop 26 ÉCONOMIE RURALE lard, se défend en même temps aisément contre les gelées, lebrouillard et la brûlure, sans que la pluie pourrisse ses fruits ou que les sécheresses les réduisent à rien. Voilà comme il faut la choisir, ne fût-elle que médiocrement féconde, si l’on a un terroir qui produise un vin de prix et d’un goût distingué et précieux. Mais si le vin en est mauvais et de peu de valeur, il faut choisir la vigne la plus productive, afin d’augmenter son revenu par la quantité du produit. 11 y a tant d’espèces de vignes que nous ne pouvons ni en fixer le nombre ni en dire les noms avec quelque certitude ; ce serait, dit Virgile, vouloir savoir » combien le vent agite de grains de sable dans la mer » de Lybie. » En effet, chaque contrée, et presque chaque partie des différentes contrées, ont des espèces de vignes qui leur sont particulières, et auxquelles elles donnent chacune un nom à sa guise il se trouve même telles vignes qui ont changé de nom en changeant de lieu ; d’autres qui, en changeant de lieu, ont aussi changé de qualité, de façon à ne pouvoir plus être reconnues. Aussi dans notre Italie même, sans parler de toute l’étendue du globe, des peuples, quoique voisins les uns des autres, ne s’accordent-ils pas sur les noms qu'ils donnent aux vignes, et souvent il arrive qu’ils leur en donnent chacun de différens. C’est pourquoi un agriculteur prudent doit s’en tenir au précepte qu’ont donné Celsus et Caton, savoir qu il ne faut pas planter d’autres espèces de vignes, que celles qui ont une réputation établie, ni en garder long-temps d’autres que celles dont l expéricnce aura constaté la bonté, comme aussi, selon leconseil de .Tu- DE COLUMELLE. U7 lius Græcinus, à moins que les circonstances très favorables d'une contrée ne nous stimulent à y planter des vignes de renom , nous nous attacherons plutôt aux vignes qui donnent beaucoup de vin, parce qu’il y aura toujours moins à perdre sur le prix qu’à gagner sur la quantité. CHAPITRE III. LA culture de la vigne est-elle profitable ? Maintenant, avant de disserter sur la plantation des vignes, je crois qu’il ne sera pas hors de propos d'examiner, et de nous assurer si la culture des vignes peut enrichir le père de famille. En effet, cet examen doit servir comme de fondement à notre dissertation ; d’autant que le doute sur cette question est si général, qu’il y a même plusieurs particuliers qui évitent et qui redoutent une terre cultivée en vignoble, estimant qu’il faut plutôt désirer d’avoir en sa possession des prés, des pâturages et des bois taillis il faut donc commencer par montrer à ceux qui veulent s’adonner à l’agriculture, que le revenu des vignes est très considérable. .Te pourrais citer à cette occasion cette fertilité extraordinaire dont parlent M. Caton et Térenlius Varron. Maissans parler de celte ancienne fertilité ni de celle des vignobles que possède Sénèque, cet homme d’un génie et d’une érudition rares, si l’on recherche pourquoi les vignes sont 28 ÉCONOMIE RURALE 'maintenant si décriées, on trouvera que ce n’est pas pour quelque vice qui leur soit inhérent, mais bien par celui des cultivateurs. Ce vice consiste premièrement en ce que personne n’apporte d’attention dans le choix du plant, d’où il arrive que presque tout le monde forme des vignobles, où il ne se trouve que des ceps de la pire espèce ; on ne donne pas au jeune plant une éducation convenable pour lui faire prendre des forces, et si par hasard la vigne plantée parvient à sa grandeur, on la cultive négligemment. D’un autre côté, on réserve pour planter de la vigne la plus mauvaise terre, comme si la meilleure pour celte culture était celle qui ne convenait pour aucune autre. Puis il est rare qu’on assigne une dot à ses vignes, c’est-à-dire qu’on tienne prêtes les fournitures nécessaires. Enfin la plupart ne visent qu’à avoir au plus vite le plus de fruit possible, sans s’embarrasser de l'avenir, et comme s’ils ne vivaient qu’au jour la journée, ils font la loi à leurs vignes, et les chargent de beaucoup de branches à fruit, sans avoir égard à leur postérité. Lorsqu’ils se sont ensuite rendus coupables de tous ces mauvais procédés, ou du moins de la plus grande partie d’entr’eux, ils se plaignent que leurs vignobles ne réussissent pas, quand c’est eux-mêmes qui les ont perdus par leur avarice, par leur ignorance ou par leur négligence. Ma is il est certain, au contraire, que ceux qui joindront l’activité aux connaissances, trouveront celle espèce de culture avantageuse pour leur fortune , quoiqu’elle exige de très grandes dépenses. Un vigneron DE COLUMELLE. 29 suffit pour sept jugera 49 ouvriers ; mais un bon V'gneron est un article essentiel. CHAPITRE IV. EE PROPRIÉTAIRE DOIT CHOISIR LUI-MEME SON PLANT. Celui dont le projet est déformer un vignoble, doit surtout se garder de s'en rapporter aux soins des autres plutôt qu’aux siens propres, relativement au choix du plant. U ne doit point acheter ses marcottes, mais au contraire planter chez lui l’espèce de vigne qu’il aura le plus éprouvée, et faire une pépinière dont il puisse ffier ce qui lui sera nécessaire pour garnir sa terre de ceps. Car du plant étranger qui se trouve transplanté cheznousd’unecontréedifférentc, s’habitue moins bien a notre sol que celui qui en est natif. On ne peut d ailleurs jamais être assuré si celui jqui l’a planté en a examiné avec soin l’espèce, et s’il l’a bien éprouvée a Upa rayant. CHAPITRE V. DES PÉPINIÈRES. U ne faut point faire de pépinière de vignes dans une terre maigre, ni dans une terre humide. Comme 3 o ÉCONOMIE RURALE il faut cependant que celte terre ne soit pas totalement dépourvue de sucs, on la choisira plutôt médiocre que grasse. Un cultivateur prudent doit plutôt transplanter d’une mauvaise terre dans une meilleure , que d’une bonne dans une mauvaise. C’est pourquoi la médiocrité est la qualité que j’approuve le plus dans le choix du terrain ; il n’est pas raisonnable non plus de former une pépinière dans un terrain très maigre, parce que la plus grande partie des marcottes y dépérit, et que celles que l’on peut sauver, n’arrivent que très tard au point nécessaire pour être transplantées. Ainsi un terrain médiocre et légèrement sec est le plus propre à former une pépinière. Il faudra commencer par le retourner au hoyau, après quoi les lignes sur lesquelles seront plantés les mailletons seront tracées à la distance de trois pieds l’une de l’autre, et l’on mettra six cents mailletons dans chacune des rangées, qui auront deux cent quarante pieds de longueur. Ce nombre demandera 24,000 mailletons pour un jugerum entier, de 240 pieds de longueur sur 120 de largeur '. i Ou peut dire que le pied de Neuchâtel est exactement égal au pied roman, puisqu’il n’en diffère quede6/io de lignes en moins. Ainsi un jugerum romain de 28,800 pieds équivaudrait à 7 ouvriers et 1/32 de Neuchâtel. DE COLUMELUK. 3t CHAPITRE VI. DTJ CHOIX DES MAIIXETONS. 11 y a deux choses à observer dans le choix des maille- •ons car, 1 " il ne suffit pas d’examiner engendrai si la mère dont on le tire est féconde, mais il faut encore examiner plus particulièrement s’ils ont été tirés des parties du cep qui vertu productrice et qui sont les plus fertiles ; et 2 ° quoiqu’une vigne soit chargée de beaucoup de grappes, on ne pourra pas dire néanmoins Qu’elle soit fertile, si elle n’en a qu’une seule sur chaque branche ; mais s’il y a un grand nombre de grappes sur chaque pampre de celte vigne, si elle jette beaucoup de branches à fruit de chacun de ses boutons, si enfin les branches qui sortent de son bois dur, ou les rejetons des pampres eux-mêmes produisent quelques raisins; une telle vigne étant sans difficulté féconde, c’est sur elle que l’on doit choisir des maille- tons. Un mailleton est une jeune branche à fruit née sur un bois de l’année précédente ce nom lui vient de s a ressemblance avec un petit maillet, fondée sur ce qu’il déborde de droite et de gauche dans la partie par laquelle on l’a séparé de l’ancien sarment. Nous pensons qu’il faut choisir les mailletons sur les ceps les plus féconds, dans le temps où l'on taille la vigne, et les mettre en terre avec attention dans un lieu mé- ECONOMIE RURALE 32 diocremenl humide, en leur laissant trois ou quatre boulons hors de terre. Disons encore que c’est un point très essentiel, d'examiner si la vigne dont on les a tirés n est point sujette à perdre sa fleur, si son raisin na point de difficulté à grossir, et s'il ne mûrit pas trop tard. Une seule vendange ne suffit pas pour nous mettre à même de reconnaître si une vigne jouit de ces avantages. 11 en faut quatre, parce que c’est le nombre d'années qu'il faut au soleil, pour revenir au point du zodiaque dont il était parti. On commet d’ordinaire le soin de recueillir les mail- letons précisément aux gens les plus ignorans, et à ceux qui sont incapables de faire toute autre besogne. Ils ne se piquent d’aucune attention ni d’aucun scrupule, pourvu qu’ils viennent à bout de compléter la quantité de maillelons que le métayer leur aura ordonné de ramasser, en se bornant à leur prescrire de ne poin t prendre les sartriens sortis du bois dur, mais de prendre le plant dans tout le reste du cep. Pour nous, nous suivons un usage que la raison nous avait dicté, et que l’expérience a confirmé depuis, c’est-à-dire que nous ne choisissons pas d’autres maillelons, et que nous ne pensons pas même quil y en ait d autres propres à donner du fruit, que ceux qui, placés dans la partie fructifiante de la vigne, y ont en effet porté du fruit. Ne nous contentons pas même des bois qui auront porté une grappe, mais préférons ceux qui se seront fait distinguer par la plus grande abondance de fruits. Nos ancêtres ont été dans les mêmes sentimens que moi sur cet objet, témoins les vers de Virgile. Ils on* condamné les sarmens sortis du bois dur, ainsi que les DE COLUMELLE. 33 fléchés, c’est-à-dire la partie supérieure des sarmens, et encore beaucoup plus les branches qui, quoique nées dans une partie fructifiante de la vigne, n’avaient Point porté de fruit. CHAPITRE VII. D U SOL PROPRE A LA VIGNE ET DE SA PREPARATION. Après le choix des mailletons, vient l’opération qui eonsiste à retourner la terre au pastinum. Mais avant d examiner ce genre de culture, nous dirons qu’il est très important de choisir, si on est à même de le faire, One terre en friche, préférablement à celle qui aurait déjà porté des moissons des arbres mariés à des vignes. Car, quant aux vignobles qui sont détruits par le laps de temps, tous les auteurs conviennent que s i on recommençait à les planter en vignes, ils ne réussiraient jamais, parce que l’intérieur de leur sol se 'fouve comme empêtré dans des filets formés par la Otultitude de racines qui l'embarrassent, outre qu’il es t imprégné de ce venin et de cette moisissure qu’im- prttne la vieillesse. Le plus mauvais terrain est donc relui qui était habitué précédemment à porter des vignes. Si, néanmoins, l’on est contraint d’en employer Un de cette nature, il faut auparavant en extirper tous les ceps, sans en laisser un seul, puis le fumer en en- tieravec du fumier le plus nouveau que faire se pourra, et ensuite le retourner et amasser sur la superficie de 3 34 ÉCONOMIE RURALE ce terrain toutes les racines que l’on aura arrachées avec soin pour les y brûler; enfin le recouvrir avec profusion, après l’avoir labouré au pastinum , soit de vieux fumier, parce qu’il n’engendre point d’herbes, soit de terre rapportée prise dans les buissons. Comme je l’ai dit ci-dessus, un terrain dont la terre est meuble et médiocrement friable, est le plus propre aux vignobles. Ils s'accommodent pourtant de certaines terres dures qui s’amollissent et se réduisent en poussière par les mauvais temps et les gelées, ainsi que par les chaleurs de 1 été, et tiennent au frais les racines de la vigne pendant l’été, en même temps qu elles ne laissent point évaporer le suc de la terre; deux points très essentiels pour nourrir les arbrisseaux. Par la même raison, on approuve aussi le gravier bien menu et les champs pleins de gros sables et de pierres mouvantes, pourvu cependant qu’il s’y trouve de la bonne terre mêlée parmi, autrement on les rejette absolument. Le caillou même n’est pas moins ami de la vigne, pourvu qu’il soit un peu recouvert de terre, parce qu'étant frais et conservant bien l’humidité, il n’en laisse pas dessécher les racines durant la canicule. La terre mêlée d’argile passe pour être bonne à la vigne; car pour l’argile pure dont se servent les potiers, elle lui est très contraire, ainsi que le sable qui n’est mêlé d’au-'- cune bonne terre; la terre rouge est épaisse et peu propre à laisser un passage libre aux racines, mais une fois quelle leur a livré passage, elle nourrit très bien la vigne; il est vrai qu elle est plus difficile à cultiver qu’une autre. DE COLUMELLE. 35 CHAPITRE VIII. DU LABOUR AU PASTINUM '• U faut donner la méthode de cette culture tant aux a griculleurs qui se proposent de cultiver la vigne à la mode d’Italie, qu’à ceux qui se proposent de la cul- •iver à la mode des provinces; car pour ce qui est des contrées éloignées, on n’y connaît pas cette façon de r etourner le terrain en le labourant, mais on y plante communément les vignes dans des fosses ou dans des tranchées. Voici comme on les plante dans des fosses on com- Rlenceparfouillerleterrain à deux piedsdeprofondeur, sur une longueur d’environ trois pieds, et sur la largeur déterminée par celle de l’instrument dont on se sert ; après quoi on étend de part et d’autre des mail- letons, de façon qu’après avoir été courbés, leurs extrémités se relèvent aux deux côtés opposés de la fosse, ensuite on couvre le tout de terre , à l’exception de deux yeux qu’on laisse hors de terre, et enfin on aplanit le terrain. On recommence la même opération, en laissant entre la seconde fosse et la première un intervalle de la même longueur que la fosse même, sans le labourer; de cette façon, les ceps sont à trois pieds de distance ; on continue toujours sur la même ligne , * Instrument à deux dents de fer très rapprochées. ECONOMIE RURALE 36 jusqu à ce qu’on ail fini une rangée. Ensuile on laisse, entre celte rangée el celle d à côté , un intervalle tel que le requiert l’usage où chacun est de cultiver les vignes, soit à la charrue, soit au hoyau, et on recommence une seconde rangée, qu’on achève de la même façon. Mais ceux qui, redoutant les frais de la culture au pastinum, veulent cependant s'en rapprocher, forment des tranchées de six pieds de largeur, en laissant entre chacune des espaces de même largeur sans les labourer, et après les avoir fouillées à trois pieds de profondeur, ils en relèvent la terre sur les bords à la même hauteur, et arrangent leurs ceps ou leurs mailletons à dos de cette tranchée. Quand la première rangée est finie, ils laissent un espace trois fois plus grand que la largeur de la tranchée, sans le cultiver, et fouillent ensuile la tranchée de la rangée suivante, et quand ils ont achevé cette opération dans tout le terrain qu’ils destinent à leur vignoble, ils dressent à dos des tranchées leurs marcottes, et plantent entre elles une multitude de mailletons, et lorsque ces mailletons se sont fortifiés par la suite, ils les provignent dans des fosses qu’ils font en sens contraire des premières, sur le terrain qu’ils avaient laissé sans le labourer. J’en viens à la méthode de labourer un terrain au pastinum. D’abord il faut en arracher toutes les broussailles et tous les arbres qui s'y trouveront et les enlever, afin que le terrain, une fois labouré, ne soit pas exposé à être foulé; car il est important que la terre que l’on aura labourée au pastinum soit très gonflée, et qu’on n’y voie, si faire se peut, aucune trace de DE COtUMELLE. 3 7 P>eds sur la superficie, afin qu’étant remuée également dans toutes ses parties, elle cède avec facilité aux racines du jeune plant, de quelque côté que ces racines veuillent y pénétrer, et quelle se laisse imbiber des eaux du ciel pour les distribuer au plant qu'elle aura a nourrir. Il faut fouiller les plaines à la profondeur de deux pieds et demi, les terrains en pente à celle de trois Pieds et les collines plus escarpées jusqu’à celle de Quatre, parce que si l'on n’y faisait point un lit de terre labourée au pastinum, beaucoup plus profond que celui que l’on fait dans une plaine, la terre venant a s’ébouler du haut en bas, il resterait à peine la quantité suffisante de terre gonflée par le labour au pastinum, D’un autre côté, il ne faut pas mettre la vigne à tuoins de deux pieds de profondeur, même dans le bas des vallées , à moins que la rencontre d’une source d’eau marécageuse, telle qu’il s’en trouve dans le canton de Ravenne, n’empêche de creuser au delà d’un pied et demi de profondeur. En fouillant la terre, on se réglera sur un cordeau, Pour que les côtés de la tranchée soient droits, et en arrangeant par derrière soi la terre, au fur et à mesure quon la fouillera, jusqu’à ce qu’on soit parvenu à la Profondeur ordonnée; on promènera ensuite le cordeau, en le tenant bien droit, dans toute la profondeur de la fouille, et on fera ensorle que la largeur du fond soit la répétition de celle d’en haut, par laquelle on aura commencé. L’ouvrage mesuré de celte manière va toujours en avant, comme un guéret que l’on laboure, et à mesure que l’on fait marcher le cordeau, ECONOMIE RURALE 38 on lui fait comprendre autant d’espace de terrain que la fouille de la tranchée doit avoir de longueur et de largeur. Voilà la manière la plus approuvée de préparer le terrain. CHAPITRE IX. DES DIFFÉRENTES MANIERES DE PLANTER LA VIGNE. Vient après cela la plantation de la vigne, qu’il est temps de faire ou au printemps ou en automne; au printemps préférablement, si le climat est pluvieux ou froid, si le terrain est gras, ou que ce soit une campagne plate et humide ; dans l’automne; au contraire, si le climat est sec ou chaud, si c’est une campagne de petite qualité et aride, ou une colline maigre ou escarpée. La plantation du printemps se fait pendant quarante jours à-peu-près, depuis le milieu de février jusqu’à l’équinoxe; et celle d’automne, depuis le milieu d’octobre jusqu’au i er décembre. Il y a deux façons de planter la vigne, toutes deux également usitées par les cultivateurs; savoir par mailletons ou par plants enracinés. Les mailletons sont plus d’usage dans les provinces, parce qu’on ne s’y attache pas à avoir des pépinières, et qu'on n’y est pas dans l’usage de faire venir des marcottes; au lieu que la plupart des cultivateurs d’Italie ont désapprouvé avec raison cette méthode de planter par mailletons, parce que la marcotte a bien des avantages sur le mail- DE COLUMELLE. 3g letori; elle est moins sujette à périr que le mailleton, v 'u qu’elle a plus de force pour soutenir le froid, le chaud et les autres mauvais temps; de plus, elle croît plus promptement, d’où il résulte qu elle est plus tôt élatde donner des fruits, et, d’ailleurs, on est plussùr d’un sujet transplanté. On peut néanmoins planter très bien des maillelons dans des terres poudreuses et faciles, au lieu que des terres épaisses et dures exigent a bsolument de la vigne toute faite. CHAPITRE X. DE LA PLANTATION DE LA VIGNE. On plante donc la vigne dans une terre labourée au pastinurn, préalablement nettoyée et aplanie, en laissant cinq pieds d’intervalle entre chaque rangée si le terrain est maigre et six s’il est médiocre; mais il en faut laisser sept dans uue terre grasse, afin que le bois de la vigne, qui sera infailliblement touffu et haut dans une pareille terre, trouve un espace suffisant où il puisse s’étendre. Il sera aisé de faire un plant de vigne en quinconce en procédant comme suit Il faudra coudre sur un cordeau des morceaux de pourpre ou de tout autre drap d’une couleur éclatante, d’espaces en espaces mesurés chacun par un nombre de pieds égal à la mesure d’intervalle d’entre les rangées, et lorsque ce cordeau sera ainsi marqué, on le tendra à travers le ter- 4o ÉCONOMIE RURALE rain labouré au pastinum, et l’on fichera en terre des roseaux vis-à-vis chacun des endroits où se rencontreront ces morceaux de pourpre, moyennant quoi on fera ses rangées également espacées. Quand cela sera fait, celui qui doit faire les fosses se mettra à l'ouvrage, et sautant alternativement un des espaces marqués sur la rangée, il fouillera depuis un roseau jusqu’à celui qui le suit, une fosse qui n'ait pas moins de deux pieds et demi de profondeur dans les terrains plats, de deux pieds neufs pouces dans ceux qui vont en pente, et même de trois pieds dans ceux qui sont escarpés. Plusieurs agriculteurs, tout en approuvant mes autres préceptes, ont critiqué celui qui concerne la profondeur à donner aux fosses destinées à recevoir des plants de vignes, parce que j’ajoute neuf pouces à la profondeur de deux pieds fixée par Celsus et par Atticus. La véritable raison de fouiller plus profondément, c est que les vignes destinées aux jougs s’élèvent davantage à proportion de ce qu elles sont plantées dans des fosses plus profondes. En effet, les fosses de deux pieds de profondeur sont à peine dans le cas d’être adoptées par les cultivateurs de provinces , parce que ceux-ci arrêtent communément leurs vignes très bas et près de terre, tandis que les vignes qui sont destinées au joug doivent être assurées sur des fondemens plus profonds et qu elles ont besoin d’autant plus de secours et de terre qu elles doivent monter plus haut. Ces fosses étant fouillées à la profondeur que nous avons prescrite, on y déposera les marcottes, de façon qu elles soient couchées à l’opposite l’une de l’autre depuis le milieu de la fosse, et relevées à ses deux DE COEUMEELE. 4 e sera plus menacé du froid , qui pourrait brûler la greffe ou la plaie occasionée par la fente du cep. Quant au choix des greffes, il n’y a pas d’autres soins a se donner que ceux que nous avons prescrits pour le choix des mailletons. Lors donc qu’on aura choisi sur une vigne de bonne qualité les mailletons les plus féconds et les plus mûrs, et qu'on les en aura séparés, on prendra pour faire 1 opération de la greffe, un jour où le temps soit doux, et où. il ne fasse pas de vent. Ensuite on examinera si la greffe est bien ronde et bien ferme, si la moelle H en est pas spongieuse, et si elle a beaucoup de bourgeons et des entre-nœuds très courts. Car il importe que le sarment que l’oA veut insérer ne soit pas long et qu’il ait pourtant beaucoup d’yeux par lesquels il puisse germer. Il est évident que s’il a de longs entre-nœuds, on se trouvera dans la nécessité de le tail- ECONOMIE RURALE 70 1er à un bourgeon ou deux tout au plus, afin de le réduire à une longueur telle qu'il puisse soutenir les orages, les vents et les pluies sans être ébranlé. On greffe la vigne, ou en la coupant, ou en la perçant de part en part avec une tarrière ; mais la première façon est la plus usitée, et celle que presque tous les agriculteurs connaissent, au lieu que la seconde est plus rare, et que peu d’agriculteurs l’emploient. Je parlerai de celle qui est le plus en usage. On coupe communément la vigne hors de terre ; quelquefois cependant on la coupe dans la terre même, à l’endroit où elle se montre la plus solide et sans nœuds. Lorsqu’on la greffe dans la terre, on enterre la greffe jusqu’à la cime, au lieu que lorsque la greffe est insérée au dessus de la terre, on enduit exactement la plaie avec un lut pétri exprès, que l’on recouvre de mousse, le tout bien attaché, afin qu elle puisse être garantie des chaleurs et des pluies. On taille la greffe à peu près dans la forme d’une flûte, de façon qu elle joigne bien ensemble les lèvres de la fente. 11 faut qu’il se trouve un nœud dans le cep au dessous de cette fente, afin de l’empêcher de s’étendre. La greffe ne doit pas être amincie sur une longueur de plus de trois doigts, on l’amincira, d’un côté jusqu’à la moelle, et du côté opposé jusques un peu au delà de l’écorce, et on lui donnera la figure d’un coin, ensorte que la partie inférieure soit affilée, l un des côtés très mince, et l’autre plus épais, afin qu’on puisse l’insérer par le côté le plus mince, et la serrer du côté le plus épais, en la faisant joindre les deux lèvres de la fente ; car à moins que l’écorce de la greffe DE COLUMELXE. 71 ne soit appliquée à celle de la vigne, de façon qu’il n y ait aucun jour entre elles deux, la greffe ne s’identifie jamais avec le cep. On peut se servir de plusieurs sortes de liens pour ta greffe dont nous parlons. Les uns se servent d’osier, d autres entourent la fente avec de l’écorce, la plus grande partie l’attachent avec du jonc, ce qui vaut •Eieux, parce que l’osier venant à se sécher, il pénètre dans 1' écorce et la coupe. Mais le soin le plus important qu’il y ait à prendre, consiste à déchausser la vigne avant l’opération, à en couper tant les racines qui sont à la superficie de la terre que les rejetons, et à recouvrir de terre le tronc a près l’opération. Dès que la greffe aura pris, elle demandera de nouveaux soins car il faudra l’épamprer souvent lorsqu’elle commencera à germer, et arracher souvent les t'ejetons qui sortiront de ses côtés et de ses racines; ensuite il faudra lier le pampre qui sera sorti de la greffe, de peur que la greffe elle-même ne soit ébranlée par les secousses du vent, ou que ce pampre encore tendre ne soit abattu. Lorsqu’il aura pris de l’ac- croisseinent, il faudra le dépouiller de ses rejetons, à moins qu’on ne les laisse croître pour propager la vigne, dans le cas où la place serait dégarnie de ceps. Ensuite, lorsque le bois aura bien mûri', on y appliquera la serpe en automne. Mais voici la méthode que l'on observera en taillant ta greffe dans les endroits où l’on n’aura pas besoin de provins, on n’attirera qu’une tige au joug et l’on coupera toutes les autres, en observant de faire la plaie 72 ÉCONOMIE RURALE à raz, du tronc, sans cependant écorcher le dur du bois. Il n’y a pas d’autre façon d’cpainprer la vigne greffée, que celle que l’on suit à l’égard des nouvelles marcottes ; mais il faut la tailler de façon à lui laisser peu de bois jusqu’à la quatrième année, temps auquel la plaie du tronc sera cicatrisée. Voilà comme on s’y prend pour la greffe en fente. Que vos vignes soient entièrement greffées à l’équinoxe du printemps ; greffez-les en raisin noir dans les lieux secs et arides, et en raisin blanc dans les lieux humides. Il n’y a pas de nécessité de provigner les greffes si le tronc est d’une médiocre grosseur, ensorte que la greffe en grossissant puisse recouvrir toute la plaie, et si d’ailleurs il n’y a pas de place dégarnie et des ceps morts à remplacer. CHAPITRE XXIII. DES APPUIS DE LA VIGNE. 11 faut à présent donner la façon de se pourvoir d’appuis, attendu que ce sont des espèces de dots que l’on doit toujours tenir prêtes pour les vignes, et que dans le cas où un agriculteur n’en serait pas pourvu, il n’aurait aucun motif de former des vignobles, parce que le prix qu’il mettrait à les acheter augmenterait les dépenses de ses vignes. C’est pourquoi, il faut commencer par avoir des plantations d’osiers et de roseaux et des forêts ordinaires ou plantées exprès en DE COEUMEELE. y.'l châtaigniers. Un jugerum d’osier suffit pour attacher 2 S jugera de vignes ; un jugerum de roseaux pour fournir de jougs 20 jugera ; un jugerum de châtaigniers pour fournir de pieux ces 20 jugera. Le châtaignier approche de la nature des chênes. C est pour cela qu’il est très bon pour fournir les vignes d’appuis. La châtaigne semée dans un terrain défoncé lève promptement, et si l’on en coupe les jets au bout de cinq ans, elle repousse comme le saule, et les pieux que l’on a faits durent jusqu’à la coupe suivante ; c’est-à-dire, jusqu’à la cinquième année, temps auquel on peut couper de nouveau les châtaiguiers. Le châtaignier veut une terre douce et ameublie, sans néanmoins se déplaire dans un sable humide, ni dans un tuf pulvérisé il recherche les hauteurs ombragées et septentrionales, et craint les terrains compacts, ainsi que ceux qui sont pleins de terre rouge. On sème les châtaigniers depuis le mois de novembre durant tout l’hiver, en terre sèche et labourée au pas- tinum, à la profondeur de deux pieds et demi ; on les éloigne l’un de l’autre d’un demi pied dans les rangées, et on laisse un intervalle de cinq pieds d’une rangée à l’autre. On les enfonce dans des sillons creusés à neuf pouces de profondeur, et lorsque ces sillons sont ensemencés, on y fiche, avant de les aplanir, un petit roseau à côté de chaque châtaigne, afin qu’on puisse labourer et sarcler la terre sans endommager la plantation. Au bout de deux ans, les jeunes plantes sont en état d'être transplantées. Alors on en arrache une partie en laissant deux pieds de distances entre celles qui 74 ÉCONOMIE RURALE restent. On les sème plus épais, parce qu’il arrive quelquefois que le defaut de pluie fait sécher les semences, ou que la trop grande abondance d’eau les pourrit. Un terrain d'un jugerum contiendra deux mille huit cent quatre-vingts pieds de châtaigniers, qui donneront aisément douze mille échalas. En effet, on fend ordinairement les grosses branches en quatre, et les petites en deux. Ces appuis, refendus, se conservent plus long-temps que les pieux ronds. Quant à la culture qu'une plantation de châtaigniers exige, c’est la même que celle de la vigne. On peut aussi semer le gland du chêne de la même façon, mais comme on coupe cet arbre deux ans plus tard que le châtaignier, le bon sens veut que l’on cherche à gagner du temps, en semant préférablement des châtaignes, à moins que l'on n’ait en sa possession des terres qui demandent plutôt du gland que de la châtaigne. CHAPITRE XXIV. DES VIGNES DE PROVINCE. J’ai traité jusqu’ici des vignobles d'Italie, je vais donner à présent la culture des vignes telle quelle est en usage chez les agriculteurs de province. I! y a plusieurs sortes de vignes en province ; mais de toutes celles que j’ai connues par moi même, il n’y en a pas' que j’approuve plus que celles qui, sein- DE COLUMELLE. 75 blables à de petits arbrisseaux, ont la tige courte et se tiennent toutes seules et sans appuis; et après elles, celles que les cultivateurs appellent canteriatœ, et qui sont soutenues sur des appuis, et attachées chacune à des jougs séparés; au troisième rang viennent celles nui, à l'aide de roseaux, sont disposées en cercles. Les vignes de la pire condition sont celles qui sont rem- pantes, et qui, à la naissance du cep, s’étendent sur la •erre et y restent couchées. On les plante toutesà peu près de la même façon; c’est- à-dire, qu’on met le plant ou dans des fosses ou dans des tranchées car les agriculteurs des pays étrangers ne sont point au fait de notre labour au pastinum, et d’ailleurs il est presque inutile dans les pays où le sol est naturellement ameubli. Aussi la Campanie, quoique dans notre voisinage et par conséquent à portée de prendre exemple sur nous, n’est pas dans l’usage de donner cette façon à la terre, mais là ou le terrain est plus compact, les cultivateurs delà province remplacent par des tranchées notre labour au pastinum. Je vais reprendre, l’une après l’autre, toutes les vignes que je viens de nommer. Celle qui se tient toute seule et sans appui, doit être mise dans une fosse si le terrain est léger, et dans une tranchée s’il est compact. Dans les pays tempérés, il vaudra mieux faire ces fosses et ces tranchées dans l’année qui précédera la plantation des vignes. Cependant on s’assurera auparavant de la bonté du terrain, parce que s’il est maigre et léger, il faudra les faire au temps même de la plantation des vignes. 76 ÉCONOMIE RURALE Quant aux intervalles entre les rangées, les agriculteurs leur donneront plus de largeur, s’ils doivent labourer leurs vignes à la charrue, et moins s’ils doivent les labourer au hoyau, cependant jamais plus de dix pieds, ni moins de quatre. 11 y a néanmoins bien des personnes qui, en faisant leurs rangées, n*y laissent que deux ou tout au plus trois pieds de distance d’une plante à l’autre, tandis qu’ils laissent au contraire un plus grand intervalle entre les rangées, afin de faciliter davantage le passage à ceux qui labourent la vigne. Pour les soins qu’exige la plantation , ce sont absolument les mêmes que ceux que j’ai prescrits ci-devant, Cependant Magon le carthaginois ajoute le précepte de ne pas remplir entièrement la fosse de terre, au moment qu’on y met le plant, mais d’en laisser à peu près la moitié vide, de façon qu’elle ne soit comblée que par degrés durant les deux années suivantes il imagine que c’est un moyen sûr pour contraindre la vigne à jeter ses racines par en bas. Je ne disconviendrai point qu'on ne puisse tirer quelque utilité de cette méthode dans les terrains secs, mais je ne crois pas qu’on doive la suivre dans les pays marécageux, non plus que dans ceux où le ciel est pluvieux, parce que l’eau qui séjourne en trop grande abondance dans ces fosses à demi vides, tue le plant avant qu’il se soit fortifié. C’est pourquoi je crois qu’il vaut mieux combler les fosses aussitôt qu’on y a déposé le plant ; mais quand une fois il aura pris, il faudra, dès après l’équinoxe d’automne, le déchausser exactement et profondément, et après avoir coupé les petites racines qu'il pourra avoir jetées près de la su DE COLUMELLE. 77 perficie du sol, remplir de nouveau la fosse au bout de quelques jours. C’est le moyen de parer aux in- eonvéniens indiqués, parce que tout à la fois on em- Peche que le plant ne jette ses racines; par en haut, et que les pluies immodérées ne l’endommagent pendant que ces racines sont encore faibles. Mais il n’y a point de doute que dès qu’elles auront pris des forces, les eaux du ciel ne leur fassent beaucoup de bien. C’est aussi pourquoi il sera bon de laisser les vignes découvertes et déchaussées pendant tout l’hiver, dans les pays où la douceur de cette saison s’y prêtera. Quant à l'espèce de plants, les uns préfèrent planter des mailletons ; les autres du plant enraciné j j’ai déjà déclaré ma façon de penser sur cet objet. J’ajouterai néanmoins ici, qu’il y a des terres dans lesquelles le plant, qui a été transplanté d’un lieu à un autre, ne réussit pas aussi bien que celui qu’on n’a point ï'emué de sa place, quoique ce cas arrive très rarement. Il faut donc remarquer avec soin et examiner ce que chaque pays comporte, comme ce qu’il refuse. Lorsque la Vigne mailleton ou plant enraciné sera plantée,011 la façonnera de manière qu’elle donne nn cep qui puisse se soutenir sans appuis. Or, c’est a quoi on ne pourra pas parvenir sur-le-champ. C’est pourquoi on attache la plante, en la mettant en terre, à un roseau qui sert à protéger et à former pour ainsi dire son enfance, jusqu’à ce quelle soit parvenue à la hauteur que veut lui donner l’agriculeur; hauteur qui ne doit pas être considérable, puisqu’il ne faut pas la laisser monter à plus d’un pied et demi. Lors- qu'ensuile elle aura pris des forces, et qu’elle pourra 78 ÉCONOMIE RURALE se soutenir sans appui, elle recevra son accroissement ou dans sa têle ou dans ses bras. Car il y a deux façons de cultiver ces vignes ; les uns aiment mieux des ceps à tête; les autres des ceps disposés en bras. Ceux qui préfèrent cette dernière forme doivent distribuer le bois en quatre bras, chacun de la longueur d’un pied, de façon qu’il y en ait un qui soit tourné vers chaque partie du monde. Cependant 011 ne laisse pas, dès la première année, à ces bras toute la longueur que nous venons de fixer, de peur que la vigne ne soit trop chargée pendant qu’elle est encore frêle, on ne les y fait parvenir qu’à la suite de plusieurs tailles. Ensuite il faut laisser sortir des bras des espèces de cornes en saillies et étendre ainsi le cep entier en tous sens, en l’arrondissant. La méthode usitée pour tailler ces vignes, est la même que celle que l’on suit en taillant les vignes qui sont attachées aux jougs. Pour former la vigne à tête, on retranche les bras jusqu’au corps même du tronc, et on ne laisse qu’un ou deux bourgeons adhérens au tronc. Ceux qui donnent cette forme à leurs vignes les cultivent principalement à la charrue, et ils leur ôtent tous leurs bras, afin que les troncs n’ayant point de parties saillantes, ne risquent pas d’être endommagés par la charrue ou par les bœufs. Quant aux vignes que l’on attache à un seul joug, ainsi que celles dont on laisse croître le bois, pour l’attacher à des roseaux qui lui servent d'appui en l’arrondissant en forme de cercle ; elles demandent à peu près l’une et l’autre la même culture que les vignes attachées au joug. DE COttTMELEE. 79 Enfin il nous reste à parler de la culture des vignes couchées sur la terre. On ne doit entreprendre cette culture que dans les climats les plus sujets aux vents, parce qu’elle est d’un travail difficile, et que les vignes de celte espèce ne donnent jamais de vin de bon goût. Il n’y a pas beaucoup de différence, quant à la *aille, entre les vignçs couchées à terre et celles qui se bennent debout, si ce n’est quele bois qu’on laisse à celles nui sont couchées sur la terre, doit être moins long 90e celui qu’on laisse aux autres. Ensuite il faut les e pamprer avec mesure, afin que, sans être surchargées de feuilles inutiles, elles puissent néanmoins couvrir et protéger leur fruit. THÉÂTRE D’AGRICULTURE D’OLIVIER DE SERRE. CHAPITRE I. QUALITÉS DU VIN PROFIT DE LA VIGNE. Après le pain, vient le vin, second aliment donné par le créateur à l’entretien de cette vie, et le premier célébré par son excellence. Bu en grande quantité, il endort et tue l’ivrogne, et au contraire, il aiguise l’esprit, pris selon son légitime usage. Au dire d’Ana- charsis, la vigne produit trois grappes, la première de plaisir, la seconde d’ivresse, la troisième de tristesse et de pleurs. L’abondance des bons vins que la vigne produit], la rend très recommandable. Outre ce rapport, elle donne du vin de dépense pour le ménage, qu’on fait théâtre d’agriculture d’olivier de SERRE. 8l a vec de l’eau jetée sur le marc des raisins des sarmens pour brûler en la taillant ; et dans certains endroits, des chevelues et des marcottes, dont on lire de l'argent par chaque année. Ces choses servent, en déchargeant les façons de la vigne, à lui faire rendre plus nettement son revenu. PI ine, à la louange de la vigne, fait un grand rôle des hommes qui, le temps passé, l’ont heureusement cultivée; le récit qu’il fait de sa fertilité étant admirable , de même que c’est une chose étrange ce que Columelle écrit des vignes de Caton, de Varro, de Sénèque et autres de son temps. C’est véritablement une chose assurée, qu’une bonne vigne rend grand Profit à son maître quand elle est placée en bon lieu, Peuplée de bonne espèce de raisins, artistement et diligemment cultivée, et il n'y a point d’autre chose qui ait tant fait décrier la vigne, comme on le voit en divers lieux, que la paresse grossière par laquelle elle a été plutôt rejettée qu’on n’en a voulu connaître les causes ; l’ignorance de beaucoup de gens leur fait aussi craindre cette sorte de labourage, en y économisant par avarice ce qui fait plus honorer et Priser la vigne. Ici n’est pas l’application de l’humeur de Caton qui n’estimait ni les hommes ni les terres de grande dépense quoique de grand rapport, car c’est folie de penser que la vigne rapporte beaucoup, si au Préalable on n’y emploie le travail nécessaire, qui ne peut se faire sans frais, d’autant plus grands, que plus on désire avoir des raisins en grande quantité. En un mot, c’est autant qu’on veut que la vigne porte. 6 82 THÉÂTRE D’AGRICULTURE CHAPITRE H. ELECTION DU LIEU ET DU PLANT DE LA VIGNE. L'air, la terre et le plant sont le fondement du vignoble. Le climat et le terroir donnent le goût et la force au vin ; où le ciel et la terre favorisent entièrement le vignoble, là indifféremment toutes sortes de raisins produisent de bon vin, toutefois meilleur, que mieux la race en est choisie. Au contraire nul raisin , quoique bon de lui-même, ne rend qu’un pauvre et faible vin en pays forcé et qui n’est pas du tout propice à la vigne. Réformer l’air pour l’approprier à la vigne, n’est pas l’ouvrage d'homme. C’est pourquoi où les froidures régnent trop long-temps et trop violemment, il ne faut pas s'attacher à planter la vigne , qui ne pourrait y venir; ou si elle y poussait, elle ne produirait aucun fruit, et encore qu’elle leproduisit, il ne pourrait parvenir en maturité. Il en est de même des chaleurs ardentes, sous lesquelles, ni le bois delà vigne ne peut être de longue durée, se desséchant trop, ni les raisins y fructifier, s’y brûlant pendant les jours caniculaires. Ne pouvant atteindre le vrai milieu, comme en toute action humaine, presque jamais cela n’arrive que par rencontre, le meilleur sera de planter la vigne, plutôt en pays chaud que froid, à cause que d’OEIVIER DE SERRE. 83 le naturel des raisins est d’aimer mieux la chaleur que la froi dure. Si votre climat souffrant l’accroît de la vigne est plus froid que chaud, plantez à l’aspect du m idi ; s’il est plus chaud que froid , à celui du septentrion. S’il est tempéré, sans autre observation que v otre commodité, vous logerez votre vigne au levant au couchant, préférant le levant à tout autre aspect. Quant à la terre, la vigne la désire vigoureuse et de bon ne volonté, légère, ni lâche, ni pesante, plus sablonneuse qu’argilleuse, plus menue et subtile, que grosse et épaisse ; plus maigre que grasse, plus sèche qu’humide, mêlée plutôt de petites pierres et gravois, que de n’en avoir aucuns, ou d’être importunée de rochers ; vuide de tous arbres, plutôt que d’avoir quelqu’ombrage, si petit qu’il soit ; venant de pâturages ou terres novales et en friche , plutôt que de labourages ; et de labourages, plutôt que de vieilles vignes, le lieu pour mettre la vigne se choisissant ainsi par degrés. A la qualité de la terre il convient de joindre la situation ; le coteau l'emporte sur la plaine et la montagne, celte assiette est mise au premier rang. Par cette cause on rejettera pour la vigne le fond des vallées et le sommet des montagnes, à quoi on ajoutera la considération de la maison , dont la vigne veut cire fort près, pour le profit et l’agrément. 11 y a du remède au défaut de la terre ; mais ce n est qu’avec de la dépense qu’on l’amendera. Les fumiers, le sablon et les cendres engraisseront la terre trop maigre, amaigriront la trop grasse, allégeront 84 THEATRE DAGRICÜLTURE et rendront menue la trop pesante et grosse. Si la terre à vigne est aquatique, l’eau en sera épuisée par des tranchées ouvertes ou fermées avec des pierres dedans, et si la pente est trop roide, elle sera adoucie par des murailles traversantes. On ne peut corriger le vice du vallon, quand il est par trop enfoncé. Quant au lieu trop pierreux, le seul moyen est d’en ôter le superflu, en le transportant dehors, ou en l’enfouissant sur la place même. Le fonds étant chargé d’arbres ou occupé de vieux ceps de vigne, en sera débarrassé en ôtant soigneusement ces choses pour l'utilité de la vigne, qui se plaît d’être seule, et au contraire se fâche jusqu’à mourrir, du voisinage d’un autre que de son espèce. Toutes ces choses peuvent se faire avec de l’argent, Dieu ayant donné à l’homme la liberté de cultiver la terre à son plaisir. Si nous sommes contraints de planter la vigne dans un endroit ne produisant de lui-même qu’un vin petit, nous y mettrons les espèces de raisins qui rapportent abondamment, afin de récompenser par la quantité, ce qui pourrait y manquer sur la qualité. Le lieu étant plus froid et plus plat que nous ne désirerions, nous y placerons les sortes de raisins qui ont peu de moelle, et qui, à cause de leur naturel, résistent mieux que nulle autre aux bruines et frimais , et aussi celles qui ont les grains rares, clairs, durs, et faciles à mûrir promptement ; ainsi compensant ces choses, la vigne se rendra de passable revenu. Le contraire néanmoins ne doit pas être observé dans l’assiette opposée à la susdite; car dans les lieux chauds , secs, sablonneux et élevés, les raisins faciles DOEIVJER DF. SERRE. 85 mûrir fructifient toujours mieux que les difficiles ; mais aussi la qualité de celte assiette avançant d’elle- même la maturité des raisins tardifs, fait que les meilleurs pour ces endroits, sont ceux qui tiennent l’entre' deux de celte qualité; et en outre, dont les grappes °nt les grains tout contre l'un de l’autre, subtils et délicats, et qui perdant vite leur fleur, ne craignent Pas trop les brouées, gelées, ni les fortes chaleurs , et se pourrissent pas non plus, ni ne flétrissent pas extraordinairement par les pluies et les sécheresses. L’article du plant est tout à la disposition du ménager, pouvant le choisir tel qu’il le désire ; c’est pourquoi ce sera preuve de son ignorance, et à sa honteuse perte, s’il fournit son vignoble de plant de raisins infertiles, ou de peu de valeur; mais moyennant un hon choix de plant, ayant l’air et la terre propres, il fendra sa vigne excellente pour produire abondance * de vins précieux. Ce point consiste tout dans l’expé- fience, science sûre pour cette culture. Lavis de Co- lumelle, qu’il tire de Caton et de Celsus est, de ne planter aucune sorte de vigne , que le bruit commun n’autorise pas comme de ne pas garder long-temps le plant, s’il n’est pas trouvé bon par expérience. Suivant ce conseil salutaire, nous nous résoudrons à fournir nos vignes des espèces de raisins qui, chez nous ou près, rapportent une grande abondance de bons vins et de longue garde. Ce n’est pas toutefois un commandement si strict qu’il ne soit raisonnable, les bonnes races manquant près de nous, d’en aller prendre au loin; car, ce serait toujours en venir à n’avoir pas d’autre vin que d’ordinaire, chose à quoi 86 THEATRE I’aGRICULTJRE les gens d’esprit ne s’arrêtent pas, mais ils lâchent non seulement de corriger les défauts qui peuvent être dans leur ménage, mais encore à exceller par dessus le bon et le beau qui y est, surtout en matière de vins, où. chacun désire den’êlre second à aucun , par la gloire d’avoir chez soi le meilleur vin de la contrée. A cela néanmoins, il convient d'aller fort retenu. Le moyen de ne pas glisser en ce pas, n’est pas impossible, ni trop difficile, pourvu que vous vous y employiez vous-même, sans croire que beaucoup de gens puissent vous y satisfaire. Sans vous arrêter donc aux discours et promesses d’autrui, en voyageant près et loin de votre maison en temps de vendanges, vous contemplerez soigneusement les espèces de raisins que vous y verrez, pour vous instruire, afin d en tirer dans la saison des races, s’il y en a qui vous plaisent, n’oubliant pas alors de prendre des renseignements aux gens du pays, de l’ordre qu’ils tiennent pour planter et gouverner leurs vignes, et pour faire et conserver leurs vins, afin que comparant ces choses aux vôtres, vous puissiez en espérer plus d’utilité, que les qualités s’en trouveront moins discordantes. Toutes sortes de plantes ont ceci de commun avec les semences, qui est de désirer la mutation de bon en meilleur terrain. Toutefois on ne s’arrête pas entièrement à cette maxime en fait de vignes, parce que désirant en avoir d’excellentes, il faut de nécessité s’en pourvoir aux lieux où on les trouve, qui communément sont méridionnaux à notre aspect, et plus chauds et plus fertiles pour la vigne que les nôtres. Dans ce cas, nous surmonterons ces difficultés, en les BOUVIER UE SERRE. 87 Plaça nt si bien chez nous dans une terre soigneusement préparée, qu elles se ressentent du changement , le moins qu’il nous sera possible. On doit remarquer qu’il ne faut pas se fournir de rrocetles de vignes arbustives pour en faire des basses , m de basses pour les arbustives. Que la fertilité des raisins en année abondante ne v ous trompe pas;caren riche saison de vendange,'tontes sortesdevignes, jusqu’aux moins prisées, fructifient largement. Envoyant un ou deux raisins à un sarment, ne 1 estimez pourtant pas de meilleure race; mais faites plutôt cas des espèces qui, en temps presque stérile , produisent à foison , et de celles dont chaque sarment jette trois ou quatre raisins ou davantage. Prenez garde aussi d’être trompé aux noms des raisins , à la recherche desquels gît plus de curiosité que d’avantage. La révolution des siècles et la distance des lieux les ont tellement diversifiés, qu’à peine s’entend- on aujourd’hui d’un terroir à un autre; je ne dirai pas de province à province; car ici l’on nomme telle sorte de raisin qui est blanche et hâtive , qui là sé trouve noire et tardive. Le seul raisin muscat est à ce nom reconnu par toutes les nations. Par cette confusion de noms, il n’est pas possible d’assigner à chaque espèce de raisins sa place et son gouvernement particulier, quoique cela fût à désirer pour l’avantage de la vigne. Or, n’importent les noms qu’ayenl nos vignes, pourvu qu’elles soient de la bonté requise. Et afin qu elles répondent à notre intention, d est nécessaire, dans la recherche du plant, que le père de famille ait celle grande connaissance, qui con- 88 THÉÂTRE D’AGRICULTURE siste dans son œil et son jugement, ou ce serait qu il fût pourvu de quelque vigneron entendu, dont le savoir et la fidélité ne lui fussent pas suspects, qu’il payera largement, et non pas au prix de ceux qui communément cultivent la terre. Nous insistons beaucoup avec raison sur cet article, parce que le mauvais plant coûte autant à élever et à entretenir que le bon ; et que la terre n’est pas plus occupée à la nourriture de l’un que de l'autre. C’est une chose qu’on ne refait pas tous les ans que la vigne ; on doit donc prendre garde soigneusement à ne pas se tromper en la plantant, puisqu’il y a tant de difficulté à en corriger les défauts. Par raison et par expérience, on ne doit pas retenir pour bons d’autres chapons , maillots, mailletons, crocettes différemment appelés selon les contrées, et ainsi dits par la ressemblance qu’ils ont avec les crosses et maillets, à cause du vieux bois qu’on leur laisse au bout, que ceux qu’on tire d’un cep fertile, et encore de sa partie la plus assurée en fécondité, en quoi il y a du choix, d’autant que tout ce qui vient d’un bon cep, n’est cependant pas bon à fructifier, mais seulement ce qu’il jette sur le bois tendre de l’année précédente, qu’on appelle tête de rapport, ou pourtoir, parce qu’il apporte le fruit ; mais non des rejetons sortants du bois dur du cep en bas, qui sont de faux bourgeons, ni aussi des parties plus élevées, mais seulement ce qui naît au milieu du cep ; l’ignorance de ne pas savoir bien choisir les crocettes ou maillots, est la cause première que nos vignes sont peu fertiles. Les tronçons des raisins restants sur les sarmens font d'olivier de serre 8g preuve de la fertilité requise des crocettes, sur quoi il sera facile de prendre avis. Aussi est-ce un témoignage de fertilité, quand elles ont les nœuds tout contre l’un de l’autre ; étant toujours peu fructifiantes les vignes dont les sarmens sont noués au large. Il faut aussi se donner de garde, comme d’un passage dangereux, de cueillir des maillots d une vigne ayant souffert par la tempête l’été précédent, attendu que le bois de rejet étant contraint de naître après la •empêle, ne peut devenir bien qualifié par trop de jeunesse; et contre l’opinion de ceux qui disent que les vins extraordinaires procèdent des raisins qui ne sont Pas bons à manger préférez à toute autre race, ceux de meilleur goût, et vous ne pourrez manquer d’en tirer satisfaction. CHAPITRE III. DISPOSITION DE LA VIGNE. C’est une chose très hasardeuse de peupler la vigne d’une seule espèce de raisins, quoique des meilleures et plus assurées en bonté, d’autant qu’on serait en danger de n’avoir aucune vendange, si ce temps était contraire à cette seule espèce de fruit. Celle qui aime le chaud se perd par le froid ; celle qui se plait à l’humidité, se brûle en la sécheresse. Pour avoir la vigne dans l’état qu’avec raison on JO THÉÂTRE I> AGRICULTURE peut la désirer, il faudra la fournir de cinq à six espèces de raisins, des plus parfaits en bonté que vous pourrez choisir, afin que le naturel de quelques unes, par la rencontre des saisons à elles propres, rendront, chaque année une quantité raisonnable de vendange. Ces espèces seront séparément plantées et distinguée» par de longs quarreaux , afin que plus facilement elles soient gouvernées, même au tailler où le dommage est très grand, vu que l’une demande à être coupée promptement, l’autre tard; celle-ci court, celle-là long, chose difficile à faire quand la vigne est confusément plantée par l’ignorance des vignerons, qui, sans voir la feuille des vignes , n’en peuvent bien discerner les espèces. On doit remarquer pour le raisin muscat , qu'en pays plus chaud que froid, la vigne veut être plantée au nord. On le pratique ainsi aujourd'hui vers Fron- tignan, lieu célébré pour les bons muscats, et touchant la taille, particulièrement le muscat sera taillé long, par les raisons ci-après représentées. La plus importante utilité de la distinction susdite, est que la vigne étant ainsi disposée, on ne sera pas contraint d’en cueillir le fruit verd avec le mûr, ni en danger de perdre la vendange hâtive , en attendant la maturité de la tardive ; mais on vendangera les raisins en leur droit point, par journées séparées, selon leurs espèces, plaçant ainsi séparément les vins dans les caves, pour après les mélanger en moût ou autrement, afin de leur donner le goût et la couleur que l’on voudra; alors les vinsse rendront nobles, de bon goût, de couleur agréable et de longue garde. d’olivier de serre. 91 Les raisins noirs, par leur dureté, sont eslimés ma les, les blancs, par leur délicatesse, femelles. C’est Pourquoi, les trois quarts de la vigne seront plantes des premiers, et le quart restant des derniers. Par ce moyen, la couleur noire surabondant, la conservation des vins en sera plus assurée que si c’était la blanche, et la délicatesse des raisins blancs leur donnera ce Précieux goût que chacun désire. Vous n’aurez pas moins de plaisir que de revenu Profitable de votre vignoble, ainsi disposé, on se promènera aisément par toute la vigne, dans les allées fuites à l’entre-deux des espèces de raisins, ce qui vous excitera à la visiter souvent, et ensuite à lui fournir les choses nécessaires pour l'augmentation de son revenu ; d’autant plus qu’on se soucie peu de ce que l'on ne voit point. L’on s’abstiendra de planter dans la vigne aucun arbre, afin que sans embarras elle jouisse de la lumière et de la chaleur du soleil. Cet axiome se trouve suffisamment vérifié, que L'ombre du maître Fait la vigne croître ; tout autre lui étant pernicieuse et préjudiciable. Que la vigne soit aussi éloignée du voisinage des racines de toute autre plante, et que toute la substance de la terre soit donnée aux siennes seules, étant bien assuré fiue toujours la vigne souffre par l’approche de tout arbre, quel qu’il soit. On voit de grandes variétés dans la manière de gouverner la vigne, où , depuis le plant, jusqu’à la façon des vins, leur garde et débit, il n’y a que contrarié- 92 THÉÂTRE AGRICULTURE tés d'avis; ne se trouvant point dans aucun endroit trois hommes qui s’accordent ensemble sur cette culture, si ce n’est dans le désir commun que chacun a d’avoir en toutes saisons abondance de bons vins ; ce qui me gardera d’en vouloir particulariser toutes les façons, ce qui est une chose impossible et non nécessaire, mais qui me fera arrêter à ce que j’estime être le plus urgent pour avoir promptement un profitable vignoble. Les anciens ont divisé leurs vignes en cinq sortes savoir, l’une traînante et rampante à terre sans aucune élévation; une autre soutenue d’elle-même sur sa tige et son pied, un peu rehaussée, sans autre appui que son propre bois ;. une autre élevée et soutenue par des paisseaux ou échalats; une autre en treillage, hautement ; et la cinquième, jetée sur les arbres, s’aggraf- fant aux branches. La révolution des temps a ôté de ce nombre la première, celte vigne rampante n’étant pas aujourd’hui en usage; les autres quatre restant, que nous mettrons en trois ordres, savoir, en basse, moyenne et haute. Nous donnerons le nom de basse, à celle qui , sans aide, se porte elle-même sur son bois; de moyenne à l’échalassée et de peu de perchées, comme celles à lignolot; et de haute, aux ar- buslives ou branchées et autres, élevées hautement en treillages. La plus prisée de toutes les vignes est la basse, même selon le jugeaient de Columelle ; aussi c’est dans les endroits où les vins les plus exquis croissent, que la seule vigne basse est en réputation. Comme au contraire, l’arbustive ne produit le vin que petit, faible et verd. Le Languedoc, la Provence, DOEIVIER DE SERRE. g3 Gascogne, une partie du Dauphiné, de la Guienne, de l’Anjou, n’ont presque que des vignes basses à cause de la chaleur de leurs situations. L'Ile-de- France, la Brie, la Champagne, la Bourgogne, le Bourbonnais, le Berri et autres provinces, n’ont que des échalassées et perchées, tant à cause de la nature de leur ciel, que pour continuer leurs coutumes. Dans le haut Dauphiné, près de Grenoble et en Savoie, la plus grande partie est arbustive et haute, grimpant extrêmement haut sur les arbres, où l’on est contraint de les loger à cause des froidures des montagnes voisines. En Piémont et dans plusieurs endroits de l’Italie, les vignes fructifient abondamment sur les arbres, ce qui cependant n’est pas par la contrainte du ciel, qui là est assez chaud pour les meilleures vignes, mais par une coutume invétérée, tirée de l’antiquité. Les anciens avaient soin de gouverner les vins suivant la propriété des climats, à laquelle ils s’étaient entièrement pliés. D’après cet ordre, nous disposerons notre vignoble; c’est-à-dire que, sans rien altérer des coutumes, suivant le pays où nous serons, nous continuerons à planter nos vignes basses, moyennes ou hautes, à cause du danger où nous nous exposerions d’encourir quelque perte par le changement, vu que trop de curiosité est toujours suspect, et nous tâcherons de les rendre parfaites en bonté par une culture industrieuse et diligente, autant que notre air et notre •erre le permettront ; mais comme nous nous dispensons sur la matière, en cherchant au loin les bonnes races de raisins quand il n’y en a pas près de nous, nous nous licencierons de même sur la forme, en 94 THÉÂTRE û'AGRICULTURE empruntant, non seulement des pays voisins, mais encore des éloignés, quelques façons nouvelles pour nous d’élever et cultiver la vigne, si nous y trouvons de l’avantage, cependant, sans beaucoup hasarder. Si dans votre pays le vin croît bon, de bonne garde, et s’y vend raisonnablement, il ne faut pas craindre d’excéder en grandeur de vignoble ; mais si au contraire votre terroir ne produit que du petit vin, facile à se corrompre, ou si vous n’êtes pas en pays pour le vendre, que feriez-vous d’un grand vignoble ? C’est pourquoi contentez-vous alors d’élever des vignes seulement pour votre grande provision. Ce sera donc la règle de notre vignoble que 1 & débit, comme l’article de revenu. Au débit, nous ajouterons que la vigne sera plus fructueuse, quelle sera plus priméraine, par le hasard qu'il y a à la longue garde du vin; outre que l’argent venant toujours de bonne heure, il est plus prisé que celui qui se fait long-temps attendre. Les vins muscats ont cela de particulier, qu’ils peuvent être en vente presqu’aussitôt qu’on les a exprimés des raisins. 11 y a, dans différens endroits de ce royaume, plusieurs autres vins hâtifs, blancs et clairets , où il faudra premièrement viser pour s’en fournir, et ensuite des autres qui, par leur facile garde, se maintiennent long-temps en bonté, sans altération. 'olivier de serre. 9 ^ CHAPITRE IV. nu TEMPS ET DE ORDRE POUR PLANTER A VIGNE , ET DE SON ENTRETIEN , SELON LA DIFFÉRENCE DE SES ESPÈCES. Les anciens el les modernes sont tous d’accord, que dans les pays chauds et secs, le meilleur temps pour planter la vigne, est le plus tôt qu’on peut après les vendanges, la feuille étant tombée des sarmens, comme depuis le commencement d’octobre jusqu’à la mi-no- vembre; dans les pays froids et humides, le plus lard qu’il sera possible, qui est depuis la fin de février Jusqu’au commencement de mai ; dans les tempérés , en l'une et l'autre saison, même entre les deux, les injures du temps ne la gênant pas. Celte même considération a lieu pour les plants; car les raisins dont les sarmens ont la moelle petite, peuvent être plantés en tout temps; mais ceux qui l’ont grande, ne peuvent l’être que dans la primevère, par la crainte de les Perdre, le froid pénétrant facilement dedans. On plante différemment, non pas tant à cause des diverses sortes de vignes, que par les humeurs variées des hommes qui sont moins d’accord sur la manière de gouverner la vigne, que sur tout autre objet de la ménagerie. Les vignes basses et échalassées pourraient être avantageusement plantées d’une façon, par la sympathie de leurs qualités, ne s’éloignant pas beau- 96 THEATRE D’AGRICULTURE coup davantage de terre l’une que l’autre. Cependant la manière de les planter et de les entretenir est différente, plus par coutume que par nécessité. En beaucoup d’endroits, on plante la vigne basse, à mesure qu’on en rompt la terre; dans d’autres, on attend pour y mettre la crocette ou la chevelue, qu’on ait entièrement rompu le fond. L’échalassée se plante dans la plupart de ces endroits, long-temps après en avoir creusé les fossés, ce qui donne le loisir au fond de se cuire pour bien recevoir la vigne ; cependant la terre séjournant sur le terrain entre deux , ne peut par celte cause se rompre entièrement, ce qui se retarde jusqu’à ce que quelques années après on la provigne universellement, selon sa façon particulière. Pour particulariser les façons de planter le vignoble, nous commencerons par la vigne basse, l’honneur de marcher la première lui appartenant, puisque, par un jugement universel, les meilleurs vins sortent d’elle. On la plante communément de deux manières ; par crocettes ou maillots, et par chevelues ou sautelles, au fossé ouvert ou à la taravelle, appelée par quelques- uns, la Fiche, et en Anjou le Godeau. C'est par crocettes ou maillots qu’on plante la vigne basse, le plan enraciné manquant et au fossé ou rayon ouvert, quand le pays ne souffre pas la taravelle ; car les chevelues ou sautelles, dites aussi marcottes, profitent plus que les maillots ou crocettes, par l’avantage des racines qu elles ont, étant employées. La vigne aussi se dresse plus commodément et plus utilement par la taravelle, que par le fossé ou rayon ouvert, moyennant que la terre de la vigne ait été rompue univer- d’olivier de serre. g7 sellennent, comme il sera montré ; c’est pourquoi 1 usage de la taravelle a été décrié, quand par avarice, sans rien remuer, on se contente de fourrer la cro— Ce Ue dans le trou fait avec l'instrument de la taravelle, Cn ferre ferme, qui par sa dureté, refuse de recevoir les racines du nouveau plant. Ainsi, si vous ne trouvez a ucune sujétion au dressement de votre vigne, choisissez pour plant les chevelues, et dans leur emploi, s ervez-vous de la taravelle; alors votre vigne se disposera profitablement et agréablement, paraissant alignée sur tous sens et d’une belle vue. Mais il se présente une petite difficulté en cet endroit. Les racines des sautelles ne pouvant entrer dans le trou que fait la taravelle, l'on est à celle occasion contraint de les couper, en les fourrant dans terre. Si elles sont chevelues d’un ou deux ans, n'importe, vous nierez seulement les plus longues et les plus hautes; et vous laisserez les courtes et basses; ainsi vous les emploierez sans crainte que de nouvelles racines ne ressortent bientôt à suffisance de la souchette de la tutelle, au lieu de celles que vous aurez coupées. Les plus vieilles étant chevelues, comme de trois à quatre a ns, le meilleur sera de les planter avec toutes leurs racines, sans rien leur rogner; dans ce cas, on sera forcé de les planter à fossé ouvert ; et de loger les racines au long du rayon, à mesure qu’on le creusera. Ce serait un grand avancement d’ouvrage, que de frouver des sautelles ou chevelues déjà faites des especes qué vous désirez; mais le péril serait trop grand, d avoir des vignes de valeur, en s’exposant à l'ignorance et à l’avarice des revendeurs. C’est pourquoi 7 98 THÉÂTRE D’AGRICULTURE n'espérez rien de bon de ce côté là, mais tout de vos soins, comme du seul moyen de vous fournir de bonnes races de raisins. Etant donc assure des endroits dont vous désirez vous pourvoir decrocettes, maillots ou chapons, vous les ferez cueillir dans la partie du cep, et au temps remarqué ci-devant; en y laissant du vieux bois, environ deux doigts, qui est celui de l’année précédente et en les tenant de la longueur du rameau ou sarment, sans en rien rogner, ayant soin de les couper de la mesure nécessaire quand vous les emploierez. Dans le décours de la lune, en beau jour, non pluvieux, ni neigeux, brumeux, trop froid, ou venteux, vous cueillerez les crocetlcs pour êlreplantées aussitôt ou quelques jours après, ou bien mises barber ou chcvelcr pour en faire des sautelles. S’il arrive que vous tiriez vos maillots dans votre voisinage, ou que ce ne soit pas beaucoup éloigné, sans autre mystère, vous les ferez porter liés en faisceaux , en beau temps, si vous le pouvez choisir; mais si le temps est venteux, vous les envelopperez dans des linges, pour empêcher qu’ils ne se dessèchent ; car par ce moyen , ils se conserveront trois ou quatre jours. Il faudra employer plus de façon pour leur conservation, si vous les faites venir de région lointaine, comme de Grèce, de Candie. Dans ce cas, vous aurez de longs barils, comme ceux à harengs, dans lesquels vous enfermerez vos maillots, entremêlés avec de la terre déliée et arrosée de fois à autre par un trou, qui à cet effet sera laissé à l’un des bouts de chaque baril. Ainsi les maillots se maintiendront toujours sains et d’olivier de serre. 99 entiers, depuis le mois d’octobre jusqu'au mois de mars. Vos maillots étant arrivés chez vous, on les mettra aussitôt tremper dans l'eau dormante pendant trois °u quatre jours, afin de les remettre en force et en Vl gueur, et ensuite vous les planterez suivant votre désir. S’il est question de convertir vos maillots en sau- lelles ou chevelues, pour enracinés en composer des Vignes de toutes espèces, il faudra y procéder de cette manière. Vous destinerez un coin de terre à vigne, légère et vigoureuse, que vous ferez décharger soigneusement de tous embarras, jusqu’à la rendre déliée comme de la poussière. Elle sera placée en lieu facile a arroser, si faire se peut, pour humecter au besoin le jeune plant, et par ce moyen l’empêcher de dessécher, surtout si vous êtes en Languedoc, Provence et autres endroits chauds de ce royaume, ce qui n’est pas à craindre en France et dans les provinces circonvoi- sines. C’est en cet endroit que vous planterez vos maillots , dans des rayons d’un pied et demi de profondeur, tirés en ligne-droite et également distans d’un Pied. Mais ce sera sans les recourber nullement ; vous les y poserez droits, loin l’un de l'autre de trois à Quatre doigts, en les faisant ressortir hors de terre trois pouces. Ils seront tous rognés de la même mesure, avant que de les mettre en terre, d’un pied trois quarts peu plusou moins, et il sera ôté du vieux bois tout ce que vous croirez pouvoir empêcher l’entrée dans le trou de la taravelle, en les replantant. On rompra la terre entièrement en creusant les rayons, 00 THÉÂTRE DAGRICULTURE de manière qu'ils ne reste aucune partie endurcie entre deux, et les maillots s'enracineront sans embarras , moyennant la bonne culture sans laquelle ce serait travailler en vain dans cet endroit. La culture sera de houer ce nouveau plant trois ou quatre fois pendant l’été, et une en hiver, sans souffrir que jamais aucune herbe croisse dessus, eu l’arrosant dans les grandes chaleurs , le lieu le requérant. Il ne faut pas vous soucier de fumer ces chevelues, de peur quêtant contraint de les transplanter en lieu maigre, elles ne dépérissent, ce qui serait risquer de les perdre. On ne doit pas douter de la conséquence de l'arrosement, parce que quand il pleut, c'est universellement sur toutes sortes de plantes , ainsi elles s’arrosent et s’accoutument à cela. Celles qui le moins endurent la soif, croissent avec plus d’avancement. Par cette culture, les chevelues seront capables d'être replantées dans une année, ayant acquis pendant ce peu de temps des racines en suffisance et si vous voulez les laisser davantage en terre, n’étant pas en commodité ou volonté dé les transplanter dans ce temps, vous pourrez le faire ainsi jusqu’à quatre années, pourvu qu’à chacune les sautelles ou chevelues soient taillées comme une vigne déjà faite et toujours labourées à profit, afin que le fond ne produise aucune herbe, qui ne pourrait être que nuisible au nouveau plant. Le meilleur sera cependant de les replanter à la seconde année, en ne les laissant pas en terre plus long-temps, si ce n’est par contrainte. Vous ferez enraciner des maillots en abondance, et en beaucoup plus grand nombre qu’il ne vous faudra de sautelles, 701 n’ DF. SKRRK. pour jue venant à les choisir, vous ifen employiez. f pie des mieux qualifiées, sans être forcé de vous ser- v,r d'aucune languissante, ni d'autre que de bonne espérance, vu futilité de la bonne élection du plant, ta perle de le mal choisir et la facilité de ce ménage. De ce plant, enraciné et choisi, vous ferez des v, gnes fructifiâmes dans peu de temps, le plant aura •avancé en ce lieu autant, ou peu s’en faudra, que s’il eût été planté en crocélfes pour la dernière fois en sa vigne. En quoi il y a de l’économie, vu que le peu de •erre où les chevelues auront séjourné ii'aura pas tant Coûté à cultiver pendant ce temps là, que toute la v, gne aurait fait ; outre que le fond destiné à la vigne 'tira pendant ce temps servi à quelqu’autre usage. A la reprise assurée des chevelues, et à leur avancement pour s’accroître, se joint cette utilité notable la considération de replanter, qui,- par certaine faculté de la nature, apporte un très grand profit à toutes sortes de plantes, qui se plaisent beaucoup à cette industrie. Les jardiniers le pratiquent ainsi heureusement , replantant presque toutes leurs herbes; les autres ou la plupart qui ne sont pas traitées de même restant sauvages. Vous trouverez que la vigne, composée de plant enraciné, deviendra plutôt fructueuse que par maillots, et durera long-temps en service. On tient une autre méthode pour se pourvoir de chevelues dans les environs de Paris et autres lieux ; o est que, sans couper les sarmens du cep, on les enracine, en les recourbant dans terre, où ils tiennent leux ou trois ans, jusqu’à ce que sevrés de leur mère, ils soient transportés ailleurs pour être convertis en loa THÉÂTRE D’AGRICULTURE nouvelle vigne. Le cep dont on désire tirer de la race, est marcotté en tout ou en partie; c’est-à-dire, préparé à donner des marcottes ou des chevelues. Si c'est en tout, il est universellement couché dans terre, et là provigné, en faisant servir toutes ses branches, et en les faisant ressortir à l’air. Si c’est en partie, on se contente d’en prendre une ou plusieurs des mieux nourries, qu'on plie et enfonce dans terre, aussi avant qu’on peut, la mère demeurant à découvert. Du bout des sarmens ainsi couchés, sortent sur terre deux ou trois yeux, qui sont là justement coupés. On laisse ces marcottes, appelées autrement provins, ainsi accommodées jusqu’à trois ans, plus ou moins, comme on le veut alors on les coupe de leur mère souche, et sans séjourner, on les porte planter dans la nouvelle vigne. Quand on les tire de terre, on fait une fosse en déchaussant les ceps, dont les marcottes étant coupées, les tronçons qui restent, produisent après des raisins en abondance, si on laisse la plus grande partie de la fosse découverte en rond, en figure d’une écuelle plate, pour donner de l’air aux bourgeons qui ressortent des troncs des vieux ceps. Par cet ordre, vous êtes privé d’avoir des vignes étrangères, et vous ne pouvez vous servir d’autres espèces de raisins, que de celles de chez vous et de votre voisinage. C’est pourquoi ne vous arrêtez pas à celte façon de marcottes ; outre que c’est se donner beaucoup de peine sans nécessité, vu qu’avec bien moins de travail, les crocetles et maillots s’enracinent, comme il a été montré. La vigne se plante plus fructueusement dans un endroit que dans l’autre, selon l’ordre de la division d’ouvikr DE SERRE. IO? susdite, dont le premier lieu est donné à la lerre no- V; de, qui n’a jamais clé défrichée; le second à celle à grains; et le dernier à la vigne vieille, laquelle, si par nécessité, il faut la replanter, on en arrachera profondément et totalement les racines des vieux ceps, pour ^ue le levain qui provient du défaut de vieillesse s’en aille avez elles. Or, quelle que soit la terre, pour la préparer dignement à recevoir la vigne, elle sera rompue entièrement * un pied et demi de profondeur, et de telle manière ’iu’en la renversant sens-dessus-dessous, la bonne et c uite de la superficie soit mise au fond et ;la mauvaise e ' crue du fond à la superficie. Par cet échange, les 'emps cuiront la crue à la longue, pendant que la bonne nourrira au fond les racines de la nouvelle v igne. En faisant cela , toutes les ordures et tous les embarras des racines et des pierres sortiront du dedans de la terre, qui restera libre à l’entretien de la v 'gne. Pour travailler en cet endroit, comme il convient et avec économie, on commencera à rompre la terre Par l’endroit le plus bas et le plus enfoncé ; car les °uvriers y travailleront avec plus d’aisance qu’eu la prenant en sens contraire, en jetant la terre de bas en haut; mais il n’en est pas ainsi delà culture ordinaire de la vigne après l’avoir plantée; car pour bien la maintenir, il convient de ne pas toujours la prendre d un même côté, mais diversement suivant les œuvres f u on lui donne ; une fois dans cet endroit, une autre fois dans un autre, afin de bien mêler et renverser la terre. Et pour que la terre ne s'avale pas par trop à I*! pourrait espérer en la marrant sommairement, comme font quelques ignoranls, croyant bien travailler; et, à la ruine de la jeune vigne, ses racines se logeraient à la superficie de la terre exposées à la merci des chaleurs, et dessécheraient en peu d’années. La seconde, la troisième et autres œuvres n’ont aucun •erme limité; elles se donneront quand vous verrez la nouvelle vigne en avoir besoin, ce qui sera quand les herbes y recroîtront tant soit peu, ou que le fonds s'affermira de lui-même, ou par de fortes pluies; car amais il ne faut souffrir dans votre vigne aucune lierbe, ni que sa superficie s’endurcisse par trop, par les grands maux que la vigne endure de ces incommo- dilés, qui très souvent la font mourir. Vous espierez à cet effet, la commodité de la pluie, pour la prendre quand elle se présentera; c’est à savoir, en houant et marrant votre vigne pendant son premier été, toutes les fois qu’il aura plu abondamment, s'il est possible; et ce sera la limite des œuvres que vous lui donnerez dans son commencement, conduite qui la sollicitera à croître avec beaucoup de vigueur. Parmi ces bêchc- mens, celui du mois d’août est d’une grande efficacité, avançant la vigne par un nouvel effort ; comme on le reconnaît par ses rejetons qui allongent jusqu’aux froidures qui les empêchent de s’accroître. La vigne demeurera en cet état jusqu'au mois d’octobre ou de novembre, qu’elle sera remuée une seconde fois avec la houe, de la sorte de labourage, dite hiverner, a cause de la saison ; afin que par la faveur des gelées des glaces, sa terre se cuise et se prépare, en ayant I I 2 THÉÂTRE D'AGRICULTURE d'elle-même bon besoin, étant encore crue, comme nouvellement tirée du fond de la fosse. Cela expédié, il ne faudra employer d’autre dépense à la nouvelle vigne, jusqu’au temps de la tailler, ce qui sera l’hiver; et alors on y mettra la serpe, le jour étant beau et serein, ni froid, ni pluvieux, ni neigeux, ni trop venteux. Elle sera préalablement toute déchaussée par une petite fossette qu’on fera à l’entour de chaque cep, assez profondément pour avoir le moyen d’en curer le pied , en coupant toutes les racines poussées en la partie découverte, afin de faire mieux affermir les autres qui sont au fond. On s’évitera ce déchaussement, si avant que de tailler la vigne, on la houe à chevalier, par lequel toutes les rangées des ceps se trouvant découvertes ; on les nettoye et débarrasse aisément des racines incommodes. 11 n’y a pas grande peine à cette première taille ; deux coups de serpe à chaque cep, en faisant raison; savoir, en coupant entièrement le plus haut rejeton sorti de l’un des yeux que vous y aurez laissés en plantant j'entends vieux et nouveau, comme en tranchant le tronc d’un arbre, et l’autre venant de l’œil en bas, sera justement rogné près du tronc, en y laissant seulement un œil ou bourgeon, pour produire le bois requis. Les bêchemens et labourages susdits se feront aussi uniment qu’on pourra ; c’est-à-dire qu’on aplanira la terre sans y laisser aucun relèvement, pour la première année, mais non pas jes suivantes ; car pendant cinq ou six ans de suite au printemps, et pour la première fois de l’année, la jeune vigne sera labourée de cette sorte d’œuvre appelée houer ou fous- d'olivier DE SERRE. II3 ser à chevalier, dont je viens de parler, très profitable aux nouvelles vignes, vu que par elle, les racines s'arrêtent profondément, comme on doit le désirer pour le bien et la durée de la vigne. Car la terre étant ainsi labourée , il se fait entre deux rayons une crête élevée en dos-d'âne, et les pieds de la vigne étant découverts, elle se cultive commodément, comme il appartient. Ce mot de chevalier, vient de ce que le travailleur assemble la terre entre ses jambes, qu’à cette cause il tient élargies, en la tirant avec son instrument des deux côtés, dont il déchausse les ceps, en se faisant par ce moyen un relèvement sur lequel il se trouve comme à cheval. Cette façon de gouverner la terre vous fait voir les rangs de votre nouvelle vigne tous découverts d’un côté, ce qui est très agréable et encore plus profitable ; car la vigne sans être trop chargée de terre, produit ses rameaux à volonté. Le double chevalier est un ouvrage plus beau et plus utile, qui se fait de cette manière, qu’entre quatre ceps, il y a un relèvement, poiulu comme une pyramide, que le manœuvre fait, y amoncelant la terre de tous côtés; ainsi vous voyez les rangs de votre vigne ouverts dans tous les endroits. Par cette adresse, outre le bien de faire enraciner profondément la vigne, but de tout bon vigneron, la terre s’apprête parfaitement bien ; car par ces crêtes et monticules, les gelées passant à travers, en préparent si bien la terre, quelle en demeure après si souple et si déliée, que pour la biner, qui est la seconde œuvre, il ne faut que traîner le hoyau pour en abattre ces rehaussemens, afin d’en 8 1 4 THÉÂTRE D’AGRICULTURE rechausser la vigne pour la garantir des sécheresses de l’été. Prenez cependant garde que vos nouveaux plants soient toujours tenus sans être renversés par aucun accident ou par la violence des vents; c’est pourquoi il esta désirer d’avoir la commodité des bois, pour fournir des petits paisseaux suffisamment, afin d’en mettre un à chaque cep, pour là, fermement attaché, être préservé de tout ébranlement nuisible, et qu’aidant par ce moyen à la jeunesse de la vigne elle s’avance et croisse d’autant plus, que moins elle en sera détournée. Ne vous mettez pas en peine de l'épamprer ou ébourgeonner en aucune manière, pendant ses deux ou trois premières années; c’esl-à-dire d’en ôter les rejetons superflus, de peur que les vents rompant les bons drageons comme cela arrive très souvent aux mois de mai et juin, vous n’ayez pas après le moyen de la remettre par bas, ainsi qu’on le fait commodément par ces rejetons, estimés auparavant inutiles; et la vigne d’elle-même s’en répare très bien, moyennant le bon et le fréquent labourage qui la pousse à cela avec grande vigueur. Vous donnerez aussi ordre qu’en place des ceps morts, il en soit substitué de vifs que vous ferez placer tous enracinés, et ce dans la première ou seconde année, car ce serait peine perdue que d’attendre plus long-temps, vu que les racines des premiers ceps auraient tellement occupé le terroir, qu’elles ne pourraient en souffrir d’autres près d’elles ; il faudra encore que ce plant enraciné soit de l’âge de votre vigne, afin d’olivier de serre. IIÜ qu’elle reprenne d’autant mieux parmi l’autre déjà grande. La nouvelle vigne sera taillée dans la vieille lune ou en décours, quatre ans de suite, à compter de son commencement, pour lui faire grossir le pied, afin que sur un ferme fondement, les têtes de rapport puissent s’édifier. C’est le propre de ce point de la lune, que de faire produire des racines; comme au contraire celui de la nouvelle des rameaux. Par cette observation votre vigne se fortifiera pendant ce temps, ce qui sera autant de gagné, puisque dans cette jeunesse, vous ne pouvez en espérer de vendange de grande valeur; autrement, en la taillant dans le croissant, elle monterait trop vite, et le pied du cep demeurerait faible et branlant, incapable de pouvoir porter plus d’une ou deux têtes, au lieu de quatre ou cinq qu'il faut qu’un cep ordinaire ait pour le moins. Cet avis de tailler la nouvelle vigne n’est pas indifféremment reçu par tout, y en ayant plusieurs, comme j’ai dit, qui n’emploient en cet endroit que la montée de la lune ; fondés sur leurs coutumes auxquelles je renvoie. La seconde année, la vigne sera taillée à la façon de la première, savoir fort courte et si justement, qu’en chaque tête il ne reste qu’un œil le plus proche du tronc. On donnera au jeune cep à la troisième un bourgeon davantage et chacune de ses têtes sera chargée de deux, en y comprenant celui attenant au bois dur, nommé par quelques-uns agassin. Le nombre des têtes ne peut se prescrire, cela dépendant de la suffisance du pied; on y en ajoute ordinairement une à Il6 THEATRE n’AGRICULTURE chacun des premiers ans, et il arrive qu’au bout de quatre ou cinq ans, le cep se trouve chargé d’autant de têtes; ce qui se fait facilement, à l’aide du bon labourage qui en fournit le pouvoir. Vous donnerez ordre autant que vous pourrez, que les têtes viennent du pied de la tige, afin que profondément fondées, elles demeurent fermes contre les vents, pour mieux supporter leur charge ; et alors votre vigne commençant à se façonner, elle commencera aussi à vous rembourser de la dépense et paiera le maniement de la serpe, par les premiers fruits qu’elle vous produit, ce qui arrive ordinairement à la troisième année de son âge. Ceux qui préfèrent l économie à l’avancement de leurs vignes, se trompent en cet endroit, comme s’ils voulaient asseoir leur plus certain revenu, en les entretenant avec avarice. Tout au contraire, celui qui désire avoir profit de son vignoble, doit l’entretenir plutôt avec prodigalité qu’avec libéralité, sans crainte d’excéder en culture; le fruit, comme }’ a i dit, procédant de la précédente dépense. 11 faut bien se donner de garde de conduire la jeunesse de la vigne avec avarice; mais on doit comparer cette espèce de ménage avec la nourriture de toute sorte de jeune bétail, et la nouvelle vigne avancera par le bon traitement tant qu’il sera possible. Une fois les quatre ou cinq premières années passées et la vigne étant déjà assez bien fortifiée, la saison sera venue de la préparer à la production des raisins, en accommodant sa taille à cet usage, comme gouvernant le fruit, puisque jusqu'alors elle n’a été employée qu’à fortifier le cep. Les raisins sortent des yeux ou D ! OLIVIER de serre. 117 bourgeons, d’oüil résulte que plus il y a d’yeux à un cep, plus il produit de fruit. Il faut être retenu à cela de peur de perdre la vigne en la surchargeant, qui très souvent se ruine par un trop grand rapport et une trop grande fertilité ; car il ne faut pas l’abandonner à sa bonne volonté, pas plus qu’un jeune et vigoureux cheval. Il est assez ordinaire que le dernier œil placé au bout de la tête , se trouve celui qui est le plus chargé de fruit, comme au contraire, le premier attenant au tronc du cep, le moins. Ainsi, en compensant ces facultés, on donne trois yeux pour charge à chaque tête de rapport , de sorte que puisque le premier, dit agassin, ne sert presque à rien que rarement, il faut que les deux qui le suivent, satisfassent à notre intention. Il ne convient pas de tailler indifféremment ainsi toutes sortes de vignes basses, il y a quelques espèces qui désirent la taille plus longue, comme le muscat et le piquardant, qui ne veulent presque rien produire étant laissés courtes, et autres tailles de raisins que chacun particulièrement remarqué dans les provinces. Il a été dit que le nombre des têtes de rapport se limite par la suffisance du fonds et de l'entretien. On Voit cependant que dans un bon terroir bien cultivé, le moins qu’on en puisse loger sur un bon cep, est quatre ou cinq si on désire avoir un raisonnable revenu de la vigne ; comme aussi dix ou douze sont tout ce que la vigne peut porter; le milieu de ces deux nombres étant le plus à désirer. Vous ne pouvez pas vous tromper sur cela ; car si vous voyez votre cep jelér des rameaux par les côtés 1X8 THÉÂTRE d'AGRICULTURE de la tige et que ses rameaux sortent d'une partie dure de son tronc, cela fait voir qu’il ne se contente pas des issues que vous lui avez données par ses têtes , et ce cep abondant en humidité, est contraint de la vider en crevant, ainsi que la fontaine fait de son eau quand elle n'a pas les canaux proportionnés à son abondance. Au contraire, s’il fait par ses têtes les rejetons petits, leur bois demeurant court et languissant, il se plaint de sa trop grande charge. Il sera pourvu à ces choses par Ja prudence du vigneron, en augmentant ou diminuant le nombre des têtes, selon les circonstances, et la vigne se réjouira à mesure qu’elle se sentira chargée ou déchargée. Avant de tailler la vigne, on la déchaussera comme il a été enseigné ; mais tellement à profit que la fosse autour du pied soit profondément creusée, afin de découvrir les racines naissantes près de la superficie de la terre et de les couper, contraignant par là les autres et principales à se nourrir en bas. La taille se fera avec des serpes bien tranchantes, légères et subtiles, pour ne pas éclater le bois, en éloignant autant dans la plupart des positions, développe l’arome plus agréable. Les élémens dont la combinaison produit la saveur, résident exclusivement dans le suc des raisins. Le principe de l’arome paraît résider exclusivement dans la pellicule, et peut être seulement dans la matière colorante dont elle est imprégnée ; ce qui le prouve, c’est f l u e des raisins rouges qui produisent du vin de la CULTURE DE LA VIGNE 154 même couleur très chargé d’arome, donnent un vin blanc qui ne conserve presque rien de cet arôme, quand on les soumet au pressoir avant toute fermentation. Ce qui tend à le prouver encore, c’est que les vins blancs faits avec des raisins de la même couleur, sont très peu susceptibles de contracter, comme les vins rouges, ces arômes détestables qu’on désigne généralement par le nom de goût de terroir. Tous les propriétaires des vignobles célèbres , pour attribuer exclusivement au sol la qualité de leurs vins , la font résider dans l’arome. Quant à moi, je pense que l’arome n'est qu’un accessoire de la saveur, indispensable, à la vérité, pour que celle-ci soit parfaite. Or comme la saveur tient beaucoup plus au cépage qu’au sol, je répète qu’on peut obtenir une amélioration importante sous ce rapport, par un choix habile des cépages. Quant à l’arome, il ne manquera pas aux bons vins, soit que le sol le donne naturellement, soit qu’on l’ajoute. De toutes les additions qu’on peut se permettre de faire aux vins, et on s’en permet beaucoup, c’est certainement celle qui changerait le moins les proportions naturelles des principes constituans du vin. Tout vin prend dans le tonneau où on le renferme, dix fois, cent fois peut-être plus de matière* extractive du bois, qu’il ne faudrait y ajouter d’une substance quelconque pour lui communiquer un arôme très prononcé. PAR REKOIR. 155 Un autre avantage de la translation des meilleures espèces de vignes du nord au sud, avantage dont je n’ai pas encore parlé, c’est que, dans la nouvelle patrie qu’on leur assigne, leur développement est plus tardif que celui des espèces indigènes, ce qui les expose moins aux intempéries; et leur maturité est plus prompte et par conséquent plus parfaite. Cet avantage seul est immense. La vigne qui commence à végéter plus tard, à mesure qu’on s’avance vers le nord, y portera des fruits qui mûrissent en moins de temps que dans le midi. Qu'on ne dise pas que cette maturité n’est point complète ; elle l est autant qu’elle peut l être. Ces raisins du nord ne sont sans doute pas aussi sucrés que ceux du midi ; ils eu diffèrent par les proportions de leurs principes constituans c’est là un effet inévitable de ^ influence du climat ; mais un plus long séjour sur le ’ep/avec une prolongation de la même température, ne changerait rien à cette proportion. Les raisins ne peuvent plus rien acquérir ils sont donc mûrs. L’industrie de l’homme a déjà beaucoup fait sur la V gne ; cependant il lui reste beaucoup plus à faire. 11 est évident, par exemple, que si l’on s’appliquait a ta recherche des ceps des meilleures espèces dont tas raisins ont une saveur plus parfaite, on arriverait a des résultats trèsinléressans. Lorsque la différence de saveur sera très remarquable , que risquera-t-on en plantant dans un terrain choisi une douzaine de ceps? celte quantité suffira pour essayer en petit le vin qu’ils peuvent produire; ca r c est une erreur de croire qu’on ne puisse pas CULTURE DE LA. VIGNE 1 56 faire d’aussi bon vin sur de peliles masses que sur de plus grandes. Avec celles-ci, on obtient une fermentation plus tumultueuse, plus forte et qui se termine plus promptement, mais qui n’est pas plus complète que celle d'une masse très faible. Donner à son pays une vigne plus tardive à se développer, plus prompte à mûrir, ou un nouveau cépage plus approprié au sol , ou une variété plus parfaite; c’est lui rendre un service important d’ailleurs les légers soins que je propose de prendre, ne peuvent être qu’un objet de distraction agréable pour les propriétaires cultivateurs qui ont du loisir. CHAPITRE TROISIÈME. DES DIFEERENS MODES DE PROPAGATION DE LA VIGNE. L’usage le plus généra est de planter la vigne par boutures, que l’on nomme selon les provinces , cro- cettes, maillots, maillelons, chapons, etc. Il est beaucoup plus rare qu’on emploie les marcottes enracinées qu’on nomme aussi chevelues, sautelles, etc. Le motif de cette préférence est, dit-on , que les vignes formées de marcottes ont moins de durée que celles qu’on plante de boutures. On convient, du reste, que ces dernières sont beaucoup plus lentes à se mettre à fruit que les plants enracinés. PAR LENOIU. i5 7 L’objection qu’on fait contre l’emploi du plant enraciné, est-elle fondée? c’est ce qu’il faut d'abord examiner. On emploie trois moyens pour se procurer du plant enraciné ; Le provignage total d’un cep ; Le provignage partiel des sarmens ; La plantation des crocettes en pépinière, ou on les laisse deux et quelquefois trois ans, pour former leurs racines et leur bois. Le provignage total des ceps est le moyen le plus généralement employé au nord , il consiste, comme on sait, à déchausser la souche du cep et à la coucher en entier dans une petite fosse qu’on remplit de terre; les sarmens tenant à la souche sont aussi enfouis à six ou huit pouces de profondeur, sur un pied de long , le surplus sortant de terre, est taillé à deux ou trois yeux. Ces sarmens tirant leur nourriture de la souche et des nombreuses racines qui sortent des yeux inférieurs plongés en terre, forment des pousses vigoureuses qui sont ordinairement très chargées de fruits ces sarmens séparés de la souche et relevés de terre a près un an, quelquefois la seconde année, et très rarement la troisième, forment ce qu’on appelle des chevelues. Dans le provignage partiel, le cep n’est pas couché en terre; ses plus longs sarmens sont tirés en bas, pliés en arc, et enfouis dans leur courbure; la portion qui sort de terre est aussi taillée à deux ou trois yeux. Les deux modes de provignage donnent à peu près les mêmes résultats. La principale différence consiste CULTURE DE LA VIGNE ï 58 en ce que, dans le provignage total, les premières racines du sarment couché sortent des yeux inférieurs, tandis que dans le provignage partiel, les yeux inférieurs du sarment sont hors de terre, et que les racines qui se forment, sortent de sa partie moyenne; celte espèce de chevelue donne moins souvent du Fruit dans l’année du provignage, et elle est moins vigoureuse que lorsque le cep est couché en totalité. De cette différence il doit en résulter une dans la durée des vignes qui en proviennent. Voici les causes qui contribuent à rendre l’emploi des chevelues moins avantageux qu il ne devrait être. Il est rare qu’un propriétaire ait à la fois, dans ses vignes, la quantité de chevelues nécessaires pour une plantation un peu considérable ; il est donc forcé d en acheter, ce qui présente plus d’un inconvénient dont le plus grave est le dessèchement des racines, ce qui force à les retrancher. Les chevelues ne sont plus alors que des boutures déjà fatiguées par une production inutile de racines. Dans le midi, on plante généralement les chevelues avec la taravelle, espèce de grand plantoir en fer, qui fait un trou conique de 18 pouces, il serait impossible de faire entrer dans ce trou le plant garni de ses racines, sans les rebrousser en totalité aussi est-on dans l’usage de les retrancher. Dans le nord, on plante les chevelues dans des fosses , ce qui permet d en conserver les racines ; mais comme elles sont presque toujours desséchées, on les retranche aussi. PAR LENOÏR. l5J Ceci suffit déjà pour expliquer la courte durée c pi on reproche aux vignes plantées avec des chevelues. Une autre cause peut contribuer encore à celte courte durée. Les chevelues ont souvent porté du fruit Pendant la durée du provignage; leur bois est fait et l °ut disposé à fructifier encore. Les chevelues ont donc, ce qu'on pourrait appeler une habitude de fruc- ttfication. Cette habitude n’est pas anéantie par la séparation du cep; elle l’est si peu, que j’ai vu des chevelues produire dès la première année de leur plantation , mais toujours au détriment de leur vigueur. Le troisième mode de se procurer du plant enraciné, c’est de faire une pépinière de crocettes, qu’on relève la seconde, ou au plus tard la troisième année, Pour les planter à demeure. Ce mode est préférable sous tous les rapports aux deux autres ; c’est cependant celui qu’on suit le moins. Mais les crocettes enracinées, lorsqu’elles ont été élevées en pépinière avec les précautions convenables, Présentent dans la plantation d’une vigne tous les a vantages que l’on doit désirer. Leur reprise est sûre ; elles enfoncent profondément leurs racines dans le S °1 » elles poussent avec vigueur et elles se mettent à fruit deux ans au moins plus tôt que les crocettes plantées immédiatement. J’ajouterai que la vigne qui en provient a autant de durée qu’en comportent la culture qu’on lui donne et le sol où on la plante. Comparées aux boutures, les crocettes enracinées Présentent les avantages suivans CULTURE DE LA VIGNE 160 Qu’on plante des boutures immédiatement pour en former une vigne, ou qu’on les mette deux ans en pépinière, avant de les planter à demeure, ce n’est tobjours qu’à la cinquième année qu elles commencent à donner ce qu’on peut appeler une récolle. Mais il y a cette notable différence, que les boutures occupent pendant cinq ans le terrain destiné à la vigne, sans donner de produit, tandis que le plant enraciné ne l’occupe improductivement que pendant trois années. Les deux autres se passent dans la pépinière, dont la surface est au plus le quinzième de celle de la vigne. Iby a donc diminution de dépense et jouissance plus prompte. Lorsqu’on plante des boutures, ce qui ne peut se faire qu'au moment de la taille, s’il survient des sécheresses considérables, qui sont assez fréquentes à celle époque, une partie des boutures ne prend pas ; quelquefois même il en prend si peu, qu’on est obligé de refaire une nouvelle plantation l’année suivante. On n’a point à craindre ces inconvéniens, en plantant des crocettes enracinées on rejète celles qui sont d’une mauvaise venue, ou qui sont mal pourvues de racines, et l’on est d’autant plus sur que celles qu’on plante ne manqueront pas, qu’on est toujours libre de choisir pour cette opération le moment le plus favorable; et comme chaque cépage est plus reconnaissable par ses feuilles que par son bois, on élimine de la pépinière tous ceux qu’on ne veut pas introduire dans la vigne qu’on se dispose à planter; tandis que s’ils étaient déjà en place, on hésiterait à les sacrifier. PAR RENOIR. l6l Les boutures mises en pépinière dans un espace très resserré, peuvent recevoir plus de soin, avec tnoins de travail et de dépenses, que lorsqu’elles sont disséminées sur un espace beaucoup plus étendu. Il est plus aisé de les soustraire aux effets des gelées tardives et des longues sécheresses; et, comme on peut sans inconvévient établir la pépinière sur un terrain plus propre à celte première végétation que celui où d doit être transféré, pourvu cependant qu’il ne soit pas d’une fertilité beaucoup plus grande, le plant s’y développe avec vigueur et forme de bonnes racines, Ce qui n’arrive pas toujours dans des terrains d'ailleurs très propres à la vigne. On est dans l’usage de laisser à l’extrémité inférieure de la bouture, une partie du bois de l’année précédente sur lequel elle a cru. Cette pratique qui est générale, n’en est pas moins vicieuse. Il est reconnu que toute section faite aux racines, a u tronc et aux branches d’un arbre ou d’un arbris- s eau, doit être recouverte par une prolongation de I écorce, avant que les nouvelles racines ou les nou- y eau x jets, dont celte section détermine la naissance, P U sse se développer avec vigueur. Il est évident que le recouvrement ne peut avoir lieu lorsqu’on laisse à l’extrémité de la bouture une P arl, e du vieux bois ; cette partie qui ne concourt pas a la formation des racines, se pourrit lentement ; et, quand elle se sépare du vif, elle laisse une plaie qui ne Se recouvre que difficilement, parce qu’elle a été Jufectée de la pourriture qui lui a été communiquée. Cette pourriture se prolonge et le plant ne végète plus CCLTltRE DE LA VIGNE 162 alors que par les racines latérales qui sont sorties de ses yeux les plus élevés. C’est du bourrelet qui se trouve à l’insertion du nouveau bois sur l'ancien, que sortent les premières racines. Toute bouture coupée au dessus de ce bourrelet ne produit que des racines latérales elle prend cependant , quoique avec plus de difficulté. Le plant qui provient d’une telle bouture est toujours plus faible et moins productif que celui qui est donné par une bouture à bourrelet ; et cette observation, faite dans tous les temps, a fait accorder une juste préférence à la dernière espèce; mais, soit qu’on n'ait pas examiné les effets que produit le morceau de bois incapable de vie, qui est le support du bourrelet, soit plutôt qu’on ait voulu s’éviter la peine très légère d'enlever la crocelte sans attaquer le bourrelet, on a adopté généralement la méthode de planter la bouture avec le vieux bois. Quant au contraire on enlève le vieux bois nettement et sans endommager le bourrelet , celui-ci, aussitôt qu’il est en contact avec la terre, se gonfle et s’étend sur la section du jeune bois qu’il commence à recouvrir en partie ; il s’élève sur tout son contour, des mamelons qui sont des rudimens de racines qui pompent déjà et lui apportent de nouveau sucs. Le bourrelet continue à se gonfler et à s’étendre, bientôt ses bords se rejoignent ; alors les racines qui jusquelà se sont alongées lentement, s’élancent avec vigueur et plongent dans la terre dans ce cas, le plant ne s’épuise pas à pousser des racines de ceux de ses nœuds qui PAR LENOIR. l63 sont le plus près delà surface du sol, racines entièrement inutiles, puisque plusieurs des façons que la V1 gne exige ont pour but principal de les détruire. Ces observations sont très anciennes ; il y a près de t8 siècles que Columelle les a consignées dans son économie rurale. Il se présente ncore sur la plantation des boutures de la vigne, deux questions à résoudre. Tous les yeux du sarment, depuis son insertion sur ^e vieux bois jusqu’à son extrémité, sont-ils également Propres à produire des bourgeons vigoureux et portant e n eux le germe de la fécondité? Doit-on coucher la bouture ou doit-on la planter droite ? Ces deux questions sont liées ensemble ; car si on a dmet que la partie du sarment qui a porté du fruit es t la seule qui puisse produire du bois fertile, il est évident que la crocette devra être rognée trop court, Pour pouvoir être coucbée en la plantant. Tous les anciens recommandent expressément de Ue conserver de la crocette que les nœuds qui ont Porté du fruit, et par conséquent de la planter droite. Olivier de Serres, qui a puisé presque toutes ses mé- thodes de culture dans les agronomes de l’antiquité, et qui paraît avoir vérifié avec beaucoup de soin toutes leurs observations, donne aux préceptes qu’ils ont laissés sur ce sujet la sanction de son expérience. Le terrain destiné à une pépinière de croceltes doit et re de nature propre à la vigne, profond, léger et substantiel, sans cependant l’être trop ; on le défonce CULTURE DE LA VIGNE l64 complètement et on y trace des sillons profonds de 5 à 6 pouces, au fond desquels on plante les crocetles. Celte plantation se fait au plantoir à six pouces de distance dans le sens des rangées qui doivent être espacées de 12 à j 5 pouces ; lorsque la crocetle, préalablement séparée de tout le vieux bois qu’il est possible d’enlever, est introduite dans le trou fait avec le plantoir, 011 répand autour de la terre bien meuble qu'on tasse légèrement pour qu’elle soit partout en contact avec le bois de la crocetle; cette précaution est essentielle, car toutes les parties de la bouture qui ne touchent pas à la terre, ne tardent pas à se couvrir de moisissure , et si la crocetle survit à cet accident, ce qui est rare, elle n’a plus qu’une végétation languissante. La crocelte doit être plantée droite, il suffit de l’enfoncer en terre de 6 à 8 pouces ; on 11e lui laisse qu’un œil au dessus du sol. Les crocetles doivent être choisies, au moment de la taille, avec toutes les précautions indiquées dans le chapitre deuxième; ce qui suppose que les ceps qui les fournissent ont été marqués avant la récolte. La plantation ne doit pas être faite au moment où on lève les crocettes il est bon , au contraire, de la retarder jusqu’au moment où on n’a plus à craindre de fortes gelées tardives. Pour leur conserver, pendant cet intervalle, leur faculté végétative, sans exciter leur développement, le moyen le plus sûr est de les enfoncer à moitié au pied d’un mur exposé au nord. L’usage assez ordinaire de les plonger dans l’eau ne vaut rien, parce qu’elles y poussent très souvent PÀR RENOIR. li! des racines qui se desséchent lorsqu’on les plante cette production inutile ne sert qu’à les épuiser. Une précaution très utile dans la formation d’une Pépinière de crocettes, c’est de planter ensemble toutes celles qui appartiennent à un même cépage. Par là , ° n est à l’abri de toute erreur lorsqu’on les transplante. Les soins à donner à la pépinière consistent à la tenir toujours nette d’herbes, par de fréquens binages sarclages, qui doivent toujours être faits par un beau temps et jamais immédiatement après un jour de pluie. La première année, le plant doit pousser en liberté, sans subir aucun ébourgeonnement ni rognure. Au Printemps suivant on le taillera à un seul œil, et à la fin de l’automne ou au printemps de la troisième a nnée, le plant pourra être relevé pour être mis en place ; on peut sans inconvévient le laisser en pépinière une année de plus. L’arrachage du plant doit être fait avec soin, et de naanière à endommager le moins possible ses racines; ° n évitera surtout de faire cette opération par un ,er nps sec dans tous les cas, le plant arraché sera mis en tas et couvert, pour être transporté de suite sur le terrain où il doit être planté à demeure; on lui conservera en le plantant toutes ses racines saines, et on se bornera à rafraîchir celles qui auraient été mutilées. Les racines seront rangées, autant que possible, dans leur position naturelle et recouvertes avec de la terre ameublie qu’on fera couler enlr’elles, de manière TR il ne reste aucun vide. CULTURE DE LA VIGNE 166 Avec ces précautions qui sont indispensables dans toute plantation, la reprise du plant sera assurée et la nouvelle vigne sera promptement en rapport. CHAPITRE QUATRIÈME. GREFFE DE LA VIGNE. Changer en peu de temps l'essence d’une vigne, en lout ou en partie; varier la proportion des cépages quelle contient; en introduire de nouveaux ; donner à chaque espèce le sol et l’exposition qui lui conviennent le plus; opérer ainsi la séparation des espèces dans une vigne déjà faite , le tout avec la certitude de ne perdre qu’une partie d’une seule récolte car un grand nombre de gretîes portent du fruit dès la première année; tels sont les principaux avantages de la greffe de la vigne; mais ce ne sont pas les seuls. Les effets de la greffe ne se bornent pas à reproduire l’espèce qui l’a fournie. Celle-ci éprouve toujours quelques modifications par l’influence du sujet sur lequel on l’a insérée ; et, dans la plupart des cas, ces modifications sont avantageuses. La greffe serait peut-être un moyen d'affranchir la vigne de ces affreux goûts de terroir qui infectent les vins de tant de contrées. Toutes les greffes sur la vigne que j’ai vu pratiquer en France cl ailleurs, se font sur le sol ou y sont PAR LENOIR. 167 plongées. El les greffes en lerre se font soit sur le tronc ravalé jusques à peu de distance des premières racines, soit sur les principaux sarmens que l’on couche ensuite avec tout le cep, en laissant sortir les exlrémitées des greffes comme des provins. Il est facile de concevoir l'énorme différence qui doit exister entre les résultats de ces deux manières de greffer. Ce n’est qu’en pratiquant la greffe sur le sol *fu on peut juger l’étendue de l’influence de la greffe sur la vigne. La greffe en terre dont l’effet est plus certain, est celle qu’on doit employer de préférence, lorsqu’on se propose seulement de changer la nature °u la proportion des cépages dont une vigne se compose, sans aucune vue d’améliorer, par ce moyen , Ce ux qu’on leur substitue. La greffe hors de terre, ne peut avoir un effet permanent que sur les vignes qui ne sont pas soumises au provignage; son effet n’est plus le même sur les v, gnes provignées, parce que les sarmens nés de la greffe produisent alors des racines ; cependant si l’adhé- ,e nce de la greffe au tronc est ancienne, 1 influence de celui-ci est bien loin d’être aussi complètement anéantie que quand la formation des racines de la greffe est presque contemporaine de son insertion. La greffe en terre est très facile et son succès est certain, lorsqu’elle est faite sur le jeune bois qu’on plonge en terre en couchant le cep et en ne laissant sortir q ue deux yeux de la greffe. On peut se contenir de tailler le sarment et la greffe en bec de flûte , alongés de deux pouces à deux pouces et demi, qu’on joint ensemble et qu’on attache avec un brin de jonc; CULTURE DE LA VIGNE 168 on enduit le tout avec un lut composé d’un mélange de terre et de bouse de vache; on peut aussi fendre le sarment et y insérer la greffe taillée en forme de coin allongé. La greffe réussit encore mieux lorsque les deux sarmens sont taillés de la manière suivante. Le sarment est taillé en bec de flûte très court ; on lui fait ensuite, à deux pouces ou deux pouces et demi en arrière une entaille parallèle à la section du bec de flûte, et qui pénètre jusqu’à son centre ; on enlève la moitié du bois depuis le bec de flûte jusqu’au fond de l’entaille oblique. La greffe est préparée de la même manière, de sorte qu’en la rapprochant du sarment, les deux partie s taillées s’ajustent avec exactitude et se trouvent en contact non seulement par leurs parties latéralles mais aussi par leurs extrémitées qui pénètrent dans les entailles obliques. La greffe doit être prise immédiatement au-dessus de la crocette. L’époque la [plus convenable pour faire les greffes sous le sol, est celle où la sève commence à être en mouvement; il vaut mieux l’anticiper que la dépasser. La greffe hors de terre est plus difficile Olivier de Serres assure même qu’il est très rare de la faire reprendre. Le sujet qui porte la greffe peut, selon sa nature , lui communiquer plus de vigueur ou rendre la saveur de ses fruits plus parfaite. PAR RENOIR. 169 CHAPITRE CINQUIÈME. DU MÉLANGE OU DE LA SEPARATION DES CEPAGES. Hans noire climat, les principes constiluans du moût extrait de chaque espèce de raisins, sont rarement dans les proportions convenables pour faire de bons Vins. Il y a des raisins où le ferment est en excès ; il y en a d’autres cela est surtout très commun dans le D'idi, où il ne se trouve pas en proportion suffisante pour décomposer toute la matière sucrée. La matière eolorante cl le principe astringent qui l’accompagne presque toujours, dominent dans certaines espèces ; d’autres sont presque sans couleur; quelques-unes s °nt plus disposées à se charger d’un arôme agréable; Un très grand nombre en sont dépourvues, mais ont d’autres qualités qui compensent ce défaut, etc. Les raisins péchant ainsi, tantôt par excès, tantôt P ar défaut d’un ou de plusieurs de leurs principes, il semble qu’on a dû être naturellement conduit à mé- langer les cépages, pour compenser parce que les uns °ut de trop ce qui manque aux autres. Le motif qui parait avoir le plus influé sur la composition des mélanges de cépages, c'était de rendre les récoltes moins variables, parce qu’on avait reconnu que toutes les espèces n’étaient pas frappées également par les diverses natures d’intempéries. CULTURE DE LA VIGNE 17O Mais une circonstance qui a dû contribuer beaucoup à la formation de mauvais mélanges de cépages, surtout dans les vignobles où les espèces sont peu nombreuses, c’est la nécessité où l’on a cru être de n’y introduire que celles dont les raisins mûrissent à la même époque. Et cette nécessité ne résulte que du mode de plantation, qui réunit pêle-mêle toutes les espèces, et du préjugé qui suppose que toutes les espèces de raisins nécessaires pour produire du vin de bonne qualité, doivent fermenter ensemble. Si tous les cépages étaient cultivés séparément, la simultanéité de maturation importerait fort peu ; les raisins de chaque espèce seraient cueillis à l’époque précise de leur maturité complète, et on mélangerait ensuite les vins de chaque cuvée dans les proportions que l'expérience ferait reconnaître comme les plus convenables. Pour que la combinaison de ces vins soit parfaite , il faut que le mélange en soit fait pendant que la fermentation insensible subsiste encore. Si cette fermentation était terminée, il faudrait la faire renaître, en ajoutant au mélange un peu de moût conservé à cet effet par le mutage. La nécessité d’obtenir la simultanéité de maturation de tous les cépages, et l’habitude de faire cuver ensemble tous les raisins, quoique leur maturité ne soit jamais rigoureusement simultanée, sont deux inconvéniens attachés à la méthode qui confond dans une même vigne plusieurs espèces de cépages; il y en a une foule d’autres dont voici les principaux PAR ÎÆÎsOIR. * 7 * i° Dans les vignes qui se multiplient et se renouvellent par le provignage, si une espèce est plus vigoureuse que les autres, elle donne plus de provins. Il résulte de là que, toutes les fois que l’on provigne, °n change la proportion primitive des espèces. 2° Parmi les variétés de sol, il y en a qui conviennent. davantage à telles espèces qu’à telles autres. 3° Il en est de même relativement à l’exposition, il y a des cépages qui supportent mieux une exposition l'oins favorable. 4° U y a des espèces de vignes qui se plaisent davan- ,a ge dans la partie la plus basse ; d’autres dans la par- be moyenne, et quelques-unes qui supportent mieux la partie la plus élevée. 5° La même taille, les mêmes engrais, les mêmes es paces, la même culture ne conviennent pas également à tous les cépages. 6° La maturité des raisins est beaucoup plus inégale dans une vigne dont les plants sont mêlés, que s’ils liaient cultivés séparément, chacun sur le sol et à l’cx- Positio n qui lui conviennent le plus. On évite tous ces inconvénicns en plantant séparé- ment chaque cépage. La culture séparée des espèces de vignes présente de si grands avantages, qu’il est difficile de concevoir pourquoi elle n’a pas été généralement adoptée. La raison q u ’en donne Columelle, est tirée de la difficulté de l’opération en elle-même. Il avoue qu’il n’avait pu gagner sur ses gens de se conformer à cette méthode, et quelle n’avait, jamais CULTURE DE LA VIGNE 172 été pratiquée par aucun de ceux qui l’avaient le plus approuvée avant lui. Olivier de Serres donne les mêmes préceptes, mais en vain ; car partout où le vin est le produit de plusieurs espèces de raisins, les cépages qui les portent, sont confondus pêle-mêle dans la même vigne. CHAPITRE SIXIÈME. DE LA PLANTATION DE LA VIGNE. Préparatifs de la plantation. Quel que soit le port qu’on se propose de donner à la vigne, le terrain destiné à la recevoir doit être entièrement défoncé. La profondeur du défonçage doit être subordonnée à la nature des couches inférieures du sol. Si ces couches sont composées d’une argile tenace, de marne compacte ou de calcaire en feuillets, on se bornera à en piocher fortement la surface, sans en mêler les débris avec la terre qui les recouvrait. Si au contraire ces couches sont de même nature que la superficie du terrain , si même étant de nature différente elles peuvent former, par leur mélange avec la couche supérieure, une terre plus meuble, plus substantielle, en un mot plus propre à la vigne, le défonçage sera poussé jusqu’à un pied et PAR RENOIR. 1^3 demi et même jusqu'à deux pieds, si l'on ne craint pas un surcroît de dépense, dont on sera du reste amplement indemnisé par la vigueur avec laquelle se développera la nouvelle vigne, et par sa longue durée. Dans ces cas, toutes les terres remuées seront mélangées ensemble. Ce travail doit être fait un an au naoins avant la plantation de la vigne, pour que les •erres qui jusque là avaient été soustraites au contact de T air, aient le temps de se mûrir. Cette maturité de la terre est parfaite, lorsqu'après 1 avoir défoncée et fumée à demi, on y sème du sainfoin dont on fait deux récoltes, et qu’on retourne à la fin de la seconde année, pour préparer la terre à recevoir la vigne. Le moment du défonçage est aussi celui de donner a la terre les amendemens que sa nature comporte; des marnes, des graviers, des cendres, des poussières fie chemins, des décombres de bâlimens, si la terre est trop argileuse; des terres d’alluvion, des vases d’é- tan g, des argiles légères, si elle est trop calcaire ou lr °P siliceuse. Le défonçage mêle intimément toutes ees substances. Si le terrain qu’on veut planter porte une vigne qui a cessé de produire, il faut en arracher avec soin tQ utes les racines, et cette opération exécutée complètement équivaut à un défonçage. Mais malgré cette précaution, une nouvelle vigne prospérerait peu dans u u tel terrain, s’il n’était pas auparavant soumis, pendant quelques années, à une autre culture. Si le S °1 est entièrement épuisé par une culture séculaire CULTURE DE LA VIGNE *74 de la vigne sans engrais, il faut avant de le défoncer, le couvrir d’une grande quantité de bon fumier à demi consommé, pour qu’il puisse se mélanger imimément avec la terre pendant le défonçage. Ensuite on sème du sainfoin, auquel on fait succéder une récolte d’avoine. Une dernière récolte sarcelée est indispensable pour débarrasser le sol de toutes les mauvaises herbes. Plus l’engrais dont on surchargera la terre au moment du défonçage sera persistant de sa nature, mieux il remplira le but; celui de rendre au sol ce qu’une trop longue végétation de la vigne lui a enlevé. Sous ce rapport, on doit donner la préférence aux engrais dont l’action est peu forte, parce que leur décomposition est lente tels sont surtout les fragmens de cornes et d’os, les copeaux de bois, les brindilles d’arbres et d’arbrisseaux, leurs feuilles, etc. Quant aux vignes communes qu’on fume souvent, ce n’est jamais par épuisement du sol qu elles périssent, mais par l’effet d’une taille trop alongée qui les surcharge tous les ans de bois et de fruits lorsqu’on arrache ces vignes, il suffit de tenir le sol en prairie artificielle pendant quelques années, pour qu’il redevienne propre à porter une nouvelle vigne. § 2. Mode de plantation. Depuis Olivier de Serres , rien n’a changé sous ce rapport et chaque contrée à conservé sa manière de planter la vigne. PAR ÏÆTSOIR. l?5 Dans le midi, la méthode la plus générale est de faire avec la taravelle, un trou profond de i5 à 18 pouces et d’y insérer verticalement la crocette ou le plant enraciné, le trou est ensuite rempli avec de la •erre meuble comme ce trou est conique, les racines des chevelues ne pourraient pénétrer jusqu’au fond sans être rebroussées, aussi est-on dans l’habitude de les couper. D'autres creusent des fosses qui ont la dimension des intervalles qu’on veut laisser entre les ceps, et ils plantent une crocette ou une chevelue aux quatre angles dans ce cas le plant est couché. Par cette méthode, une moitié seulement du terrain se trouve défoncé. Enfin, pour les vignes les mieux soignées, on ouvre des tranchées dans toute la longueur du terrain et on y couche le plant, soit crocettes, soit chevelues. Quelquefois ces tranchées sont ouvertes sur un terrain défoncé. Dans le nord, la plantation dans des tranchées est généralement en usage. Le plant y est toujours couché; ° n ne défonce pas le terrain qui sépare deux tranchées, mais comme cet intervalle est ensuite rempli de ceps par le provignage du plant, les fosses qu’on es t obligé de faire pour coucher les ceps, équivalent à u n défonçage complet quoique successif. De tous ces modes, le meilleur, sans contredit, est ta plantation en tranchée, avec cette distinction cependant, que, dans les contrées où le provignage n 7 â lieu que pour remplacer les ceps morts ou de mauvaise nature, la totalité du terrain doit être défoncée ; CULTURE DE LA VIGNE 176 tandis qu’on peut s’en dispenser jusqu’à un certain point, dans les pays où la vigne est propagée ou périodiquement renouvellée par le provignage. La plantation à la taravelle, à moins qu elle n’ait lieu dans une terre naturellement meuble ou profondément défoncée, est une mauvaise pratique; car, lorsque la terre est compacte, les racines qui sortent de la partie inférieure de la crocette ne pouvant s’étendre, périssent, et le plant ne végète plus que par des racines superficielles. Planté avec la taravelle, le plant enraciné redevient, une véritable crocette, puisqu’on est obligé d’en retrancher toutes les racines. Cependant le plantoir a un certain avantage dans les terres meubles ou ameublies ; c’est qu’il oblige à placer la crocette verticalement. La’ plantation en fosses isolées, dans lesquelles on dépose plusieurs plants, est fort mal entendue. Ces plants trouvant la terre de la fosse plus meuble que celle qui l’entoure, y jettent toutes leurs racines qui s’entremêlent et se nuisent mutuellement. La plantation à tranchées continues serait parfaite, si au lieu d’y coucher le plaut, on le mettait dans une position verticale ; lorsqu’après avoir couché le plant on le relève à angle droit le long du bord de la tranchée , il se casse en tout ou en partie. Un autre inconvénient plus grave, qui résulte nécessairement de la méthode de coucher le plant, c’est qu’il faut le tailler sur sa partie la plus élevée qui ne produit toujours que de faibles bourgeons. PAR LENOIR. 177 La plantation de la vigne en tranchées, présente •ant d’avantages dans tous les climats, qu’on a le droit fie s’étonner de ce qu’elle n’est pas adoptée généralement. Dans le nord, elle met le jeune plant à l’abri des gelées; dans le midi, elle le préserve en partie des effets fies longues sécheresses. Partout elle est le moyen le plus sur de forcer la vigne à étendre ses plus fortes racines dans la profondeur du sol ce qui lui assure Un e existence plus forte et plus longue. Le préjugé assez général qui existe contre le plant enraciné, me paraît tenir à la nature de celui qu’on e mp]oie ordinairement et qui provient toujours du provignage. Un tel plant est à la vérité bien pourvu de racines, mais il ne subsistait pas de ses racines seules, il était alimenté en grande partie par le cep qui l’avait produit et auquel il tenait encore ; séparé brusquement flu cep nourricier et maltraité dans ses racines propres ffu’on est obligé de couper très court, quand on ne les supprime pas tout-à-fait , ayant de plus une plaie a cicatriser, il n’est pas très étonnant que ce plant se c °mporte mal et que la vigne qui en provient n’ait fJ 11 une courte durée. L n’en est pas de même des crocettes enracinées flans une pépinière; ce plant végète par lui-même ; Cest un arbrisseau fait, et qui, comme tous ceux qui sont destinés à porter du fruit, gagne toujours à la transplantation qu'il supporte d’ailleurs facilement. Ayant la pépinière chez soi, on en peut lever le plant a mesure du besoin et le replanter de suite; on a ainsi la certitude qu’aucun ne manquera. 12 CULTURE DE LA VIGNE 178 CHAPITRE SEPTIEME. PORT DE LA VIGNE. Olivier de Serres explique clairement ce que j’entends par port de la vigne. ' Mais je crois qu’il s’esl trompé en affirmant qu’il n’existait pas de son temps en France, des vignes traînant et rampant à terre; il en existe de telles aujourd’hui dans quelques-uns de nos départemens de l’ouest, et, de ce qu’il en existe aujourd’hui, on peut hardiment conclure qu’il en existait à la fin du quinzième siècle; car il est remarquable qu’aucune culture n’a moins changé que celle de la vigne. Columelle décrivait, il y a dix-huit-cents ans, les diverses manières de conduire la vigne dans les provinces dépendantes de l’empire romain, notamment dans les Gaules, et ces modes sont encore ceux que nous suivons aujourd’hui. Ces modes sont tous très différensdeceux qui étaient en vigueur en Italie; d’où l’on pourrait induire, ce me semble, que la culture de la vigne existait dans nos provinces méridionales avant l’occupation des Romains ; car, lorsqu’on transporte un végétal, on transporte aussi le système de culture auquel il était soumis dans le pays d’où on l’a tiré. 1 Voyez page 92. PAR EENOIR. 79 I. Vignes rampantes. Le motif que l'on allègue aujourd'hui pour justifier cette culture de sauvages, dans nos départemens de l’ouest, est celui de soustraire la vigne à l’action du Ve nt; partout où la vigne est traînante, le vin est de la plus basse qualité et, presque sans exception, infecté de goûts de terroir détestables. II. Vignes sans appuis. La vigne soutenue d’elle-même sur sa tige et pied, es t dominante dans nos départemens méridionaux, fi' est ce qu’OIivier de Serres appelle assez improprement vignes basses, car sa tige est presque toujours plus haute que celle de la vigne échalassée, et ses rai- s,r >s sont au moins aussi éloignés de terre. Ces vignes sont 1res sujettes à être ravagées par le v ent qui casse leurs sarmens et flétrit les raisins ; cet mconvénient, est devenu plus grave depuis Olivier de S^res, par le déboisement successif de tous les sommets qui se continue encore. CULTURE DE LA VIGNE i8o III. Vignes échalctssées. Les vignes échalasséeS qu’Olivier de Serres qualifie de moyennes, sont généralement en usage dans le nord et dans l'intérieur de la France; on les plante en tranchées séparées l’une de l’autre, par des espaces assez larges pour recevoir la terre qui provient de la fouille. Les tranchées sont ouvertes plusieurs mois au moins, et, ce qui est mieux encore, un an avant la plantation. Elles ont ordinairement 8 à 10 poures de profondeur , y compris la couche de terre ameublie qu’on met sous le plant on devrait leur, donner 12, i 5 et même 18 pouces de profondeur,, lorsque la, nature, du sol le permet. A mesure que le plant s’élève, on comble les tranchées ; et lorsqu’il a acquis une force suffisante, on le provigne pour remplir les interyalles qui existent d’ une tranchée à l'autre. Pour cela, on creuse aussi profondément que la vigne a été plantée, et on couche lu cep dans cette fosse où l'on étend aussi dans toutes les directions les sarmens destinés à propager la vigne. Il est très essentiel que le provignage se fasse toujours profondément , afin que les troncs et les sarmens couchés, n’empêchent pas de donner toute la profondeur nécessaire aux labours. PAR 1BI Pendant les quatre ou cinq ans qui s'écoulent éntre la plantation et le provignage, le terrain des intervalles qui forme près des deui tiers de la surface, est utilisé par quelque culture dont le produit paie a peu près l’entretien de la nouvelle plantation. Chaque cep est soutenu par un échalas, autour duquel on relève et on attache à plusieurs reprises les sarrnens. Les ceps n’ont ni alignement, ni intervalle fuce, 1 intervalle moyen varie entre i8 pouces et 2 pieds , d’où il suit que chaque hectare contient de il\ à 4o,ÛOO Ceps. On ne laisse jamais le tronc de la vigne éehalassée Prendre beaucoup de grosseur, ni une élévation qui fuirait à la maturité du raisin ; on le provigne avant ce temps ; et, comme cette opération se fait chaque année sur un certain nombre de ceps, la vigne, au bout d’un certain temps, se trouve renouvellée en entier. La période dans laquelle s’opère le renouvellement total delà vigne, est plus ou moins longue; suivant les localités ; sa durée varie de 4 à 20 ans; ! La vigne éehalassée est certainement la plus pro^ duçtive ; lorsqu’elle est composée de bons plants et bien conduite, le vin qu’elle produit, même dans .le nord, peut soutenir la comparaison avec celui qu’on récolte sur les vignes soumises à tout autre port, dans les contrées de la France les plus favorisées par le climat. Elle doit l’abondance de ses produits au grand nombre de ceps qui sont contenus sur une modique surface, et au rajeunissement périodique qu'elle CULTURE DE LA VIGNE 182 éprouve par l’effet du provignage. La fréquence des labours et des autres façons qu’on peut toujours lui donner, parce qu’elle est toujours accessible, y contribue aussi pour beaucoup. Quoique le provignage opère un véritable rajeunissement de la vigne, qui se manifeste par plus de vigueur et d’abondance, il ne paraît pas cependant qu elle perde par là, la maturité qu’elle avait acquise par un long âge ; ses produits diffèrent peu en qualité de ce qu’ils étaient auparavant, et cette différence très légère s’efface en peu d’années ; d’ailleurs, comme il n’y a toujours qu’une faible proportion de ceps qui sont provignés chaque année, et que tous les produits d’une vigne sont confondus ensemble, le produit moyen qui en résulte est toujours le même, sauf les variations produites par la différence des saisons; aussi voit-on des vignobles qui jouissent d’une célébrité incontestée, conserver leur antique réputation, quoique l’usage de les provigner remonte à une époque inconnue. Le provignage, bien entendu et exécuté avec soin, est un moyen sûr de rendre la vigne presque éternelle et par conséquent d’éviter la dégénération des cépages qu’on remarque toujours lorsqu’on en replante les boutures, surtout dans le terrain qui a porté les ceps d’où elles proviennent. Olivier de Serres , malgré la prévention bien naturelle qu’il devait avoir en faveur des vignobles de nos contrées du midi, où il habitait, reconnaît les avantages des vignes échalassées, et s’étonne avec raison PAR LKISOIR. l83 de ce que l’usage d'un mode de culture si profitable ne s était pas répandu dans nos provinces du midi. Si les conseils d'Olivier de Serres n'ont pas été suivis dans nos provinces méridionales, c’est moins le défaut de bois qu’il faut en accuser, que l’ignorance des cul- ••valeurs et leur attachement invincible aux vieilles P r atiques, ignorance et attachement aveugle qui ont Peu diminué depuis l’époque d'Olivier de Serres, et 4° d faut attribuer pour beaucoup à la tenue des terres e u métairies, ou à leur exploitation parce qu’on appelle des maîtres valets sous la direction des propric- ’atres; système qui prévaut dans toutes ces contrées. Presque partout le colon partiaire pouvant être expulsé à la fin de chaque année , sa prévoyance s’é- *end rarement au delà d’une récolte ; il fait ce qu'il a toujours fait et rien de plus ni autrement. De son côté le propriétaire est peu disposé à faire des avances dont il faudrait qu'il partageât le produit , vec son métayer. De maître-valet n’est qu’un homme à gages, qui prend nécessairement peu d’intérêt à l’amélioration de la culture; il fait ce que prescrit le propriétaire , souvent très peu instruit. De là une culture misérable 01 des produits proportionnés à l’état de la culture. P y a au surplus de nombreuses exceptions à ce que je viens de dire sur la culture des vignes du midi. Dans les vignobles qui produisent des vins recherchés, * es propriétaires dirigent avec un soin extrême la cuivre, et ils sont parvenus à obtenir des améliorations dans la qualité, ou des accroissemcns dans la quan- *>té, et quelquefois les unes et les autres. CULTURE DE LA VIGNE 184 Mais ces exemples font, peu de prosélytes ainsi la culture du Médoc qui est excellente, n’a presque pas dépassé les limites du département de la Gironde, quoiqu’elle soit applicable partout. C’est surtout aux causes que j’ai indiquées qu'il faut attribuer la persistance dans un système de culture ; il s’en joint encore un autre qui agit puissamment ; c'est le bas prix du vin dans tout le midi. IV. Vignes en treilles. Il me reste à parler des vignes en treilles, qu’on peut distinguer en hautes, moyennes et basses. Les premières s’élèvent jusqu’à huit et neuf pieds; les lignes sont toujours séparées par de grands intervalles, dans lesquels on cultive des céréales ou des légumes; ces vignes produisent beaucoup, mais donnent toujours du vin médiocre. Les raisins blancs mûrissent mieux et acquièrent plus de qualité en treilles que les. noirs. Les observations ci-dessus s’appliquent aussi aux treillages dont la hauteur ne dépasse pas trois, quatre et cinq pieds. Les produits sont d’autant meilleurs que le treillage est plus bas, ce qui suppose que ces lignes sont plus rapprochées. Enfin les treillages qui ne s'élèvent qu’à un pied de hauteur ont presque tous les avantages des vignes échalassées ; et, pourvu que les rangées de ceps soient espacées au moins de deux pieds à deux pieds et demi, PARLENOIR. l85 ° n peut les labourer el même les biner avec une petite charrue à un cbeval. Ces treillages sont fort simples ; ils consistent en une série de piquets élevées de terre de un pied au plus, et liés enlr’eux par des perches légères. Un cep est attaché à chaque piquet, et les deux branches qu’on lui laisse au moment de la taille, sont étendues sur les perches en les courbant légèrement. C’est ainsi que sont tenues la majeure partie des Vl gnes du-Médoc et des Graves. Là les rangées et les Ce ps sont espacés de trois pieds ; mais si celte culture, qui est très économique sous le rapport de la consommation du bois, était adoptée dans le nord, je crois qu’en conservant le même intervalle entre les ceps dans le sens des lignes, il conviendrait de diminuer de près de moitié l’espace qui sépare les rangées. Nos v, gnes du nord semblent redouter une trop rapide Clr culation de l’air entre les ceps toutes les tentatives laites au nord du 48 e degré, pour augmenter l’inter- v alle entre les ceps, n’ont jamais été suivies de résultats satisfaisans. Les vignes en treilles basses seraient très bien pla- c ees sur les pentes des côteaux, où on pourrait rapprocher les vignes sans craindre qu'elles projetassent lune sur l’autre une ombre nuisible. CULTURE DE LA VIGNE 186 CHAPITRE HUITIEME. DES ENGRAIS ET DES AMEN DEMENS , ET DE LEUR INFLUENCE SUR L’AROME DES VINS. La vigne est peut-être, le tous les végétaux qui vivent sous notre climat, celui qui tire de la terre le plus de substance pour sa nourriture on peut en juger par l’abondance de la sève qui s’écoule, avant que sa végétation se soit développée, de toutes les plaies qui lui ont été faites par la taille. Cette propriété qu’ont les végétaux d’absorber tout ce qui est à l’état de solution dans le sol, explique jusqu’à un certain point l’influence exercée par les fumiers à l étal de putréfaction, sur les produits de la vigne. Celle-ci absorbe par ses racines, la partie de ces fumiers la plus infecte, parce que c’est précisément la plus soluble. Il est vrai que les substances absorbées parles racines sont ensuite digérées, si l’on peut s’exprimer ainsi, par les autres organes ; les unes sont assimilées et deviennent parties constituantes de la vigne; les autres sont expulsées par les organes sécrétoires; mais malgré tout ce travail intérieur, il est impossible de ne pas admettre qu’il y a des substances, les arômes, par exemple, qui échappent à l’action des forces difirestivps vôqéiales. PAH RENOIR. 87 L action des engrais infects ne se borne pas à introduire dans la sève de la vigne, des substances qui, plus ou moins modifiées, pénétreront dans le raisin et lui communiqueront le germe d’un arôme désagréable elle peut aussi changer la proportion de ses parties constituantes. L action de l’engrais végéto-animal non décomposé est forte et persistante ; c’est à cause de cela qu’on le préfère ; c’est cependant ce qui devrait le faire exclure. effet de cet engrais est de développer dans la vigne u ne végétation trop vigoureuse et trop prolongée , qui n uu à la qualité et à la maturité du fruit. C’est une remarque qû’on peut faire sur toutes les vignes qui °nt été fortement fumées avec cette espèce d’engrais e lles végètent encore au moment où on ne peut plus retarder la vendange, et cependant le raisin n’est pas ’Uur, il es t aqueux, acide et fort peu sucré. Il y a au surplus des cépages qui supportent mieux ^ er >grais que les autres. Les ra ; s ; ns ne peuvent-ils pas aussi absorber les Variations putrides qui se dégagent des fumiers non réduits en terreau? Letle absorbtion n'aurait-elle pas lieu dans cette c °uche de poussière très fine et peu adhérente qui ,ec °uvre les raisins à-l’cpoque de leur maturité? Je ne Prescrite ces idées que comme des conjectures. Les vignes qui produisent des vins renommés 11e doivent recevoir aucun engrais végéto-animal, dont I e ffet est toujours d’augmenter la quantité du vin aux dépens de sa qualité. Des terres analogues à celles du CULTURE DELA VIGNE 188 sol que la vigne occupe, sont le seul amendement qu’on est dans l’usage de leur donner. On pourrait aussi faire des mélanges de terres avec du terreau, et après les avoir laissés long temps mûrir à l’abri du soleil et d’une trop grande humidité, s'en servir pour amender des vignes précieuses, dont la vieillesse a épuisé la force ; mais quand on a le bonheur d’avoir des vignes qui donnent des vins recherchés, et dont par conséquent la vente est facile et avantageuse, il y a peut-être de la sagesse à ne pas chercher mieux. Quant aux vignes qui produisent des vins aussi médiocres que ceux qu’on récolte dans la moitié au moins de nos vignobles, on peut tout tenter sur elles sans craindre de faire pis, et avec l’espoir d’obtenir des améliorations. Les mélanges de terres présentent le moyen le plus sûr pour corriger les vices du sol et pour l’approprier à la vigne; cela a été reconnu par les agronomes de tous les temps et cependant on a rarement recours à l'emploi de ce moyen. 11 est reconnu généralement que plus le sol qui supporte une vigne est compliqué dans sa composition , plus celle-ci prospère ; on en a des exemples dans les terrains granitiques et volcaniques sur lesquels on récolte toujours de bons vins et en abondance. On ne saurait donc craindre de trop multiplier les élémens du sol vignoble les terres de toutes espèces, les cendres lessivées, les décombres de bâtimens, pourvu qu’on en sépare les fragmens trop gros, ou qu’on les brise, les cendres de charbon de terre, la PAR RENOIR. 189 poussière de charbon de bois, le gravier calcaire, le laitier des forges, lorsqu’il est réduit en poudre, le 8ypse cru ou cuit, etc., sont d’excellens amendemcns P°ur Ja vigne. ï-»a terre de bruyère maigre, et les gazons écobués et brûlés, conviennent surtout aux sols trop compactes 9u naturellement froids. Quant aux engrais, tout est bon les fumiers ordi-J ORires, les marcs de raisins, les gazons, les feuilles darbres, les herbes de toute espèce, les poussières et les boues des grands chemins, les vases des étangs; Çofin, sans aucune exception * toutes les matières animales et végétales, et toutes celles qui contiennent des détritus d’animaux et de végétaüx. Mais pour que les engrais ne produisent pas un Mauvais effet sur les produits de la vigne, il est indispensable qu’ils aient exhalé tous les miasmes infects 9 u i se dégagent tant qu’ils subissent la fermentation Putride; il faut, qu’ils soient désorganisés complètement et réduits en terreau. ^oici la manière de obtenir une bonne fermentation. , ; On fait en terre, une fosse de la grandeur suffisante dans un endroit Ombragé, et on amasse tout auprès les substances terreuses de toutes espèces qui doivent servir d’excipient à l’engrais. On a soin de bien mélanger ces substances, parce lue c’est de ce mélange que dépend surtout l’inten- s, té de leur action ; cette fosse doit être disposée de maniéré qu’elle ne puisse recevoir que les eaux ver- s ees par les pluies sur la surface. CULTURE DE LA VIGNE 19O Lorsque ces préparatifs sont terminés, on dépose dans la fosse les engrais de toute nature qu’on peut se procurer, on les étend en couches minces et on les recouvre d’une épaisseur égale de terres mélangées. Si celles-ci sont trop sèches, on les arrose avec de l’eau, et en quantité suffisante pour les humecter chaque fois qu’on jette de nouvel engrais dans la fosse, on l’étend, on le recouvre avec des terres, et on arrose si cela est nécessaire. Lorsque la fosse est à moitié pleine, on pioche et on retourne toute la masse pour diviser ce qui ne l’est pas et pour renouveller les surfaces de contact ? on continue ensuite à la remplir comme ci-dessus. Alors la seconde moitié est piochée et retournée comme la première. Des bâtons enfoncés dans la masse et qu’on retire de temps en temps, suffisent pour faire connaître l’état des couches inférieures s’ils sont abreuvés d’eau , c’est une preuve qu’on en a trop versé ; dans ce cas, on pioche la superficie pour faciliter l’évaporation de l’eau surabondante. Si on juge que la masse est trop sèche, on l’arrose légèrement à plusieurs reprises, pour ne pas trop laver les couches supérieures. Les urines des animaux, si on avait le soin de les recueillir, seraient excellentes pour ces arrosemens ; elles accéléreraient la fermentation , en agissant comme un véritable ferment, par la facilité extrême avec laquelle elles se décomposent. Au lieu de faire ce compost dans une fosse, on peut l’établir sur le sol cela est même convenable dans les PAR IÆTMOIR. lyi terrains exposés à recevoir des eaux qui s’écoulent d un point supérieur. Dans ce cas, la première couche d’engrais est faite s ur le sol on la recouvre de terres mélangées ; on fait une nouvelle couche de matières végétales qu’on recouvre encore de terre et ainsi de suite. A mesure que le tas s’élève, on en recouvre les cotés avec de la marne ou de la terre franche, ou avec Un mélange de l’un et de l’autre délayé et pétri à consistance de mortier ferme. Les côtés sont élevés en talus rapide pour leur donner plus de stabilité. La masse peut être élevée jusqu’à six pieds ; c'est- a 'dire jusqu’à la hauteur où il est facile de projeter la terre avec une pelle. Le revêtement extérieur se continue jusqu’au haut de la masse. Ces tas doivent rester une année en place. Pendant Ce temps, on les arrose autant qu’il est nécessaire pour Maintenir la masse dans un état d’humidité convenable. Au bout d’un an, chaque tas est pioché et jeté a la pelle, de manière que toute la masse soit changée d e place, cette opération accélère singulièrement la décomposition de toutes les substances qui peuvent avoir échappé à la fermentation. Six mois après, le mélange peut être employé. On accélère encore la décomposition de toutes les substances végétales en les saupoudrant de chaux vive °u de cendres de chaufourniers, qui contiennent toujours une notable quantité de chaux. Cet engrais, léger, mobile, mais abondant en prin- cipes nutritifs, se mêle intimément avec le sol ; il pénétré dans toutes ses couches, et dissous facilement CULTURE DE LA VIGNE J 9 2 par les eaux pluviales, il offre aux racines les plus profondes l’aliment dont elles ont besoin, dans l'état le plus favorable à son absorbtion, La fibre ligneuse, quel que soit le végétal et la partie du végétal dont elle provient, développe dans son état de décomposition, des odeurs assez suaves. La décomposition en est très lente, et sous ce rapport cette substance serait très convenable aux vignobles. Des copeaux de chêne, enfouis en même temps que du fumier ordinaire, dans deux pièces de terre séparées, n’ont montré une action très sensible qu’à la troisième année; mais cette action a eu une durée plus que double de celle du fumier. CHAPITRE NEUVIÈME. CULTURE ANNUELLE DE LA VIGNE. Ce chapitre sera divisé en dix paragraphes, qui traiteronl de la taille, des labours et binages, de l’échalassage, de l’ébourgeonnage, de l’accolage ou palissage, de la rognure, de l’épamprement et du provignage; lfe dixième sera consacré à la description de divers modes de culture en usage dans nos principaux vignobles. Chacun des neuf premiers paragraphes ne contien 1 - dra que des préceptes généraux déduits de l’expérience, et qui peuvent trouver leur application dans tous les modes dé culture. PAR > 9-» Comme quelques-uns de ces modes sont plus particulièrement bons à connaître, j’en ai réuni les descriptions dans le dixième paragraphe. § 1 er . De la taille. L’opinion généralement adoptée est que la taille Précoce peut être bonne dans les contrées du midi, tüais que les vignobles du nord ne peuvent supporter cpte la taille tardive. Après une’taille précoce , la vigne se développe plus l ôt au printemps, et sa végétation est plus vigoureuse Un e taille tardive produit des effets contraires. Par la taille faite de bonne heure, la vigne est plus ex posée à l’action des gelées tardives, mais aussi, si e he y échappe, elle a plus de temps pour mûrir ses r aisins. Il est impossible d’établir sur la taille des réglés fl *es, applicables partout', et ce qu’on peut faire de Ql eux, c’est de se borner à exposer des préceptes gé- n éraux. Puisqu’une taille précoce est le moyen de détermi- lle r un développement hâtif et upe pousse plus vigoureuse, cette taille convient surtout, aux vieilles vignes el aux cépages faibles. Par la raison contraire, la taille tardive est utile aux jeunes vignes et aux cépages qui s’emportent à pousser trop de bois; leur rabattant, comme dit Olivier de Serres, leur trop d'orgueil et luxure. i3 CULTURE DE LA. VIGNE >94 Les cépages dont la maturité est la plus tardive, devraient être les premiers soumis à la taille, et à l'inverse pour les cépages dont la maturité est précoce. Nouveau motif pour planter séparément les cépages qui ne concourent pas ensemble à toutes les époques de leur végétation. Les vignes plantées en terrain élevé, sec et maigre, doivent être taillées plus tôt que celles qui sont assises sür un sol bas et humide. Il est inutile de faire observer que le nombre des sarmens qui doivent être taillés pour porter fruit, sur chaque cep, doit être proportionné à sa force; tous les cultivateurs savent cela ; mais une pratique essentielle à laquelle ils ne se conforment pas assez, au moins dans les vignobles échalassés, c'est de diriger de bonne heure la taille, de manière que les coursons laissés sur chaque cep figurent un triangle , un carré, etc. Par cette disposition, les nouveaux jets de la Vigne, lorsqu’on les accole à l’échalas, se trouvent séparés les uns des autres dans leur partie inférieure; ce qui facilite la circulation de l’air et l’action du soleil. Il n’en est pas de même lorsque, tous les coursons étant placés du même côté, il est impossible de relever les jets, sans les réunir en faisceau compacte. Si on épuise la vigne, en la chargeant trop, on lui nuit au moins autant en ne la chargeant point en raison de sa force et de sa nature. Une vigne taillée trop court ou à laquelle on n’a pas laisse assez de coursons, ne produit que des bois infertiles. PAR LETSOIR. 195 c est aussi fort souvent à une taille peu proportionnée à la force des ceps, qu'il faut attribuer la coulure. Dans le nord, où le premier labour ne doit être donné à la vigne que lorsque les jeunes pousses ont déjà une certaine longueur, il faut la déchausser au Moment de la taille, pour débarrasser son pied de tous les drageons qui peuvent en être sortis. Cette opération doit être faite avec soin, car rien ne nuit plus à la vigne que ces pousses inférieures qui absorbent une partie de la sève, au détriment des bourgeons a fruit on doit aussi couper au raz du tronc, toutes les petites racines superficielles, C’est le moyen de faire acquérir plus de force aux racines inférieures. Ces retranchemens doivent se faire à la serpette. § 2. Des labours et binages. L’époque du premier labour à donner à la vigne doit varier suivant le climat. PliiS il est rigoureux, et surtout variable, plus ce labour doit être différé. L’ameublissement de la terre a pour premier effet d accélérer la végétation de la vigne ; cet ameublissement ne doit donc pas précéder l’époque où la vigne peut végéter, non pas sans dangers, mais avec des dangers moindres, qui sont compensés par l’espoir d Une maturité plus précoce. Un autre motif doit même faire différer le premier labour, dans toutes les contrées sujettes aux gelées CULTURE DE LA VIGNE 196 lardives. C’est que la division du sol par le labour détermine plus rapidement la congélation de sa surface. C’est ce qu’on peut remarquer dans tous les hivers, en parcourant la campagne. Les sillons de labour sont toujours congelés avant les terres non remuées ; ils sont aussi les premiers qui se dégèlent. La surface du sol une fois congelée, les bourgeons ne tardent pas à l’être, parce qu’ils perdent plus de calorique dans chaque instant , qu’ils 11’en peuvent recevoir par les racines. Si la vigne est exposée au levant et que le soleil se lève sans nuages, tout ce qui est frappé de ses rayons est perdu. Il est donc évident qu'en retardant le premier labour, on diminue les chances de dangers pour la vigne, mais aussi on retarde par là l’époque de la maturité. Il faut donc s’arrêter à un moyen terme, et surtout consulter les circonstances locales particulières à chaque vignoble. Les vignes plantées dans des terrains froids et hu mides, ou en plaine, ou qui sont exposées aux premiers rayons du soleil levant, doivent être labourées le plus tard possible. Le premier labour doit toujours être donné par un temps chaud et assez assuré pour qu’on puisse espérer qu’il ne pleuvra pas de quelques jours. La terre remuée s’imprègne de la chaleur tout aussi facilement qu’elle la perd ainsi ce qu elle acquiert par un jour chaud, elle le restitue à la vigne dans les nuits froides. Ce premier labour doit être donné à six pouces au moins de profondeur. Rien n’est plus favorable à la PA II H7 Vl gne qu’un profond labour, c’est le meilleur moyeu de la mettre à l’abri des sécheresses, parce que la terre qui est bien ameublie retient les eaux pluviales. Le Profond labour détruit les racines superficielles et force les principales à se plonger dans le sol, ce qui contribue puissamment à la longue durée de la vigne. Le second labour, qu’on nomme ordinairement ^'nage, doit être donné lorsque les grains du raisin °nt deux ou trois lignes de diamètre. Il serait inutile de le faire plus tôt, si le premier a eu toute la profondeur requise ; plus tard, le mouvement de la sève, que le binage accélère, attendrirait tr op les raisins, ce qui les exposerait à être ce qu’on a Ppelle brûlés. Une profondeur de trois pouces est suffisante pour ce binage qui. ainsi que toutes les autres opérations s ur la vigne, doit être exécuté par un beau temps. Le second binage a surtout pour objet de nettoyer le terrain de toutes les mauvaises herbes ; il doit être très leger. Il y a des sols qui se couvrent d’herbes si licitement, qu’il est indispensable d’y faire en outre cle fréquens sarclages; il faut choisir pour cela un jour chaud et sec, tant pour ne pas trop fouler la terre, que pour être certain que les herbes qu’on arrache et qu’on jette sur le sol ne recommencent pas à végéter. Un léger binage donné quinze jours avant les vendanges, contribue à accélérer la maturité des raisins. CULTURE DE LA VIGNE 18 § 3 . De l’échalassage. La nécessité imposée par le climat, de laisser peu de distance entre les ceps de la vigne pour y concentrer la chaleur, a rendu indispensable l'emploi des échalas dans toutes les contrées du nord sans ce Soutien, la vigne couvrirait la terre de ses pampres, et les rayons du soleil ne pourraient plus y pénétrer. L’gchat et l'entretien des échalas occasionent de grandes dépenses ; il est donc tout simple qu’on ait cherché les moyens d’en supprimer l’usage. M. Cavo- leau en indique trois. Le premier consiste à relever tous les sarmens et à les lier par les extrémités. Il est pratiqué dans quelques vignobles de la Haute-Loire, de l’Ain, du Maçonnais et des arrqndissemens de Perpignan, de Gray et de la Rochelle. Cette ligature des sarmens par les extrémités a été essayée dans plusieurs vignobles du département de Seine et Oise, où elle a été peu goûtée, quoique la dépense en échalas y soit plus grande que partout ailleurs; c’est qu’il est beaucoup plus difficile de lier les bourgeons entr’eux sans les froisser, que de les attacher à un support fixe; cette ligature, d’ailleurs, doit être faite plus tard que ne se ferait l’accolage, ce qui expose les bourgeons à être cassés par le vent ; enfin la ligature ne garantit pas la vigne de l’action du vent çomrne l’échalas. FAR RENOIR. '99 Le second moyen qui se rapproche assez du premier, pour que les mêmes objections lui soient applicables , consislc à tailler la vigne en éventail, et à lier b moitié des bourgeons d’un cep, avec la moitié de c eux d’un cep voisin. Le troisième moyen, proposé par M. Cavoleau, ne Opprimerait pas la consommation de bois qui résulte b l’emploi des écbalas, mais il la diminuerait de beaucoup. Le serait d’adopter le palissage à vingt ou trente centimètres de hauteur tout au plus, qui est pratiqué ^ an s le Médoc. Mais dans nos provinces du nord, il serait à craindre que les raisins ne parvinssent plus à une maturité complète. bans le nord, tout ce qui facilite une trop rapide circulation de l’air entre les ceps, nuit à la maturité; Sa ns doute, parce que cette circulation diminue la chaleur du sol, en même temps quelle durcit la peau les raisins. Il faut, pour ainsi dire, que l’air soit s,a gnant dans la vigne pour que la chaleur s’y concentre. On a essayé plusieurs fois de planter la vigne en ra ngées espacées de dix-huit pouces à deux pieds et. demi, et ces essais ont toujours d’autant plus mal réussi que les intervalles étaient plus grands. Les écbalas doivent être fichés aussitôt que la vigne est taillée, et au plus tard, lorsque ses bourgeons commencent à se développer; si on attendait davan- ,a ge, on risquerait d’abattre des bourgeons et en outre 0,1 priverait la vigne de l’abri que lui donnent les 200 CULTURE DE LA VIGNE échalas, dont les ombres projetées garantissent toujours une partie des bourgeons de l’action destructive des rayons du soleil après une gelée. § 4 - De l'ébourgeonnage. L’ébourgeonnage consiste à retrancher tous les rameaux qui ne portent pas de fruit et qui ne sont pas nécessaires pour la taille suivante. On doit aussi consulter la force du cep ; car si dans les années peu abondantes, on supprimait la majeure partie des pousses qui n’ont pas jeté des grappes, le cep trop dégarni repousserait de tous côtés de nouveaux bourgeons. Cette opération qui est souvent confiée aux femmes et aux enfans, et qui exigerait la main d’un cultivateur intelligent, doit se faire lorsque les grappes sont bien visibles, mais toujours avant la floraison que rien ne doit troubler. L’ébourgeonnage produit-il les effets qu’on lui attribue? Contribue-t-il, en faisant porter toute la sève dans les rameaux conservés, à leur donner plus dç force et à grossir les raisins ? C’est ce qui est probable, mais ce qui n’est pas encore démontré par des expériences positives. Quoi qu’il en soit, il est certain que l’ébourgeonnage est indispensable dans tous les vignobles échalas- sés, pour peu que la vigne soit plantée à peu d’intervalle et surtout lorsqu’elle est vigoureuse. Si on n’ébourgeonnail pas dans nos pays du nord , les pampres réunis autour d’un seul échalas forme- PAR LENOIR. •201 raient un faisceau si épais, que les raisins n'y seraient Jamais frappés du soleil. Cependant lorsque les vignes sont anciennes et faibles, ce qui oblige à les peu charger à l’époque de la taille, elles peuvent, même dans le nord, se passer 1 ébourgeonnage. L ébourgeonnage est absolument inconnu dans les départemens des Bouches-du-Rhône, du Cantal, de la Charente, de la Charente-Inférieure, d’Indre et Loire, de la Loire-Inférieure, des Deux-Sèvres et de la Vendée. Si de ces huit départemens, on retranche celui d Indre-et-Loire, les sept autres sont au nombre de Ce x qui produisent les plus mauvais vins de France. L ébourgeonnement est universel dans l’Aisne, les Avdennes, l’Aube, le Doubs, l’Eure, le Jura, le Loiret, la Marne, la Haute-Marne, la Meurtbe, la lieuse, la Moselle, la Nièvre, l’Oise, le Haut-Rhin, * a Haute-Saône, la Seine, Seine-et-Marne, Seine-et- Oise, les Vosges et l’Yonne, tous départemens com- Pfs dans la région du nord; Et dans les Basses-Alpes, les Hautes-Alpes, l’Ar- deche, l’Ariège, la Corrèze, les Landes, le Lot, Lot- el '0atonne, le Puy-de-Dôme, les Basses-Pyrénées et Tarn, tous départemens compris dans la région du tdi, usais dont la plupart sont situés sous un climat pius rigoureux que leur latitude ne semble le comporter. Hans les autres départemens, l’ébourgeonnage n’est ptaiiqué que partiellement pen dans les uns, et beaucoup dans les autres il ne l’est pas du tout dans 202 CULTURE DE LA VIGNE le Médoc, ni sur la Côte-d'Or, ce qui s’explique très bien par la faible végétation de vignes anciennes qu'on ne fume jamais, pour ne pas altérer la qualité des vins précieux qu’elles produisent. § 5 - De l'accalage et palissage. Celte opération est particulière aux vignobles écha- lassés ou palissés ; elle consiste à attacher les bourgeons à l’échalas ou aux traverses du treillage. On ne doit commencer l’accolage que lorsque la floraison est entièrement terminée. La ligature se fait avec de la paille de seigle qu’on doit préférer au jonc et à l'osier. Il faut éviter de trop serrer les jeunes pousses contre l’échalas, et de les forcer à prendre une direction trop droite, ce qui rétrécit le faisceau par en bas, engage les raisins entre les jeunes bois, les prive de l’action du soleil, et les expose à la pourriture. Si quelques rameaux ne se prêtent pas par leur position, à être accolés avec les autres, au lieu de les forcer, il est préférable de les accoler séparément. Si quelques bourgeons ont échappé à l’ébourgeonnage, il faut les abattre en accolant. L’accolage doit être répété toutes les fois que les bourgeons qui n’ont pu être compris dans fe premier, ont acquis une longueur suffisante. PAR LEISOIR. jto3 § 6 . De la rognure des bourgeons et des sur-bourgeons. La rognure de l’extrémité des sarmens, a la hauteur de l’échalas, peut être considérée comme une espèce d ébourgeonnement; elle a lieu dans plusieurs dépai- 'emens où celui-ci se fait avec le plus de rjgueur, c °rnme la Marne et la Haute-Marne, et dans quelques- uns de ceux où l’ébourgeonnement est peu pratiqué , comme la Côte-d'Or. Celte opération se fait ordinairement au rpois de juillet, époque du ralentissement de la sève. Comme l’utilité de la rognure des bourgeons est vivement contestée, je vais d'abord rapporter sommairement les objections élevés contre cette pratique P ar ceux qui la condamnent, “ Le racourcissement des branches de la vigne , les ” °blige, dit Rozier, à pousser de nouveaux bourgeons ” s ur les côtés , bourgeons qui épuisent la vigne et ” nuisent à son fruit. » “ En supprimant la portion des sarmens qui s'élève ^ au dessus des échalas, oq supprime une grande ” quantité de feuilles, celles surtout qui, n’étant gê- ” nées par aucun lien, s’étalent librement dans l’air, ” et remplissent avec le plus d’énergie les fonctions " importantes qui leur ont été assignées par la nature ” ü n’est donc pas étonnant que la rognure épuise la ” vigne et nuise à la qualité du fruit. » Voilà les objectons. Mais ceux qui les élèvent ne tirent-ils pas une CULTURE IE LA VIGNE 204 conséquence trop rigoureuse de principes de physiologie végétale très vrais en eux-mêmes. De ce que le végétal périt lorsqu’on l’effeuille complètement, peut-on induire qu’il souffre beaucoup quand on ne lui enlève qu'une très petite partie de ses feuilles ? Et en admettant même qu’il souffre de ce retranchement partiel, s’ensuit-il que la qualité de son fruit doive perdre quelque chose ; si le fruit ne change pas, si même il s’améliore, qu’importe que le végétal souffre ! nous ne cultivons pas la vigne pour son bois, mais pour son fruit ; si par le traitement auquel on la soumet, elle vieillit plus tôt, on emploiera plus tôt pour la rajeunir, les moyens que sa nature indique. Le pêcher cultivé est soumis à la taille; on l’ébour- geonne plus tard, on pince les branches qui s’emportent, on casse les jeunes pousses, pour les forcer à former des boutons à fruit le plus près possible de la branche d’où elles sont sorties; enfin, plus tard encore, on effeuille légèrement pour que les fruits reçoivent plus directement l’influence du soleil ; c’est absolument la même culture que celle de la vigne. Qu’en résulte-t-il ? des fruits superbes et qui mûrissent plutôt dans notre climat disgracié, que dans un autre plus favorable, lorsque l’arbre n’y reçoit pas les mêmes soins. Ce n’est pas tout la récolte de l’avenir a été préparée, sans altérer la forme et le port qu’on a voulu donner à l’arbre. L’habile jardinier sait déjà ou paraîtront les boutons à fruit; sans les mutilations qu’il a PAR ÏÆNOIR. 205 fait éprouver à l’arbre, tous les boulons à fruits seraient ' 11 9 J 1 extrémité des rameaux. Ra rognure de la vigne est faite précisément dans le même but que le pincement des pousses du pêcher; c est-à-dire pour forcer les nœuds inférieurs à se forcer en nœuds à fruits ; sans cette opération, ces nœuds ne rejetteraient souvent que des rameaux stériles, ce t f Ul forcerait à alonger la taille outre mesure , pour ne Pas retrancher les nœuds fertiles. Celte formation des n uds à fruit dans la partie la plus basse du nouveau ^°i s , est un fait qui résulte presque toujours de la r °gnure. Quant à la qualité du fruit, en supposant qu’elle fut altérée par suite de la rognure, ce ne serait pas Ur, e raison suffisante pour renoncer à une opération *1 aille urs si utile. Tous les vins ne doivent pas être de P re mière qualité. IR- Cavoleau cite au nombre des vignobles où la r gnure de la vigne est en usage, ceux de la Marne , °u 1 on ébourgeonne avec soin, et ceux de la Côte- où l’on n’ébourgeonne pas du tout l’exemple d'O r de c es vignobles est au moins un préjugé favorable à la rognure; car ces vignobles font, ce me semble, assez bons vins. Reste donc contre la rognure l'opinion de Rozier. ^ admets l'exactitude de son observation sur les effets de la rognure dans le midi. Dans le midi, la vigne largement espacée, a besoin de développer beaucoup de rameaux pour équilibrer l’action de ses nombreuses racines ; si on en retranche quelques-uns, si on inter- CULTURE DE LA VIGNE ^06 rompt la crue des autres, elle jettera de tous côtés de nouveaux bourgeons. Mais on ne peut rien induire de là contre l'application de la rognure dans le nord. Là, chaque cep n’occupe qu’un cinquième et quelquefois qu’un dixième du terrain qui lui serait attribué dans le midi, et il est très chargé proportionnellement à l’étendue du sol dans lequel ses racines doivent se développer. Dans cet état, tout bourgeon superflu ne peut que nuire à ceux qui sont utiles; de là, la nécessité de l’ébourgeonnage. Les sarmens de ce cep, au lieu d’être courbés en arc, sont retenus forcément dans une position verticale qui, comme on sait, contribue puissamment à porter l’action de la sève dans le haut des branches. La circulation de cette sève n’est pas interrompue par la prolongation du rameau ; mais comme en descendant elle rencontre d’autant plus d’organes à alimenter que le rameau s’alonge davantage, elle arrive plus épuisée jusques au fruit, et plus épuisée encore jusqu’aux nœuds qui sont placés au dessous. De là, la nécessité de rogner les bourgeons pour que les nœuds inférieurs deviennent fertiles et pour faire grossir les raisins. A cette nécessité il s’en joint une autre c’est que , si cette rognure n’avait pas lied, les rayons du soleil ne pourraient plus pénétrer dans l’intérieur de la vigne. La première rognure des bourgeons doit se faire en même temps que l’accolage. Presque toujours cette rognure est faite à la hauteur de l’échalas, souvent trop petit ou trop grand, et sans PAR RENOIR. 207 aucun egard à la force des bourgeons ; celte pratique est mauvaise. On doit déterminer, d'après la nature du sol et celle des cépages, la hauteur à laquelle les bourgeons les Plus élevés doivent être rognés ; cetLe hauteur doit etre mesurée depuis le sol ; tous les bourgeons qui la dépassent y seront ramenés par la rognuée ; ceux qui u ont pas encore atteint cette hauteur resteront in- tacts jusqu’à la seconde opération. La rognure sera toujours faite à un pouce au-dessus du nœud, et on évitera de mutiler la feuille qui l’ac- c °mpagne. Les débris de la rognure, ainsi que le produit de 1 ébourgeonnage, ne doivent jamais être placés, comme 0n le pratique trop souvent pour les faire sécher, sur le faisceau de sarmens, ni sur l’échalas ; ces feuillages tiennent l’humidité et servent d’asile à une foule d'insectes nuisibles ; ils portent toujours beaucoup de P r éjudice à là vigne et encore plus aux raisins dont ils déterminent souvent la pourriture ces débris doivent être enlevés* La seconde rognure doit être faite au commencement d’aoùt ; elle consiste à rogner au deuxième nœud ,C us les sür-bourgeons qui sont sortis des sarmens déjà rognés; on les coupe un peu au-dessus du nœud, en conservant à celui-ci la feuille qui l'accompagne. Tous les bourgeons qui n’ont pas encore été rognés, I e seront en même temps que les sur-bourgeons, et proportionnellement à leur développement , lors meme qu'ils n’auraient pas atteint la hautetlr déterminée. 208 ta vigne § 7 - De l’éparnprernent. L’épamprement est uneopéralion trop peu répandue. C'est une opération qui peut encore être assimilée à l’ébourgeonnemenl ; son but est d’exposer aux rayons du soleil les raisins trop ombragés, pour en faciliter la maturation. Il suffit d’enlever, souvent même de détourner un petit nombre de feuilles quelques jours avant la vendange ; quinze jours tout au plus dans le centre et le nord de la France, et moins dans le midi; en le faisant trop tôt, on retarderait au lieu d’avaucer la maturité du raisin. L’épamprement se fait sur une étendue de vignes beaucoup moindre que l’ébourgeonnement et la rognure ; il est pratiqué dans trente-quatre départemens, mais très peu dans la plupart, et seulement dans des lerres humides ou fertiles- Il n’est à peu près général que dans la Gironde, les Basses-Pyrénées et le Haut-Rhin ; dans l’Aube, on le pratique au beau vignoble desRiceys; dans la Dordogne , au beau vignoble de Bergerac ; dans le Gard ; sur la ; dans Maine-et-Loire, sur tous les vignobles de bons crus; dans le Tarn, au vignoble de Gaillac, et partout on s’en trouve bien. Il est étonnant que l’épamprement soit si peu répandu dans les contrées du nord, où il serait très utile. Cette opération appliquée aux vignes échalassées , influerait de la manière la plus avantageuse sur la PAR I-ElNOra. 209 maturité de leurs raisins*, en la faisant avec circonspection, c'est-à-dire, en ne retranchant que les feuilles 9ui ombragent le fruit, et seulement à l'époque où les raisins approchent de la maturité. § Du provignage. Le provignage périodique est à peu près général dans les contrées du nord à la vérité, on serait fort embarrassé, dans beaucoup de vignobles, de déterminer la durée de la période dans laquelle toute la Vl gnese trouve provignée ; on n’y regarde pas de si P r ès_; beaucoup de vignerons ne pensent même pas à Un provignage périodique, ils font chaque année des fosses à provins, tantôt plus, tantôt moins; mais en définitive, joute la vieille vigne finit par disparaître , ensuite on recommence. C est bien là un provignage périodique; cependant, si on adressait dans beaucoup de vignobles, où on procède comme je viens de le dire, la question suivante La vigne est-elle soumise ,u provignage périodique? très souvent on répon- rfiait, non. Si celle pratique n'existait pas dans nos vignobles du nord, il faudrait les renouveler tous les ving-cinq °u trente ans, et souvent beaucoup plus tôt. On replanterait. donc à peu près à. la même époque où se mrmine la première période du provignage. 14 210 CULTURE DE LA VIGNE Quand on replante, il est bien rare qu’on obtienne, même avec le temps, une vigne qui réunisse toutes les qualités de celle qu’on a détruite. Le résultat d’une nouvelle plantation est très chanceux. Le provignage conserve l’ancienne vigne, dont il ranime l’existence du reste rien n’est changé; c’est toujours le même plant. C’est l’habitude où l’on est de fumer fortement les provins dans les vignes communes, qui a pu donner quelque fondement à l’opinion qui attribue au provignage la médiocrité du vin qu’on y récolte; mais le provignage sans fumier prolonge l’existence d’une vigne précieuse, sans altérer la qualité de ses produits c’est ce que prouve la durée séculaire de plusieurs vignes du nord de la France qui produisent des vins recherchés. Dans le midi, on ne provigne que pour remplacer des ceps qui sont morts ou languissans ou de mauvaise qualité. Si en général on provigne moins dans le midi que dans le nord, c’est que la vigne y ayant une durée beaucoup plus longue, le besoin de la renouveler ne s’y fait sentir que très tard, et qu’alors le volume de la souche, partagée en plusieurs bras, rend le provi- vignage à peu près impossible. Les provins peuvent se faire en automne et au printemps ; mais de préférence dans cette dernière saison, lorsque la vigne est plantée dans un terrain froid et humide. Un soin essentiel dans tout provignage, c’est de faire la fosse assez profonde pour que le tronc et la partie 211 PAR RENOIR. r ouchée des sarmens soient aussi enfoncés sous le sol, que la vigne l’a élé primitivemeni ; sans cela il devient impossible de ne pas les attaquer lorsqu’on donne un Profond labour. Il faut éviter, en couchant le cep, de casser où de maltraiter ses principales racines ; on y parvient facilement en déchaussant le cep, de ma- n ’èrc qu’il ne tienne plus au sol que par les racines "'férieures. Les provins doivent être couchés sur un lit de terre ^'en ameublie ; si celle du fond est de mauvaise qua- ^*é, on la remplace par celle de la superficie. On r ocouvre les provins de quatre pouces de terre, lorsqu on les fait en automne, et de trois pouces si on les r » Kl vt au printemps. Si le cep à provigner est de mauvaise espèce, il y a deux partis à prendre, l’un est de le détruire pour le r emplaccr par un provin tiré d’un autre cep; l’autre, qu’on doit préférer lorsque le cep est vigoureux, quoique de mauvaise qualité c’est de greffer tousses s arrnens en bonnes espèces. On est assez généralement dans l’usage de fumer les provins, en même temps qu’on les fait ; cette méthode est vicieuse; le fumier brûle souvent les jeunes racines et quelquefois le provin lui-même est attaqué; il est Préférable de ne fumer les fosses qu’à la seconde année. Les opérations relatives au provignage, doivent '°ujours, ainsi que toutes celles qui se font sur la v îgne, être exécutées par un beau temps. 2 I 2 CGI/riTRE DE 1,4 VIGNE § 9 - De la distribution des engrais. L’engrais végélo-animal non décomposé, encore infecl, devrait être proscrit dans tous les vignobles, parce qu’il altère les produits de la viguc. Le premier, bien décomposé, presque réduit en terreau, et employé avec modération, produit des effets salutaires sür les vignes communes ou de qualité moyenne. Le vin qu’elles produisent est toujours moins bon que si on n’avait pas fumé du tout mais ce qu’il perd est compensé par une plus grandè abondance. L’engrais qui altère le moins les qualités du vin est celui qui est entièrement composé de substances végétales, surtout quand ces substances ont perdu, par une fermentation préalable, toutes leurs parties molles et qu'elles sont réduites à l’état de fibres ligneuséà ; telle sont les feuilles et les menues branches des arbres et arbrisseaux, les marcs de raisins, les copeaux, les tannées, etc., qu'on dépose dans des fosses, où on les laisse un ah ou dix-huit mois avant de les employer. On peut mettre au même rang la fiente de pigeon et l'ürate, combinaison de l’urine de l’homme ou des animaux avec le plâtre cuit. Les rapures de cornes, les vieux lainages bâchés , les peils des animaux, rentrent encore dans cette classe. Ces substances agissent lentement, mais leur action est durable. PAR ,2 >3 ; Ces -engrais, qui peuvent souvent améliorer les vignes qui ne produisent que des vins communs ou ordinaires, sont les seuls que puissent supporter, sensible, les vignes qui produisent des vins intermédiaires entre ceux de première qualité et les vins ordinaires. Quant a ux vignes qui donnent des vins de première qualité, tout engrais doit en être banni. L engrais le plus complètement décomposé, leur donnerait toujours un excès de vigueur qui nuirait à leurs fruits; on en obtiendrait plus de vin, niais une plus grande abondance ne compenserait pas ce qu’il aurait perdu en qualité. Les amendemens meme, c’est-a-dire, les terres pures ou les mélanges de terre , ne doivent être employés dans les vignobles précieux qu'avec la plus grande circonspection, et après des essais en petit. 11 y a cependant une époque où l’on peut tout tenter sur ces vignobles ; c’est lorsqu’après avoir fait usage, pour ranimer la vigne, de tous les moyens ordinaires, tels que le ravalement des ceps, les profonds labours, le provignage, etc., elle est près de périr de vétusté. Des amendemens bien choisis de terres, imprégnées de quelques-uns des engrais désignés précédemment, pourront prolonger l’existence d’une telle vigne. Lorsqu elle a repris un peu de vigueur et qu’elle commence a former des pousses plus vigoureuses, il faut se hâter Pi'ovigner. Sur les vignes qu’on est dans l'habitude de fumer, ,oul l ’e qu’on substituera à l’engrais végéfo-animal , 2l4 culture de la vigne contribuera à améliorer le vin et souvent sans en diminuer beaucoup la quantité. Les mélanges de terre et autres amendemens doivent être portés dans la vigne, avant ou pendant l’hiver. On les répartit sur toute la surface du sol, pour être enfouis au premier labour. Quant aux engrais, on les enfouit dans de petites tranchées creusées entre les rangées de vignes, ou dans les espaces qui restent vides entre les ceps, lorsque la plantation de la vigne n’est pas régulière. Cette méthode est bien préférable à l'usage trop général de déposer l’engrais au pied des ceps où il se conserve long-temps, sans éprouver la décomposition qui peut seule le rendre propre à servir d’alimens aux racines. Il vaudrait mieux ne pas fumer du tout, excepté aux époques ou l’on fume la vigne et de la même manière. Si la vigne n’est pas fumée, le'sprovin ne doit jamais l’être. Un peu de bonne terre rapportée lui suffit. Quand on veut planter une nouvelle vigne, avec le désir d’en obtenir du vin de bonne qualité, il faut porter sur le terrain les amendemens et les engrais , avant le défonçage. Par ce moyen, ils sont intimê- ment mêlés avec la couche de terre remuée. PAH LENOIK. 2 l 5 § ÎO. Descriptions des principaux modes de culture de la vigne, usitée en France. Des descriptions exactes et bien faites de tous les modes de culture de la vigne seraient d une grande milité elles contribueraient à introduire dans beaucoup de nos vignobles, des pratiques excellentes qui y sont inconnues. Malheureusement il existe peu de telles descriptions; les descriptions de plusieurs modes de culture, publiés par M. Bosc, sont ce qu’il y a de mieux sur cette partie intéressante de l’Ainologie. Je transcrirai ♦cois de ces descriptions, qui s’appliquent à nos principaux vignobles. Culture du département de la Marne Champagne . Les nouvelles vignes se plantent sur un défonce- °*ent d'un à deux pieds de profondeur, par lequel on enfouit autant de fumier ou d’autre engrais qu’on peut se procurer. La plantation se fait dans des trous d’un pied carré, disposés en lignes dans le sens de la pente du terrain ; °n emploie du plant enraciné, des crocettes ou des boutures ; on en met trois dans chaque trou où l’on ne doit en laisser qu’un seul; les autres, lorsqu'ils reprennent, sont relevés et transportés ailleurs. Comme les vignes de toute celle côte celle de Klieims sont très peu vigoureuses, on ne peut y 216 culture de la vigne prendre le plant nécessaire aux repeuplemens on le tire de Velly ou de Vie, vignobles sur l’Aisne, dont le terrain est très fertile. Lorsque les plants sont en complète production , on en couche tous les ans une partie en montant, de sorte que, lorsque les pièces sont courtes, ou est obligé d’abandonner les ceps qui sont parvenus à l'extrémité supérieure, et d’en mettre de nouveaux à l’extrémité inférieure. Le provignage effectué, on taille toujours sur deux yeux, de sorte que les bourgeons sortent presque à fleur de terre ; et comme la mauvaise nature du sol s’oppose à ce qu’ils s’élèvent, toutes ces vignes n’ont qu’environ deux pieds de hauteur, ce qui est très favorable à la bonne qualité et à la complète maturité du fruit, mais ce qui nuit à l’abondance des produits. Trois ou quatre binages d’été sont donnés aux vignes, au moyen d’une houe à fer large de quatre pouces dont le manche à deux pieds de long. Avant le labour, on y porte des terres de compost amoncelées à proximité de ces vignes. L’ébourgeonnage s’exécute avant la floraison ; il est plus rigoureux que ne le comporte la faiblesse des ceps, parce qu’il est très important que le sol et les raisins soient frappés des*rayons du soleil, pour obtenir une maturité complète ; pratique, comme on voit, diamétralement opposée à celle qui est en usage dans la plupart des autres déparlemens. Il en est de même de la rognure ou enlèvement du sommet des bourgeons à fruit, et de l’émondage qui a pour but l'enlèvement des nouveaux bourgeons , PAR RENOIR. 217 opération au reste peu nécessaire et parla même cause; M. Bosc semble blâmer ici la sévérité fies deux ébourgeonnages successifs, ainsi que la rognure des bourgeons qui sont généralement pratiqués dans les vignobles de la Côte de Rheims. Il n’y a aucun doute que ces retranchemens ne contribuent à affaiblir la vigne ; mais cet affaiblissement est peut être indispensable pour obtenir des vins parfaits, entre le 49* ef 5o e degré, et peut-être même sous des latitudes beaucoup plus méridionales. La culture dans le vignoble d’Epernay, diffère peu celle de la Côte de Rhei ms; seulement lés labours y sont mieux entendus en ce que, par celui d’hiver, °n dégage la terre du pied des ceps, pour en former, comme aux environs de Paris, de petits monticules dans leurs intervalles ; la taille, l’ébourgeonnemenl , la rognure, ne diffèrent pas sensiblement. Culture de la Côte-d’Or Bourgogne. C’est au véritable pineau, variété propre à ce département autant qu’au climat, intermédiaire entre ^ es climats chauds et les climats froids, que les vins de Bourgogne doivent leur mérite et leur réputation. La vieillesse de la plupart des vignes y entre aussi pour beaucoup. La base de la culture des vignes en Bourgogne comme en Champagne, consiste A provigner tous les ans régulièrement une partie des ceps, sans jamais séparer les provins de leur mère, de manière qu’au bout de dix , douze, quinze ans au plus, selon la na- CULTURE DE LA VIGNE 28 lure de la terre et l’espèce du plant, tous ayant été couchés, il en résulte que dans certaines de ces vignes qui ont quatre ou cinq cents ans de plantation, les souches parcourent sous terre des distances considérables. En provignant, on lâche de coucher toujours les ceps dans ja même direction, pour que les souches anciennes ne se croisent pas avec les nouvelles, et on veille à ce qu’ils restent toujours à une distance suffisante les uns des autres , pour que leurs grappes puissent éprouver sans obstacle , l’utile influence de la chaleur des rayons du soleil. Quant à la taille, aux ébourgeonnemens, aux labours, ils n'offrent que des nuances de différence avec la pratique des vignobles voisins, principalement de la Champagne. On échalasse presque partout ; je dis presque, parce que je me rappelle avoir vu, sur la côte même, quelques vignes rampantes. Culture du Médoc. Les vignes'rouges du Médoc sont plantées dans un sol caillouteux, mêlé d’un peu de terre, ouciliceuse, • ou calcaire, ou très rarement alumineuse. On trouve à peu de profondeur une pierre ferrugineuse, appelée Alios. Les vignobles sont généralement plantés sur des pentes douces, sans fossés, haies ni arbres. Les ceps sont plantés à la barre en quinconce, espacés de deux à trois pieds, et rigoureusement alignés. PAR RENOIR. ,2ig On les lient extrêmement bas neuf à douze pouces, pour que les grappes se trouvent plus rapprochées des cailloux qui, par la réverbération de la chaleur que le soleil y a accumulée, hâtent leur maturité. On peut dire que la qualité du vin est en raison inverse de la hauteur des ceps ; ils ont tous deux bras inclinés auxquels on laisse deux à huit boutons; le tout, est assujetti avec des carassons petits piquets garnis d’un rang de traverses qu’on nomme lattes, de sorte que chaque rang forme un contre-espalier aussi long que la pièce. Ces vignes sont travaillées à l’araire; les bœufs passent chacun dans un sillon. A la première façon, on déchausse les ceps, et le peu de terre que la charrue a laissée dans leur entre deux, est enlevée à la houe; ils sont alors au fond du sillon. Au mois d’avril, on rechausse les ceps, et alors ils sont au haut du sillon. Les troisièmes et quatrièmes façons se donnent les mois de mai, juin et juillet ; elles sont précédées par le levage, qui consiste à assujettir les pampres contre les lattes, pour que les bœufs puissent passer, et elles ne diffèrent des précédentes qu’en ce qu’il faut ramasser le chiendent qui est toujours abondant. On épampre avec précaution pour empêcher que le raisin ne grille. Les vendanges commencent vers la mi-septembre , c'est-à-dire quinze jours ou trois semaines avant le reste du département. 2 20 CULTURE DE LA VIGNE Parmi les modes de culture usités en France , il v en a deux qui paraissent réunir, chacun sous le climat où on l’emploie, toutes les conditions nécessaires pour obtenir de la vigne les produits tes meilleurs et les plus abondants ; je veux parler de la culture qui prévaut généralement en Champagne et en Bourgogne et de celle du Médoc ; l une est excellente dans toutes nos contrées méridionales; l'autre convient parfaitement au climat de nos régions du nord. Le provignage périodique qui caractérise la culture de la Champagne et de la Bourgogne, est le seul moyen de concilier la durée séculaire de la vigne , condition presque indispensable pour obtenir de bons vins, avec une continuelle jeunesse qui entretient sa féracité; c’est aussi le seul moyen d empêcher l’élévation du tronc qui, en éloignant les raisins du sol, retarde toujours leur maturité. Le provignage périodique, n’est pas incompatible avec la régularité delà plantation ; cependant, tel qu’on le pratique, il établit promptement la plus grande irrégularité dans la disposition des ceps. L’expérience prouve que ce n’est pas un mal ; dans une vigne plantée en rangées régulières,, l’air qui circule trop librement empêche la chaleur solaire de s’accumuler dans le sol ; aussi remarque-t-on que les raisins mûrissent plus tard dans ces vignes que dans celles dont les ceps sont disposés sans ordre. -a; La culture de la vigne en treilles de neuf à dou/.e pouces de hauteur, felle-qu’elle est pratiquée dans le Médoc, est parfaitement appropriée aux circonstances locales. Là le plus grand fléau de la vigne , c’est l’hu- PAR LENOIR. 221 n "dilc de l'air qui est entretenue par l'abondance des eaux et surtout par la prédominance des vents d’ouest la tout ce qui tend à dessécher le sol ou à empêcher I air de rester stagnant entre les ceps, est utile sous °e rapport, rien n’est mieux imaginé que la disposi- ! 'ou de la vigne en treillages extrêmement bas et en rangées espacées de trois pieds. Cet espacement a en °ulre l'avantage de permettre de faire faire à la charrue des labours multipliés, qu’il serait très coûteux cl peut-être impossible de faire exécuter à bras dans des v, gnobles aussi étendus. Ee provignage n’est pratiqué dans les vignes du IVlédoc, que pour remplacer les ceps morts, ou qui sont reconnus de mauvaise qualité ; le provignage est presque toujours partiel , c'est-à-dire qu’on touche les sarmens et non le cep. Le provin est séparé du cep à la seconde année. Il constitue alors un cep nouveau, dont les fruits restent long-temps médiocres. v >a > CHAPITRE DIXIÈME DES NOMS DE DIVERSES ESPÈCES DE VIGNES ET DES PRINCIPAUX PLANTS DE LA FRANCE. • .1 ., - - ' -' J L ' -Ut 11 faut bien dire un fait qui poiïrra paraître in- cr oyable, impossible même dans le iÿ siècle, et qui 222 CULTURE DE LA VIGNE néanmoins est très vrai c'est que les agriculteurs nC sont pas d’accord entr’cux sur le nom d’une seule espèce ou variété indigène de la vigne. Chacune des quatre ou cinq cents espèces de vignes et peut-être davantage, que nous possédons en France, a au moins, l’une dans l’autre, vingt noms différens; supposition assurément très modeste, puisqu’il est reconnu qu’il y a des départemens où tous les cépages qu’on y cultive changent de noms , de canton à canton, et souvent de commune à commune. Nous ne connaîtrons toutes nos richesses en ce genre que par une synonymie, qui ne sera pas une sèche nomenclature botanique, mais qui fera connaître les propriétés dechaque cépage et lesmodificationsqu’elles éprouvent par les changemens de climat, de sol et d’exposition. Jusqu'à ce que celle œuvre soit accomplie, les nomenclatures des espèces de vignes seront d’une mince utilité. i° Dans presque tous les départemens situés au nord du 46 e degré, les meilleurs vins sont le produit des plants nommés pineaux, sans mélange d autres espèces les plants qui portent ce nom ne sont pas tous identiques, il y en a plus de vingt variétés distinctes, mais qui paraissent appartenir à une même espèce. 2 0 Dans les départemens du Haut et du Bas-Rhin, de la Haute-Saône, du Doubs et du Jura, les meilleurs vins sont produits par des plants qui paraissent différens des pineaux ; ces plants sont presque toujours PAR RENOIR-. 22 3 mélangés plusieurs ensemble, pour chaque espèce de vin. 3° Au sud du 46 e degré de latitude, les vins de première qualité sont généralement le produit de plusieurs cépages dont on mélange les raisins dans la cuve, et ces cépages reconnus les plus propres à produire de bons vins, ne paraissent pas être les mêmes dans tous les U suit de là que nos vignobles méridionaux pouvant disposer d'un plus grand nombre de bonnes espèces que ceux du nord, ils ont plus de moyens que ceux-ci d’améliorer leurs vins. Dans le nord, on ne reconnaît comme bons plants ^ue les pineaux, sans doute, parce que les premiers crûs de la Côte-d'Or, de Saône-et-Loire, de l’Yonne, de l’Aube et de la Marne, n’étant peuplés que de cette espèce unique ou de ses variétés, on a dû. supposer qu’il n’y en avait pas d’autre qui fût propre à produire de bons vins. Lorsqu’il s’agit d’établir un vignoble qu’on destine a produire en abondance des vins communs , le choix du plant ne mérite pas moins d’attention ; il y a parmi les vignes qui ne produisent que des vins de cette classe, des espèces ou des variétés qui sont à la fois plus précoces et plus fertiles que les autres. Il y en a qui, à ces deux propriétés, en réunissent une troisième plus précieuse encore ; c’est celle de produire du vin qui se conserve long-temps. Telle paraît être une espèce commune dans l’arrondissement de Château-Salins , département de la Meurihe, où elle est connue sous le nom de liverdun. CULTURE DE, LA, VIGNE On croit que c’est une variété du pineau. On assure que le vin produit par ce plant peut se conserver dix ans en tonneau. Son produit, dans les plus mauvaises années-;; n'est jamais au-dessous de cinquante hectolitres par hectare. Il en produit deux cents dans les années abondantes, et cent dans les années moyennes. Je connais des vignes qui, à force de fumer, donnent des produits au moins aussi forts; mais leur vin n'est pas de garde. La précocité du liverdun est d ailleurs remarquable ; car, si ses bourgeons sont gelés au printemps, il en pousse de nouveaux dont les fruits parviennent à une complète maturité. Les déparlcmens de la Moselle et de la Haute-Marne possèdent aussi des variétés précoces et fertiles qui, transportées plus au sud, ÿ conserveraient les propriétés qui les distinguent, en éprouvant les améliorations qui sont toujours l'effet d'un climat plus favorable. •s.' ; ; » no i>v ? I !"! ; -i . fi c-1 '* 'î r'M ,-?ir - H' ;>t! -.• •O'’ ’ • u . • ..j ,r. U 7 1 1 > OllUifOl. > i -1 î ’ f . u'ilO'.t Vr i .V / C 1 -I b fin I .v\V» CULTURE DE LA VIGNE. 5*ïaE I,A WV.'SV,. '_> if vins fie Volney, de Pomard , de Nuits, de Chamber- lin, de Mulsaut, de Morachet , Sillery, Versenay, Epernay, Moussy, Pierri, etc. Il peut cependant résulter de très graves inconve- niens de cet aspect à l’est. Pour peu que la superficie du terrain soit disposée à conserver l’humiditc , le cultivateur ne vit que de craintes et d’anxiétés, parce qu’en effet les premiers rayons du soleil levant sont les agens des désastres de la gelée. Mais celle exposition peut être préférée à toute autre dans nos contrées méridionales. En approchant du nord, l’aspect du midi semble convenir davantage à la vigne. Le soleil, pendant les premières heures du jour, ne porte ses rayons sur elle qu’obliqucment ; leur effet suffit pour évaporer la rosée, pour sécher la plante ; elle n’est pénétrée par la chaleur qu’insensiblement ; et quand celle-ci est parvenue à son plus haut degré diurne d'intensité, la première cause du mal à redouter, a depuis assez long-temps cessé d'exister. On serait embarrassé, peut-être, pour citer un aussi grand nombre de vins délicats produits à cette exposition, qu’à celle de l’est et du sud-est; cependant il en est, puisque les Côtes dcDizi, deMareuil, de Haulvillers, d Aï, etc, ont le plein midi pour aspect. L’exposition au couchant convient à si peu de localités, qu’il est à peine nécessaire d'en parler. Après les collines à pentes douces, à sommets arrondis, on a recours pour planter la vigne, aux coteaux plus élevés. Les pentes les moins rapides sont a préférer. La pluie entraîne tout l'humus dont les cô- fragmens de chaptae et rosier. 227 lea Ux rapides étaient revêtus avant le défrichement. Aussi la plupart de ces hauteurs, offrent-elles l'aspect I e la stérilité dans le terrain et du rachitisme dans les plantes. Vers la base de la montagne, la vigne est sujette à 'lus inconvéniens tout contraires et non moins fâcheux. L atmosphère y est toujours humide ; les bonnes terres s y sont amoncelées; une surabondance de nourriture hiil tourner à bois tous ses produits. Le milieu du coteau est donc la position par excellence. Le vin y acquiert des qualités que I on ne trouve Jamais dans celui qui est récolté aux deux autres ex- ,r cmités. Ainsi on observe que si le vin du bas de la montagne qu’on nomme le clos Vougeot vaut trois Ce E LA PRÉPARATION DU TERRAIN , DU CHOIX DES PLANTS , DE LEUR ESPACEMENT. Le cultivateur, après avoir fixé son choix sur une pièce de terre, s’occupera, non pas seulement de la défricher, mais de la défoncer et d'en retourner la •erre jusqu’à 4 pouces au-dessous du point sur lequel imposera chaque base de son plant. Si le terrain qu’on se propose de mettre en vigne est déjà en rapport, la meileure préparation qu’on puisse lui donner, c’est d’y cultiver pendant deux ou tp ois ans, des plantes potagères, des légumineuses, des racines, des tubercules, donnant la préférence à celles dont la culture exige plusieurs labours, comme les haricots, les pommes-de-lerre, etc. Les façons qu’on est obligé de leur donner, les engrais par lesquels on prépare la terre à les faire prospérer, l’ameublissent, lu divisent, l’enrichissent. Le fumier, en général, si contraire à la vigne, l’ennemi des bonnes qualités de son fruit, répandu ainsi d’avance, ne se fait plus remarquer que par scs bons effets; il s’est dégagé de 1 excès de son acide carbonique ; il n’est plus, en quelque sorte, que de la terre végétale combinée avec le fonds du terrain ; et, dans cette nature, il convient à 23o culture de la vkvne. la vigne dans lous ses âges, et surtout dans relui de son enfance. Les terres qui ont donné, pendant plusieurs années de suite, une bonne récolte de sainfoin , ou de luzerne, ont aussi reçu une excellente préparation pour b vigne. De lous les végétaux admis dans notre agriculture, il n’en est aucun de plus propre que le sainfoin ou la luzerne, à succéder à une vigne que sa vieillesse a forcé d’arracher et qu’on se propose de renouveler au bout de quelques années. On crée, on renouvelle, on perpétue une vigne par le moyen des boutures, des crocettes, des plants enracinés, des marcottes et des provins. On pourrait aussi faire usage des semis ; mais cette dernière voie paraît trop lente. Duhamel assure qu’un pied de vigne élevé de pépin, n’avait encore produit, chez lui aucun fruit, au bout de douze années de culture. La crocelte, qu’on nomme aussi chapon, est une partie de sarment poussé dans l'année, et à laquelle est jointe une petite portion du bois de l’annce précédente. Sans cette annexe, la crocette serait une bouture, puisqu’elle seule établit la différence. Les anciens préféraient le plant enraciné à la cro- celle. Nous connaissons quelques grands vignobles en France où cette méthode est adoptée exclusivement à tout autre. Cependant on ne peut se dissimuler qu elle n’ait de grands inconvéniens. Les plants enracinés de la vigne sont plus délicats que les jeunes arbres des autres familles de végétaux. Lu supposant des fosses ou des tranchées assez profondes, assez ouvertes pour les contenir sans qu’ils VKAGMKNS 1E CUAP'l’AL ET ROSI EK. a3l So, cnl à la gêne, leurs racines s’y trouveront encore déplacées. La nourriture et les suçoirs ne seront plus dans la même direction ; il faudra un assez longtemps pour que les circonstances par lesquelles le suc nourricier et les bouches des racines capillaires tendaient à se rapprocher mutuellement, s’établissent de nouveau. Pour peu, en outre, qu’il s'écoule de temps, entre I arrachage et la transplantation, les racines les plus tenues, et ce sont les plus agissantes, se dessèchent et perdent cette souplesse qui leur est si nécessaire pour t’emplir les fonctions auxquelles elles sont destinées. Si l’ouvrier n’a pas l'atfention, trop gênante, trop minutieuse pour qu’on y puisse compter, de rendre a chaque individu les genre d’exposition qu’il avait dans la pépinière, de donner celle du nord au côté tpii a déjà été accoutumé à son action , et celle du midi, au côté dont les forces ont été déjà dilatées par ta chaleur la plante succombera bientôt, il lui faudra du moins beaucoup de temps pour qu’elle s'acclimate de nouveau. L’expérience prouve que le temps de la t'eprise des chevelues est tout aussi long dans les plants Enracinés que celui de leur formation dans les croques ou les boutures. Le prompt et l’entier succès de la plantation en boutures, dépend entièrement de la bonne préparation de la terre, des soins qu’on donne aux différens procédés de détail qu’exige la plantation et du bon choix des plants. C est une erreur de ne vouloir .adopter que des plants tirés des vignobles les plus renommés ; aucune CULTURE DE LA VIGNE. 2?2 plante n’est aussi sujette à varier dans ses formes et dans la qualité de ses produits, que la vigne. Ce serait mal à propos qu’on voudrait lui appliquer ce principe des physiciens, que les plantes gagnent à être transportées du nord au midi. La vigne venue du nord parviendra à sa maturité la première année douze ou quinze jours plus tôt que les vignes ordinaires du pays. L’année suivante, le temps de la maturité des uns et des autres se rapprochera ; après huit ou dix ans, il n’y aura plus moyen de les distinguer. Le moyen le plus simple, le moins coûteux et le plus sûr, est de se pourvoir, autour de soi, dans ses propres vignes ou dans celles de ses plus proches voisins, sur les seules races connues pour produire le meilleur vin du canton. Ces mélanges monstrueux des raisins de toutes les espèces, de toutes les races, de toutes les variétés, tels qu’on les voit dans presque tous les vignobles de la France , puis qu’on ne peut guère excepter que les premiers crus de Champagne et de Bourgogne, ne laissent aucun goût décidé aux vins. Nous parlerons avec quelque étendue de l’une des circonstances les plus importantes de la plantation , de l’espacement des ceps. En 1763, M. Maupin publia sur ce sujet un ouvrage qui fit du bruit et qui est intitulé Nouvelle méthode de cultiver la vigne, etc. Cet. écrivain ne consulte ni la différence des climats, ni la variété des terres, ni la nature des espèces ; partant du principe que " la » vigne est une plante vivace dont les racines s’éten- 233 FRAGMENS DE CHAPTAL ET ROSIER. ’* dent et s'allongent considérablement, il estimequ en “ quelque sorte de terre que ce soit, on ne peut “ mettre les ceps à moins de quatre pieds de distance, “ en tout sens, les uns des autres. Dans les terres ” fortes, ajoute-t-il, surtout dans celles qui sont hu- ” mides, je les aimerais autant à cinq qu’à quatre. Il ” est évident i° que partout, dans tous les pays et ” dans toutes les terres, le grand espacement des ceps " emploie beaucoup moins d’échalas que si les vignes ” étaient plus serrées et épaisses, comme elles le sont “ généralement ; ce qui est un premier objet d’écono- “ mie ; 2 ° que la culture des vignes espacées est beau- “ coup plus libre que si elles ne l’étaient pas ; 3° que H les ceps espacés doivent être beaucoup plus forts, ** plus robustes que ceux qui ne le sont pas, et de là, qu’ils ont besoin beaucoup moins souvent d’être » provignés et fumés ; ce qui est un second objet d’é- ’* conomie 4° que l’espacement qui donne des ceps ” plus vigoureux dans une espèce de terre, doit les 11 donner aussi plus vigoureux dans toutes les autres; ** et que, quoique la vigueur soit plus ou moinsgrande, ’> à raison des différentes qualités des terres, elle est “ cependant toujours plus considérable que si les ceps » étaient beaucoup moins écartés c’est une vérité qui » ne peut être contestée, et de laquelle résulte, clair ’> comme le jour, la convenance générale de l'espace- » ment des ceps ou de ma nouvelle méthode, pour " toutes les terres sans exception. J’ai donc eu raison *> de dire que ma nouvelle méthode de cultiver la “ vigne, dans laquelle les ceps sont beaucoup plus " écartés que dans l’usage ordinaire, convient à toutes CULTURE DK LA VIGNE 234 » les lerres et à tous les pays, puisque les effets et les » avantages en seront incontestablement partout les » mêmes. » Il est impossible je pense, d énoncer un plus grand nombre d’erreurs en aussi peu de lignes. S’il était question de plantes forestières ou de nos grands arbres fruitiers indigènes, on pourrait ne pas raisonner autrement. S'il ne s'agissait que d’obtenir beaucoup de bois, de larges feuilles, une grande abondance de raisins, ou plutôt de raisinetles; nous souscririons volontiers à la doctrine de Maupin. Mais il s’agit de raisins propres à donner, non du verjus, mais du vin; et la maturité requise pour de tels raisins ne s’obtient que par une juste proportion entre la quantité de sève circulant dans la plante, et l’intensité de la chaleur atmosphérique exerçant sur elle sa puissance. Si vous procurez à la plante plus de sève que les rayons du soleil n'en pourront élaborer, elle ne vous donnera que de mauvais fruits. Ne serait-il pas plus conforme aux lois de la saine physique de dire Partout où vous pouvez obtenir dans le raisin assez de maturité pour que le mucilage se convertisse en muqueux doux-sucré, même en laissant une grande distance entre les ceps, ne négligez pas ce moyen ; vous en obtiendrez des récoltes plus abondantes ; vous prolongerez la durée de votre vigne, les frais de culture seront plus modérés, et votre vin n’en aura pas moins les bonnes qualités qu’il doit avoir. Mais si vous cultivez la vigne à une température moins chaude, dans une terre plus féconde ou à une exposition plus incertaine que nous FR AG MENS DE CHAPTAÏ, ET ROSIER. 235 *>e venons de la supposer, gardez-vous d’espacer les ceps de la même manière. Par le rapprochement des ceps, ils se préservent mutuellement de quelques coups de froidures et quant a la chaleur nécessaire à la maturité du fruit, elle se c °ncentre mieux, là ou les ceps sont tellement rapprochés, que l air circule peu autour d’eux. Je vois 'ci tous les ans dans ma vigne, que la partie extérieure es t toujours moins belle que l’intérieure, et je pense ^ue c’est précisément parce que les premiers rangs manquentde l’abri qu’ils portent à ceux qui lessuivent. A mesure qu'on approche du nord, il convient de diminuer, dans une sage proportion , la distance des ceps. En supposant qu’en Roussillon, en Provence, en Languedoc, on dût les espacer, par exemple de 6 pieds, celle distance en Guienne, pourrait être restreinte de plus d'un quart; en Touraine, de moitié; aux environs de Paris des trois quarts; et vers Reims, Soissons, Laon, ce serait assez de les éloigner l’un de l’autre de 2 à 16 pouces. Les règles particulières à cet égard ne Peuvent être prescrites que par l’expérience, et par 1 étude des localités. 236 CULTURE DE LA VIGNE SECTION III. DE LA HAUTEUR DES CEPS ; DE LA TAILLE ; DU PALISSAGE ; DE LA ROGNURE ; DE l’ÉBOURGEONNEMENT ET DE l’eFFEUILLEMENT. Quel est le juste point d’élévation auquel le cultivateur arrêtera les tiges de sa vigne, et d’après quels principes se conduira-t-il à cet égard P D’après ceux qui l'ont dirigé dans l’espacement, lors de la plantation. On ne peut avoir d’autre objet, dans cette opération, que de chercher à augmenter la chaleur en raison du besoin qu’on en a pour produire la maturité du raisin. Plus le raisin est rapproché de la surface de la terre pourvu toutefois qu'il ne soit pas en contact avec elle, car cette circonstance lui fait perdre toutes ses qualités, plus est sensible la réverbération, plus est forte la chaleur. C’est pour cela que nos dépar- temensseptentrionaux ne peuventadmetlreque la vigne naine. On pourrait objecter que plus les grappes sont près de terre, et plus elles sont exposées aux gelées. Cela est vrai; mais la gelée est un malheur, un malheur accidentel. La taille a pour objet, sur la vigne faite ou en rapport, d’empêcher la dissémination de la sève et la formation d'une quantité infinie de sarmens, de brin- FRAGMENS DE CHAPTAL ET ROSIER. 237 Ailles et de feuilles, et de concentrer la sève dans une Partie des sartriens qu’on juge les plus propres à produire de bons fruits ; par la même opération faite sur la vigne qui est encore dans l’enfance, on employé toute la sève à nourrir le brin qui doit être converti Cn souche. Faut-il tailler court ou long, laisser peu ou beaucoup de coursons? On ne peut se régler à cet égard que sur les climats, les expositions, la nature des ter- cains, la vigueur plus ou moins grande des sujets , la cjualité particulière du bois, suivant la température de f année et les événemens de l’année précédente. On doit considérer l’âge des vignes, la distance des ceps, la nature et l’espèce des raisins. En Bourgogne, le Ma urillon ne veut pas être taillé comme le Gamet. La vigne trop chargée s’épuise bientôt ; trop déchargée, elle ne produit que du bois. Pour la vigne naine, trois ou quatre flèches taillées à un ou deux yeux seulement sont une charge proportionnée à ses forces. Une vigne vieille veut être taillée court et souvent ravalée. Non seulement la vieillesse, mais le nombre des a ccidens auxquels la vigne est exposée, fait souvent une loi de cette mesure. Par exemple, qu’une vigne ait été entièrement maltraitée par la gelée, et qu’on ne puisse plus compter sur ses arrière-bourgeons, on coupera jusque sur la souche l’ancien et le nouveau bois. Si, dans l’année même, des gelées de printemps °nt fatigué ou détruit les bourgeons, il faut ravaler sur ceux qui sont restés sains, et, l’année suivante, cabaitre sur le seul bon bois qui a poussé des sous- CUf/rUUK DK LA VIGNE 238 jeux, ou qui a perce de la souche. Si, au contraire, l’année précédente, la vigne a coulé, et que la sève, n’ayant point été employée à produire du fruit, ail fait des pousses démesurées, on ne risque rien alors de l’ail onger et de la charger, sauf à la ménager à la taille suivante si on la trouve fatiguée. Dans les années sèches, la vigne fait peu de bois; alors taillez court, chargez peu si l'hiver a été rigoureux; si le bois et les boulons en bourre ont gelé en partie, ne vous hâtez point de retrancher le bois gelc, on peut encore espérer une récolte sur les arrière-bourgeons. Peu après que la température sera devenue plus douce, examinez les bois qui ont souffert et les yeux qui sont éteints; tirez sur les bons bois et sur les bons yeux, dussiez vous-même allonger plus que de coutume, sauf à ravaler l’année suivante, et à asseoir la taille sur le bois qui aura poussé immédiatement de la souche. La nature a pourvu la partie supérieure des sar- mcns de la vigne, de vrilles ou de tenons pour s’accrocher aux plantes voisines. La température de nos climats ne nous permettant pas de leur présenter des arbres ou des arbrisseaux pour supports, nous sommes obligés de les accoler à des pieux qu'on nomme échalas. La façon de les disposer n’est rien moins qu’indifférente pour la qualité des fruits de la vigne, La plus mauvaise de toutes les méthodes de palisser, et malheureusement la plus commune, est celle par laquelle on contraint la sève de se porter verticalement de bas en haut, en attachant et la tige et les sarmens à un pieu perpendiculairement planté près \ r’RAGMETSS DE CH ART AT. ET ROSIER. 2dg 7 258 CULTURE DE LA VIGNE NEUGHATELOISE Il y a trois avantages incontestables à provigner en automne i° Les sarmens sont plus flexibles, il est plus facile le les courber et de les conduire où l’on veut; 2 ° St l’hiver est rigoureux, le cep qu’on aura pro- vigné souffrira beaucoup moins que si on ne l’eût pas fait ; 3° La terre tirée des fosses préservera de la gelée les ceps autour desquels on la répandra. Les provignemens de la seconde saison peuvent être commencés à l’époque où la neige a disparu; mais il faut que la terre soit assez sèche pour ne pas s’attacher aux outils. Comme lesarment, surtout celui des espèces délicates, est alors moins flexible qu’en automne et comme les vents du Nord et les temps secs augmentent encore sa roideur, il convient d attendre le retour d’un temps humide pour provigner. Il faut ensuite éviter de provigner des ceps gelés et pour cela faire une légère incision à l’extrémité des sarmens. Si au lieu d’un verd gai, qui est la couleur naturelle d’un bois sain, vous n’apercevez qu’une couleur blanchâtre, c’est une preuve que le cep a souffert. Si en arrachant quelques boutons vous les trouvez noirs, vous pouvez en tirer la même conclusion. Dans ces deux cas, la prudence exige que l’on renvoie de provigner, surtout les vieux ceps, jusques après le premier labour, époque où la végétation pourra faire porter un jugement assuré. Le provignement fait dans les deux premières saisons a des avantages notables. S'il arrive quelqu’accident à un provin, on peut le remplacer, parce que la vigne n’est pas taillée. PAR 209 Les nœuds et les boutons donnent de fortes mères- racines et beaucoup de chevelu, et forment ainsi des ceps vigoureux et qui durent long-temps. La sève, ne trouvant aucune ouverture pour s’échapper, tourne toute entière au profit des provins, qui, pour la plupart, ont une année d’avance sur ceux qu’on fait plus tard. Cependant l’usage dans ce pays est de provigner très peu pendant l’automne et avant le premier labour; on renvoie pour l’ordinaire ce travail à la troisième saison. La meilleure époque de la troisième saison finit au moment où les boulons s’épanouissent. Plus tard, lorsque les jets ont deux ou trois pouces, ils sont si tendres que la plus légère secousse suffit pour les abattre, néanmoins on peut encore regarder comme bons les provins. Mais quand les nouveaux jets ont quatre ou cinq pouces, les provins qu’on fait sont bien inférieurs aux précédens. Les sarmens que l’on met en terre sont épuisés par les jets qu’ils ont donnés et ils s'affaibliront encore en poussant des racines. Les provins tardifs restent pendant long-temps faibles et languissans. Le provignement tardif a toutefois quelques avantages; il est plus facile alors de distinguer quels ceps il vaut le mieux provigner. Le nombre des grappes , la couleur et la forme des feuilles font reconnaître aisément le bon et le mauvais plant, il est plus facile de plier le sarment, parce qu’il est amolli par la sève; la terre étant labourée, on a moins de peine à creuser les fosses. Enfin, à la suite d’un hiver rigoureux, on 260 CULTURE DE LA VIGNE NEUCHATELOISE ne risque pas de provigner des ceps que la gelée aurait détruits. Quand un vieux cep est propre à former des provins, on doit le préférer aux jeunes et à ceux qui sont pleins de force. On provigne l’un contre l’autre deux vieux ceps dont les sartnens sont courts, de sorte qu’on n’a pas besoin de bois tournant. On peut laisser quatre sarmens au cep que l’on veut provigner; mais on ne doit en tirer que trois provins; le quatrième sarment remplacera celui des autres qui aurait été endommagé, et on le coupera s’ils n’ont pas souffert. Jamais on ne doit provigner dans la même année deux jeunes ceps frères. On les épuiserait inévitablement. Le plant de raisins noirs indigènes doit être renouvelé beaucoup plus tôt que celui des blancs. L’éloignement des ceps doit être déterminé d’après la nature du terrain. S’agit-il d’une terre forte où les ceps prospèrent et grossissent à souhait, la distance de 28 à 32 pouces ne sera pas trop considérable. Dans les vignes qui tiennent le milieu, on peut placer les ceps à deux pieds de distance. Enfin, sur les coteaux, il suffira d’espacer de 20 à 22 pouces les ceps du plant de raisins blancs, et de 18 à 20 ceux de raisins rouges. Afin de bien appliquer ces règles, je conseille de parcourir ses vignes vers la fin de juillet, quand la végétation est dans toute sa force; on verra d’abord quel est l’endroit où se trouvent les ceps les plus beaux PAR ROULET. 26 r et les plus chargés de raisins leur dislance servira de règle pour 1 ecartement des provins. Et comme il n'est pas rare de voir dans une même vigne plusieurs espèces de terres, on y aura égard et on se dirigera d’après les observations qu’on aura faites. La profondeur des fosses doit être dans nos vignes rapides, dont la terre maigre et légère est bientôt desséchée par les chaleurs de l'été, de seize à dix-huit pouces; dans les terres qui ont plus de consistance, de quatorze à quinze pouces. Enfin, dans les terres humides et froides, de douze à quatorze pouces. Voici encore quelques directions générales i° En faisant une fosse dans un endroit où il n'y en a point eu, il faut placer son cep assez bas pour que 1 on puisse provigner au moins encore une fois au- dessus. 2 ° La fosse ne doit pas avoir la forme d’une tasse ; mais être aussi profonde sur les bords qu’au milieu. 3° Il faut découvrir les vieilles souches, arracher celles qui sont inutiles, enfoncer davantage celles qui restent et qui sont trop élevées, mais qu’on ne pourrait ôter sans danger. Il sera facile alors de placer des provins au-dessus. Si celte opération est impossible, il faut creuser entre les souches des sillons dans lesquels on introduira les sarmens que l’on veut provigner. 4° Dans les vignes rapides, il faut éviter de jeter au- dessous des fosses la terre que l’on en tire. 5° Il faut avoir grand soin de choisir, pour provigner, le temps où la terre est desséchée, surtout dans les vignes situées dans la plaine, à cause de la facilité 262 CULTURE DE LA VIGNE NEUCHATELOISE que les racines des provins trouvent à s’étendre eu tout sens. 6° L'usage de fumer les fosses était autrefois général, et on le regardait comme très avantageux. Je l’ai cru long-temps. Voici ce qui m’a détrompé J’ai vu que les provins que l'on n’avait pas recouverts d’engrais réussissaient tout aussi bien que les autres. J’ai observé, de plus, que la terre avec laquelle on recouvre le fumier, en comblant la fosse, empêchait les provins de profiter des influences de l’air et de la chaleur, D'ailleurs l’engrais descend bientôt au-dessous des souches-mères, et dès ce moment tout son effet est perdu. Si l'on veut absolument mettre du fumier dans les fosses, il faut le faire après la vendange ou pendant l’hiver. 7 0 11 est encore un autre abus, contre lequel je dois m’élever; c'est la méthode que suivent généralement les vignerons, de combler les fosses en labourant. Elle est très pernicieuse à la vigne, parce quelle empêche les provins de porter du fruit, 8°En revanche, comme une trop grande humidité est à craindre pour les provins, il faut combler les fosses en automne, après avoir eu soin de déchausser les provins, d’en retrancher tout le bois inutile, et de couper par le milieu les sarinens qu’on leur laisse, lorsqu’ils sont très longs, afin qu’ils ne soient pas brisés par le poids de la neige. On peut commencer celle opération d’abord après la chute des feuilles. PAH BOULET. 263 Eh remplissant les fosses de terre, il faut avoir soin de la prendre dans le bas et de ne pas trop dégarnir les ceps voisins. DU PREMIER LABOUR. Cette façon s’appelle, dans le langage des vignerons, fossoyer du croc, ou de la première. En général, c’est à la fin de mars, ou au commencement d’avril, qu’il convient de labourer. Quand un retour d'hiver peut se prévoir, le vigneron doit interrompre le labour. Un labour bâtif sera excellent si le temps se soutient. Labourer la terre quand elle est humide, c’est la rendre grossière; c’est donc par les vignes rapides, pierreuses et qui ont peu de fond qu’il faut commencer cette façon, puisque le principal défaut de leur sol est de manquer de consistance. Si, lorsqu’on commence à labourer, le terrain est sec, comme cela arrive quelquefois et particulièrement quand la bise de mars a soufflé; alors c’est, non par les terres légères, mais par les terres fortes qu’il faudrait commencer. Il faut que le vigneron donne au même endroit deux coups de hoyau du premier, il enlève et retourne un morceau de terre; du second, il donne au labour la profondeur qu’il doit avoir. Un bon vigneron s’applique à donner au labour du pied des ceps la même profondeur que dans l’intervalle qui les sépare, et il coupe les racines qui sont trop près de la surface du sol. 264 CULTURE DE LA VIGNE NEUCHATELOISE Comme les fosses de l’année précédente sont à peine recouvertes, il ne faut que gratter leur superficie, crainte d’attaquer les mères des provins. Enfin l'on prendra garde d’étouffer, en labourant, les provins de l’année. La profondeur du labour est très importante, elle doit dépendre de la plus ou moins grande profondeur des mères là où elles auraient 14 à i 5 pouces de profondeur, un labour de n à 12 serait bon; les terres fortes exigent un labour plus profond que les terres légères. La vigne plantée au pau/er, ou taravelle, doit être labourée profondément; elle n’a pas de mères , mais des racines profondes auxquelles il faut procurer les influences de l’atmosphère. Dans les vignobles régulièrement plantés, on écha- lasse en labourant; mais cela ne peut se faire dans les nôtres, vu leur irrégularité cela prolongerait trop cette opération. On aura l’attention de ne déplacer qu’avec précaution les échalas. Il faut faire beaucoup d’attention aux provins de deux ans, les redresser sans retard et les attacher à l'échalas. DE l’ÉCHALASSEMENT. Le moment d'échalasser est celui où le vigneron a fini de provigner; il faut qu’on ait fini d’échalasser lorsqu’on commence à biner. En général l’échalas doit être enfoncé de q à 10 pouces; il doit l’être de 12 si le PAR ROULET. 265 Sol est d’ue terre légère et exposé aux coups de vent. Si la Vl gneest plate, on le plantera perpendiculairement. Si ^ a vigne est en pente, l’échalas doit incliner de quatre a six pouces en sens inverse de la vigne. ï° Il résiste plus facilement au vent du Nord. 2° Le cep présente mieux son fruit à l’influence du soleil. 3° Le binage se fait avec plus de facilité. Si, lors de l’échalassement, les jets ne sont pas dur- c,s , il faut, pour ne pas les abattre, éviter toute secousse au cep. On mettra les plus longs échalas aux ceps les plus clevés et on plantera en terre le bout le plus sain. Si l’échalassement est bien fait, il y a peu besoin d’y retoucher; c’est un grand bien pour le raisin une fois n °ué, il faut le laisser dans un état de repos. Un cep sans fruit n’a pas besoin d’cchalas; on doit raccourcir ses jets. Tout jeune cep, qu’il ait ou non du fruit, doit avoir son échalas. Tout cep enfin, s’il a du fruit, doit être échalassé. Les vignes qui pourraient le plus se passer d’échalas sont celles dont la terre est légère ou sèche, car le raisin y mûrit facilement, fl faut tirer de terre, d’abord après les vendanges, les échalas de tous les ceps qui ont assez de force pour s en passer, 266 CULTURE DE LA VIGNE NEUCHATELOISE DU BINAGE OU DEUXIEME LABOUR. Quand le hêtre verdit jusqu’au haut de nos montagnes, époque où les nouvelles pousses ont cinq ou six pouces de longueur, c'est une indication qu’on doit commencer le binage. i° On peut le faire avec le bident; si l’on attend, la vigne pousse, et ses jets ne laissent au vigneron que l’usage du fossoir plat. 2° On peut choisir ses momens, et l’on n’est pas forcé de biner à terrain trop humide. Cependant comme en binant tôt on s'expose à abattre les jets encore tendres de la vigne, on doit commencer parles vignes printannières; viendront ensuite les vignes fournies de ceps. Les vignes légères, et où l’on aura beaucoup provigné, se bineront les dernières. Le binage doit avoir en profondeur la moitié du premier labour. En binant, les bons vignerons abattent tout jet qui sort immédiatement de terre, ébourgeonnent le cep au-dessous de sa couronne, enlèvent jusqu’à la racine les herbes nuisibles à la vigne et raffermissent les écha- las qui en ont besoin. PAU HOULET. 267 DF, l’ÉBOURGEONNEMENT. L’ébourgeonnement consiste à retrancher les jets superflus. Il sert à faire porter la sève en plus grande a bondance aux sarmens qui ont du fruit ; il prépare la taille de 1 année suivante et en diminue le travail. En ébourgeonnant, il faut conserver t° les bois qui °ntdu fruit, qu'ils aient ou non poussé aux sarmens flue l’on a taillés. 2 0 Ceux qui appartiennent aux sar- tüens taillés et n’ont pas de fruit, parce que peut-être, après la taille de l’année suivante, ils auront du fruit. Dans notre pays, il convient de retarder plutôt que d'accélérer l’ébourgeonnement i° A raison de l’irrégularité de nos vignobles, on risque d’y casser les bons jets, si on ébourgeonne avant qu’ils se soient durcis. 2 0 On ne peut laisser aux ceps de l’espèce des nôtres beaucoup de bois; ils n’ont jamais surabondance de fruits, et il faut attendre dès là qu’ils aient poussé tout relui qu’ils peuvent donner et ne les ébourgeonner flu’après la seconde pousse. 3° Les vents cassent beaucoup de sarmens dans les vignes, surtout lorsqu’ils sont encore tendres; les ébourgeonner à cette époque, c’est donner en quelque sorte entrée aux vents et augmenter leur influence destructive. a68 CULTURE DE LA. VIGNE NEUCHATELOISE DU RELÈVEMENT DE LA VIGNE OU DE L’ACCOLAGE. Dans celte opération, il faut observer ce qui suit i° Ne pas attacher la vigne dans un temps trop antérieur à la fleuraison. D’abord cela arrête la sève et la retarde au grand préjudice du fruit; ensuite les sar- mcns étant frais, on les casse en voulant les approcher de l’échalas. Les plus beaux sont les plus sujets à cet inconvénient, 2 ° Ne pas al tacher la vigne lorsque sa feuille est mouillée par la rosée ou par la pluie et surtout quand celle-ci est froide, c’est faire couler le raisin et occa- sioner la brûlure. 3° Ne pas attacher trop lard les ceps dont le fruit est bas et principalement les provins de l’année, ce qui fait couler les raisins. Quand les jeunes ceps sont attachés, le propriétaire peut ne pas se mettre en peine si les autres s’attachent un peu lard; les vignes printanières doivent être attachées les premières. En attachant, il faut ôter quelques-uns de leurs bois aux provins qui en ont de trop grands il suffit de laisser deux des plus gros à ceux qui n’ont pas de fruit on ôte à ceux qui en ont les bois qui n'en portent pas, et même pour les décharger on leur ôte quelques jets placés bas, lors même qu’ils porteraient du fruit. PAR 269 On doit encore ôter à chaque cep, lorsqu'on l’attache, tous les bois superflus, qui auraient déjà dû être otés lorsqu'on ébourgeonnait. Indépendamment de cette opération, qui n’admet aucune exception, il faut éclaircir les ceps qui se trouveraient trop touffus; les terres fortes et les vignes tardives y sont le plus sujettes. Dans une vigne où il y a peu de fond, cette opération ne doit jamais se faire sur les ceps petits, ni dans °ne année où l’on craint la brûlure. Les ceps qui, étant attachés, se trouvent trop touffus, s’éclaircissent à mesure qu’on leur ôte un certain nombre de drageons, que nos vignerons appellent rebuis. 5° Dans quelques vignobles, et jadis dans les nôtres, °n ôtait à la vigne quelques-unes de ses feuilles ; cette pratique est pernicieuse; les feuilles concourrent puissamment à la nourriture des boutons destinés à donner du raisin les années suivantes. G 0 Dans les ceps qu’a soignés un vigneron attentif, tous leurs raisins sont placés en dehors. 7° On attache à l échalas, par leur sommité seulement, les bois les moins longs. Quant aux plus longs, °n doit les attacher par trois ou quatre endroits; le lien le plus élevé doit être de cinq à six pouces au- dessus de la dernière grappe ; le poids que prend le fruit fait graduellement céder ce lien, le sarment devient convexe, le raisin se trouve ainsi naturellement mieux exposé. 11 est utile d’attacher les bois les plus courts à ceux qui se trouvent placés à l’extérieur, puisque de cette 270 CULTURE DE LA VIGNE NEUCHATELOISE manière il y a plus de grappes en dehors, eL le cep prend plus facilement cette forme convexe si favorable à la prospérité du fruit. Reste à parler des ceps qui manquent d’échalas la pratique est de lier leurs bois moyens, et les plus petits aux plus grands, et ceux-ci entre eux vers la sommité; ou de planter entre deux ceps qu’on attachera, comme on vient de le dire, un échalas auquel on les liera par leurs sommités; ou enfin d’accoler deux ceps ou même trois l'un à l’autre par leurs sommités, afin qu’ils se prêtent un mutuel appui on peut encore accoler un cep sans échalas à un cep échalassé. Mais ce qui vaut mieux que tout cela, c’est de recommander aux propriétaires de ne pas laisser leurs vignes dans un dénuement qui d'ordinaire est le résultat d’une honteuse insouciance. 11 faut retrancher les sommités qui s’élèvent au- dessus des échalas les plus élevés; ce retranchement est très utile aux provins il faut excepter les doublets. DU REBINAGE OU TROISIEME LABOUR. C’est un léger labour. Son but principal est d’extirper les herbes qui. ont crû dans la vigne depuis qu’on l’a attachée. On l’appelle dans quelques vignobles tier- cer ou tercer. On peut le commencer dès qu’on a fini d’attacher. Pour rebiner utilement, il faut que la terre ne soit pas trop mouillée; et elle l’est trop si elle n’a pas l’as- PAR ROULET. 27 I blanchâtre. Un temps chaud et un terrain sec valent mieux. On mettra le moins de terre possible dans les fosses, -'rainie d’étouffer les provins ou leurs grappes, et on raffermira les échalas ébranlés. L’auteur voudrait que pour le labour l’on substituât au fossoir plat le rabelet. DES TRAVAUX A FAIRE A LA VIGNE, DU REBINAGE A LA VENDANGE. Ces travaux sont essentiellement i u De la rogner. On ôte avec la main les sommités des sarmens ainsi que les jets qui ont crû autour du Ce p et qu’on retranche à peu de distance des grandes feuilles et des grappes. L’auteur envisage comme absurde le proverbe qui dit au mois d’aout laisse la vigne en repos. 2 ° De la sarcler. Les herbes absorbent beaucoup de Su es, entretiennent des insectes, ombragent et font pourrir le raisin. On les ôte ordinairement avec la D^ain , mais les petites restent, et l’auteur voudrait ^uon quarlageât avec un rabelet. QUELQUES NOTES SUR LES MOYENS DE PROPAGER PAR LE PROYIGNEMENT LES MEILLEURES ESPÈCES DE PLANTS ET D EN PEUPLER TOUTES NOS VIGNES. PAR UN MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ PATRIOTIQUE. On se plaint presque tous les ans du chétif produit de notre vignoble, spécialement de celui des environs de notre ville; il résulte en grande partie de la diminution progressive de l’espèce de vigne qui donne chez nous le meilleur vin. Ce plant, que nous désignons sous le nom de fine loi, a deux variétés, savoir, la blanche ou grise et la rougette. Ces variétés se ressemblent toutes en ce point, c’est que cette loi est celle qui, dans nos vignes, est ordinairement la plus fertile, DE LA PROPAGATION DU BON PLANT. 27 3 et produit le meilleur fruit; elle en rapporte chaque année plus ou moins; son bois a de la raideur et il est cassant les nœuds en sont ordinairement rapprochés. Si, lorsqu'il a acquis toute sa force, on le charge trop à la taille pendant quelques années de suite, il discontinue bientôt de pousser de beaux bois; alors l'ouvrier, qui aurait voulu le provigner, se rebute; et, pour faire ses provignures, il choisit dans la loi grossière les ceps à beaux bois qu’il ,u'a pu trouver dans 1 a utre, laquelle en échange il continue de tailler, en ta laissant toujours également chargée, jusqu’à l’extinction totale de ses forces. C’est ainsi que cette espèce si précieuse s’efface peu à peu dans plusieurs de nos vignes et surtout dans celles dont la nature et l’exposition du sol promettraient le meilleur vin. •T’ai pour but principal d'indiquer ici les moyens que je crois les plus propres à rendre en tout temps facile et profitable le provignement de ce plant, dont les sarmens ou bois acquièrent rarement la force, la longueur et la flexibilité convenables pour cet usage. Si les diverses espèces de plants qui peuplent nos vignes étaient totalement séparées les unes des autres, il serait beaucoup plus aisé de donnera chacune d’elles ta culture la mieux appropriée à sa nature ; mais de tels arrangemens sont très rares dans notre vignoble, où l’on peut dire que tous les plants sont mêles les uns parmi les autres. Il résulte de là que les racines de 1 espèce la plus grossière ou la plus forte attirent à elles ta majeure partie des sucs dont les autres auraient besoin. 18 DE LA PROPAGATION 274 La tige de la vigne de fine loi demande d’être tenue basse plus que toute autre; il ne faut la charger dans nos terres légères que de deux à trois cornes ou branches, dont chacune ne doit porter, lors même que le cep est parvenu à son âge de vigueur, qu’un bon bouton et le borgne, rarement deux bons boutons, afin qu’ils soient nourris suffisamment et sans que le cep soit en souffrance. La vigne plus grossière, et qu’on appelle communément ici rouge-bois, peut, sans risque, être chargée d'une jusqu’à trois cornes de plus que la précédente, et même quelquefois d’un bouton de plus par chaque corne. Cependant on les charge à peu près autant l’une que l’autre. Le vigneron, au moment de la taille, ne fait presque jamais de distinction entre les deux espèces, soit par ignorance, soit par paresse, soit parce qu’il est pressé d’achever son ouvrage. Il résulte de cette manière de procéder que les ceps de fine loi se trouvent ordinairement surchargés et qu’ils vieillissent de très bonne heure ; tandis que d’un autre côté ceux de rouge-bois, n'ayant pas reçu une charge proportionnée à la force de leur sève, la poussent d’une manière immodérée dans les boutons, qui s’en trouvent inondés et font monter le raisin en fil ou fourcheltê à mesure qu’il sort. Si j’étais appelé à donner mon avis sur le meilleur remède à ce mal, je dirais arrachez votre vigne et replantez~la d’une même espèce de plant qui soit convenable à la nature de votre terrain; mais on n’est point arrangé dans ce pays pour suivre cette route; DU BON PLANT. 275 l’on n’y corrige les vignes que par le moyen du pro- vignement. Tenons-nous en donc actuellement à cette marche en la dirigeant. Premier moyen.—Les labours d’hiver pleins et complets, sont très efficaces pour ranimer les forces de la vigne ils divisent et ameublissent la terre à une profondeur convenable, ce qui permet aux racines de s’étendre assez bas pour n’être pas endommagées par le travail des labours ordinaires, et pour procurer aux souches une force nouvelle qui les aide à pousser des sarmens vigoureux et très propres à la provignure. De pareils labours ne peuvent donc qu’être très avantageux aux terres légères que nous avons particulièrement en vue cependant ils ne sont point mis en pratique dans ce pays. Nous donnons le nom de labours d’hiver, pleins et complets, à ceux que le propriétaire fait exécuter à ses propres frais et à la journée comme un travail extraordinaire. Ils sont pleins et complets en ce qu’on leur donne toute la profondeur possible en creusant par fossés jusque sur les racines mères, et qu’on déplace toute la terre qui en provient, ayant l’attention de mettre dans le fond du fossé’une corbeille de terreau, si l’on en a, ou cette même quantité de terre prise à la surface du sol et d’achever de remplir avec celle qui est tirée plus bas. De cette manière, la terre du fond est ramenée à la surface; et comme elle est toujours la plus forte, elle est aussi la plus propre à maintenir jusqu’au fond 1 humidité de l’hiver. Ces labours profonds procurent aussi l’occasion 276 DE I,A PROPAGATION i° De retrancher exactement toutes les fausses racines attachées à la tige des ceps, depuis la surface du sol jusqu’à 8 et même g pouces de profondeur. 2 0 De corriger la trop grande inégalité des distances qui se trouvent entre les ceps. 3 ° De corriger les défauts des précédentes provi- gnures. Il faut surtout renfoncer les mères des ceps qu’on n’aurait pas couchées assez profondément. En remuant la terre dans une si grande épaisseur, elle acquiert pour long-temps un volume plus considérable et garnit à une plus grande hauteur la tige des ceps. Un labour complet ameublit et fertilise la terre pour long-temps. Une vigne se ressent avantageusement de cette opération pendant huit ans et plus; enfin, le labour d’hiver est très propre à faire mourir les larves ou vers que produisent les urbecs qui sont alors cachés en terre. Pour assurer le succès de ce labour, il faut, ensuite laisser absolument la vigne en repos jusqu’à la fin de février ou même de mars, car rien ne s'oppose autant aux bons effets des labours que le piétinement qu’essuie la terre après les avoir reçus. Second moyen.—Le provignement des vieux ceps. — La vigne encore jeune ne doit pas être enfouie dans la terre pour servir au provignement; mais if faut au contraire tirer parti des ceps que l’âge a maltraités. Que le propriétaire, avant la vendange, fasse la visite de ses vignes, accompagné de son vigneron; ils verront de concert quelles sont les places où il conviendrait de provigner, et quels sont les ceps qu’on DU BON PLANT. 277 peul destiner à cet usage à celle époque, il est aisé d en connaître l’espèce, tant par le fruit que par la forme des feuilles. On marquera par une ligature les ceps qui ont trop peu de bois pour être provignés d’abord , mais dont l’espèce mérite cependant d’être conservée. Immédiatement avant de tailler la vigne, on fera la r echerche de tous les ceps marqués l’annce précédente ; °n en retranchera toutes les cornes ou branches, à 1 exception d’une seule qu’on taillera, en n’y laissant subsister qu’un bon bouton et le borgne. Lorsque la seve commencera à se mettre en mouvement, elle se Portera uniquement aux boutons laissés aux ceps et leur fera pousser des bois très forts qui auront toutes les qualités requises pour être destinés à la provignure. On pourra l'effectuer dès l’année suivante. Le troisième moyen est simple, facile et très analogue au précédent ; il consiste à mettre en terre pendant près d’un an les ceps dont on a besoin de conserver l espèce , mais dont les sarmens sont actuellement trop courts ou trop fragiles pour en faire des provins ordi- uaires. Pour leur faire pousser de bons bois, on en forme de légers provins d’attente, auxquels on donne le nom de provins en paquets ou de piémontaises . On débute par user des précautions préliminaires que nous avons indiquées dans le second moyen , relativement au choix des ceps et à la marque qu’il convient d'y attacher avant la vendange. Puis, le premier labour de l’année suivante étant achevé, on se hâte de coucher chacun de ces ceps dans une fosse, qu'il n’est point nécessaire de rendre bien large ni bien profonde elle 278 DE LA PROPAGATION l’est assez à huit pouces ou neuf tant seulement, excepté tout auprès de la tige du cep, parce que là il doit être libre et dégagé de terre jusqu’à la profondeur de ses racines-mères. Cela fait, on le couche dans la fosse, en lui laissant deux ou trois sarmens dont on dresse la pointe comme on le fait pour d’autres provins. Quelque courts que soient ces sarmens, ils peuvent très bien réussir. Il est très convenable, en les dressant, de les écarter l’un de l’autre autant que faire se peut, afin de favoriser la poussée des racines et leur séparation. Enfin, on remplit la fosse, et les ceps restent dans cet état jusqu’à l'époque du labour de l’année suivante. Dans cet intervalle ils s’enracinent, ils poussent de longs et forts sarmens propres à être couchés, contournés et dressés dans les fosses de provignure sans se rompre ni même éprouver aucun froissement dommageable. Mais il faut observer les précautions suivantes Il convient i° que ces ceps, mis en paquets, soient relevés et reprovignés à demeure avant le premier labour, sans quoi ils risquent d’être arrachés ou blessés par la houe avec laquelle il se fait. 2 0 Qu’ils ne soient levés et tirés de terre que l’un après l’autre, chacun au moment où l’on va creuser la fosse dans laquelle il doit être couché immédiatement après, afin que ses racines tendres et délicates ne soient pas altérées ou desséchées par le contact de l’air ou du froid. Ces racines doivent être étendues avec soin dans le fond de la fosse, où, pour aider à leur reprise, on aura préalablement mis une corbeillée de bon terreau. DU BON PLANT. 279 Cette manière de préparer les vieux ceps pour le provignement des vignes arides, présente, à mon avis, des avantages très précieux; entre autres i° Celui de repeupler une vigne sans en diminuer le produit, et même en l’augmentant, puisqu’on emploie de vieux ceps devenus à peu près infertiles. 2 0 La préparation des vieux ceps telle que je l’indique diminue considérablement les risques auxquels les ceps s °nt exposés par le provignement et donne une plus grande certitude de leur réussite. 3° Ces vieux ceps rapportent du fruit, déjà pendant tjuds sont couchés en paquets, beaucoup plus que si °n les eût laissés debout ; et la petite façon de les avoir couchés de la sorte se trouve ainsi plus que payée. 4 ° Si l’on adopte la proposition que je fais ici, de coucher en paquets les vieux ceps de bon plant, surtout dans nos vignes maigres et Jégères, que ce travail s °it surveillé et soigneusement exécuté, alors les choses changeront de face; on verra, d’une année à l’autre, qu'au lieu de diminuer, la fine loi prendra le dessus sur l’autre dans presque toutes nos vignes, dont les récoltés augmenteront en quantité, mais surtout en qualité. 5° Il arrive fréquemment qu’en taillant, une vigne qui aurait grand besoin d’être provignéc, on laisse subsister les bois ou sarmens d’un grand nombre de ceps, afin d’en faire des provignures au printemps. Mais comme à celle époque le temps est assez souvent très variable et par conséquent défavorable à celte opération, elle se trouve tellement retardée qu’enfin DE LA PROPAGATION 280 il faut renoncer à l’effectuer. Quels partis prend-on alors? De très mauvais pour l’ordinaire. Au lieu de coucher ces ceps en paquets, ce qui serait très utile et pourrait se faire en très peu de temps, on les taille, et la sève, alors en pleine activité, s’écoule rapidement par les plaies toutes fraîches de cette taille trop tardive ; ce qui épuise le cep et cause sa ruine. D’autres fois on prend un parti différent, mais aussi peu profitable que l’autre c’est de laisser aux sarmens toute leur longueur et de les lier à l’échalas , afin de leur donner la faculté de s’alonger encore et de pouvoir les employer au provignement de l’année suivante; c’est ce qu’on appelle ici laisser suranner les ceps; méthode vantée si mal à propos. Il est aisé de concevoir que le grand nombre de branches et de boutons à fruit dont de tels ceps se trouvent chargés, les épuisent infailliblement; ces longs bois, tant charges, ne peuvent donner de bons ceps. Réprouvons entièrement ces ceps surannés dans les vignes qu’on veut conserver; on pourrait l’admettre dans celles qu’on se propose d’arracher. Je terminerai ce petit mémoire par quelques observations essentielles. La vigne de fine loi devrait toujours être provignée de bonne heure, c'est-à-dire depuis la chute des feuilles jusqu en mars, avant le premier labour c’est encore un excellent moyen de donner de la force aux provins dans les terres maigres et légères et d’obtenir des ceps robustes. Je ne dois pas omettre ici une observation importante, et cependant assez généralement négligée c est que si l’on veut qu’une vigne en terre légère et DU BON PLANT. 281 en pente pousse des bois constamment propres à la provignure, il faut en rapprocher les ceps dans la proportion de leur force et les rajeunir souvent. Pour cet effet, il faut en provigner chaque année un nombre proportionné à celui qu’elle doit raisonnablement en contenir, et au nombre d’armées qu’ils peuvent y subsister dans leur valeur. Par exemple Un ouvrier de terre très légère, où les ceps sont à la distance de quinze pouces l’un de l’autre, contient 2,624 ce P s ! un ouvrier de terre moyenne, où ils sont distans de trente pouces, en contient 656 . Dans cette proportion, la vigne légère contiendrait quatre fois autant de ceps que la vigne moyenne; et comme dans celle-ci ils durent trois fois plus long-temps en valeur que dans la première, il en résulte que, pour entretenir la vigne légère, on doit y faire environ douze provins, lorsqu’un seul peut suffire dans la vigne où les ceps sont distans entre eux de trente pouces. Enfin, pour maintenir dans un état de prospérité les vignes en terre légère, qui sont en général nos vignes à bon vin, je conseille à tous les propriétaires d’y établir, et dans la partie la plus élevée, autant que cela se pourra, des creux murés, qu’ils rempliront d’un mélange de terre et de fumier ou d’autres substances analogues. Ce mélange forme, au bout de deux ou trois ans, un excellent terreau, dont on comprend qu’il faut toujours avoir en réserve une certaine quantité. f > Le vigneron aura soin d’en mettre une corbeille dans le fond de chaque fosse; je dis au fond, parce 282 DE LA PROPAGATION DU BON PLANT, que c’est là où doivent se former les bonnes racines des provins, et dès lors on aura toujours de bons bois propres à être provignés. Ce moyen est facile, peu dispendieux, et j’ose en garantir le succès. EXPÉRIENCE SUR LA PROPAGATION DE LA VIGNE PAR LE SEMIS, FAITE A LA ROCHETTE PAR M. DE ME U RO A. Le 11 avril 1826, j’ai planté, en serre chaude, dans trois pots d’une terre meuble et bien préparée, 5o grains de raisins blancs de l’année 1825 ils ont été arrosés trois fois avec de l’eau pure, et le g mai ils ont levé. Le i sr avril, j’avais planté en pleine terre des pépins de raisins blancs et noirs sans les arroser ils n’ont levé que le g mai. Au i er juillet 1826, j'avais 48 petites plantes de raisin fraîches et vertes les plus avancées, de 6 pouces de hauteur, ayant g feuilles déjà dentelées à une température de 28° dans la serre chaude. PROPAGATION DE LA VIGNE PAR LE SEMIS. 283 En pleine terre, j’avais 32 petites plantes, dont les plus hautes ont i •*/» pouces et 6 feuilles, moins avancées que celles en serre chaude. Au i er août, 21 plantes en pleine terre et à l’air les plus grandes ont 6 pouces de hauteur et 10 feuilles les plus petites de 2 à 4 pouces. Dans la serre chaude, au i* r août, 48 plantes, ayant 1 pied de hauteur, 12 feuilles et déjà quelques fourchettes. Au I er septembre, 18 plantes en pleine terre les plus hautes ont 1 pied 5 pouces; les autres de 4 à 8 pouces, des tiges fortes, rougeâtres, un peu ligneuses et les feuilles du plus beau vert foncé. En pots dans la serre, 48 plantes, dont les plus hautes ont 1 pied 3 pouces les plus grandes feuilles 4 pouces de longueur, moins vigoureuses, plus lisses et d’un verd plus clair que celles des plantes à l’air et en pleine terre. Comme elles commencent à s’étioler, je les ai ôtées de la serre. Au i er octobre, 16 plantes en pleine terre les plus hautes ont 18 à 19 pouces ; d’ailleurs fortes et vigoureuses. Le 9 avril 1827, mes petites plantes en pots ont été mises en pleine terre à côté de celles qui y étaient déjà elles sont fortes, ayant de bonnes racines; je lésai un peu coupées; elles commencent déjà à donner quelques signes de végétation ce sont de petits ceps en miniature qui se forment. Le I er juin, j’ai en tout 4 o ceps nains, plus ou moins avancés et vigoureux. PROPAGATION DE LA VIGNE 284 Le i er juillet, il se manifeste parmi eux un peu de brûlure les feuilles de quelques-uns jaunissent et sèchent. Le i er octobre, ils ont encore leurs feuilles. Le 11 décembre, par un beau jour, j’ai transplanté 26 petits ceps dans une terre meuble et bien préparée, au couchant, à i pied de distance les uns des autres, à 6 pouces de profondeur ils avaient de longues racines que j'ai coupées à leur extrémité. Le i er juin 1828, des ceps que j’avais transplantés, 22 ont réussi ils sont en général vigoureux, quoiqu'il y ait entre eux quelque différence; les plus forts sont ceux qui n’ont pas été dans la serre ils resteront dans le terrain qu’ils occupent jusqu’à la fin de l’expérience. Au i* r mai 1829, 21 de mes petits ceps commencent à pousser; deux seuls n’ont point de boutons le i 5 mai ils ont des feuilles le I er juillet j’ai effeuillé et attaché au I er septembre, 19 sont en bon état. Le I er mars i 83 o, j’ai encore mes 19 ceps, aucun n’ayant péri pendant cet hiver long et rigoureux; je les ai taillés et je commence à les traiter comme la vigne doit l’être. Le 5 mars i 83 i, ils ont été taillés. Le 29 février i 832 , taille de la vigne, verte et belle. Pendant les trois années suivantes, je n’ai fait aucune observation particulière; je n’étais qu’impatient. Enfin, en i 836 , quelques-uns de mes petits ceps ont porté du fruit pour la première fois des grains épars, petits, mais lisses, doux au goût et semblables, en miniature, à ceux dont ils proviennent point sauvages, comme on me le prédisait. PAR 1E SEMIS. 285 Chaque année dès lors ils ont donné des fruits progressivement plus gros, des grappes mieux formées, en plus grand nombre, et en 1842, sans avoir été pro- vignés, des raisins qu’on ne distingue plus des autres. Encore deux observations à ajouter à l'expérience du semis de la vigne i° Il ne faut point planter les grains enserre chaude; a une température de 28°, la végétation est forcée il y a un développement excessif des plantes; elles s’étiolent et ne viennent pas à bien. 2 0 II faut transplanter le moins possible les plantes déjà formées; elles languissent et s’enracinent mal. Aussi dès que celles que j’attends auront quelque consistance et qu’elles seront ligneuses, je les planterai, pour ne plus y toucher, dans le sol qu’elles doivent occuper. MÉMOIRE SUR LA CULTURE DES VIGNES DE LA COTE, PAR M. ANDRÉ BAUP, DE NYON, VISITEUR JURE. M. André Baup étant propriétaire, au territoire de Nyon, d’une vigne d’environ une pose, qu’il travaille de sa main, qui offre l’aspect d’une culture excessivement soignée et d’une forte végétation, et qui a produit annuellement le quadruple des parchets environnans les mieux situés; il a paru incontestable que les observations de ce cultivateur pouvaient être d’une grande utilité au pays, et elles font la matière du mémoire dont on donne ici la substance et qui a été discuté article par article, en présence de soixante vignerons, réunis à cet effet à la maison commune de Mont, le i4 février 1818. CULTURE DES VIGNES DE LA COTE. 287 DES TERRES ET DES PLANTS. Les vignes de plants communs, tels que la grosse rougeasse, devraient être arrachées et replantées en plant plus distingué et, s’il est possible, d’une seule feuille. Celui auquel les vignerons éclairés de la Vaux paraissent accorder la préférence est le fendant vert; le plant nommé la blanchetle, qui a été préféré longtemps, se couvre de grappes dans les premières années, mais vieillit rapidement, et finit, selon l’expression des vignerons de la Vaux, par ruiner le fils après avoir enrichi le père. Le fendant vert est exempt de ce reproche; le clos de Treytorrens, près de Cully, en est presque entièrement planté. DE LA PRÉPARATION DU TERRAIN POUR LES PLANTATIONS. Les minages doivent se faire en temps sec ; les meilleurs sont ceux qui se font en été; je conseille de couper les ceps avec la pioche entre deux terres l’année qui précédera la plantation, de planter des pommes de terre printanières sur ce labour abondamment fumé et cela de bonne heure, afin de pouvoir les arracher à la fin de juillet et faire le minage dans les journées chaudes d’août et de septembre. CULTURE DES VIGNES 288 La terre doit être relevée à une profondeur de deux pieds de roi, le fond du creux se piquer au fossoir et les rames des pommes de terre être placées sur cette légère culture, ainsi que toutes les substances végétales qui en seraient à portée et qui non seulement serviront d’engrais en se décomposant, mais tiendront la terre du minage légère et soulevée, et assureront pour l’année suivante la réussite des chapons. DES DIVERSES MANIERES DE PLANTER LES CHAPONS. La distance la plus avantageuse pour les plantations est, en bon terrain, de vingt-six pouces de roi pour la ligne montante, et de vingt-quatre pouces pour celle qui la croise. Dans les terres faibles ou légères, les ceps devenant moins gros et vieillissant plus tôt, vingt-quatre pouces sur vingt-deux me paraissent suffisans. La plantation au paufer se fait à quatorze ou quinze pouces de profondeur. L’époque de la plantation est déterminée par la poussée de la vigne; le moment est ordinairement plus ou moins rapproché du 2S avril ; tout autre travail doit alors céder la place à celui-ci; car cette époque, bien choisie, donnera aux chapons le temps de mûrir leurs poussées par les deux sèves; ils pourront ainsi résister aux gelées de l’hiver. Je préfère cependant à la méthode que je viens d’indiquer celle de planter les chapons coudés, leur réussite me paraît plus assurée; le vigneron qui voudra DE LA COTE. 289 provigner ne trouvera pas de racines avant le coude ; il aura de plus l'avantage de pouvoir planter dans un terrain miné depuis plusieurs années; si la terre du fond se durcit, celle de la surface s’ameublit et compense ce désavantage. Pour planter des chapons coudés, on ouvre des fossés de i 5 pouces de profondeur. Chaque chapon de 21 à 22 pouces, est enfoncé en terre de i4 pouces, coudé de 4 pouces et tourné par son coude vers le haut du terrain. SOINS ET CULTURE POUR LA PLANTATION PENDANT LES QUATRE PREMIERES ANNEES. Les chapons recevront deux ou trois légères cultures la première année. Dans les premiers jours du mois d’août, les chapons pourront être effeuillés avec, la serpette on retranchera les pousses du pied pour n’en conserver que deux à bonne hauteur 6 à 8 pouces; ' on pincera encore le bout des plus longues. Je ne saurais trop répéter que de fréquentes cultures sont nécessaires; la terre durcie et foulée a besoin d'être ouverte aux salutaires influences du soleil. La seconde année, vous ferez aux chapons deux tailles ou cornes à un bouton et le borgne chacune; vous retrancherez à la troisième année celle qui s’é- loi gne le plus de la hauteur que nous regardons comme la plus avantageuse pour fixer les têtes 7 pouces de France et taillerez la tête à deux ou trois cornes '9 CULTURE DES VIGNES 2 9 ° d’après la force du chapon et ainsi de suite pour les années suivantes, en suivant une progression lente mais constante. Les chapons doivent être fumés à la seconde ou troisième année. DES PROVINS ET DES ENTES. Il arrive souvent que les bois des souches ne sont pas assez longs pour atteindre toutes les places vacantes, vous ferez alors des doubles que vous pourrez, dès l’année suivante, distribuer où besoin sera. Quant aux ceps de mauvais plant, faites-leur un archet sarment courbé en cerceau ou de très longues cornes; usez-en de même envers les ceps quelconques trop âgés pour pouvoir être provignés; ne leur mettez point d’échalascelte dernière année; ôtez-leur, en les effeuillant, tous les brocs qui n’ont pas de fruit ou qui en .auraient trop pour pouvoir l’amener à maturité; pincez les autres à deux feuilles au-dessus de la grappe, vous concentrerez ainsi, au profit de ce dernier produit, la sève qui eût alimenté une végétation inutile. Là où la vigne serait peuplée de jeunes plants de mauvaise qualité, les entes sont un moyen économique d’amélioration trop négligé. Tout vigneron devrait de bonne heure prendre l'habitude d’enter et l’enseigner à ses enfans, afin de ne pas dépendre de ceux qui en font leur métier et font payer cher leurs services. 1E IA COTE. 2I L'abondance de sa sève fait craindre que l’ente 11 c dégénère aisément, c’est pourquoi plusieurs bons praticiens conseillent de provigner l’ente deux fois. Dans vos cultures, n’approchez le fossoir des entes qu’avec ménagement; parcourez vos vignes après la vendange, et déchaussez, avec un sarcloir, toutes les entes à la profondeur de 8 pouces; coupez alors plutôt qu’au printemps suivant toutes les petites racines qui se trouvent entre deux terres et les hausses pousses du sauvageon, vous recouvrirez ensuite de terre que vous rapprocherez avec soin. DES ENGRAIS ET DE IA MANIERE DE APPLIQUER. Transportez les fumiers dès l’automne et enfouissez- les par un léger labour ; la même année vous paiera de cette avance si les plantes peuvent profiler de l’engrais durant l’hiver; vous pourrez fumer périodiquement, chaque troisième ou quatrième année, le tiers ou le quart de vos vignes. Trois chars de fumier par pose de 4oo toises me paraissent une quantité suffisante. DE LA TAIIXE. io Il faut que le vigneron apprenne à connaître et enseigne à ses ouvriers à distinguer les divers plants pour charger chaque espèce selon son âge, sa qualité, sa vigueur. 292 CULTURE DES VIGNES i° La taille des provins doit être d’un bouton au- dessus de la longueur de la serpette; on leur retranchera, pour peu qu’ils soient faibles, tous les boutons du pied et surtout ceux qui sont entre deux terres, ne laissant subsister que les deux boutons supérieurs, mais si le provin est fort, on pourra lui laisser les trois ou quatre boutons d’en haut. 2 ° La sève se portant toujours au bouton le plus éloigné, on retranchera au provin de deux ans le bouton supérieur afin de fixer sa tête à la hauteur convenable de 6 à 8 pouces. Si le bouton qui correspond a la hauteur à laquelle il faut fixer la couronne, a poussé double, on en profitera pour tailler deux cornes à un bouton et le borgne chacune; on laissera de plus, pour peu que le cep ait de vigueur, un bouton dans le pied que j’appelle bouton de ressource , et qui a l’avantage d'augmenter le produit de l’année, et surtout de diviser la sève de manière à rendre moins à craindre les accidens causés par le vent. Ce bouton doit être entièrement supprimé et le pied bien nettoyé dès que la tête pourra recevoir trois cornes, ce qui doit arriver dès la troisième ou quatrième année. Le cep de plant commun, d une forte végétation de trois à quatre ans, se taillera à trois et quatre cornes; celui de cinq à six ans, à cinq cornes, toujours d’un bouton et le borgne. Ces règles seront modifiées suivant la vigueur apparente du cep elles ne seront surtout point appliquées au cep de bon plant qui donne du fruit, sans qu’il soit nécessaire de le charger et qu'il importe de ne pas faire vieillir avant le temps. DE LA COTE. Si un cep est trop élevé, le vigneron pourra quelquefois profiter d’un loup fausse pousse du pied pour y former une nouvelle tête à meilleure hauteur; il supprimera l'ancienne dès que l’autre sera établie. Pour relever un cep trop bas, il choisira le sarment le plus d’aplomb. C’est sur ce nouveau sujet qu’il fixera la tête. Je n’insisterai pas sur les inconvéniens des ceps dont la tête est trop élevée; ils sont connus, mais beaucoup de vignerons fixent les couronnes trop bas; la culture devient difficile quand le panier formé par les sarmens reliés repose par terre. On doit tailler sans incliner la serpette à la distance d’une ligne et demie à deux lignes du bouton; de cette manière le nouveau sarment s’étend jusque sur la cicatrice, la recouvre, et on ne voit pas l’année suivante, comme dans la taille trop éloignée du bouton, des cornes sèches et dures; mais il est plus important encore de ne pas tailler plus court, car alors les jeunes brocs ne trouveraient pas de quoi souder leurs jets et seraient d’autant plus exposés à être enlevés par la violence du vent. DES LABOURS. Il faut, dans le premier labour, éviter de prendre de trop grosses mottes; il faut aussi les retourner avec soin et ne pas se contenter de changer la terre de place. Il importe, en faisant ce travail, de redresser tous les jeunes ceps, de manière à ce que leur sommet soit plutôt incliné vers le haut du lerrain. CULTURE DES VIGNES 2 94 Vous planterez l’échalas au-dessus du cep, là où le sol n’est pas trop en pente, vous ne le serrerez pas contre sa couronne pour ne pas faire tomber les boutons par ce frottement; l’écbalas doit être à peu près d’aplomb, afin que les jeunes pousses puissent y être attachées sans qu’on risque de les rompre. Le travail important d’exherber se fera immédiatement après la pluie. DES EFFEUILLES. C Que les vignerons fassent, avec leurs ouvriers, huit jours avant l’époque de l'effeuille, une revue de leurs vignes, afin d’abattre les fausses pousses qui partent du pied des ceps, puis pour changer les échalas en donnant les plus longs aux ceps les plus vigoureux; on pourra, par ce moyen, allonger les sarmens des ceps qui doivent être provignés, ils racourciront les pousses les plus exposées à être enlevées par la violence du vent en les pinçant au bout. Non-seulement ils les préserveront par ce soin, mais la sève qui se portait avec trop d’abondance sur ces gros brocs, se trouvant ainsi arrêtée, se répandra sur les plus faibles, les allongera et rendra le travail de relever plus facile. Le vigneron usera surtout de cette précaution pour les provins avant que l’orage les ait maillés; il assujettira sur un chevalet de deux fragmens d’échalas les pousses horizontales et les pincera à deux feuilles au- dessus de la grappe. ;u DE EA COTE. 2g5 Je recommande à chaque vigneron de surveiller attentivement ses effeuilleuses, de voir à ce qu elles n’ôtent pas des feuilles aux pousses près de la tête, afin de ne pas endommager les boutons qui doivent servir à la corne de l’année suivante, d’éviter ainsi que la fuine et la rouille ne s’attachent aux grappes; elles ne laisseront que quatre ou cinq sarmens par cep de toute leur longueur. Ne les engagez que sous la condition de relever en deux tournées. Elles recommenceront là où elles avaient commencé et raccourciront ce qui aurait repoussé depuis leur premier travail. La floraison a ordinairement lieu entre la seconde relevée et les retenues; la vigne ne doit pas être inquiétée pendant cette grande œuvre, mais les retenues se faire immédiatement après. Le vigneron précédera les effeuilleuses dans la seconde retenue; il choisira alors les ceps de bon plant qui doivent être provignés, leur conservera une longueur suffisante, c’est-à-dire de trois pieds à trois pieds et demi; quant aux ceps de mauvais plants trop vieux pour les conserver, il faut les rogner au-dessus du premier lien, afin qu'on ne fasse pas la méprise assez commune de les provigner. A la Vaux, la retenue est moins allongée qu’à la Côte, parce qu’on y provigne moins, et à l’exception des souches destinées à l’être, on rogne les sarmens au- dessus du premier lien, ce qui économise la paille, fait jouir les raisins de plus de soleil, tourne à leur profit la vigueur de la végétation, et renforce la plante de tout ce qui lui est retranché. 296 CULTURE DES VIGNES DE LA COTE. DU PARTI A TIRER DES MAUVAISES VIGNES AVANT DE MINER. Il faut les tailler en ruine avant le i5 de mars et leur supprimer les échalas, abattre en effeuillant toutes les pousses sans raisins, pincer les autres à deux feuilles de distance de la grappe et les tenir durant l’été à cette longueur. Une vigne encore vigoureuse peut être taillée de cette manière deux ans de suite, et donner aiusi une augmentation de produit égale à celui de quatre années nécessaires pour l’éducation d’une plantée nouvelle; mais si la vigne était amaigrie, il faudrait fumer de manière à augmenter le produit de l’année et à assurer, en fertilisant la couche inférieure du terrain , le succès des chapons qui doivent remplacer l'ancienne vigne. NOTICES SUR LA CULTURE DE LA VIGNE 3SÎ La culture de la vigne en Allemagne a été traitée d'une manière complète par M. de Babo, dans son Manuel publié en 1842 et que l’on considère comme un ouvrage classique. En outre, une société, composée de propriétaires de vignes des diverses contrées de l'Allemagne, se réunit une fois chaque année, à tour de rôle, dans une des principales villes des pays de vignobles, pour discuter toutes les questions qui se rapportent à la culture de la vigne et à la fabrication des vins, et elle fait publier un rendu-compte de ce qui a été traité dans ses assemblées. C’est là où l’on a puisé les notices suivantes CULTURE DE LA VIGNE 298 La culture de la vigne en Allemagne s’étend du 48 e au 52 e degré, et il a fallu toute la persévérance et l’in" dustrie allemande pour que la vigne pût être encore cultivée sous le 53 e degré. Les anciens avaient déjà observé que dans les contrées du Nord toutes les bonnes espèces sont des espèces à petits grains, et les vignes d'AUemague confirment en plein cette observation. Entre toutes les espèces allemandes, c’est le Risüng que l’on place généralement au premier rang. Ce plant produit les vins les plus distingués et les plus chers de la vallée du Rhin. Mais on a remarqué que lorsqu’on le transporte dans des climats plus chauds, il perd les qualités qui le distinguent. Ses raisins ont peu de jus comparativement à ceux d’autres espèces; mais il donne toutes les années et est peu sensible à la fleur. En général, dans les vignobles qui peuvent produire des vins de prix, ce sont ceux là que l’on cherche à obtenir; mais ailleurs on vise à obtenir une grande quantité avec la meilleure qualité possible plutôt que l’inverse. = 1; On évalue le produit moyen des vignes du Rhin à un litre par mètre quarré, ce qui fait 200 pots par ouvrier neuchâtelois., , ! n Les vins du Rhin sont renommés par leur bouquet, et on est d’accord qu’une terre argileuse mêlée de cailloux est celle qui exerce à cet égard l’influence la plus active et la plus favorable. Le bouquet tient aussi cependant à certaines espèces de vigne. Dans le Rheingau, que l’on peut envisager comme le siège principal de la culture de la vigne dans le nord et qui produit les vins les plus fins et les plus chers, EN ALLEMAGNE. 299 on ne croit pas à la possibilité d’avoir un vignoble productif sans fumiers animaux. Le vignoble du duc de Nassau, nommé le Steinberg, est fumé tous les trois ans mille pieds cubes de vieux fumier par arpent ; le Joharmisberg du prince de Metternich est aussi fumé tous les trois ans. Le vignoble de Rudesheim tous les quatre ou cinq ans. On estime que mieux un vignoble est situé et plus on peut fumer sans que la qualité du vin en soit moins distinguée; mais dans les vignobles mal situés on doit au contraire peu fumer afin d’obtenir une bonne qualité. C’est en affaiblissant la végétation qu’on obtient une maturité artificielle. Indépendamment des qualités propres au fumier, c’est une opinion reçue, qu’un vignoble qui durerait vingt-cinq ans, s’il n’était pas fumé, en durera quarante s’il est fumé tous les trois ans ; enfin on considère le fumier, quand il est employé en grande quantité, comme un moyen de remédier aux défauts de la plupart des terrains, parce qu’il ameublit et réchauffe la terre forte et argileuse, et que, d'un autre côté, par sa propriété d’attirer l’humidité de l’air, il corrige la trop grande sécheresse des terres sablonneuses et calcaires Des trois manières de planter une vigne par chapons ou par plants enracinés d’un an ou de deux ans, chacune a ses partisans qui citent des expériences en faveur de leur opinion. CULTURE DE LA VIGNE 3oo Un propriétaire de Randersacker qui a iraîté expressément question, conclut en faveur des plants enracinés. Ceux d’un an, pourvus de bons bourgeons et de beaucoup de racines, donnent, dit-il, à la cinquième année, une récolte entière. Comparés aux chapons, ils font gagner une demi-récolte. Après deux ans de pépinière, les plants enracinés sont plus parfaits et en bourgeons et en racines qu’a- près un an. A la quatrième annçe ils donnent demi- récolte, et à la cinquième récolte entière. Comparés aux chapons, ils font gagner une récolte entière avantage qui compense le moindre prix des chapons. Cependant c’est une opinion commune que les chapons donnent des ceps plus forts que le plant enraciné. Voici comme on l’explique. Les chapons plantés dans la vigne même étant en général moins bien abrités, moins bien cultivés et dans un sol moins favorable que ceux des pépinières, les ceps qui résistent doivent être d’une nature plus forte, tandis que toutes les plantes faibles qui auraient péri dans une vigne sont sauvées dans une pépinière. Jusqu’après la Saint-Jean on peut planter des chapons , pourvu qu’on ménage leurs bourgeons. Aussi dans les nouvelles plantations il faut remplacer aussitôt ceux qui languissent ou qui n’ont pas repris, attendu que les chapons plantés l'année d’après demeurent plus ou moins arriérés. En plantant sur des terrains en pente, on ne doit pas se régler sur la pente, mais aligner les ceps sur la ligne du midi, parce que de la sorte le soleil agit mieux EN AXXEMAGNE. 3or sur le sol en même temps que les raisins sont abrités par les feuilles contre l’ardeur de ses rayons au milieu du jour. C'est une règle à observer dans tous les genres de culture de la vigne, de soigner le développement des racines, de manière à ce qu elles suffisent à la nourriture des parties supérieures du cep. Voilà pourquoi là où les couches inférieures sont peu fertiles, et dans les vieilles vignes, le provignage périodique est très avantageux. Par ce moyen on procure au cep un plus grand développement des racines dans la couche supérieure du sol. Parmi les méthodes de culture suivies en Allemagne, il y en a deux qui présentent un caractère plus saillant, et qui ont cela de commun que l’on se passe d’échalas dans l’une comme dans l’autre. L’une s’appelle Bockschnit , l’autre , la méthode de Madame Leonhard. Dans la culture en Bockschnit, on a des ceps nains dont la tête est près de terre, le milieu vide, et qui portent quatre ou cinq bois de 2 ' /> à 3 pieds de hauteur, prenant naissance à la circonférence de la tête, et rapprochés à leur extrémité supérieure, où ils sont attachés ensemble avec de la paille. Cette vigne sans échalas ressemble, dit M. Brenner, au tapis vert d’une prairie. On assure que cette culture a pris naissance dans un lieu situé entre Oppenheim et Nierslein , nommé Bechtheim. Durant la guerre, un corps de troupes ayant séjourné dans cette contrée où les bois sont rares, y brûla tous les échalas, et la nécessité de s’en CULTURE DE EA VIGNE 3o2 passer les années suivantes, fit adopter la culture en Bockschnit. Les avantages de cette méthode sont l’économie des échalas et d’une partie de la main-d’œuvre, car, à la réserve des labours, les travaux du vigneron se bornent à ces deux saisons, en mars tailler la vigne, en juillet, huit ou quinze jours après la fleur, relever les bois traînant sur le sol, et les réunir en paquet avec de la paille. Cette culture, qui convient surtout pour les terres légères et les plants qui ont peu de vigueur, a encore un avantage particulier, c’est de procurer de meilleur vin, parce que les raisins étant très près de terre, fleurissent et mûrissent plus tôt. Le risling se cultive très bien en Bockschnit, parce qu’il est de sa nature un plant nain, et que pourvu qu’il ne soit pas cultivé dans un terrain gras, ses bourgeons, naturellement fermes, se soutiennent d’eux- mêmes et sont moins facilement abattus par le vent, aussi peut-on le traiter parfaitement d’après la méthode de Madame Leonhard dont il va être question. LA ROGNURE AVANT LA FLEUR, D’APRES LA METHODE DE MADAME LEONHARD. Celle opéralion, qui consiste à rogner la vigne avant ou pendant la fleur, à deux ou trois yeux au dessus de la grappe la plus haute, et qui, jusques ici, n’est pas aussi générale qu'elle mériterait de l’être, est de EN ALLEMAGNE, 3o3 nature à opérer une révolution complète dans la culture de la vigne. C’est à feue Mme Leonhard , de Mannheim, qu’appartient l’honneur d’avoir attiré sur celle opération l’attention publique, et de l’avoir essayée en grand et avec succès. D’après son opinion, cette rognure précoce a pour effet de faire pousser de bonne heure les jets latéraux, et par leur développement parfait, de rendre aussi plus parfaite la formation des yeux du bois principal, desquels dépend la fertilité de l’année suivante. Aussi ces jets doivent être conservés avec soin. Dans les vignes cultivées de la sorte, la fleur s’ouvre plus tôt, elle passe plus vite et on obtient des raisins plus abondans, plus beaux, plus parfaits. Cette opération convient particulièrement dans les terrains chauds et légers, et sur des plantes pas trop vigoureuses. On a expliqué cet effet par la marche de la végétation. 11 paraît que par la rognure des bourgeons au milieu de leur développement, la sève qui monte du sol se trouvant arrêtée, se reporte aux boutons inférieurs qui ont été conservés, et en étendant leurs vaisseaux , prépare la fertilité de l’année suivante. Car cette fertilité dépend de l’état où se trouvent, à l’époque où le mouvement de la sève cesse, les boutons destinés à porter du fruit, et elle sera plus ou moins grande, suivant que les vaisseaux intérieurs de ces boutons auront atteint leur perfection, de manière à pousser des jets assez forts pour donner du fruit, et cependant pas tellement vigoureux que la production des feuilles prédomine et que le raisin coule. Cette 3o4 CULTURE DE LA VIGNE EN ALLEMAGNE, sève redescendante produit un second effet, celui de fortifier ce qui reste du bois, et c’est ainsi que la rognure le rend propre à porter des raisins, sans que les ceps aient besoin d’appui. Par ce moyen, à la réserve des ceps qui doivent être provignés, et dont par conséquent on ne rogne pas les bois, les vieux vignobles de ceps à bras n’ont plus besoin d’échalas, et les jeunes n’en ont besoin que jusques à ce que ce tronc ait pris une force suffisante. Enfin, la rognure abrège et simplifie extrêmement la culture. On n'a plus besoin d’attacher la vigne, et les jets latéraux qui poussent tôt après que les bois ont été raccourcis, s’étendent autour du cep et protègent les jeunes raisins contre l’ardeur du soleil et contre la grêle; sous ce feuillage peu épais, ils ont toujours assez de lumière et d’air pour se développer, et lorsqu’ils ont grossi il n’y a plus rien à faire qu’à raccourcir ces jets latéraux en évitant de les abattre. Le moment de la rognure est celui qui précède la fleur. On le fait aussi sans inconvénient durant la fleur. Un soleil chaud n’est pas un obstacle. Comme les bourgeons poussent avec plus ou moins de rapidité, on recommence plusieurs fois l’opération. Si l’on attend trop tard, la vigne ne pousse que de faibles jets latéraux. Siaprès le processus de séduction, que les choses se passent bien et qu’une belle complicité est entrain d’apparaître, un homme refuse de s’engager alors il est indispensable de prendre du recul sur la situation. Il n’est pas possible d’envisager une relation amoureuse épanouissante avec ce type de comportement. Nous sommes à une soirée. Il y a ce beau brun qui nous plaît. On l’appellera Emilio. Il nous envoie quelques rares signes d’intérêts. Plus rares que ceux envoyés par Gontran, qui se colle à nous. Nous connaissons la chanson, Emilion ne nous aura toujours pas acceptées comme amies Facebook, quand Gontran nous aura envoyé une quinzaine de messages. Comment se fait-il que nous plaisions autant à Gontran dont vous n’avez strictement rien à faire alors que nous laissons complètement indifférent Emilio ? Marre ! Plus nous fuyons un homme, plus il s’accroche à nous. Pourquoi est-il à ce point pot de colle ? Notre conversation est plus légère Avec Gontran nous ne réfléchissons pas à ce que nous devons dire. Notre conversation roule naturellement. Nous racontons ce qui nous passe par la tête. Même si c’est nul. Même si nos blagues sont douteuses… On s’en fout, quoi qu’on dise, Gontran nous dévore des yeux. Nous séduisons pour le plaisir OK, nous voulons bien l’admettre, nous sommes un peu entrées dans un jeu de séduction avec Gontran. Puis crotte !ça fait du bien un admirateur ! OUI, on a sexualisé légèrement OUI, on a kinoté mais comme un frère OUI, on a tenu ses regards par provocation. C’était simplement par jeu ! Et, c’est justement ce qu’il trouve sexy nous ne lui mettons pas la pression. Nous n’attendons rien de lui Comme il est sympa, Gontran, nous en ferions bien notre meilleur ami. Mais s’il ne répond pas à un de nos SMS ou au téléphone, nous nous en moquons. Il doit être occupé, pas de quoi en faire une histoire personnelle. En résumé. Pour Gontran, nous ne sommes pas acquises. Nous sommes même sacrement difficile à séduire. C’est pour cela qu’il nous trouve aussi attirantes. Et, en le rejetant, c’est comme si nous lui disions Je vaux mieux que toi ». Nous augmentons notre valeur à ses yeux, mais aussi aux nôtres. Avec un tel comportement, il part directement pour la case OI. Que nous couchions avec ou non, d’ailleurs. Ce qui fait fuir les hommes Emilio, en revanche, nous fait tourner en bourrique. OK, il a accepté notre demande FB. OK, il nous a dragouillées. Alors pourquoi est-ce si difficile d’aller boire un verre avec lui ? Nous ne le demandons pas en mariage, tout de même ! Nous essayons toujours de rentrer en contact avec lui Par texto, téléphone ou Facebook, nous trouvons toujours un prétexte pour lui parler. S’il ne répond pas à plusieurs de nos textos, nous nous inquiétons. Peut-être a-t-il eu un accident ? Mouai. Peut-être a-t-il perdu son portable. ? Peu convaincant Pauvre Loulou, il faut ABSOLUMENT qu’on lui envoie un troisième message pour lui dire qu’on s’inquiète pour lui. Et hop, une bonne excuse pour le harceler. Il ne peut pas nous laisser dans cet état ! Penses-tu. Quand il répondra enfin, nous lui reprocherons son absence. C’est LOGIQUE que nous soyons en colère. Oui.. Mais, nous réalisons que cette colère témoigne de notre intérêt. Oui.. Emilio reçoit quelques minutes après un texto d’excuses. Hum..FAIL ? Nous nous projetons Bien sûr, nous ne lui parlons pas de mariage et d’enfants. Mais, nous espérons tout de même construire quelque chose de sérieux. Donc, nous refusons qu’il nous prenne pour ce que nous ne sommes pas ! Nous lui montrons notre sensibilité et notre sérieux, notamment en nous perdant dangereusement sur le domaine sentimental. Nos conversations deviennent étranges. Notre peur du râteau est palpable. Emilio n’est pas forcément à l’aise avec vous. Tu m’étonnes. Il sent que nous attendons beaucoup de lui, même si nous démentons. Nous lui trouvons des excuses S’il est distant, c’est qu’il sort d’une rupture douloureuse. S’il ne répond pas, c’est qu’il travaille beaucoup. S’il est un peu froid avec nous, c’est qu’il lui faut du temps pour ouvrir sa carapace. Bref, il suffit qu’il fasse un pas vers nous, pour que nous oubliions aussitôt toutes nos anciennes rancœurs. Nous désirons simplement » le voir afin de lui montrer quelle femme nous sommes réellement. S’il nous laisse une chance, nous lui plairons assurément. Nous saurons inverser la tendance. Ça a bien marché avec Gontran ! En résumé Nous avons un comportement NEEDY. Autrement dit, nous sommes en demande et lui dispose de nous comme il désire si seulement c’était sexuel.. Même si nous essayons d’être discrètes dans les signes d’attentions envoyés, Emilio sent que nous sommes acquises à sa cause. Nous semblons faciles à séduire, donc Emilio nous accordera peu de valeur. Il préfèrera une autre femme. Plus détachée. Et deviendra, au final, le Gontran de celle-ci. On est toujours le Gontran de quelqu’un. Ce qui nous attire chez les hommes ou pas Pour les hommes, c’est pareil. Plus nous lui plairons, plus il aura un comportement needy et il grillera ses chances avec nous. En étant trop accessible, il perdra de sa valeur à nos yeux. C’est pour cette raison que nous sommes généralement attirées par les hommes avec qui nous n’avons aucune chance. Leur détachement nous plaît. C’est sexy, un homme qui ne s’humilie pas pour nous. Pour justifier notre désir, nous parlons d’amour et de sentiments, alors que nous voulons simplement le posséder », prendre l’ascendant. Car gagner le jeu de la séduction contre cet homme qui nous impressionne est valorisant. Il deviendrait needy que nous n’en voudrions plus. Nous nous montons le bourrichon. Notre intérêt est de plus actes désespérés, humiliants, needy commencent. Nous passons pour des hystériques en mal d’amour. Lui se rétracte, gagnant en valeur, massacrant notre Ego. Pour réparer cette estime mise à mal, nous ne voyons qu’une solution continuer le combat sous prétexte d’Amour et vaincre. En nous entêtant, nous sombrons dans l’OI. Il faudra pas mal de temps pour tourner la page. Comment attirer des hommes qui me plaisent ? Nous l’avons compris, la séduction fonctionne au Fuis-moi, je te suis ». Pour plaire, il faut conserver l’attitude que nous avons avec Gontran, avec Emilio. En gros, ne pas se mettre la pression, ne pas faire de la séduction une histoire personnelle. Bien sûr, ça passe par un travail sur la confiance en soi, notamment en ses capacités à plaire. Pour ça, pas de secret le terrain. Plus vous séduirez, plus vous gagnerez en aisance et moins vous vous laisserez impressionner par un homme à haute valeur ». Lui plaire ou non, ne changera rien sur votre estime. Vous savez ce que vous valez. La drague se dénoue de l’Ego pour devenir le jeu qu’elle aurait toujours du être. Quant à l’Amour, vous verrez bien, avec le temps, si LUI mérite vos sentiments. Et vous, avez-vous déjà réussi à inverser la tendance avec un homme ? Avez-vous déjà été needy ? Anashka, Needy sous tranquillisant.
Vousne pouvez pas l’empêcher, les hommes plus jeunes seront attirés par vous. Le simple fait que vous soyez plus âgée qu’ils ne le pensaient mais que vous ayez l’air si jeune les laisse intrigués par vous. Ils sont également fascinés par le fait que vous ayez toujours l’air aussi bien que vous le faites.

Cette vidéo vous a-t-elle été utile ? Partagez-la avec vos amis! Annonces de Alexandre Cormont Description de la vidéo Comment faire s’engager un homme ? Comment contrôler sa vie amoureuse ? Si après le processus de séduction, que les choses se passent bien et qu’une belle complicité est entrain d’apparaître, un homme refuse de s’engager alors il est indispensable de prendre du recul sur la situation. Il n’est pas possible d’envisager une relation amoureuse épanouissante avec ce type de comportement. Lorsque la relation est déséquilibrée dès le départ, il y’a de grandes chances que cela débouche sur de la dépendance affective. Pour prendre confiance en soi et pouvoir contrôler ses émotions, un changement de rapport de force est nécessaire et cela commence par ne plus faire le premier pas. Un homme indécis est un homme qui prend sa partenaire pour le pousser à s’engager il faut replacer sa propre vie comme priorité première. C’est à lui de séduire et d’être force de proposition. Dans une vie amoureuse, il est parfois nécessaire de réaliser des actions contre intuitive pour comprendre les hommes. Seul un travail sur soi sous forme de développement personnel peut modifier un schéma négatif pré-établi car la peur de l’abandon et le besoin affectif nuisent à l’épanouissement personnel. Pour aller plus loin, inscrivez-vous à ma prochaine conférence en ligne sur les relations amoureuses. 📌 Pour aller plus loin La formation complète pour séduire un homme et le garder ![/pin[ Alexandre Cormont Votre conseiller sentimental pour sauver son couple

Ըсновс аፍωВ ужом
Уξሄծωχоձա ጆΛики чըдօбо еքι
Բуቆиጊэ у окунУщи кижիδуፅоթа
Ιպαреш уц эኑеኪዦмулЛևбузадխнт ζушէձ
Ипеփዊ итвεдոхωወ угУզеքիς текαзепруд
Κахадослու моχօцոУቪ еժοբобифе
Pourquoije n'attire que des hommes qui ne veulent pas s'engager ?
J’entends beaucoup de femmes avec les mêmes plaintes Je suis seule depuis un moment », Je ne trouve personne de sérieux , Je n’attire que les hommes qui ne veulent pas s’engager » , personne ne recherche quelque chose de sérieux » et je me trompe toujours dans une relation ». Les affaires de cœur sont vraiment très compliquées quand rien ne se passe bien. D’autant plus quand on est seul/e ou qu’on ne trouve pas de partenaire pour avoir une relation stable avec un avenir commun, comme se marier ou vivre ensemble. Annonce Et quand il s’agit d’une femme qui approche de la trentaine, il semble qu’être seule, ou sans petit ami », soit une véritable catastrophe ou une chose négative. À ce stade, certaines jeunes femmes, ou plutôt les femmes, commencent à se reprocher de ne pas être avec quelqu’un et pensent avoir raté quelque chose. Elles cherchent sans succès des explications et des théories sur le célibat, et elles se reprochent d’être seules, elles croient parfois que la solitude est leur Karma et qu’elles mourront seules. Annonce Notre esprit conspire en notre faveur, si nous y croyons » Pour aggraver la situation de désespoir amoureux, il y a cette tante ou cette amie qui ne parle que pour briser encore un peu plus la fragile estime de soi des filles, avec des questions sur pourquoi elle est seule, quand elle va se marier et donne trop de conseils pour avoir plus de chances en amour. Et en plus, parfois derrière leur dos les gens étiquettent les femmes avec des adjectifs négatifs catherinette, vieille fille, malchanceuse en amour… et ainsi de suite. Quelle énergie négative ! Mettez tout cela ensemble dans la tête d’une femme et regardez le chaos se former. Annonce Puis, en désespoir de cause, la fille trouve une solution infaillible, elle peut ne plus avoir de limites. Son schéma mental s’effondre. Avec l’exigence du futur petit ami », elle acceptera toute personne qui peut théoriquement la rendre heureuse en amour. Elle aura certainement juste plus de maux de tête. Dans ce modèle de désespoir, elle ne fera surtout qu’attirer les ennuis, des hommes douteux, voire des escrocs. Vous serez sûrement trompée par un faux profil et vous serez trompée par la promesse d’un bonheur impossible. Quand une personne arrive à ce point de folie et de désespoir de trouver l’amour, c’est qu’il est temps de tout arrêter et de se respecter. Respectez-vous en tant que personne, soyez intelligente, soyez émotive et une femme qui veut vraiment aimer et être aimée. Elle ne sera heureuse en amour que lorsqu’elle se débarrassera de la peur d’être seule et commencera à croire qu’elle mérite vraiment un bel amour. Elle devra commencer à penser et à croire qu’elle mérite une RSS, c’est-à-dire une Relation Sérieuse et Saine ». Une relation amoureuse agréable et positive. Vous devez changer votre vibration avec l’amour. Ce n’est pas facile. Mais, c’est possible. Notre esprit conspire en notre faveur, si nous y croyons. Pour vous aider au processus de changement, voici quelques affirmations positives pour attirer le véritable amour Annonce -De temps en temps, je demande à ceux que j’aime Comment puis-je t’aimer encore plus ?Je choisis de regarder le monde et les autres avec les yeux de l’amour. J’aime ce que je vois. -L’amour arrive! Je me libère du besoin désespéré de trouver l’amour et m’ouvre à lui pour le trouver au bon moment. L’amour est à chaque coin de rue et la joie est présente dans tout mon monde. -Je suis venue au monde pour apprendre à m’aimer davantage et à partager cet amour avec ceux qui m’entourent. -Mon partenaire est l’amour de ma vie. Nous nous adorons. Toutes les images / Pixabay -La vie est très simple. Je récupère ce que je donne. Aujourd’hui, j’ai choisi de donner de l’amour. -Je me réjouis de l’amour que je trouve chaque jour. -Ça fait du bien de se regarder dans le miroir et de se dire Je t’aime vraiment. Je mérite l’amour, la romance, la joie et toutes les bonnes choses que la vie a à m’offrir en ce moment. -L’amour est puissant – le vôtre et le mien. L’amour apporte la paix sur Terre. L’amour est la meilleure chose qui soit ! -Je suis entourée d’amour. Tout va bien dans ma vie. -J’attire l’amour et la romance dans ma vie et je les reçois maintenant. -Mon cœur est ouvert. Je parle avec des mots d’amour. -J’ai un partenaire merveilleux et nous sommes tous les deux heureux et en paix. -Au centre même de mon être se trouve une source infinie d’amour. -J’ai une relation joyeuse et profonde avec une personne qui m’aime vraiment. -Mon cœur est plein d’amour et je sais que l’amour ouvre toutes les portes. -Je suis une belle personne et tout le monde m’aime. L’amour m’accueille partout où je vais. -Je suis en sécurité dans toutes mes relations; Je donne et reçois beaucoup d’amour. -Je n’attire que les relations saines. Les gens me traitent toujours bien. -Merci pour tout l’amour dans ma vie. Je trouve l’amour partout. -Des relations solides et aimantes illuminent ma vie.
Pourquoiles hommes ne veulent plus s'engager ? Voila tout est dans la question. Je m'abstiens d'un exemple de ma vie vu
a 38 ans , je suis célibataire depuis 02 je remarque qu'inconsciement ou pas , je tombe toujours amoureuse d'hommes innaccessibles soit des hommes mariés , qui en général entre 48 / 58 ans sont déja casés tranche d'ages pour lesquels je suis attirée ou bien , ce sont des hommes qui ne veulent pas s'engager et a ce moment la me font passer en second plan comme " mon " ex , pour lequel je passais apres sa voiture et sa mere tout comme l'homme actuel que " j'attends " depuis 3 ans , auquel ses projets maison et prof . passent avant moi est ce que je m'interdis d'etre aimée par un homme ??est ce que j'ai été une chaudasse dans mes vies précédentes pour vivre ajd comme une nonne ???est ce que j'ai péché ???en attendant , je suis en incroyable mal d'amour , d'affection , d'écoute , de présence de la part d'un homme !!!!je paye quoi dans cette vie ?? !!!!!!je pensais qu'apres 9 ans d'enfer avec mon" ex " au point de me déclencher un cancer pour en finir avec la vie , une procédure de divorce ma vie changerait pour n'etre qu'un beau cadeau !!!!!!!heureusement , ma vie de maman me comble avec mon fistoon de 6 ans et malgré etre en micro chimio jusqu'en 2010 avec des examens de santé au top il me manque ce qui comble mon équilibre avec mon role de maman ma vie de femme !!!!juste une envie d'écrire , de me confier joe Votre navigateur ne peut pas afficher ce tag vidéo. Parce que tu ne fais pas ce qu'il faut pourC'est à dire que tu devrais tout de suite mettre de côté les coups foireux, du genre hommes mariés, workaholics, l'impression que tu as trop tendance à t'accrocher à une mauvaise pioche, plutôt que de passer tout de suite au hommes prêts à s'engager après quelques années de fréquentation, ça existe, mais il faut sortir avec eux, et ne pas perdre son temps avec les cas désesperés. 2 - J'aime En réponse à kinane_1362544 Parce que tu ne fais pas ce qu'il faut pourC'est à dire que tu devrais tout de suite mettre de côté les coups foireux, du genre hommes mariés, workaholics, l'impression que tu as trop tendance à t'accrocher à une mauvaise pioche, plutôt que de passer tout de suite au hommes prêts à s'engager après quelques années de fréquentation, ça existe, mais il faut sortir avec eux, et ne pas perdre son temps avec les cas , maisj'ai découvert pour la 1 ere fois qu'on peut etre maitre de son corps mais pas de ses sentiments il faut savoir , mm si je suis attirée par des hommes pris , je n'ais en aucun cas jamais commencé et poursuivie une relation avec des hommes aux statuts d'hommes mariés je les fuis malgré que mon coeur en soit émenté ortho ?? justement , cet homme que " j'attends " est different des autres hommes avec lesquels j'ai été entourée , cotoyée , c'est a dire des laches , des soumis , aucun caractere ni force de caractere , tres immatures , irresponsables alors que celui ci est tout le contraire tres mature , tres responsable , c'est un battant , qq qui veut qq qq chose de savie et qui croit en luije ne reproduis plus le schéma du passé mis a part encore pour les desesperes J'aime En réponse à massa_1465702 Ok , maisj'ai découvert pour la 1 ere fois qu'on peut etre maitre de son corps mais pas de ses sentiments il faut savoir , mm si je suis attirée par des hommes pris , je n'ais en aucun cas jamais commencé et poursuivie une relation avec des hommes aux statuts d'hommes mariés je les fuis malgré que mon coeur en soit émenté ortho ?? justement , cet homme que " j'attends " est different des autres hommes avec lesquels j'ai été entourée , cotoyée , c'est a dire des laches , des soumis , aucun caractere ni force de caractere , tres immatures , irresponsables alors que celui ci est tout le contraire tres mature , tres responsable , c'est un battant , qq qui veut qq qq chose de savie et qui croit en luije ne reproduis plus le schéma du passé mis a part encore pour les desesperes HummEt quand tu dis que tu attends cet homme, pourquoi est-ce que tu l'attends? Il est sensé déménager? Changer de profession? J'aime Ou peut êtrele contraire , il y a des gens tellement envieuses d'avoir quelqu'un à ses côtés que l'on prend n'importe qui et c'est après que l'on se rend compte 1 - J'aime En réponse à kinane_1362544 HummEt quand tu dis que tu attends cet homme, pourquoi est-ce que tu l'attends? Il est sensé déménager? Changer de profession?********* stakh ********"j'attends " cet homme sans l'attendre c'est a dire , que je continue a vivre ma vie , a essayer de m'ouvrir a d'autres relations mais rien de concret depuis 05 je " l'attends " car c'est un homme profondément émotif , sensible trop peut etre et completement détruit qui a fait un infarctus suite a la tromperie de son ex qui l'a trompée avec une femme .......depuis , c'est un homme qui divorcé depuis 04 , essaye de se reconstruire tant bien que mal , par le biais d'une thérapie et par des projets materiel comme l'achat d'une vieille batisse qu'il est entrain de retaper tout comme la concrétisation d'un tres grand projet prof . prochainement c'est qq qui a besoin de passer par ce genre de projets pour se redonner une bonne image de lui mm en tant qu'homme , pour se prouver qq chose et pour " reconstruire " ce qu'il a perdu et eventuellement par la suite etre pret pour de nouveau croire en l'amour 1 - J'aime En réponse à massa_1465702 ********* stakh ********"j'attends " cet homme sans l'attendre c'est a dire , que je continue a vivre ma vie , a essayer de m'ouvrir a d'autres relations mais rien de concret depuis 05 je " l'attends " car c'est un homme profondément émotif , sensible trop peut etre et completement détruit qui a fait un infarctus suite a la tromperie de son ex qui l'a trompée avec une femme .......depuis , c'est un homme qui divorcé depuis 04 , essaye de se reconstruire tant bien que mal , par le biais d'une thérapie et par des projets materiel comme l'achat d'une vieille batisse qu'il est entrain de retaper tout comme la concrétisation d'un tres grand projet prof . prochainement c'est qq qui a besoin de passer par ce genre de projets pour se redonner une bonne image de lui mm en tant qu'homme , pour se prouver qq chose et pour " reconstruire " ce qu'il a perdu et eventuellement par la suite etre pret pour de nouveau croire en l'amour Je voisDans ce cas je pense que tu vas devoir l'accompagner dans son parcours... Le chemin sera long, mais je pense que tu pourras creuser ton sillon avec étant dit, n'hésite pas à installer un espace pour toi, et ne pas toujours le voir comme une "victime", mais d'égal à égal. J'aime ********** cargoulette ***********ca me fait plaisir de te lire car mm si je n'ose pas répondre a tes posts , tu es qq qui me touche parce que tu vis actuellement j'espere que tu arrives a te reconstruire au mieux , j'espere que tu es entourée de personnes qui te soutiennent comme tu le mérites tu en es ou de ta vie actuellement ???revenons a moi .......tes approches sont interressantes je dirais a l'inverse de ce que tu as écrit , j'éprouve le besoin , l'envie , la neccessité de vouloir m'engager avec un homme , justement d'ailleurs avec mon ex , je l'ai carrement " suplié " oui , c'est aberrant mais c'est bien le mot parce que je suis en dépendance affective avec une énorme blessure d'abandon en moi blessure que je travaille actuellement en thérapie il faut savoir , que dans ma vie a tous point de vue , je dois déployer des années de patience et de persévérance pour obtenir qq chose , quand je suis sur le bon chemin , pour cela j'ai la chance d'avoir en moi une tres fine intuition et grande conviction qui me permettent de me guider dans mes envies et choix de vie comme par ex . il m'a fallu 6 ans pour obtenir un diplome de coiffeuse et 4 ans d'attente pour que mon ex accepte de construire qq chose avec moi mais c'est 2 situations ont été de tres mauvais choix de vie , mm si je ne regrette rien a l'inverse , 2 autres situations ou mon intuition et conviction m'ont convaincue de mes bons choix m'etre recyclée a 27 ans et qui m'a demandé 4 années d'attente pour reussir a rentrer dans une école d'auxiliaire de puériculture je savais au fond de moi que je ne faisais aucune erreur en empruntant ce chemin la seule chose qui me fait douter a chaques fois , c'est l'attente de la réalisation et je vis ce mm ressentiment avec cet homme que " jattends " c'est plus fort que moi , je peux dire c'est mm malgré moi comme independant de ma volonté , comme aimenté il faut savoir que cet homme ne m'a jamais demandé de l'attendre moi seule ai pris cette décision merci pour ton avis J'aime Vous ne trouvez pas votre réponse ? Pourquoi demandes-tu à un homme de s'engager?Ce serait pas mieux, de respecter sa liberté, de ne pas vouloir en faire ton jouet? J'aime ***malena et kris ****mm si je traine ma blessure d'abandon , je ne suis pas au point de vouloir me mettre avec qq juste pour éviter d'etre seule , juste pour faire comme tout le monde j'ai fais cette grosse erreur immature avec mon ex et ca m'a valu un cancer .........j'ai compris la " lecon " !!!merci de vos témoignages J'aime En réponse à an0N_443899399z Pourquoi demandes-tu à un homme de s'engager?Ce serait pas mieux, de respecter sa liberté, de ne pas vouloir en faire ton jouet?****** paranal ********ma vie de femme est trop importante pour mon épanouissement pour que je joue avec les sentiments de l'autre au point de le prendre pour un jouet , comme tu dis quand je dis engagement , ce n'est pas obligatoirement une vie commune , un mariage , un bb ou des projets materiels non , un engagement a mes yeux , ca peut etre s'engager dans une relation stable , fidele , avec des sentiments et respect pour chacun de l'autre , tout en étant chacun chez soi J'aime En réponse à kinane_1362544 Je voisDans ce cas je pense que tu vas devoir l'accompagner dans son parcours... Le chemin sera long, mais je pense que tu pourras creuser ton sillon avec étant dit, n'hésite pas à installer un espace pour toi, et ne pas toujours le voir comme une "victime", mais d'égal à égal.********* re stakh ***********ta perception des choses me touche énormément je suis tout a fait d'accord avec ton point de vue mais , l'accompagner se fait de loin car pour l'instant il prefere ne pas me faire rentrer dans sa vie parce que c'est qq de perfectionniste et quand il s'engage dans qq chose , il le fait correctement avec beaucoup de presence et d'attentions chose qui ne peut me donner actuellement il prefere me respecter , ne pas jouer avec moi merci en tout cas pour tes conseils J'aime En réponse à massa_1465702 ****** paranal ********ma vie de femme est trop importante pour mon épanouissement pour que je joue avec les sentiments de l'autre au point de le prendre pour un jouet , comme tu dis quand je dis engagement , ce n'est pas obligatoirement une vie commune , un mariage , un bb ou des projets materiels non , un engagement a mes yeux , ca peut etre s'engager dans une relation stable , fidele , avec des sentiments et respect pour chacun de l'autre , tout en étant chacun chez soi Pour obtenir cela,il faut le mériter aux yeux de l' n'est pas un dû. Tu en es consciente? J'aime En réponse à an0N_443899399z Pour obtenir cela,il faut le mériter aux yeux de l' n'est pas un dû. Tu en es consciente?************ re paranal *********ce n'est pas une question de mérite c'est une question d'amour entre 2 personnes que le destin aura décider de mettre sur le mm chemin J'aime

lesfilles qui ne veulent pas s'engagerchanteur parolier français. Elodie Marié Au Premier Regard Pompier, En Thérapie Saison 1 Arte, Philippe Lacheau Gérard Lacheau, Catégorie âge Rugby 2021 2022, Exemple De Rédaction Sur Un Héros 5ème, How To Handle Modal Dialog Box In Robot Framework, Jenny Gryffon Instagram, , En Thérapie Saison 1 Arte

Le saviez-vous ? Vous êtes en train de lire un article sur le site Venez faire des rencontres 100% gratuites avec CelibatairesDuWeb. C'est 100% gratuit. Inscrivez-vous dès maintenant. Si vous avez un minimum d’expérience avec les hommes, vous risquez fort d’avoir déjà vécu cette situation Vous rencontrez un homme, il vous plaît, et cela semble réciproque. L’entente est bonne, l’attraction est mutuelle et vous semblez sur la même longueur d’ondes. Tout semblerait donc être en place pour bâtir quelque chose d’intéressant, de sérieux. En tous cas vous, de votre côté, vous êtes prête. Et pourtant, après un certain temps, la relation ne semble pas évoluer plus que ça. Quoi que vous fassiez, votre homme ne veut pas s’engager. Vous avez beau faire preuve de patience, vous montrer subtile, ou même le confronter de manière directe, il refuse de prendre la relation plus au sérieux. Il vous dit tantôt qu’il ne veut pas se mettre en couple pour le moment, que c’est trop tôt pour lui, ou bien simplement qu’il n’est pas prêt, que ce n’est pas le moment d’en parler. Non pas que les choses aillent mal, au contraire. Et c’est cela qui est si frustrant. Il fait toutes les choses qu’un conjoint est censé faire, sans en accepter le titre. Si tout va bien, pourquoi refuse-t-il encore de s’engager ? Qu’est-ce qui le bloque, vraiment ? Et y a-t-il quelque chose que vous, de votre côté, puissiez faire pour l’aider à prendre les choses au sérieux ? Voyons donc, étape par étape, s’il est possible de trouver réponse à toutes ces questions et enfin résoudre l’énigme du copain parfait qui ne veut pas s’engager. Étape No. 1 – Croyez-le sur parole C’est étonnant, n’est-ce pas ? Sur le papier, votre homme fait tout comme un copain. Il passe tous ses samedi soirs avec vous. Vous ramène des croissants le dimanche matin. Il va même promener votre chien quand vous êtes fatiguée ! Et il est constant, dans ses efforts. Certainement, vous pourriez vous contenter de croire ce qu’il fait, et pas ce qu’il dit s’il agit comme mon copain, c’est mon copain. Peu importe qu’il affirme vouloir se concentrer sur sa carrière, ou qu’il a peur de vous blesser. N’est-ce pas ? Non, ne faites pas cette erreur. S’il vous dit qu’il n’est pas prêt à se mettre en couple, ou qu’il ne recherche pas de relation sérieuse, c’est que c’est le cas. Non seulement penser que vous le connaissez mieux qu’il ne se connaît lui-même est présomptueux, c’est aussi vous exposer à de grandes désillusions si la réalité ne se conforme pas à vos espoirs. Votre homme a beau se conformer à l’image que vous avez d’un conjoint, y compris en ne voyant personne d’autre que vous, la finalité est que dans son esprit, il n’est pas en couple avec vous ; tout du moins, pas au niveau auquel vous pensez. Alors, même si vous n’êtes pas d’accord avec son point de vue, vous devez le croire. Si vous vous dites Oh, on est en couple, il a juste peur de l’affirmer, » vous risquez non seulement d’être déçue, mais aussi de ne pas pouvoir le comprendre – et donc, de bien saisir la situation. Étape No. 2 - Faites la différence entre l’affection et l’engagement La plupart des gens ont les idées claires lorsqu’il s’agit de relations amoureuses plus on aime quelqu’un, plus on est prêt à s’engager auprès de cette personne. Cela se traduit donc par de petites attentions, mais aussi une stabilité, une constance. Lorsque vous êtes en couple, donc, l’autre devient une présence rassurante, un soutien important dans la vie de tous les jours. On en viendrait donc à considérer ce support comme un résultat direct de l’engagement amoureux. Or, il n’en est rien. En effet, il est tout à fait possible que votre homme éprouve de l’affection, même de l’amour pour vous, sans avoir envie de s’engager. De son point de vue, l’affection et l’engagement sont deux affaires bien distinctes. Pensez-y donc lorsque vous vous dites Il fait toutes ces choses pour moi, pourquoi diable refuse-t-il de dire qu’on est un couple ? Quelle peut bien être sa raison pour ne pas s’engager ? » Ces questions sont perturbantes, car dans votre esprit, vous avez peut-être assimilé votre engagement envers votre couple avec les faveurs que vous faites à votre homme par amour. Dans l’esprit de votre homme, ce lien n’existe pas. Il vous rend des services et vous montre des preuves d’affection, mais elles ne sont pas liées à un désir d’engagement. Ce sont de simples marques d’affection, sans plus. Étape No. 3 – Comprenez les raisons possibles de son manque d’engagement Cette étape est facultative. De plus, elle est rarement nécessaire. En effet, si vous avez déjà pris le temps d’une conversation avec votre amant, de poser des questions Qu’est-ce qu’on est ? », Est-ce qu’on est un couple ? » Pourquoi est-ce que mon copain ne veut pas dire qu’on est un couple ? », il vous a sans doute déjà clairement expliqué ses raisons pour ne pas s’engager. Néanmoins, si vous désirez mieux comprendre votre situation, vous pourriez tenter de deviner ou d’éliciter les raisons pour lesquelles votre homme refuse de s’engager. Parfois, le simple fait de comprendre et de déchiffrer les messages qu’il vous envoie peut soulager votre frustration. Voici donc 5 possibilités Il manque de confiance en lui Cette raison peut paraître étonnante. Si vous êtes prête à vous engager, et que le refus vient de lui, cela devrait le placer en position de force, non ? Pourquoi alors parler de manque de confiance ? Et pourtant, si l’on y regarde de plus près, c’est logique En s’engageant avec vous, votre homme vous ferait une promesse. Celle de vous traiter comme son amoureuse officielle, avec tous ce que cela implique du temps passé ensemble, des marques d’affection, la célébration de bons moments ensemble et une épaule sur laquelle vous pourrez vous appuyer pour traverser les mauvais moments. Peu importe qu’il fasse déjà tout cela s’il s’engageait envers vous, s’il fait de vous sa copine, cela entérinerait sa promesse. Et, s’il ne se sent pas en mesure de répondre à cette promesse, s’il n’est pas sûr de lui-même, donc, il risque d’avoir peur d’officialiser votre relation. Oublier un anniversaire, par exemple, ou ne pas savoir vous conforter dans un moment douloureux serait vécu comme un échec s’il portait l’étiquette officielle de petit ami ». Par conséquent, cette idée est bien moins intimidante quand il refuse de porter cette étiquette. Vous n’êtes peut-être pas la femme de ses rêves Entendons-nous bien ce n’est pas parce qu’il attend de rencontrer l’âme sœur que votre conjoint refuse de s’engager avec vous. Sauf dans des cas extrêmes, il sait très bien que la femme idéale n’existe pas et qu’il doit faire des compromis. Sa peur de l’engagement ne découle donc pas de vous en tant que telle. Il ne vous manque » rien. Votre homme pourrait même être comblé avec vous, et ne pas vouloir changer un iota de votre personnalité. En fait, derrière ce concept de femme de ses rêves » se cache plutôt l’idée d’une perte de liberté, d’une restriction de ses choix futurs. En s’engageant avec vous, votre homme fermerait donc la porte à ces possibilités – même si celles-ci sont de simples rêves qui ne se concrétiseront jamais, comme voyager à travers le monde ou se permettre d’avoir un coup de foudre pour une inconnue. Une fois que l’on s’engage dans une seule relation, ces possibilités disparaissent. Même s’il sait très bien qu’elles ne se seraient probablement jamais produites, le simple fait de dire oui à une seule option vous et refuser toutes les autres pourrait être une barrière psychologique trop importante pour lui. Là encore, ce n’est pas vous qui le bloquez ; c’est à lui de surmonter cette barrière. Il a peur de l’abandon Les traumatismes vécus à l’enfance ont souvent un impact important sur les relations à l’âge adulte. C’est le cas même si votre homme n’en a gardé aucune trace consciente, ou qu’il n’a pas explicitement fait de lien entre l’événement passé et son présent. Le décès d’un proche, un déménagement et la perte de son meilleur ami, un divorce, ou autre événement majeur pourraient avoir fait naître chez votre homme une peur d’être abandonné. De voir les gens qu’il aime le quitter. Même à l’âge adulte, une rupture qui s’est très mal déroulée pourrait avoir laissé des traces indélébiles dans son esprit. S’engager dans un couple deviendrait donc simplement terrifiant, car cela l’exposerait à nouveau au risque de se retrouver seul, abandonné. Si votre conjoint est dans ce cas, vous pourriez tenter d’agir de manière à le rassurer sur ce point, mais c’est aussi souvent – et malheureusement – hors de votre contrôle. Ce sera à lui d’accepter ou non de se confronter à ce traumatisme. Votre couple manque de quelque chose Avant de vouloir s’engager avec quelqu’un, il faut être sûr de son coup. L’analogie est peut-être décalée, mais si vous trouviez la maison de vos rêves, vous n’hésiteriez pas une seconde à signer le contrat de vente. En revanche, vous seriez sans doute plus réticente si vous aviez des doutes sur la propriété. Votre homme suit probablement le même raisonnement, mais pour votre couple. Peut-être qu’il hésite à s’engager car il n’est pas encore convaincu de la solidité de votre relation. Cela pourrait être dû à un manque de communication, d’affection, de confiance en l’avenir ou en votre engagement envers lui. Avez-vous déjà pris un moment pour parler de l’avenir, de vos objectifs à moyen et long-terme, et vérifier qu’ils sont compatibles ? Votre homme vous a-t-il déjà fait part d’inquiétudes, peut-être, sur votre intérêt pour lui ? Attention, car ses inquiétudes pourraient être diverses il pourrait trouver que vous êtes trop attachée à lui tout comme il pourrait penser que vous ne l’êtes pas assez. Pourquoi s’engagerait-il s’il pense que vous tenterez de trop le contrôler, ou s’il pense que votre affection est appelée à diminuer à l’avenir ? Ce sera à vous de deviner, sans chercher à lui tirer les vers du nez, de quel côté penche son opinion. Étape No. 4 – Décidez de ce que VOUS voulez – et de ce dont vous avez besoin Au cours des étapes 1 à 3, vous avez cherché à comprendre le point de vue de votre homme, ses possibles motivations, ses craintes, et ce qu’il cherchait à vous dire. Mais il manque une partie importante de l’équation VOUS. Eh oui, un couple étant composé de deux personnes, ce que vous désirez obtenir d’une relation compte pour au moins autant que ce que l’autre personne veut. Si votre homme a peur de l’engagement, êtes-vous d’accord pour que votre relation reste informelle ? Préférez-vous plutôt une relation sérieuse ? En surface, répondre à ces questions semble simple, binaire même oui ou non. Et c’est vous qui détenez la réponse. Mais il y a un piège, surtout si vous éprouvez de forts sentiments pour votre homme, et c’est de laisser l’opinion que porte votre homme sur votre couple influer sur votre réponse. Concrètement, cela se traduit ainsi Oui, j’aimerais une relation sérieuse avec lui, mais il semble trouver que c’est irréaliste, donc je vais sûrement faire des compromis, » ou bien Ce que j’aimerais vraiment, c’est emménager ensemble. Il m’a dit ne jamais vouloir cela, mais peut-être qu’il changera d’avis plus tard. » Dans ces deux exemples, votre vrai désir une relation sérieuse, emménager ensemble est mis de côté pour pouvoir rester avec votre homme, même si au fond de vous, ce n’est pas une situation idéale. Vous n’êtes pas obligée de vouloir une relation sérieuse, mais vous n’êtes pas non plus contrainte de rester dans une relation semi-officielle contre votre volonté. Si vous acceptez une relation officieuse, assurez-vous que Cette volonté vient bien de vous, et vous seule ; Vous abandonnez définitivement l’idée qu’il change d’avis et qu’il accepte de s’engager plus tard. Étape No. 5 – Sachez faire vos valises s’il ne veut pas s’engager Désirer une relation solide et officielle alors qu’il ne veut pas s’engager est très, très douloureux. Dévastateur, même, car cela revient à se voir rejetée jour après jour. Comme souffrir d’un millier de petites blessures, constamment. Si vous voulez vraiment vous mettre en couple avec quelqu’un, et que votre compagnon actuel refuse l’engagement, alors pour votre propre bien-être, il vous faudra prendre la décision de partir. Ce n’est pas avec lui que cela se produira. Il serait contre-productif de rester une fois que vous avez établi clairement que vos besoins divergent. Non seulement, vous risquez d’être frustrée et déçue, mais tout le temps passé avec cet homme vous empêche de trouver le bonheur et l’engagement que vous désirez tant, de trouver quelqu’un avec qui bâtir quelque chose de solide. Oui, même si la relation n’était pas encore officielle, » la rupture va vous faire souffrir. Ce n’est donc pas une décision facile. D’autant moins si votre homme tente de négocier et de promettre de changer à l’avenir. Mais voyez les choses ainsi vous reculez pour mieux sauter. Dans six mois, un an, une fois la séparation digérée, vous vous sentirez alors mieux que si vous étiez restée, mi-satisfaite, mi-contrariée, dans une relation qui ne convenait ni à vous, ni à votre ex. Dernière étape – Rebâtissez, reconstruisez, et croquez la vie à pleine dents Une fois que vous avez pris la décision de quitter votre ex si vous optez pour cette voie, soyez sûre de vous. Reconnaissez que vous espérez des choses différentes et que vous l’acceptez il ne serait pas juste pour lui de prétendre s’engager contre son gré, tout comme il serait injuste pour vous de prétendre que tout va bien alors que vous savez au fond de vous que vous n’êtes pas heureuse. Ce n’est pas une manœuvre pour le faire réagir. Ni une façon de lui donner du temps pour réfléchir et décider de s’engager ou non. C’est une décision que vous prenez pour VOUS, et vous seule. Pour votre santé mentale et pour vous permettre d’avancer. S’il décide, après tout, qu’il veut prendre votre couple au sérieux et s’engager, il devra d’abord vous reconquérir et vous convaincre. Pendant ce temps, profitez de votre nouvelle liberté pour vivre pleinement. Faites des activités que vous avez toujours voulu faire. Des choses qui vous intéressent mais qui n’intéressaient pas votre ex. Retrouvez des amies et d’anciennes connexions que vous aviez négligées. Partez à l’aventure, que ce soit à travers des voyages, des lectures enrichissantes, ou l’apprentissage de nouvelles compétences. Cherchez le grand amour. Si votre homme vous affirme qu’il ne veut pas s’engager, c’est déplaisant sur le moment. Mais en réalité, son honnêteté est un cadeau. En vous disant clairement ce qu’il veut – et ne veut pas – sans tenter de vous manipuler ou vous mentir, il vous offre le choix. Le choix de rester ou de partir. Et de prendre cette décision en toute connaissance de cause. Vous avez alors l’opportunité de vous reconstruire et de trouver ce que vous recherchez ailleurs, avec un nouveau partenaire. Le meilleur moyen d’honorer cette chance, c’est de ne pas la gaspiller. Articles que vous pourriez aimer La Saint-Valentin ça se fête en célibataire aussi ! C'est bientôt la Saint-Valentin et qui dit Saint-Valentin dit couple. Hé bien détrompez-vous ! La Saint-Valentin c'est la fête de l'amour et non la fête des couples. Alors, même si vous êtes célibataires cette année, il est possible d'avoir une merve ... Lire la suite Prendre le temps Prendre le temps c’est trois mots qui sont faciles à dire, mais non faciles à faire. Avec la vie active que l’on vit aujourd’hui nous courrons tous après notre temps et on se demande pourquoi nous sommes encore célibataires… Pour trouver l’amour, nous devons tous p ... Lire la suite Amour à distance? 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Lecélibat en Australie dépasse  nos chiffres, et comme il faut attendre la natalité chute. Selon leur étude, les
Si vous attirez toujours des hommes émotionnellement indisponibles et que vous vous sentez incapable de vivre un amour entier et heureux, peut-être que vous n'êtes pas disponible...28 JUIL. 2020 Lecture min. Cette fois, il/elle avait le sentiment d'avoir trouvé l'amour de sa vie. La connexion était profonde et semblait réelle. Mais de façon inattendue, la personne avec laquelle vous sortez n'a pas répondu à votre dernier message. Il/elle a tout simplement cessé de communiquer. Il/elle essaie secrètement de croire que son téléphone a peut-être été volé ou qu'il/elle est trop par son travail. Mais les jours passent et vous réalisez que l'autre ne veut plus être avec vous. Parfois, les rencontres amoureuses peuvent ressembler à une partie d'échecs mentale et lorsque quelqu'un dont nous sommes amoureux disparaît soudainement ou s'en va, nous supposons souvent que nous avons fait quelque chose de mal. Dans la plupart des cas, le problème ne vient pas de nous. Notre seul échec a été de ne pas comprendre les signes indiquant que cet homme/femme n'était pas disponible émotionnellement. Nous avons tous vécu une telle déception. Cela fait partie de la vie. Cependant, certaines personnes répètent toujours cette dynamique, attirant des partenaires émotionnellement inaccessibles. Ensuite, ils ont du mal à trouver un amour entier, unique et véritable. Si vous avez envie de profiter d'une relation qui en vaut la peine ... vous devrez rompre avec les relations qui ne fonctionnent pas. Patricia Ramírez, psychologue Les 5 profils d'hommes qui ne s'engageront pas Les mariés quand on parle d'amour, tout est possible. Il est clair qu'un homme marié peut tomber amoureux de son amant et rompre le mariage pour entamer une nouvelle relation, mais ce n'est généralement pas ce qui arrive. Plusieurs fois, un homme marié a un lien fort avec sa femme, ce qui ne lui permet pas de mettre fin à la relation lui-même quand la relation connaît des problèmes. Les aventuriers ce sont des hommes qui aiment la liberté et qui n'ont aucune racine. Ils aiment expérimenter de nouvelles choses, ont de nombreux partenaires en même temps et ne veulent pas investir dans une relation stable qui demande de l'engagement. Ces hommes vont et viennent. Ceux qui ont de nombreux conflits internes ces hommes ont des duels émotionnels non gérés. Ils ont beaucoup souffert dans le passé et n'ont pas su bien gérer leurs frustrations et leurs peurs. Ce sont généralement des personnes fermées à l'amour. Ceux qui n'ont pas mûri émotionnellement ce sont des hommes surprotégés par leurs parents et incapables de répondre d'eux-mêmes. Ce sont souvent des adultes paralysés, incapables de prendre leurs responsabilités et de décider du cours de leur vie. Ceux qui ont eu une déception amoureuse récente Lorsque nous mettons fin à une relation et que nous avons le cœur brisé, la dernière chose que nous voulons est de trouver un nouvel amour. Cela arrive autant aux hommes qu'aux femmes. Certaines recherches scientifiques montrent qu'après une rupture de relation, les hommes mettent plus de temps que les femmes à se rétablir complètement. Cependant, la plupart d'entre eux choisissent de reconstruire leur vie avec leurs blessures encore ouvertes, étant physiquement disponibles, mais pas émotionnellement. Pourquoi je choisis des hommes émotionnellement indisponibles ? L'une des principales raisons pour lesquelles les gens attirent des partenaires émotionnellement indisponibles est le modèle de relations amoureuses qu'ils ont eues dans leur enfance. Peut-être que ses parents étaient mariés, mais il n'y avait aucune affection entre eux. Ou peut-être que l'un des deux a investi plus dans la relation que l'autre, créant un déséquilibre. Selon les psychologues, les relations de nos parents ont un impact sur notre vie de couple à l'âge adulte. Les autres causes de ce comportement répétitif sont La croyance que vous ne méritez pas un amour véritable En raison d'une faible estime de soi, beaucoup d'entre nous ont une voix intérieure qui nous dit que nous ne sommes pas assez bons, beaux ou assez intéressants pour mériter un véritable amour réciproque. Inconsciemment, cette croyance nous conduit à rechercher des hommes émotionnellement indisponibles. Vous n'êtes également pas disponible émotionnellement Gardez à l'esprit qu'une autre raison pour laquelle vous pouvez être attiré par des hommes émotionnellement inaccessibles est qu'une partie de vous ne veut pas non plus ressentir un amour complet. Peut-être avez-vous consciemment la volonté de vous engager envers quelqu'un, mais au fond, vous craignez une véritable intimité. Vous avez peur de vous blesser ou de sortir de votre zone de confort. Par la suite, vous pensez que la chose la plus sûre est de passer du temps avec quelqu'un qui n'est pas disponible émotionnellement pour ainsi ne pas vous abandonner à l'amour. Vous ne savez pas mettre de limites dans vos relations Ne pas savoir dire non peut également être l'une des raisons qui vous empêche de trouver un homme émotionnellement disponible. Vous n'avez pas appris à dire que ce type de relation n'est pas ce que vous voulez et vous avez perdu la capacité de créer des frontières saines. Cela peut supposer une grande charge émotionnelle. L'un des moyens de se faire respecter est d'apprendre à fixer des limites. Vous méritez d'être aimé. Vous méritez d'avoir un homme présent et engagé. Vous méritez quelqu'un qui est prêt pour le même genre d'amour que vous recherchez. Photos Shutterstock Les informations publiées sur ne se substituent en aucun cas à la relation entre le patient et son psychologue. ne fait l'apologie d'aucun traitement spécifique, produit commercial ou service.
Leshommes qui ne veulent pas s engager 21 mars 2022. Je te rappelle que l'homme n'a rien inventé, il n'a fait que priver la femme de sa propre liberté, il est normal qu'elle souhaite la reprendre. Etre libre, faire ce que l'on veut de sa vie n'est pas propre au genre masculin. S'ils sont célibataires et intelligents, ils ne veulent pas se marier. Même
Télécharger l'article Télécharger l'article Vous êtes au milieu d'une relation fantastique et vous voulez aller plus loin. Que vous souhaitiez faire d'un homme votre petit-ami officiel, votre fiancé, ou que vous souhaitiez emménager avec lui, il y a certaines petites choses à réaliser avant de pouvoir obtenir de votre homme de s'engager. Étapes 1 Assurez-vous d'être prête à vous engager. Avant de pouvoir exécuter votre plan pour faire votre homme s'engager, vous devez être certaine d’être vous-même prête. Que vous souhaitiez simplement qu'il vous demande d'être sa petite-amie ou que vous vouliez qu'il vous demande en mariage, vous devez être sure que c'est vraiment ce que vous voulez. Dressez une liste de toutes les raisons pour lesquelles vous voulez que votre relation aille plus loin. Ces raisons doivent venir naturellement, et il ne devrait pas être difficile pour vous d'en écrire quelques-unes. Ne forcez pas votre homme à s'engager simplement parce que vous pensez que c'est ce que vous devriez faire, parce que vous êtes ensemble depuis un certain temps. Allez plus loin dans la relation uniquement lorsque vous êtes prête, et non pas parce que vous pensez que c'est la prochaine étape logique. Ne forcez pas votre homme à s’engager parce que tout le monde autour de vous progresse dans sa relation et que vous ne voulez pas vous sentir exclue. Simplement parce que vos meilleurs amis se marient ou emménagent avec leur tendre moitié, cela ne signifie pas que vous devez suivre le mouvement. Sauf si c'est votre désir profond. Ne laissez pas des éléments extérieurs, tels que vos parents ou vos amis, vous forcer à aller plus loin dans la relation. Si vous voulez que votre copain vous demande d'être sa petite-amie, vous devez être prête pour une relation sérieuse. Assurez-vous de ne pas vouloir le faire s'engager simplement pour le fait de s’engager, mais bien parce que vous voulez aller plus loin dans votre relation. Si vous voulez qu'il vous demande d'emménager avec lui ou de chercher un logement pour emménager tous les deux, vous devriez vouloir vivre avec lui pour renforcer votre relation. En effet, si vous considérez votre homme comme un simple colocataire ou que vous emménagez avec lui pour faire des économies, alors votre relation est vouée à l'échec. Si vous voulez qu'il vous demande de l'épouser, assurez-vous d'être prête à passer le reste de votre vie avec lui, qu'il vous rende plus heureuse que n'importe qui dans le monde, et de ne pas pouvoir imaginer une vie sans lui. 2 Assurez-vous qu'il soit prêt à s'engager. Une fois que vous êtes sure de vouloir réellement aller plus loin dans la relation, il est important de s'assurer également que votre homme soit sur la même longueur d'onde. Si de votre côté vous êtes tout à fait prête, mais que du sien l'idée de s'engager ne lui effleure même pas l'esprit, vous courez droit vers des complications. Voici comment savoir qu'il est prêt. S’il est prêt à s'engager, il vous dira que vous êtes la femme de sa vie, qu’il vous aime, et que vous remplissez son existence de joie. S'il est à l’aise pour parler de votre avenir commun, du lieu où vous vivrez, de ce à quoi vos enfants ressembleront, alors c'est un signe qu'il est prêt à aller plus loin avec vous. Et s'il mentionne en passant un projet commun à réaliser dans un ou deux ans, cela montrera son envie de vous voir prendre une grande place dans sa vie. Si votre relation est stable et continue de se développer. Si vous passez la plupart de votre temps ensemble à vous amuser, à faire les choses que vous aimez, et à avoir une communication ouverte et honnête, vous avez alors de bonnes bases pour que votre relation continue d’être saine dans le temps. Si, par contre, vous vous disputez en permanence et êtes malheureux l'un avec l'autre, vous devriez travailler sur vos problèmes relationnels avant d'aller plus loin. Si vous voulez qu'il vous demande d'être sa petite-amie, il devrait être clair que vous êtes la seule femme dans sa vie. Il ne devrait pas parler, mentionner ou envoyer des textos à d'autres filles. Si vous voulez qu'il vous demande d'emménager avec lui, il doit être prêt à partager les tâches, à garder ses affaires en ordre, et à partager plus de sa vie avec vous. Si vous voulez qu'il vous demande de l'épouser, il doit être à l'aise avec lui-même, être fier de ce qu'il fait, et doit se sentir généralement en sécurité dans la relation avant de pouvoir être vraiment sûr que vous avez un avenir ensemble. 3 Faites-lui savoir que vous êtes prête à vous engager. Sans être trop lourde » ou insistante à ce sujet, vous devez laisser votre homme savoir que vous voulez aller plus loin dans la relation. Sans une boule de cristal, il ne saura pas ce que vous ressentez vraiment, sauf si vous lui dites ou lui montrez. Voici comment procéder. Lorsque vous lui dites ce qu'il représente à vos yeux, mentionnez que vous êtes prête pour aller plus loin avec lui. Trouvez des façons décontractées d’exprimer le fait que vous vouliez faire avancer les choses entre vous. Ne lui dites pas au cours d'une grande discussion », mais glissez plutôt la chose dans une conversation de tous les jours afin qu'il se sente à l'aise. Si vous avez des amis qui sont allés plus loin dans leur relation, mentionnez combien ils sont heureux, sans toutefois comparer votre relation à la leur. Essayez de tâter le terrain. Lorsque vous dites être prête pour aller plus loin, demandez-lui ce qu'il cherche dans une relation, et plus précisément ce qu’il attend de la vôtre. Donnez-lui de l'amour et de l'affection sans l'étouffer, et il saura que vous l'aimez. 4 Montrez qu'il gagnerait à s'engager à vous. Si vous voulez qu'il s'engage avec vous, vous devez lui montrer que vous êtes une personne avec laquelle il aimerait effectivement aller plus loin. Avant qu'il fasse le plongeon », il a besoin de savoir que vous êtes une personne amusante, positive, intéressante et passionnante, qui constituerait une excellente partenaire pour lui. Voici comment procéder. Dressez une liste de façons dont vous pouvez vous améliorer, que ce soit pour montrer que vous êtes plus indépendante en réduisant la fréquence à laquelle vous le voyez, ou pour montrer que vous êtes plus détendue en ne planifiant pas la moindre petite chose. Montrez votre capacité à la compassion. Il doit savoir que vous pouvez comprendre ses sentiments, l'aider quand il se sent mal et être sensible à ses faiblesses. Montrez votre indépendance. Bien que vous vouliez vous rapprocher de lui, vous devez poursuivre vos passions, amitiés et objectifs, afin qu'il évite de penser que vous êtes collante et qu’il soit effrayé que vous vouliez passer tout votre temps avec lui. Montrez que vous avez beaucoup de choses à lui apprendre. Que vous puissiez lui apprendre à se détendre ou l'aider à être plus organisé, il doit penser que rester avec vous l'aidera à s’améliorer en tant que personne. Montrez que vous êtes généreuse. Une partie d'être dans une relation exclusive, de vivre ensemble ou d'être marié signifie être capable de faire des compromis et de comprendre le point de vue de l'autre. Votre homme a besoin de savoir que vous pouvez avoir une conversation constructive, savez quand prendre du recul, et êtes à l'aise avec le fait de ne pas toujours arriver à vos fins. 5 Si vous le voulez, attendez qu'il vous propose d'aller plus loin. Si vous êtes plus traditionnelle, alors vous voudrez peut-être que votre homme fasse le premier pas. Donnez-lui le temps de comprendre l'importance de s'engager, et de trouver le lieu et la façon de vous demander de faire avancer votre relation. Il peut ressentir les mêmes choses que vous, mais avoir du mal à trouver le bon moment pour vous demander d’aller plus loin. Soyez patiente, mais sachez quand la balle est dans votre camp. Si vous attendez de lui qu'il fasse le premier pas en la matière depuis un bon moment, alors vous devez engager une conversation. Si vous ne le faites pas, vous pouvez attendre quelque chose qui ne se produira peut-être jamais et souffrirez davantage à mesure que le temps passe. 6 Ayez une conversation honnête. Une fois que vous savez être tous les deux prêts pour la prochaine étape et qu'il ne bouge pas le petit doigt, il est temps d'avoir une communication honnête et ouverte sur la suite de votre relation. Voici ce que vous devez faire. Soyez ferme. Prenez le temps de vous assoir avec lui et de parler de vos envies de faire avancer la relation. Faites-lui savoir qu'il compte vraiment pour vous et que vous souhaitez aller plus loin avec lui. Évitez d’être conflictuelle. Vous devez être claire sur le fait que la conversation soit importante, mais ne mettez pas votre homme sur la défensive. Ne dites donc pas Pourquoi ne m'as-tu pas encore demandé d'être ta petite-amie ? Y a-t-il quelque chose qui cloche avec moi ? » Il serait pris au dépourvu et ne saurait pas quoi dire. Soyez ouverte d'esprit. Rappelez-vous que la conversation n'est pas un monologue. Donc, après avoir pris le temps de lui exprimer ce que vous ressentez, dites Qu'en penses-tu ? » ou encore Que ressens-tu à ce sujet ? » Montrez-lui que vous vous souciez vraiment de ce qu'il a à dire. Choisissez le bon moment. C'est une conversation sérieuse et vous devriez l’avoir sans qu’aucune distraction ne vienne l’interrompre. Éteignez le téléviseur et mettez vos téléphones en mode silencieux. Assurez-vous de ne pas avoir cette conversation au cours d'une semaine très chargée ou stressante dans la vie de votre homme ou il ne serait pas aussi réceptif que vous le souhaitez. 7 Ne soyez pas déçue si ça ne fonctionne pas. Si vous avez tout essayé et que votre homme refuse de s'engager, alors ne soyez pas déçue. Dans la vie tout ne se passe pas toujours comme prévu. Vous devriez vous rappeler que vous avez fait tout votre possible et vous réconforter en vous disant que vous y avez mis du vôtre pour faire fonctionner la relation. Lorsque votre homme ne souhaite pas s’engager, il y a deux choses que vous pouvez faire. Mettre fin à la relation. Si vous avez essayé de l'inciter à vous demander de l'épouser pendant de nombreuses années et que ça ne fonctionne pas, vous devez accepter le fait qu’il n'est peut-être pas le genre d’homme à se marier, et que vous avez des objectifs différents quand il s'agit de votre relation. Si le mariage est vraiment ce que vous voulez et êtes sure qu'il ne s'engagera pas avec vous, alors il est temps de passer à autre chose. Donnez-lui plus de temps. Demandez-vous s'il a une bonne raison de ne pas s'engager. Peut-être avez-vous passé de très bons moments ensemble, mais qu'il n'est pas encore remis d'avoir dû mettre fin à sa précédente relation de huit ans et qu’il ne possède pas les ressources émotionnelles suffisantes pour vous donner ce que vous voulez pour le moment. Peut-être qu'il est au milieu d'un changement de carrière majeur, se sent nerveux et peu sûr de lui à ce sujet, et qu’il n’a pas la tête à penser à s’engager pour le moment. Si vous pensez que le problème c’est la situation et non les valeurs intrinsèques de votre homme, alors soyez patiente ! Et essayez à nouveau de le faire s’engager à un meilleur moment. Mais vous devez connaitre la différence entre l'attendre pendant qu'il traverse une période difficile et le fait qu'il donne constamment des excuses pour masquer sa phobie de l'engagement. Conseils Sachez la différence entre vouloir la personne et vouloir s'engager. Beaucoup de femmes sont tellement excitées d'avoir un petit-ami ou de se marier qu’il est plus important pour elles de franchir le pas que de savoir avec qui elles vont effectivement le franchir. Avertissements Ne forcez jamais un homme à proposer le mariage. S’il le fait parce qu'il sait qu'il vous perdrait s'il ne le faisait pas, mais qu'il n'est pas vraiment prêt, alors votre relation est susceptible d'échouer. À propos de ce wikiHow Cette page a été consultée 97 711 fois. Cet article vous a-t-il été utile ?
Pourles hommes, c’est pareil. Plus nous lui plairons, plus il aura un comportement needy et il grillera ses chances avec nous. En étant trop accessible, il perdra de sa valeur à nos yeux. C’est pour cette raison que nous sommes généralement attirées par les hommes avec qui nous n’avons aucune chance.
Vous fréquentez un homme depuis un certain temps, vous constatez qu’il est attaché à vous, voir qu’il vous aime et pourtant il ne veut pas s’engager dans une relation amoureuse. Pourtant vous restez dans l’espoir que les choses changent et qu’il a besoin de plus de temps pour se faire à l’idée de débuter quelque chose de sérieux avec vous. Quels sont les signes qui montrent qu’il n’est pas prêt à se lancer pleinement dans votre relation. Et faut-il ou non insister et essayer de le faire changer d’avis. C’est ce que l’on va tenter de déterminer ensemble dans cet article. Comment reconnaître un homme qui ne veut pas s’engager ?Comment faire réagir un homme qui ne veut pas s’engager ?Comment donner à un homme l’envie de s’engager ?Les questions à se poser pour déterminer s’il peut changer d’avisAvez-vous eu assez de temps pour construire votre relationVotre relation a-t-elle commencé intentionnellement ?A-t-il de bonnes raisons de vous demander d’attendre ?Pourquoi les hommes ne veulent pas s’engager avec moi ?Quand un homme est-il prêt à s’engager ?Y a-t-il de l’espoir ? Comment reconnaître un homme qui ne veut pas s’engager ? Lorsqu’un homme n’est pas prêt à s’engager, il y a de fortes chances pour qu’il vous le dise clairement, généralement au début de votre relation. Parfois, il le fera plus ou moins directement. Mais il arrive très souvent qu’il ne se déclare pas aussi ouvertement. Principalement parce qu’il ne s’est pas avoué à lui-même qu’il est prêt pour votre couple. Mais aussi parfois parce qu’il veut profiter des avantages que lui procure la situation. Voici les signes qui ne trompent pas et auxquels vous devez être attentive Si votre homme ne se partage pas avec vous qui il est Cela veut dire qu’il n’est pas prêt à construire quelque chose de sérieux avec vous et qu’il souhaite vous garder à distance. Il vous communique ainsi de cette façon que vous ne comptez pas suffisamment à ses yeux. S’il ne vous présente pas à ses proches beaucoup d’hommes ne feront pas les présentations avec les personnes qui lui sont chères sans avoir la conviction qu’ils ont rencontré la personne qui fera partie de leur vie pour toujours. Si votre homme refuse de vous dire où il sort et avec qui Si la personne avec qui vous sortez a besoin d’être seul et de vivre certaines expériences sans vous, c’est qu’il ne veut pas être lié avec vous. S’il vous dit qu’il part en vacances pour réfléchir à votre relation, vous pouvez être presque certaine qu’il va vous tromper. Si votre partenaire vous lâche la main en public, ne vous propose pas de rendez-vous dans des lieux publics, mais suggère plutôt de dîner chez lui ou chez vous … Il vous envoie le signal qu’il ne veut pas être vu avec vous. Si vous écoutez votre voix intérieure, vous saurez qu’il ne vous aime pas suffisamment pour s’afficher avec vous. Comment faire réagir un homme qui ne veut pas s’engager ? Vous souhaitez faire réagir un homme pour qu’il s’engage, et vous avez tout essayé rien ne marche. Il vous faudra alors changer radicalement d’attitude avec lui. Même si vous n’en avez pas envie et même si vous avez peur de le blesser. Montrez-lui que vous n’êtes pas acquise et que cette relation ne vous comble pas comme vous le voudriez. Il ne veut pas s’engager mais vous couchez ensemble et il veut vous voir, peut-être est-il juste intéressé par du sexe avec vous. S’il ne se rend disponible que le soir en semaine pour ça et qu’il ne vous voit pas en journée ou encore qu’il ne vous a jamais présenté à ses amis. Peut-être est-il temps de remettre en question cette relation. Comment donner à un homme l’envie de s’engager ? Pour donner envie à un homme de s’engager, vous devrez lui montrer que vous n’avez pas besoin de lui pour mener une vie heureuse et épanouie. Pour cela vous allez devoir le laisser un peu de côté, voire prendre de la distance pour créer un sentiment de manque chez lui. Sortez souvent avec vos amis et sans lui, trouvez-vous un hobby, et multipliez vos passe-temps, vous allez ainsi créer un sentiment de nouveauté chez lui, comme un vent de fraîcheur. Il voudra vous redécouvrir voire même participer avec vous à vos activités. N’est-ce pas une première preuve d’engagement. Montrez-lui qu’avec vous il aura une vie pleine et excitante. Prenez le temps de mettre en place des actions dans ce sens avant de vous dire il ne veut pas s’engager je le quitte ». Vous pourriez passer à côté d’une belle histoire d’amour ce serait dommage. Les questions à se poser pour déterminer s’il peut changer d’avis Vous devez répondre à trois autres questions afin de déterminer si votre partenaire a simplement un petit blocage qu’il lui sera facile de dépasser. Avez-vous eu assez de temps pour construire votre relation Le temps que vous avez passé en couple devrait être pris en compte pour décider si vous êtes prêt pour le mariage, ou pour vous installer ensemble. La vérité est qu’il y a des choses que seul le temps passé ensemble peut révéler. Bien que ce ne soit évidemment pas un absolu, les spécialistes des relations amoureuses affirment qu’il ne faut que trois mois pour identifier les modèles de comportement de son partenaire. Cela étant dit, plus vous passerez du temps ensemble, plus vous vous donnerez la possibilité de révéler votre véritable personnalité. Les difficultés comme un décès dans votre famille, des problèmes au travail, les voyages et vacances avec des amis vous aideront à mieux comprendre avec qui vous voulez partager votre vie, et inversement. Votre relation a-t-elle commencé intentionnellement ? Vous pouvez sortir ensemble pendant cinq ans et même vivre avec une personne sans savoir vraiment si elle vous convient, si vous ne prenez pas la décision intentionnelle de partager votre vie avec elle. Se fréquenter intentionnellement signifie discuter ouvertement de son désir d’engagement, apprendre à connaître l’autre personne en tant que partenaire de vie potentiel et discuter de ce que signifie une relation durable et épanouissante pour vous. Poser les bonnes questions permet d’initier des conversations significatives et révélatrices avec votre partenaire et de juger sa personnalité sur la base de votre compatibilité, de ses compétences relationnelles, ses amis et schémas familiaux. Des éléments qui devraient vous dire ce que vous devez savoir sur un partenaire de vie potentiel. Si vous ne sortez pas avec lui de manière intentionnelle ou que cela ne fait que depuis un an ou moins, il est légitime qu’il ait besoin de plus de temps avant de s’engager sérieusement . Si c’est la raison pour laquelle il souhaite continuer à vous fréquenter de manière plus décontractée, un peu de patience et quelques efforts restent la meilleure approche. A-t-il de bonnes raisons de vous demander d’attendre ? S’il souhaite attendre avant de s’engager plus sérieusement avec vous en vous épousant ou habitant avec vous,demandez-vous quelles sont les raisons légitimes qui maintiennent votre en suspens ? Selon sa situation actuelle sentimentale, financière, cette nouvelle étape ne peut pas être envisageable à un instant T. L’important est que vous fixiez et conveniez d’un calendrier. Faites de votre désir d’engagement un sujet en cours, sans pour autant mettre trop de pression sur ses épaules. Cependant, cela ne doit pas être un tabou, et il est important que vous continuez d’en parler ensemble. Pourquoi les hommes ne veulent pas s’engager avec moi ? Si vous constatez dans votre parcours amoureux que les hommes ne veulent pas s’engager avec vous, peut-être devriez-vous commencer à vous poser les bonnes questions. Analysez vos relations, peut-être que vous voulez aller trop rapidement car vous pensez que c’est le bon à chaque fois. Cela peut effrayer les hommes et les pousser à fuir. Peut-être ont-ils peur de l’engagement, ou que vous ne soyez pas finalement faite pour lui ou simplement d’être privés de leur liberté. Vous devez comprendre ces blocages, être patiente et adopter la bonne attitude face à ce type d’homme. Vous devez prendre votre temps, particulièrement dans un début de relation, retrouver ici les différentes étapes d’une relation amoureuse épanouie. Quand un homme est-il prêt à s’engager ? Vous saurez que votre homme est prêt à s’engager quand il réalisera les actions suivantes avec vous. D’abord il cherchera de sa propre initiative à passer un maximum de temps avec vous, car il apprécie le plaisir de votre compagnie. Il fera également des projets avec vous, ce peut être de simples sorties ou encore planifier des vacances. Ensuite il vous a déjà présenté à ses amis voir même à sa famille cela montre que vous comptez à ses yeux. Vous constaterez également qu’il répond toujours présent quand vous avez besoin de lui, en bref il cherche à s’impliquer dans votre vie et à vous impliquer dans la sienne. Y a-t-il de l’espoir ? Parfois, il y a de l’espoir. En effet, il est difficile pour certains hommes de parler d’amour, d’évoquer leur couple ou de se projeter dans l’avenir. Mais il peut en parallèle prendre réellement soin de vous et vous aime de tout son cœur. Par conséquent, ce sera seulement sa crainte de l’engagement qui l’empêchera de créer un lien plus solide entre vous, et le poussera à maintenir une distance qui lui donnera un sentiment de sécurité et de contrôle. En fait, il peut même lancer une dispute après un moment d’intimité intense comme une relation sexuelle pour dépasser sa propre vulnérabilité et restaurer son individualité. N’abandonnez pas tout espoir trop rapidement, car avec beaucoup de patience, et un sens de l’écoute aigu, vous pouvez passer outre ses barrières. D’un autre côté, il est aussi important d’écouter et de croire ce qu’un homme choisit de vous montrer de lui, il y a aussi des hommes qui vous diront immédiatement qu’ils ne veulent pas s’implique. Bien sûr, beaucoup de femmes pensent qu’elles peuvent les changer et vous pouvez donc facilement persuader vous-même de passer outre ses propos. En conclusion, si quelqu’un vous aime, il voudra être avec vous, s’investir dans votre relation et vous montrer à tous ses proches. Donc soyez honnête avec vous-même et écoutez votre voix intérieure. Cela vous permettra de vous épanouir dans vos relations amoureuses et de trouver le bon homme pour vous. Pour aller plus loin Apprenez à détecter la façon dont comment un homme montre-t-il ses sentiments.

Ilte l'exprime clairement: il n'est pas à s'engager. Le voudrait-il qu'il n'y réussirait pas. Le paradoxe est que certains hommes peuvent être en même temps attirés et effrayés par les femmes qui cherchent des relations stables.

Il ne veut pas s’engager mais est jaloux, confus et possessif… pourquoi ? Il ne veut pas de relation sérieuse mais est jaloux ? Il est jaloux mais vous n’êtes pas ensemble ? Il est jaloux mais pas amoureux ? Il ne veut pas s’engager mais revient ? Il ne se projette pas mais a des sentiments ? Vous lui plaisez mais il ne veut pas de relation ? Ou il vous aime mais il ne veut pas s’engager ? Regardez cette vidéo… Mots clés fabrice julien,conseils séduction femmes,il ne veut pas s’engager mais est jaloux,il ne veut pas s’engager,peur de l’engagement,peur de l’engagement chez l’homme,il ne veut pas de relation sérieuse,il ne veut pas de relation sérieuse mais est jaloux,il est jaloux mais ne veut pas s’engager,il est jaloux mais on est pas ensemble,il est jaloux mais pas amoureux,il ne se projette pas mais a des sentiments,je lui plais mais il ne veut pas de relation À ne pas rater !Vous souhaitez avoir plus de succès en amour et une super vie sexuelle ?Pour recevoir gratuitement par mail de nombreux conseils ainsi que mon guide PDF "10 choses qui excitent vraiment les hommes chez les femmes", dites-moi simplement à quelle adresse je dois vous les envoyer !Adresse e-mail non valideEssayez. Vous pouvez vous désinscrire à tout moment. .